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Kiyoko Murata

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Kiyoko Murata  Empty Kiyoko Murata

Message par eXPie Lun 1 Mai 2017 - 13:07

MURATA Kiyoko
(Yahata, 1945 - )

Kiyoko Murata  Murata-kiyoko

Murata Kiyoko est surtout connue pour être l'auteur de Nabe no naka ("Le chaudron"), adapté (et développé) par Kurosawa Akira sous le titre Rhapsodie en Août.
Elle s'est consacrée à la littérature à partir de 1975, après avoir reçu un prix pour La Voix de l'Eau. Elle a reçu en 1987 le prix Akutagawa pour Le Chaudron, le Prix de Littérature féminine en 1990 pour un recueil de nouvelles, et le prix Yomiuri en 2013 pour Fille de joie.


Dernière édition par eXPie le Lun 1 Mai 2017 - 13:08, édité 1 fois
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Kiyoko Murata  Empty Re: Kiyoko Murata

Message par eXPie Lun 1 Mai 2017 - 13:08

Kiyoko Murata  Murata-joie-p
Photographie de couverture : Rekha Garton / Arcangel images

Fille de joie (Yûjokô, ゆうじょこう, 2013). Roman traduit du japonais par Sophie Refle. Editions Actes Sud. 271 pages.
Ce roman a remporté le Prix Prix Yomiuri 2013.

Nous sommes en 1903, dans la préfecture de Kumamoto.
"La fille arrivée d'une île du Sud ce printemps avait quinze ans." (page 5).
Ichi, la jeune fille en question, a été vendue par ses parents, très pauvres, à une maison close."
Les filles n'étaient pas immédiatement mises au travail. Les légumes qu'on vient de tirer de terre sont couverts de boue. Il faut les nettoyer, les débarrasser de leurs feuilles abîmées, les laver avant de les présenter sur un plateau.
Le quartier réservé de Kumamoto était le plus florissant de l'île de Kyûshû. C'était l'un des cinq premiers du Japon, l'équivalent de Yoshiwara à Tôkyô, ou de Shimabara à Kyôto. Hajima Mohei, le patron de la maison à laquelle Ichi avait été vendue, dominait autrefois la Bourse du riz de Dôjima à Ôsaka. Le silence se faisait lorsqu'il s'y montrait, disait-on.
Quand il avait quitté Ôsaka pour revenir à Kumamoto d'où il était originaire, il avait emmené avec lui des courtisanes du plus haut niveau, qu'il avait débauchées à Yoshiwara et à Shimabara sans regarder à la dépense." (page 9).

Ichi est confiée à la courtisane la plus recherchée de la maison. Elle va apprendre le métier, à commencer par parler correctement (elle ne connaît que le patois à son arrivée) et fréquenter l'école féminine.

"L'association des tenanciers de maisons closes l'avait fondée au printemps de l'an 34 de l'ère Meiji, c'est-à-dire en 1901, deux ans avant l'arrivée d'Ichi, pour pourvoir à l'éducation des femmes qu'ils employaient. Le journal local avait parlé du discours prononcé par le chef de la police à l'occasion de son inauguration. Elle comptait trois cent trente élèves, prostituées et servantes. [...]
Les prostituées ne la fréquentaient pas tous les jours, mais y venaient en général deux fois par semaine, quand elles avaient le temps." (page 13).

Il est en effet très important pour elles que les prostituées sachent lire et écrire correctement : il leur faut écrire à leurs clients réguliers, mais aussi vérifier les dettes qu'elles (ou leurs parents) ont contractés vis-à-vis de l'établissement... Il n'est pas rare que les établissement les escroquent. 
Le sujet de l'éducation est l'une des originalités du livre, par rapport à d'autres ouvrages qui traitent d'un sujet similaire (par exemple, Les Mystères de Yoshiwara, de Matsui Kesako, ou encore Courtisanes du Japon de Jean Cholley - certes, il s'agit ici d'un essai).
"Si ces filles n'avaient pas été vendues, si elles étaient restées chez elles, elles n'auraient jamais connu l'écriture. Elles ne se seraient jamais demandé quels mots utiliser pour décrire des fleurs. Une fleur serait restée une fleur, un oiseau, un oiseau, un arbre, un arbre. Elles n'auraient pas eu besoin d'autres mots. Elle auraient vécu dans un monde de certitudes, sans connaître ni les nuances ni les subtilités.
À force de transpirer dans leurs vêtements de travail, le dos courbé dans les champs, elles seraient devenues des petites vieilles au dos tordu. La seule vertu que l'on pût reconnaître à la prostitution était la découverte de la lecture et du monde des mots, songea l'institutrice." (page 137).

Ichi est loin d'être idiote, elle réfléchit. Avec elle, on va découvrir les règles de vie du quartier réservé, à une époque de changements...

Un bon livre, intéressant.

On notera une petite coquille page 263, qui sera peut-être corrigée pour l'édition en poche : "aller les engloutir" au lieu de "allait les engloutir".
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Message par domreader Lun 1 Mai 2017 - 19:04

Oui, ça a l'air bien, c'est en tout cas un éclairage différent sur la prostitution. J'ai failli l'acheter.

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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
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