Jakuta Alikavazovic
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés à partir de 1941
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Jakuta Alikavazovic
Jakuta Alikavazovic est née en 1979 à Paris. Ancienne élève de l'École normale supérieure de Cachan, elle a séjourné aux États-Unis, en Écosse et en Italie. Elle a participé au projet "5 mn avant l'aube", performance réalisée au jardin des Doms pendant l'édition 2006 du festival d'Avignon. Son premier livre, un recueil de nouvelles intitulé Histoires contre nature, obtient en 2007 la Bourse écrivain de la Fondation Lagardère. La même année elle publie Corps volatils, couronné par le prix Goncourt du Premier Roman en 2008. Elle reçoit en 2012 la mention spéciale du prix Wepler pour La Blonde et le Bunker. Elle écrit par ailleurs des livres pour la jeunesse publiés à l'École des loisirs.
biblio
Corps volatils, 2007, éditions de l'Olivier
Le Londres-Louxor, 2010, éditions de l'Olivier
La Blonde et le Bunker, 2012, éditions de l'Olivier
L'Avancée de la nuit, 2017, éditions de l'Olivier
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
L'avancée de la nuit
L'avancée de la nuit
Paul, un étudiant classique, tranquille, avec ses potes, ses études (archi ?) et ses petits boulots. Qui a une petite honte refoulée d'être d'un milieu modeste.
Il bosse la nuit dans un hôtel de la chaîne Elisse. Et y fait la connaissance d'Amélia. Fille richissime, qui vit à l'hôtel. Fille à la chevelure flamboyante. Fille mystérieuse et magnétique. Fille écorchée, sombre, et volatile. Comme un papillon de nuit.
La nuit, l'obscurité, ce qui va leur permettre de se trouver, de se réunir. Ce temps où tout devient force et intensité. Pour le meilleur et pour le pire.
L'avancée de la nuit parle d'amour, d'amour complexe, de destruction, de solitude. De la guerre (Bosnie). Des racines (du mal ?) : les mères absentes, en fuite ou décédée, dont la disparition a creusé le coeur de Paul et Amélia, a créé un déséquilibre, un creux au bord duquel ils se tiennent. Ou sombrent.
Le livre parle aussi d'architecture, de ville, d'urbanité. De la peur qui se cache en son centre, en son ventre, et pourrait la détruire. Parle des attentats. De ses enfants qui grandissent sous les caméras, perpétuellement surveillés, guettés, suspectés. Ou les explosions et la destruction peut surgir n'importe où.
Et la guerre. Celle de Bosnie. Où la mère d'Amélia a disparu, a cherché à se trouver, à construire, à aider, et s'est perdue. Où Amélia tentera elle aussi d'apprivoiser le manque, le vide qui l'empêche de sortir de l'ombre.
Ce livre raconte tout cela, et tant d'autres choses.
Dans une langue incroyable. Intense. Où la lumière perce dans l'obscurité, où les phrases sont précises, poétiques, brûlantes. Jakuta Alikavazovic parle de quête de sens là où il n'y en a plus, de destruction de nos repères, de villes anéanties. L'écriture et l'histoire de L'avancée de la nuit est exigeante, éprouvante, dense, et tellement intense qu'une fois que le lecteur se sera glissé dans son rythme, il ne pourra en sortir que bouleversé.
Paul, un étudiant classique, tranquille, avec ses potes, ses études (archi ?) et ses petits boulots. Qui a une petite honte refoulée d'être d'un milieu modeste.
Il bosse la nuit dans un hôtel de la chaîne Elisse. Et y fait la connaissance d'Amélia. Fille richissime, qui vit à l'hôtel. Fille à la chevelure flamboyante. Fille mystérieuse et magnétique. Fille écorchée, sombre, et volatile. Comme un papillon de nuit.
La nuit, l'obscurité, ce qui va leur permettre de se trouver, de se réunir. Ce temps où tout devient force et intensité. Pour le meilleur et pour le pire.
L'avancée de la nuit parle d'amour, d'amour complexe, de destruction, de solitude. De la guerre (Bosnie). Des racines (du mal ?) : les mères absentes, en fuite ou décédée, dont la disparition a creusé le coeur de Paul et Amélia, a créé un déséquilibre, un creux au bord duquel ils se tiennent. Ou sombrent.
Le livre parle aussi d'architecture, de ville, d'urbanité. De la peur qui se cache en son centre, en son ventre, et pourrait la détruire. Parle des attentats. De ses enfants qui grandissent sous les caméras, perpétuellement surveillés, guettés, suspectés. Ou les explosions et la destruction peut surgir n'importe où.
Et la guerre. Celle de Bosnie. Où la mère d'Amélia a disparu, a cherché à se trouver, à construire, à aider, et s'est perdue. Où Amélia tentera elle aussi d'apprivoiser le manque, le vide qui l'empêche de sortir de l'ombre.
Ce livre raconte tout cela, et tant d'autres choses.
Dans une langue incroyable. Intense. Où la lumière perce dans l'obscurité, où les phrases sont précises, poétiques, brûlantes. Jakuta Alikavazovic parle de quête de sens là où il n'y en a plus, de destruction de nos repères, de villes anéanties. L'écriture et l'histoire de L'avancée de la nuit est exigeante, éprouvante, dense, et tellement intense qu'une fois que le lecteur se sera glissé dans son rythme, il ne pourra en sortir que bouleversé.
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Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Jakuta Alikavazovic
Wow ! Je note bien sûr, cette histoire d'amour et plus est très tentante.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3574
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Re: Jakuta Alikavazovic
Super commentaire Queenie!
Et quelle chance d'avoir pu te lire avant: demain elle présente son roman aux Correspondances!
( J'aurais pu passer à côté, il y a beaucoup d'auteurs au même moment)
Hâte de l'entendre!
Et quelle chance d'avoir pu te lire avant: demain elle présente son roman aux Correspondances!
( J'aurais pu passer à côté, il y a beaucoup d'auteurs au même moment)
Hâte de l'entendre!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Jakuta Alikavazovic
Oh, j'aimerais bien voir comment elle parle, et ce qu'elle dira.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7115
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Jakuta Alikavazovic
J'ai fait un résumé de sa présentation sur le fil de ManosqueQueenie a écrit:Oh, j'aimerais bien voir comment elle parle, et ce qu'elle dira.
Tout ceci m'a donné envie de la lire. J'en suis au début mais j'ai aimé l'entrée en matière.
A suivre!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Jakuta Alikavazovic
En fait, je l'avais découverte avec ce premier roman sorti en 2010 et j'avais déjà bien aimé (Seulement oublié son nom, improbable pour nous français)
Voici mon commentaire de l'époque:
-Le Londres-Louxor-
Le prologue nous présente les lieux. Ce "Londres Louxor" imaginaire est un condensé d'un cinéma réel parisien, le Louxor, et un lieu atypique où des faits insolites et sordides auraient eu lieu. (disparitions, meurtres inexpliqués) Dés lors l'atmosphère est posée, le parallèle entre le mystère du site et celui des personnages évident. Ces êtres déracinés et sans repères se retrouvent en phase dans cet endroit par essence abstrait, décalé du réel, à la fois protégés et coupés du monde.
Il y a Esme (prononcez aime) une auteure qui n'écrit pas ses romans mais sert de prête nom, assez évanescente et discrète. Anton, critique littéraire à la plume cinglante qui se prend d'amour pour elle et va renoncer à lire. Et puis une galerie de personnages tous aussi étranges et lunaires qui hantent le cinéma vide, et tous ont un rapport avec l'image (un faux mime, un physionomiste, un traîne- savate, Er(r)ol comme Flynn, qui vend des poupées "Barbitchock", et un mystérieux vice président toujours entre deux vols) Tous recherchent Ariane, soeur de Esme et son exacte opposée: déterminée, désinhibée et surtout à la recherche de ses origines, qui a disparu depuis le braquage de la fondation Bûhrle à Zurich ou elle était stagiaire.
Drôle de roman, drôle d'intrigue, on ne sait jamais quelle est la limite entre les rêves des uns et la réalité jamais claire qui les entoure. Il y a toujours une impression de flou, rien n'est précis ni consistant, les personnages gardent leurs contours indéfinis ce qui fait que l'on reste à distance, jamais en profondeur. J'ai souvent eu tendance à me perdre comme le visiteur égaré dans ce cinéma désert. Le Londres Louxor est une lecture pas forcément facile malgré son ton ludique et son intrigue fantasque. On sent le propos plus grave masqué derrière chaque pirouette verbale, l'errance forcée de ces apatrides sans cesse suggérée, mais il faudra s'accrocher et ne pas perdre de vue qu'au bout du compte on ne retient que des lambeaux d'histoire.
Etrange et fascinant mais pour moi forcément un peu frustrant aussi. Ceci dit J. Alikavazovic est une auteure à suivre!
Voici mon commentaire de l'époque:
-Le Londres-Louxor-
Il arrivait peu de choses à Esme ; tout était fait de façon à ce qu’il lui arrive le moins de choses possible. Elle était satisfaite de cette organisation. Elle voulait que sa vie soit à l’image des lieux qu’elle occupait. Elle vivait dans un studio très simple ; d’un regard on y voyait tout. Cela la rassurait. Elle avait des meubles de série, scandinaves, qu’elle avait montés elle-même. Sans les livres disait sa sœur, son appartement aurait eu l’air un peu spartiate. Sans les livres il aurait eu l’air militaire.
Le prologue nous présente les lieux. Ce "Londres Louxor" imaginaire est un condensé d'un cinéma réel parisien, le Louxor, et un lieu atypique où des faits insolites et sordides auraient eu lieu. (disparitions, meurtres inexpliqués) Dés lors l'atmosphère est posée, le parallèle entre le mystère du site et celui des personnages évident. Ces êtres déracinés et sans repères se retrouvent en phase dans cet endroit par essence abstrait, décalé du réel, à la fois protégés et coupés du monde.
Il y a Esme (prononcez aime) une auteure qui n'écrit pas ses romans mais sert de prête nom, assez évanescente et discrète. Anton, critique littéraire à la plume cinglante qui se prend d'amour pour elle et va renoncer à lire. Et puis une galerie de personnages tous aussi étranges et lunaires qui hantent le cinéma vide, et tous ont un rapport avec l'image (un faux mime, un physionomiste, un traîne- savate, Er(r)ol comme Flynn, qui vend des poupées "Barbitchock", et un mystérieux vice président toujours entre deux vols) Tous recherchent Ariane, soeur de Esme et son exacte opposée: déterminée, désinhibée et surtout à la recherche de ses origines, qui a disparu depuis le braquage de la fondation Bûhrle à Zurich ou elle était stagiaire.
Drôle de roman, drôle d'intrigue, on ne sait jamais quelle est la limite entre les rêves des uns et la réalité jamais claire qui les entoure. Il y a toujours une impression de flou, rien n'est précis ni consistant, les personnages gardent leurs contours indéfinis ce qui fait que l'on reste à distance, jamais en profondeur. J'ai souvent eu tendance à me perdre comme le visiteur égaré dans ce cinéma désert. Le Londres Louxor est une lecture pas forcément facile malgré son ton ludique et son intrigue fantasque. On sent le propos plus grave masqué derrière chaque pirouette verbale, l'errance forcée de ces apatrides sans cesse suggérée, mais il faudra s'accrocher et ne pas perdre de vue qu'au bout du compte on ne retient que des lambeaux d'histoire.
Etrange et fascinant mais pour moi forcément un peu frustrant aussi. Ceci dit J. Alikavazovic est une auteure à suivre!
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Jakuta Alikavazovic
Comme un ciel en nous
Pendant des années, j’ai suivi la série de la BD au musée, je suis fan des albums de jeunesse qui parlent de l’art et de temps en temps j’aime bien retrouver un des récits d’objets en partenariat avec le Musée des Confluences.Présentation de l’éditeur
Si l’on s’en tient aux faits, l’auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite.
Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. »
Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l’on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l’esthète-pilleur qui se promène l’air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ». En effet : comment ?
Même si l’auteure exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d’affirmer que l’amour, celui réciproque d’un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant.
Ainsi cette collection Une nuit au musée de la maison d’édition Stock ne pouvait pas m’échapper.
J’en avais noté plus d’un titre… mais c’est finalement ce livre de Jakuta Alikavazovic qui m’a donné envie de franchir le pas.
On va passer cette nuit dans la salle des Cariatides au Louvre.
Mais plus que d’art ou sculptures, elle va parler de son père, de leur relation.
C’est touchant et vibrant. J’ai adoré ce qu’elle en dit, le portrait qu’elle fasse de son père.
Une nuit qui donne pleine d’idées, entre autre
« Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? »
J’en suis sortie revigorée.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Jakuta Alikavazovic
Bizarre, je ne retrouve pas mon commentaire, pourtant j'avais lu ce livre qui en fait, ne m'avait pas marquée tant que ça. J'étais certaine d'avoir posté quelque choseAeriale a écrit:J'ai fait un résumé de sa présentation sur le fil de ManosqueQueenie a écrit:Oh, j'aimerais bien voir comment elle parle, et ce qu'elle dira.
Tout ceci m'a donné envie de la lire. J'en suis au début mais j'ai aimé l'entrée en matière!
(PS: Après réflexion, je pense que je ne l’avais pas fini, ce roman. J’avais juste fait un topo sur le fil « Les Correspondances de Manosque » )
C'est drôle, c'est qussi le cas pour le court roman de Leila Slimani que j'avais lu dans le cadre de cette Nuit au muséekenavo a écrit:Mais plus que d’art ou sculptures, elle va parler de son père, de leur relation.
C’est touchant et vibrant. J’ai adoré ce qu’elle en dit, le portrait qu’elle fasse de son père
Elle y parlait aussi de tout autre chose que d'art, c'était surtout pour elle un retour sur son passé, sur sa double culture, et sur le procès de son père incarcéré suite à un procès dont il fut blanchi après sa mort, ce qui justifia son besoin d'écrire plus tard..
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
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