Clara Dupont-Monod

Je veux la lire depuis longtemps (j'aime souvent ce qu'elle raconte et comment elle le raconte quand je l'entends à la radio/télé) mais je ne sais pas par lequel commencer !

Queenie a écrit:Je veux la lire depuis longtemps (j'aime souvent ce qu'elle raconte et comment elle le raconte quand je l'entends à la radio/télé) mais je ne sais pas par lequel commencer !

Je n'en ai lu que deux, l'autre c'était La Passion Selon Juette, pas mal du tout, sans que j'ai eu un vrai coup de cœur, un peu comme celui-là d'ailleurs. Dans les romans historique je préfère de loin Claude Pujade-Renaud, elle a une autre force. Sinon pourquoi ne pas commencer par celui qui raconte le premier mariage d'Aliénor, Le Roi Disait Que J'étais Diable.

domreader a écrit:

Queenie a écrit:Je veux la lire depuis longtemps (j'aime souvent ce qu'elle raconte et comment elle le raconte quand je l'entends à la radio/télé) mais je ne sais pas par lequel commencer !

Je n'en ai lu que deux, l'autre c'était La Passion Selon Juette, pas mal du tout, sans que j'ai eu un vrai coup de cœur, un peu comme celui-là d'ailleurs. Dans les romans historique je préfère de loin Claude Pujade-Renaud, elle a une autre force. Sinon pourquoi ne pas commencer par celui qui raconte le premier mariage d'Aliénor, Le Roi Disait Que J'étais Diable.

C'est vrai que le résumé me dit bien

-S'adapter-



Le récit se passe dans les Cévennes, un coin reculé où tous les voisins participent à la vie rurale, et il nous est raconté par les pierres du domaine, témoins silencieuses, séculaires. Une famille heureuse, un grand frère appelé "l'aîné" et une petite fille, "la cadette". Ce bel équilibre est chamboulé par l'arrivée d'un nouveau né qui apparait très vite différent. Insensible au bruit, à la lumière et aux visages, il se révèle incapable de se tenir droit et de marcher. Chacun des enfants va alors réagir selon sa perception des choses, sa propre sensibilité, et des sentiments contradictoires vont surgir. Amour fou, dégoût, rejet: chacun va devoir trouver sa place.

J'ai beaucoup aimé l'approche, originale au départ, qui se concentre sur le regard du grand frère. Celui qui va protéger, se sentir investi d'une mission, quitte à y sacrifier sa jeunesse et la complicité qu'il partageait avec sa benjamine. Ces passages sont très beaux, écrits dans une langue pure, très touchante, sans excès de pathos. La vision de "la cadette" (puisqu'ils ne sont jamais nommés) est à l'opposé, violente, exclusive, en rébellion totale face à cet être vers qui se portent toutes les attentions et qui lui vole l'amour de son frère.

La troisième partie, qui pourrait correspondre à une forme d'apaisement, de renouveau, m'a moins embarquée. Peut être cette pudeur imposée d'entrée, ce parti pris de rester en dehors d'une bienveillance forcée, m'a un peu lassée car trop tenue à distance. Je garderai davantage le regard juste et fin de l'auteure sur le cataclysme que déclenche la venue d'un enfant différent, la somme d'embûches que les proches doivent endurer. C'est brillant avec des élans poétiques, j'imagine qu'il pourrait correspondre au Prix Goncourt qui sera décerné mardi, il fait partie des 4 finalistes!

PS: Il a déjà obtenu Le Prix Femina et Le Prix Landerneau 2021.

S’adapter

Un très beau livre, d’une grande justesse, sur la différence et le handicap.
Un troisième enfant naît dans une famille. Bonheur, il est beau, il est magnifique mais au bout de quelques mois, ses parents s’aperçoivent qu’il ne se comporte pas comme les autres enfants de son âge. Le verdict tombe, il est porteur d’un handicap et son espérance de vie sera courte.
Nous sommes au cœur d’une belle propriété cévenole et ce sont les pierres de la cour qui racontent tour à tour comment l’aîné et la cadette vont réagir au quotidien, avec la présence de ce petit frère différent. Aucun pathos, juste des faits rapportés, c’est bouleversant. 
Clara Dupont-Monod raconte le handicap : le rejet, la colère, le regard des autres plein de pitié, la solitude, les tracasseries administratives mais aussi l’amour, la force du lien et l’espoir abordé dans la dernière partie.
Beaucoup de thèmes sont évoqués ici, beaucoup d’émotion au plus près du ressenti des personnages, l’écriture est fluide, il n’y a rien de pesant mais au contraire une grande délicatesse. 
La nature est omniprésente, j’ai aimé retrouvé ces paysages cévenols dont l’auteur décrit si bien la faune et la flore. 
Malgré le sujet, difficile, un livre lumineux, et pour ma part, c’est la première partie que j’ai préférée et qui m’a le plus touchée, celle qui décrit la relation entre l’aîné et son petit frère. Des pages absolument magnifiques !

Comme toi @Liseron j’ai préféré la première partie, la relation fusionnelle de l’aîné avec son petit frère. 

Un récit touchant oui, qui parle avec pudeur du handicap.