Frederick Exley
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Frederick Exley
Frederick Exley, (28 mars 1929 – 17 juin 1992) est un auteur américain qui est devenu célèbre grâce à son premier roman, Le Dernier Stade de la soif (en version originale : A Fan's Notes). Il a eu une vie assez chaotique. Après avoir vu son rêve de devenir de basketteur professionnel, comme son père athlète local adulé, s'effondrer des suites d'un accident de voiture, il eu plusieurs boulots dont un poste de relations publiques de la compagnie de chemins de fer à NY. puis à Chicago.Il dirigea la publication du magazine des employés de la compagnie, le Rocket, où parurent ses premiers textes. Mais après son licenciement, Exley mènera une vie itinérante, marquée par un alcoolisme aigu, par l’obsession du sport et par une instabilité mentale.
Extrait de Bibliobs
Le dernier stade de la soif de Frederick Exley: Un classique de la littérature américaine publié outre Atlantique en 1968. Il aura donc attendu 43 ans avant de traverser l'océan.
Ce n'est pourtant pas un rebut, ni un fond de tiroir. C'est même, osons le mot, un chef d'œuvre. Son éditeur, Monsieur Toussaint Louverture, compare son auteur à Salinger, à Bret Easton Ellis.
Soutenu par une presse justement dithyrambique, le livre se vend plutôt bien en librairie. Depuis sa mise en place, en février dernier, il a déjà été réimprimé une fois (8000 exemplaires au total). Voilà qui, pour un bouquin hors norme et hors mode, vous a des allures de phénomène littéraire.Si vous recherchez du réconfort passez votre chemin. Vous trouverez ici du cocasse, certes, et de l'absurde, de la chair, du base-ball, de l'Amérique à foison. De la folie. Aucune vulgarité. Une grande noblesse. Qui est donc ce Frederick Exley, héros, narrateur et auteur du «Dernier stade de la soif»? Ni Harrison, ni Brautigan, ni Bukowski, ni John Kennedy Toole. Parmi eux. Un grand. Et son «roman-autobiographie-fictive-quel-que-soit-le nom-qu'on-lui-donne», comme l'écrit si bien Nick Hornby dans sa préface, est un ouvrage énorme.
C'était certainement ça, le rêve américain: ces joues roses, ces yeux d'un bleu profond, ces larges sourires dépourvus de chaleur et des regards sans gravité, incapables du moindre sentiment, des regards qui ne pouvaient même pas afficher un soupçon de perplexité. Mais ce n'était pas l'Amérique dont je rêvais. Je savais bien que mes prétentions intellectuelles et mes humeurs étaient irrémédiablement sombres, d'une noirceur teintée d'auto-apitoiement. Mais c'était mieux ainsi, car mieux valait vivre en martyr que de se vautrer dans la fange écervelée de ces mannequins en Technicolor.
Cet extrait donne le ton, mais il n'est pas le seul. L'article posté plus haut dit tout. Les excés, la dérive, la folie alliée à l'extrême lucidité de cet homme né pour être génial et qui vécut comme un raté. Un père à la dimension encombrante dont il n'arrive pas à se rapprocher, des fans qui l'accaparent et dressent un écran imparable entre eux. C'est forcément par là qu'il faut chercher le profond déséquilibre de Exley, cette impression d'être à côté, dans l'ombre, échoué dans une Amérique vouée à l'exploit et à la performance. Sa vénération exclusive pour Franck Gilford, vécue comme un transfert, illustre bien l'admiration sans retour de l'éternel groupie qui ne peut vibrer qu'au travers de la gloire d'un autre.
Voilà un homme qui écrit du fond de ses tripes son désespoir, son incompréhension du monde et son incapacité à aimer (ou être aimé) avec une telle vérité que ça coupe le souffle. Il est sur le fil, trop clairvoyant et trop honnête pour lui, il du mal à composer. Il y a des passages sidérants de justesse, d'autres carrément hilarants (ses postulations pour différents emplois, ou ce passage au cours d'un match, à côté de cette famille irradiant de réussite et de santé, sont des morceaux d'anthologie. Mais il y en a plein d'autres)
Un récit plein d'acuité, une authenticité rebelle et flamboyante, une espèce d'énergie désespérée propre à ces écrivains maudits comme Bukowski, Calaferte ou encore Kennedy Toole à qui il fait indéniablement penser, et cette rage hallucinée qui nous fait à la fois rire et pleurer. Beaucoup d'humanité dans ce texte qui reste à part et qu'il faut découvrir si vous ne le connaissez pas car il est de ceux qui marquent! J'ai réellement beaucoup aimé ce livre, tout comme @Darkanny et @Queenie!
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Aeriale- Messages : 11937
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Frederick Exley
Je suis passée à côté mais ça paraît bien intéressant et ça me tente.
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Let It Be
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Frederick Exley
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7153
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
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