Maylis de Kerangal
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature française :: Auteurs nés à partir de 1941
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Re: Maylis de Kerangal
J’en ai lu beaucoup de livres de Maylis de Kerangal avant l’ouverture de ce forum. Quand on a débuté ici, j’avais tellement d’autres fils à ouvrir que je l’ai toujours mis de côté.
Mais je viens de trouver ce très beau texte qu’elle a écrit et lu dans le cadre du «Grand Paris des écrivains». Maintenant il lui faut aussi son fil
Le premier, et du coup comme souvent, mon plus grand coup de cœur pour elle : Corniche Kennedy. Lu même avant que j’ai rejoins l’autre forum, ainsi, jamais fait de commentaire, mais je viens de le remettre en haut de ma LAL… je pense qu’une relecture devrait se faire…
Ensuite Naissance d'un pont et Tangente vers l'est étaient de très bons livres pour continuer avec elle.
J’ai aussi aimé beaucoup son texte Pierre feuille ciseaux qui accompagne des photos de Benoît Grimbert.
Il y a aussi la bonne collaboration avec Tom Haugomat.
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George Gershwin
Re: Maylis de Kerangal
Puisque je suis maintenant à fond dans le sujet de la cuisine, je vais reprendre ce commentaire.
Un chemin de tables
Ce qui est certain : j’ai retrouvé ici la verve de Maylis de Kerangal que j’ai aimé lors des 50 premières pages de Naissance d’un pont.
Elle excelle dans des textes plus courts. Et elle le démontre à merveille dans ce livre.
N’importe le sujet, même si on ne s’intéresse vraiment pas du tout à la cuisine, traiter la nourriture, s’activer autours des fours, je garantie : c’est un plaisir de la suivre dans le récit qu’elle nous fait de Mauro
seule exception: elle ne s’est pas bien renseignée concernant les bonnes marques de pâtes, Barilla et surtout Panzani ne figurent vraiment pas parmi ceux qu’un bon chef choisirait
Écriture fluide, elle maîtrise non seulement les mots mais aussi tous les plats que Mauro va servir.
Avis aux lecteurs : ne pas lire ce texte quand on a faim…
Un chemin de tables
On peut dire de ce texte qu’il s’agit d’un livre assez court ou d’une longue nouvelle.Présentation de l’éditeur
Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique, taverne mondialisée, cantine branchée, Mauro, jeune cuisinier autodidacte, traverse Paris à vélo, de place en place, de table en table.
Un parcours dans les coulisses d'un monde méconnu, sondé à la fois comme haut-lieu du récit national et comme expérience d'un travail, de ses gestes, de ses violences, de ses solidarités et de sa fatigue.
Au cours de ce chemin de tables, Mauro fait l'apprentissage de la création collective, tout en élaborant une culture spécifique du goût, des aliments, de la commensalité.
A la fois jeune chef en vogue et gardien d'une certaine idée de la cuisine, celle que l'on crée pour les autres, celle que l'on invente et que l'on partage.
Ce qui est certain : j’ai retrouvé ici la verve de Maylis de Kerangal que j’ai aimé lors des 50 premières pages de Naissance d’un pont.
Elle excelle dans des textes plus courts. Et elle le démontre à merveille dans ce livre.
N’importe le sujet, même si on ne s’intéresse vraiment pas du tout à la cuisine, traiter la nourriture, s’activer autours des fours, je garantie : c’est un plaisir de la suivre dans le récit qu’elle nous fait de Mauro
seule exception: elle ne s’est pas bien renseignée concernant les bonnes marques de pâtes, Barilla et surtout Panzani ne figurent vraiment pas parmi ceux qu’un bon chef choisirait
Écriture fluide, elle maîtrise non seulement les mots mais aussi tous les plats que Mauro va servir.
Avis aux lecteurs : ne pas lire ce texte quand on a faim…
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George Gershwin
Re: Maylis de Kerangal
Tous les samedis en exclusivité, un épisode du «Grand Paris des écrivains».
Cette semaine : Maylis de Kerangal, Dans la ville écluse
pour écouter, c'est par ici
- Spoiler:
- Dans la ville écluse, par Maylis de Kerangal
Sept filles rigolent dans un bateau sur le bassin de la Villette. Tout autour, le plan d’eau est semblable à une grande baignoire où flotte une nuée de babioles de couleurs vives. Une vision d’ensemble si étrange que j’ai le sentiment de déambuler dans l’image de synthèse produite par l’agence d’urbanisme qui aurait planché sur l’aménagement du bassin en zone de loisirs et base nautique – renouant ainsi avec ses premiers temps. Mais il y a tout de même cette bande de filles excitées dans le petit bateau qui perturbe un peu l’image, toutes vêtues du même tee-shirt à paillettes, quand l’une d’entre elles, pensive, est coiffée d’un chignon piqué d’un cœur de plastique rose : je pense à un enterrement de vie de jeune fille.
Le bassin de la Villette est un réservoir dans la grande machinerie hydraulique parisienne, un composant du vaste réseau qui connecte fleuve, canaux, égouts, tuyaux, cascades de roche, fontaine de parc, robinet d’arrière-cour, pompes à incendie, lavabos, vases et carafes. C’est une zone de transit, une zone d’attente. D’ailleurs, les filles font des ronds sur le bassin, elles temporisent, j’ai l’impression qu’elles cherchent à dessiner des cœurs à la surface de l’eau. Subitement, la jeune fille au chignon se lève et se penche par-dessus bord, le bateau gîte, cris, bousculade, on la retient par l’épaule, le cœur de plastique rose tombe à l’eau, le chignon s’écroule, elle s’effondre aussi tandis qu’une autre jeune fille resurgit au même instant, une inconnue noyée jadis dans ces mêmes eaux, une anonyme qu’aucun époux ne réclama mais dont le visage était si beau qu’un employé de la morgue, bouleversé, en fit prendre l’empreinte avant son enterrement, son masque mortuaire devenant l’un des masques totémiques du territoire, et circulant depuis dans le grand poème parisien sous le nom d’Inconnue de la Seine.
La ville se fend à mesure que l’on descend vers le naos du temple
Telle une passe entre deux mondes, un sas entre deux biefs, le bassin de la Villette panache Paris et la banlieue dans une même cuve, brasse les temps dans une même écluse. Bief amont, au-delà du pont-levant de la rue de Crimée, le canal de l’Ourcq remonte Pantin, Bobigny, Noisy, Bondy, Les Pavillons-sous-bois, Aulnay, les quais appellent d’autres rivières – la Gironde, l’Oise, la Marne –, déroulent le répertoire architectural du capitalisme industriel depuis le tournant de 1850, un patrimoine rénové, réhabilité, reconverti au milieu des années 2010 en pôle high tech, incubateur de start-up et coworking. Bief aval, une fois passée la double écluse de la Villette, le canal Saint-Martin rejoint la Seine, on passe les quatre dernières écluses avec le sentiment que les portes s’ouvrent les unes derrière les autres, que la ville se fend à mesure que l’on descend vers le naos du temple – le cul de Notre Dame –, dernière distance voûtée, lumière spectrale, échos de crypte, ville occultée pour mieux rejaillir en plein jour, au port de l’Arsenal, fleuve large, et tout au bout, la mer.
La jeune fille tente de repêcher le cœur de plastique rose qui ne cesse de lui échapper, puis finalement le regarde dériver vers la double écluse de la Villette, à proximité de la rotonde de Ledoux. Elle sourit maintenant. Je ne suis pas certaine qu’elle veuille franchir la passe, entrer dans le bassin des Morts, je ne suis pas certaine qu’elle veuille rallier la grande église là-bas, dressée sur son île. Sans doute préfère-t-elle attendre encore, flotter au cœur de la ville-écluse – la ville comme machine à écluser la vie, le temps, les histoires et les sentiments.
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George Gershwin
Re: Maylis de Kerangal
Je ne l'ai jamais lu !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7155
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Maylis de Kerangal
J’avais bien aimé Naissance d’un pont et encore plus, Réparer les vivants.
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4308
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Maylis de Kerangal
je ne saurais pas dire si c'est pour toi... mais au moins tenter un de ses livres ne ferait pas de malQueenie a écrit:Je ne l'ai jamais lu !
tiens, c'est celui avec lequel j'ai eu beaucoup de mal pour rentrer... après deux essais, j'ai abandonné et finalement délaissé l'auteure en tout il y a des livres qui ne sont pas pour tout le monde, on le sait bien... étonnant quand cela se fait avec un auteur dont on a lu pratiquement tout... mais cela peut quand même arriverLiseron a écrit:Réparer les vivants.
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George Gershwin
Re: Maylis de Kerangal
tangente vers l’est
Après avoir lu l’album du Transsibérien de Ania Desnitskaya, je me suis rappelé de cette action Transsibérien des écrivains et de ma lecture dans le temps du récit de Mathias Enard, Alcool et nostalgie.Présentation de l’éditeur
"Ceux-là viennent de Moscou et ne savent pas où ils vont. Ils sont nombreux, plus d’une centaine, des gars jeunes, blancs, pâles même, hâves et tondus, les bras veineux le regard qui piétine, le torse encagé dans un marcel kaki, allongés sur les couchettes, laissant pendre leur ennui résigné dans le vide, plus de quarante heures qu’ils sont là, à touche-touche, coincés dans la latence du train, les conscrits."
Pendant quelques jours, le jeune appelé Aliocha et Hélène, une Française montée en gare de Krasnoïarsk, vont partager en secret le même compartiment, supporter les malentendus de cette promiscuité forcée et déjouer la traque au déserteur qui fait rage d’un bout à l’autre du Transsibérien. Les voilà condamnés à fuir vers l’est, chacun selon sa logique propre et incommunicable.
Ayant pris goût, je voulais prolonger mon séjour dans ce fameux train et ainsi j’ai retrouvé Maylis Kerangal et sa contribution.
Elle a choisi d’inventer une histoire et dès les premiers moments on est tout près de ces deux personnages.
On partage par après l’exiguïté du compartiment, c’est fascinant de voir comment ils arrivent à communiquer même sans connaissance de la langue de l’autre et finalement on lit les dernières pages avec le cœur battant pour voir si Aliocha va s’en sortir…
Un moment court mais intense, j’ai savouré chaque mot et c’était un vrai plaisir de retrouver la plume de Maylis Kerangel.
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Re: Maylis de Kerangal
Peintures : Jean-Philippe Delhomme
Légendes des réserves
S’il s’agit de l’art dans le domaine de la jeunesse ou en BD, si on parle d’artistes en biographie romancée, (presque) tout moment d’art m’attire et je suis partante.
Ainsi ce beau livre autour des réserves du Musée d’Orsay ne pouvait pas m’échapper.
Il se trouve depuis un bon moment sur mes étagères mais c’est enfin le moment d’en parler… bien que je ne vais que mentionner mon enthousiasme d’avoir découvert les œuvres de Jean-Philippe Delhomme.
En ce qui concerne le texte de Maylis Kerangal et l’aperçu de ce livre extra, je donne la parole à celle qui en sait parler beaucoup mieux que moi :
Légendes des réserves
Présentation de l’éditeur
Invités par le musée d'Orsay à revisiter ses collections, Maylis de Krangal et Jean-Philippe Delhomme ont eu l'occasion d'arpenter les réserves de l'institution, lieu secret où sont conservées les œuvres quand elles ne sont pas visibles du public.
De leurs visites communes est né ce livre où les peintures de Jean-Philippe Delhomme font écho à un texte inédit de Maylis de Kerangal, témoignages de leurs impressions devant ces œuvres en attente.
S’il s’agit de l’art dans le domaine de la jeunesse ou en BD, si on parle d’artistes en biographie romancée, (presque) tout moment d’art m’attire et je suis partante.
Ainsi ce beau livre autour des réserves du Musée d’Orsay ne pouvait pas m’échapper.
Il se trouve depuis un bon moment sur mes étagères mais c’est enfin le moment d’en parler… bien que je ne vais que mentionner mon enthousiasme d’avoir découvert les œuvres de Jean-Philippe Delhomme.
En ce qui concerne le texte de Maylis Kerangal et l’aperçu de ce livre extra, je donne la parole à celle qui en sait parler beaucoup mieux que moi :
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Re: Maylis de Kerangal
J'ai lu son dernier Jours de ressac...
Ouais bon, c'est sympa.
Très anecdotique.
Écriture qui survole les genres : polar, introspectif/psychologique, tranches de vie, social...
Y'a un aspect distant, et légèrement journaliste dans son style je trouve.
Bref, pas vraiment rentrée dedans.
Pas trouvé grand intérêt à l'histoire, même si des bouts sont assez justes dans le fond, et la forme a une pudeur pas désagréable quand ça touche à des sujets plus délicats.
Mais bon.
Bof quoi.
Ouais bon, c'est sympa.
Très anecdotique.
Écriture qui survole les genres : polar, introspectif/psychologique, tranches de vie, social...
Y'a un aspect distant, et légèrement journaliste dans son style je trouve.
Bref, pas vraiment rentrée dedans.
Pas trouvé grand intérêt à l'histoire, même si des bouts sont assez justes dans le fond, et la forme a une pudeur pas désagréable quand ça touche à des sujets plus délicats.
Mais bon.
Bof quoi.
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Queenie- Messages : 7155
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