Enrique Vila-Matas
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Enrique Vila-Matas
Enrique Vila-Matas (1948 - )
Enrique Vila-Matas est né à Barcelone en 1948. Il commence à écrire vers douze ou treize ans. À dix-huit ans, il est embauché comme rédacteur dans une revue de cinéma barcelonaise, Fotogramas, pour laquelle il réalise parfois de fausses interviews. Il entame des études de droit. Il tourne des court métrages et a quelques expériences d'acteur, dans des films interdits par la censure franquiste. Il séjourne ensuite à Paris. De retour à Barcelone en 1976, Enrique Vila-Matas se consacre à l'écriture et collabore à des journaux. Il obtient son premier succès avec Abrégé d'histoire de la littérature portative. Il a depuis remporté le prix Herralde de Novela en 2002, le prix de la Critique espagnole en 2003 et le prix Médicis étranger en 2003 pour Le Mal de Montano.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Enrique Vila-Matas
Paris ne finit jamais
Le narrateur, qui est aussi l'auteur, se remémore, à l'occasion d'un voyage et d'une conférence qu'il doit donner, les années qu'il a passé à Paris pendant sa jeunesse, années pendant lesquelles il a tenter de débuter une entrée en littérature. Cette carrière littéraire naissante a été placée sous le haut patronage d'Ernest Hemingway, et le livre de Vila-Matas revendique l'héritage du fameux « Paris est une fête ». Mais le jeune aspirant littéraire espagnol n'a pas la même personnalité, ni le même état d'esprit que le grand Américain : il soutient qu'il a été très malheureux pendant son séjours parisien. On peut le croire à demi, car le maître mot de son ouvrage, comme de la conférence qu'il est censé donner, est l'ironie. C'est donc avec la même distance et le même second degré que l'auteur, que le lecteur doit aborder la lecture de ce livre.
Au-delà des tribulations de notre jeune homme, qui nous livre finalement relativement peu de factuel, et des choses, somme toute, relativement banales, ou métaphoriques, c'est à la littérature que le livre s'intéresse avant tout. On pourrait presque remplacer le Paris du titre, par la littérature, qui n'a ni de début, ni de fin. le souvenir d'Hemingway, est précédé par la réminiscence d'autres auteurs qui l'ont précédé, comme évidemment Proust, mais bien d'autres encore. Et il y a les auteurs de l'époque du fameux séjour parisien de Vila-Matas (années 70 du siècle dernier), dont certains sont toujours en activité. Évidemment Marguerite Duras, qui loge l'apprenti écrivain dans une chambre de bonne, où d'autres célèbres ou moins célèbres sont passés avant lui. Il en fait un portrait amusant, mais tendre aussi, entre dérision et admiration. Mais d'autres passeront, surtout en tant que silhouettes. C'est d'ailleurs extraordinaire à quel point Vila-Matas croise presque à chaque pas des célébrités, des gens connus, qu'il admire ou découvre. Mais c'est sans doute que dans son livre, il fait le choix de ne se souvenir que de ces moment-là, comme si c'était la seule chose qui subsistait de son passage dans la capitale française. de même, les lieux qu'il évoque, sont toujours plus ou moins liés à la littérature, il ne semble rechercher que ces lieux-là. Plutôt que de visiter des musées ou lieux touristiques habituels, il préfère se rendre devant un immeuble banal, mais où un jour, un écrivain a vécu, ou un événement en lien avec la littérature a eu lieu. Même si plus rien ne semble rappeler ces moments-là, ils vivent dans les livres, et dans la mémoire de l'auteur. Ils sont éternels par la grâce du mot. le monde de la littérature est aussi réel que le monde physique, et c'est le premier que l'auteur explore et partage avec nous.
C'est brillant, drôle, touchant aussi, et il est tellement agréable de faire ce voyage, de voir des lieux connus sous cet angle différent, celui des réminiscences littéraires, sans que cela soit pédant. Sans doute un certain nombre de références échappent à tout lecteur, tant le livre en regorge, mais c'est au final sans grande importance. Chacun peut y retrouver tel ou tel auteur, livre, moment de l'histoire littéraire ou culturelle. Et sourire à la fine ironie de l'auteur, qui cache sous une légèreté et désinvolture apparente, un rapport au livre et à la culture, une sorte de philosophie élégante du rapport au monde.
Le narrateur, qui est aussi l'auteur, se remémore, à l'occasion d'un voyage et d'une conférence qu'il doit donner, les années qu'il a passé à Paris pendant sa jeunesse, années pendant lesquelles il a tenter de débuter une entrée en littérature. Cette carrière littéraire naissante a été placée sous le haut patronage d'Ernest Hemingway, et le livre de Vila-Matas revendique l'héritage du fameux « Paris est une fête ». Mais le jeune aspirant littéraire espagnol n'a pas la même personnalité, ni le même état d'esprit que le grand Américain : il soutient qu'il a été très malheureux pendant son séjours parisien. On peut le croire à demi, car le maître mot de son ouvrage, comme de la conférence qu'il est censé donner, est l'ironie. C'est donc avec la même distance et le même second degré que l'auteur, que le lecteur doit aborder la lecture de ce livre.
Au-delà des tribulations de notre jeune homme, qui nous livre finalement relativement peu de factuel, et des choses, somme toute, relativement banales, ou métaphoriques, c'est à la littérature que le livre s'intéresse avant tout. On pourrait presque remplacer le Paris du titre, par la littérature, qui n'a ni de début, ni de fin. le souvenir d'Hemingway, est précédé par la réminiscence d'autres auteurs qui l'ont précédé, comme évidemment Proust, mais bien d'autres encore. Et il y a les auteurs de l'époque du fameux séjour parisien de Vila-Matas (années 70 du siècle dernier), dont certains sont toujours en activité. Évidemment Marguerite Duras, qui loge l'apprenti écrivain dans une chambre de bonne, où d'autres célèbres ou moins célèbres sont passés avant lui. Il en fait un portrait amusant, mais tendre aussi, entre dérision et admiration. Mais d'autres passeront, surtout en tant que silhouettes. C'est d'ailleurs extraordinaire à quel point Vila-Matas croise presque à chaque pas des célébrités, des gens connus, qu'il admire ou découvre. Mais c'est sans doute que dans son livre, il fait le choix de ne se souvenir que de ces moment-là, comme si c'était la seule chose qui subsistait de son passage dans la capitale française. de même, les lieux qu'il évoque, sont toujours plus ou moins liés à la littérature, il ne semble rechercher que ces lieux-là. Plutôt que de visiter des musées ou lieux touristiques habituels, il préfère se rendre devant un immeuble banal, mais où un jour, un écrivain a vécu, ou un événement en lien avec la littérature a eu lieu. Même si plus rien ne semble rappeler ces moments-là, ils vivent dans les livres, et dans la mémoire de l'auteur. Ils sont éternels par la grâce du mot. le monde de la littérature est aussi réel que le monde physique, et c'est le premier que l'auteur explore et partage avec nous.
C'est brillant, drôle, touchant aussi, et il est tellement agréable de faire ce voyage, de voir des lieux connus sous cet angle différent, celui des réminiscences littéraires, sans que cela soit pédant. Sans doute un certain nombre de références échappent à tout lecteur, tant le livre en regorge, mais c'est au final sans grande importance. Chacun peut y retrouver tel ou tel auteur, livre, moment de l'histoire littéraire ou culturelle. Et sourire à la fine ironie de l'auteur, qui cache sous une légèreté et désinvolture apparente, un rapport au livre et à la culture, une sorte de philosophie élégante du rapport au monde.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Enrique Vila-Matas
Cela donne très envie ! Merci @Arabella
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Luciole- Messages : 997
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 47
Localisation : France - Pays de la Loire
Re: Enrique Vila-Matas
Très mon moment de lecture pour moi, j'y retournerai à coup sûr.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Enrique Vila-Matas
En plus, je trouve la couverture à mon goût ! Donc, je viens de le réserver auprès de ma librairie !
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Luciole- Messages : 997
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 47
Localisation : France - Pays de la Loire
Re: Enrique Vila-Matas
Décidément ! Tu dois être une de ses meilleures clientes !
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Enrique Vila-Matas
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4641
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Enrique Vila-Matas
j'ai lu plusieurs livres de cet auteur, mais je pense que Paris ne finit jamais est mon préféré
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Enrique Vila-Matas
- Spoiler:
Ça donne envie cette balade parisienne
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6592
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : *CabanCouette*
Re: Enrique Vila-Matas
En ce moment, peut-être !Arabella a écrit:Décidément ! Tu dois être une de ses meilleures clientes !

Et puis, je suis trop loin pour aller chercher mes livres chez @Queenie !

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Luciole- Messages : 997
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 47
Localisation : France - Pays de la Loire
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