Mary McCarthy
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Mary McCarthy
Source Wikipedia
Née à Seattle (État de Washington) dans une famille d'ancêtres aux origines diverses (catholiques irlandais, protestants, juifs), Mary McCarthy suit ses études à l’université de Vassar, New York (promotion de 1933).
Collaboratrice à The New Republic, à The Nation, à Harper's Magazine et à la New York Review of Books, Mary McCarthy milite dans les rangs des communistes américains avant de s'en éloigner à la suite des procès de Moscou. Adversaire du maccarthisme comme du stalinisme, elle publie également deux ouvrages très critiques sur la guerre du Viêt Nam et le scandale du Watergate.
En tant que romancière, elle connaît tout d'abord un succès de scandale avec L'Oasis mais la célébrité lui vient avec Le Groupe (1954), dont Sidney Lumet fait un film en 1966, avec Candice Bergen (dont c'est la première apparition à l'écran), Joan Hackett et Larry Hagman dans les rôles principaux. Le roman, tout comme le film, retrace les destins croisés de huit anciennes camarades d'université qui formaient jadis un « groupe », au cours des années 1930, dans un établissement qui offre de nombreuses similitudes avec Vassar.
Mary McCarthy s'est mariée quatre fois. L'un de ses époux fut le grand critique littéraire Edmund Wilson. Elle est la sœur de l'acteur Kevin McCarthy.
Une longue amitié a lié Mary McCarthy à Hannah Arendt. Leur correspondance a été éditée.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Mary McCarthy
Le Groupe
The Group (1963)
Mary McCarthy
Commentaire récupéré
Un roman, qui fut un des best-sellers des années soixante aux USA et qui traite sous des dehors légers de la condition féminine des années 30-40.
Un groupe d’amies sortent de la promotion de 1933 de la prestigieuse université de Vassar et nous les suivons tour à tour dans leurs vies de femmes. Un tableau plutôt intéressant, elles se marient plus ou moins vite, ou deviennent les maîtresses d’hommes mariés ou non, leur découverte de la sexualité est en général décevante dans l’Amérique puritaine d’alors où l'on parle à peine du plaisir féminin. Mais quel privilège par rapport aux françaises, la contraception semble plus répandue et accessible même si elle est encore rudimentaire, néanmoins, elle reste honteuse et secrète.
Toutes ont un point en commun, elles sont soumises aux hommes, maris, amants ou pères et dépendent d’eux pour prendre la majeure partie de leurs décisions et même pour penser – étonnant pour des femmes éduquées et cultivées, qui pour la plupart ont un travail. Mais là encore, leur travail ne reflète guère le niveau d’études qu’elles ont atteint et leurs revenus sont bien sûr en conséquence – poids des habitudes, de l’éducation, et de la pression familiale sans doute. Pour ce qui est de la maternité, là encore, la société leur dicte ce qu’elles doivent faire ou non, et de façon stricte, s’il faut allaiter ou non, comment nourrir son enfant, s’il faut le laisser pleurer, le sortir tous les jours et dans tout cela le poids de la culpabilité est grand car il faut faire selon le dictat des spécialistes, et donc des hommes. Même ce qui devrait être instinctivement leur domaine de prédilection, leur est retiré de façon subtile et scientifique, bien sûr, puisque c’est pour le bien-être de leurs enfants… Curieusement, dans ce livre de femmes, sur les femmes, on ne parle guère d’amour, mais plutôt de ce qu’il convient ou conviendrait de faire dans son milieu. Cela laisse un sacré vide, pas pour nous lecteurs, mais pour elles, pour toutes ces femmes dont la vie semblait pleine de promesses.
Un roman, vraiment intéressant, par sa construction, et par son analyse très fine des phénomènes sociaux de l’époque, l’auteur a un œil acéré sur les rapports hommes-femmes de l'époque et d’ailleurs son analyse romanesque rejoint notre temps en bien des points.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mary McCarthy
oh oui, je me rappelle de ton commentaire, j'avais noté ce livre dans le temps... je renotedomreader a écrit:Commentaire récupéré
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George Gershwin
Re: Mary McCarthy
Ah oui...j'avais vu le film et l'histoire m'avait bien plu.
Intéressant tout ça, j'aimerais bien le lire...Un jour!
Intéressant tout ça, j'aimerais bien le lire...Un jour!
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mary McCarthy
En effet, cela va m’y amener en tout cas! Je l’ai noté pour ma prochaine descente en librairie..:p
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mary McCarthy
C'est vrai que le titre est plus attractif et la couverture aussi !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mary McCarthy
-Des filles brillantes-
Le roman, écrit en 1965 et réédité récemment dans la collection Vintage, raconte donc le parcours de huit amies diplômées de la réputée Université de Vassar au début des années 30 et promises à un brillant avenir, mais qui, sous la pression sociale et familiale de cette époque encore très puritaine, ont souvent du mal à concrétiser leurs aspirations, qu'elles soient d'ordre politiques, professionnelles ou sentimentales.
Dottie, Polly, Libby, Priss, Lakey, Pokey, Helena ou Kay. issues de milieux le plus souvent privilégiés, mais certaines ruinées par la Crise, se retrouvent au mariage de la dernière et chacune va suivre une voie différente, rarement en accord avec leurs qualifications. L'auteure nous les présente à tour de rôle, revient sur chacune tout au long de ce récit très dense sans en sacrifier aucune ( Seule Pokey peut-être dont on saura moins) Elles vont connaître leurs premières expériences sexuelles, recourir parfois à la contraception toute récente, tomber amoureuse et se marier, enfanter (ou pas) laissant derrière elles pour la plupart, leurs rêves d'émancipation.
On comprend bien qu'une génération de femmes se soit reconnue dans cette description précise, particulièrement subtile, de ce qui composait la vie d'une des leurs à cette période où bouleversements sociaux, économiques et politiques prédominaient. Le patriarcat et la domination du sexe fort étaient bien présents dans tous les domaines (y compris au niveau de l'allaitement et des premières tétines, c'est dire!) les femmes n'avaient de choix que de se conformer aux usages sous peine de rester en marge. Mary Mc Carthy a pu ainsi formuler les non dits et frustrations de ces années charnières, mettre en lumière le fossé restant à combler pour les années futures mais aussi la possibilité d'une nouvelle indépendance pour ses congénères, à l'image de Lakey à la fin du livre.
Une très agréable lecture, enrichissante et même surprenante par la modernité du langage, Mc Carthy ne cachant parfois rien des préoccupations pratiques de ses héroïnes! A découvrir si vous ne l'avez jamais lue :-)
Le roman, écrit en 1965 et réédité récemment dans la collection Vintage, raconte donc le parcours de huit amies diplômées de la réputée Université de Vassar au début des années 30 et promises à un brillant avenir, mais qui, sous la pression sociale et familiale de cette époque encore très puritaine, ont souvent du mal à concrétiser leurs aspirations, qu'elles soient d'ordre politiques, professionnelles ou sentimentales.
Dottie, Polly, Libby, Priss, Lakey, Pokey, Helena ou Kay. issues de milieux le plus souvent privilégiés, mais certaines ruinées par la Crise, se retrouvent au mariage de la dernière et chacune va suivre une voie différente, rarement en accord avec leurs qualifications. L'auteure nous les présente à tour de rôle, revient sur chacune tout au long de ce récit très dense sans en sacrifier aucune ( Seule Pokey peut-être dont on saura moins) Elles vont connaître leurs premières expériences sexuelles, recourir parfois à la contraception toute récente, tomber amoureuse et se marier, enfanter (ou pas) laissant derrière elles pour la plupart, leurs rêves d'émancipation.
On comprend bien qu'une génération de femmes se soit reconnue dans cette description précise, particulièrement subtile, de ce qui composait la vie d'une des leurs à cette période où bouleversements sociaux, économiques et politiques prédominaient. Le patriarcat et la domination du sexe fort étaient bien présents dans tous les domaines (y compris au niveau de l'allaitement et des premières tétines, c'est dire!) les femmes n'avaient de choix que de se conformer aux usages sous peine de rester en marge. Mary Mc Carthy a pu ainsi formuler les non dits et frustrations de ces années charnières, mettre en lumière le fossé restant à combler pour les années futures mais aussi la possibilité d'une nouvelle indépendance pour ses congénères, à l'image de Lakey à la fin du livre.
Une très agréable lecture, enrichissante et même surprenante par la modernité du langage, Mc Carthy ne cachant parfois rien des préoccupations pratiques de ses héroïnes! A découvrir si vous ne l'avez jamais lue :-)
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mary McCarthy
Je vois que nos commentaires se rejoignent dans les grandes lignes. J'avais beaucoup aimé ce roman, tu as l'air un peu moins enthousiaste néanmoins.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3619
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mary McCarthy
Ah si, j'ai aimé! Peut-être moins enthousiaste...Je ne sais pas!
Il m'a bien embarquée ce roman, ce n'est pas mon coup de coeur du mois mais tout est très bien dépeint.
Il y a peut être tellement de personnages que forcément il est plus analytique qu' empathique? Mais l'auteure parvient à conjuguer les deux, ce qui n'est pas évident..
Il m'a bien embarquée ce roman, ce n'est pas mon coup de coeur du mois mais tout est très bien dépeint.
Il y a peut être tellement de personnages que forcément il est plus analytique qu' empathique? Mais l'auteure parvient à conjuguer les deux, ce qui n'est pas évident..
Aeriale- Messages : 11930
Date d'inscription : 30/11/2016
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