Selva Almada
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Re: Selva Almada

Après l’orage
« Huis clos » est en effet la bonne description.Présentation de l’éditeur
Un garage au milieu de nulle part, dans le nord de l’Argentine.
La chaleur est étouffante, les carcasses de voiture rôtissent au soleil, les chiens tournent en rond. Le révérend Pearson et sa fille Leni, seize ans, sont tombés en panne ; ils sont bloqués là, le temps que la voiture soit réparée. El Gringo Brauer s’échine sur le moteur tandis que son jeune protégé Tapioca le ravitaille en bières fraîches et maté.
Dans ce huis clos en plein air, le temps est suspendu, entre deux, l’instant est crucial : les personnages se rencontrent, se toisent, s’affrontent. C’est peut-être toute leur vie qui se joue là, sur cette route poussiéreuse, dans ce paysage hostile et désolé, alors que l’orage approche.
Selva Almada signe ici un premier roman époustouflant de maîtrise, dans une prose sobre, cinématographique, éminemment poétique.
J’ai eu l’impression de voir une pièce de théâtre, la nature, le garage, la maison de Brauer ne sont que coulisse, ce qui est important sont les quatre personnages qui agissent « sur scène ».
C’est impressionnant ce que Selva Almada arrive à créer sur si peu de pages.
Malheureusement on a un peu perdu la force du titre original : El viento que arrasa (le vent qui saccage/détruit). Mais les tensions sont palpables dès les premières pages. Et tout comme ce fameux orage, annoncé dans le titre français, il y a aussi un point culminant entre les personnages.
C’est du Tchekhov at best !
Cela fait tellement longtemps que cette auteure était sur ma liste à lire… tellement contente d’avoir enfin franchi le pas.
Je ne vais pas m’arrêter après cette première rencontre.
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George Gershwin
Re: Selva Almada
Ca me dirait bien de découvrir une auteure argentine, je retiens.
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!
Aeriale- Messages : 10430
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Selva Almada
je ne peux que t'encourager, je suis certaine que tu devrais aimer
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Re: Selva Almada
Ça marche, merci Kena!
Et la couverture poche est jolie, je trouve..
Et la couverture poche est jolie, je trouve..
Aeriale- Messages : 10430
Date d'inscription : 30/11/2016
Nightingale- Messages : 2348
Date d'inscription : 09/12/2017
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Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Selva Almada
Je propose un fil spécial pour @Aeriale , Livres qui font moins de 150 pagesAeriale a écrit:Ca me dirait bien de découvrir une auteure argentine, je retiens.
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!

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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 3821
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Selva Almada
Liseron a écrit:Je propose un fil spécial pour @Aeriale , Livres qui font moins de 150 pagesAeriale a écrit:Ca me dirait bien de découvrir une auteure argentine, je retiens.
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!![]()

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Nightingale- Messages : 2348
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 54
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Selva Almada
en effet, très sympaNightingale a écrit:Voilà qui semble très sympa.

Liseron a écrit:Je propose un fil spécial pour @Aeriale , Livres qui font moins de 150 pages![]()

et voici ma deuxième lecture

Ce n’est pas un fleuve
L’écriture de Selva Almada a un effet hypnotique sur moi… et même si ce roman n’a même pas cent pages, je l‘ai parcouru essoufflé.Présentation de l’éditeur
Le soleil, l'effort tapent sur les corps fatigués de trois hommes sur un bateau. Ils tournent le moulinet, tirent sur le fil, se battent pendant des heures contre un animal plus fort, plus grand qu'eux, une raie géante qui vit dans le fleuve. Étourdis par le vin, par la chaleur, par la puissance de la nature tropicale, un, deux, trois coups de feu partent. Dans l'île où ils campent, les habitants viennent les observer avec méfiance, des jeunes femmes curieuses s'approchent. Ils sont entourés par la broussaille, par les odeurs de fleurs et d'herbes, les craquements de bois qui soulèvent des nuées de moustiques près du fleuve où le père d'un des trois hommes s'est noyé. Ils se savent étrangers mais ils restent. A chaque page, le paysage, les éléments façonnent le comportement et la psychologie des personnages qui confondent le rêve et la réalité, le présent et les souvenirs dans la torpeur fluviale. Dans cet hymne à la nature, Selva Almada démystifie l'amitié masculine, sa violence, sa loyauté. Avec un style ensorcelant, l'auteure vous emporte loin avec un langage brut et poétique où les mots et les silences font partie de l'eau. Ce roman est une caresse de mains rêches qui reste collé à votre peau, à votre mémoire.
J’en ressors un peu moins enthousiaste qu’après ma première rencontre, mais c’est évident pour moi que cette auteure va figurer parmi mes grandes découvertes de 2022.
En ce qui concerne cette histoire de fleuve, elle a choisi de la raconter non pas par ordre chronologique, mais elle saute du présent au passé et en plus elle met plusieurs personnes différentes au centre.
Cela sonne un peu confus, mais je garantie, Selva Almada a le don de tenir bien les rênes de son scénario (une fois de plus, les images qu’elle sait créer, sont très proche du cinéma).
Un autre coup de cœur.
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Re: Selva Almada
Nightingale a écrit:Liseron a écrit:Je propose un fil spécial pour @Aeriale , Livres qui font moins de 150 pagesAeriale a écrit:Ca me dirait bien de découvrir une auteure argentine, je retiens.
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!![]()
Bonne idée

Ça me réconforte tellement d’avancer dans ma PAL que je suis prête à toutes les compromissions.
Aeriale- Messages : 10430
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Selva Almada
Liseron a écrit:Je propose un fil spécial pour @Aeriale , Livres qui font moins de 150 pagesAeriale a écrit:Ca me dirait bien de découvrir une auteure argentine, je retiens.
Il ne faut que 145 pages j’ai vu, il a tout d’une pièce de théâtre, vu ce que tu en dis, c’est vrai!![]()
Je suis preneuse !
(Et je peux monter jusqu'à 200)
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 6604
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Re: Selva Almada

Sous la grande roue
Troisième lecture et encore une fois un coup de cœur.Présentation de l’éditeur
Deux ados sont étendus au milieu de la fête foraine, au pied de la grande roue. C'est l'aube. La bagarre a mal tourné, ils ont sorti les couteaux... Sous le ciel blanc et vide, les vies défilent, singulières et pareilles, et les mystérieux enchaînements qui ont mené au drame.
Pajarito Tamai et Marciano Miranda étaient pourtant amis. Tous deux fils de fabricants de briques, ils sont voisins, nés à quelques heures d'intervalle dans la même clinique de l'intérieur argentin, ils grandissent ensemble et font les quatre cents coups. Jusqu'à ce qu'un malentendu les sépare et en fasse des ennemis jurés à l'école primaire. Comme leurs pères avant eux. Puis arrive Ángel, le beau gosse, le frère de Marciano, qui ne ressemble à aucun autre, qui n'aime pas les gringas, ni peut-être les filles en général. Et c'est encore pire...
Sous un soleil de plomb qui fait enrager, Marciano rêve de vert et d'eau, Pajarito ne comprend pas ce qui lui arrive, le destin compte les points entre la discothèque et la fête foraine et attise les haines en attendant son heure.
Tragédie rurale au cordeau dans la grande tradition américaine, histoire d'amour et d'une violence que rien ne peut conjurer : ce deuxième roman de Selva Almada prouve s'il en était besoin qu'elle a un talent fou. Et qu'elle sait faire du cinéma.
" Une des voix les plus fortes et les plus intéressantes de la jeune littérature hispano-américaine [...]. Selva Almada réussit un texte solide, brillant, extrêmement riche et de grande ampleur. "
El Cultural
Selva Almada est vraiment arrivée à me charmer avec ses différentes histoires.
Celle-ci est racontée avec des mots plus crus que dans les autres romans mais elle a su faire de nouveau un vrai script pour un film.
En plus sa façon de raconter les événements donne une énergie à part – on découvre au début en quelque sorte « la fin » - deux corps blessés qui se rappellent leurs vies… et surtout le chemin qui les a amenés à cette bagarre qui va probablement se terminer mauvais pour eux.
C’est fascinant et vraiment extra. Je suis complètement sous le charme.
Des histoires qui vous remuent, des personnages qui vous touchent, des destins qui vous désolent… il y a de tout cela entre ces pages et je sais que Pajarito Tamai et Marciano Miranda vont rester encore longtemps près de moi.

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Re: Selva Almada
Je ne sais plus lequel choisir...Ces trois romans ont tous l’air de sortir des sentiers battus.
L’atmosphère, les lieux et ce qui les rattachent aux personnages paraissent avoir de l’importance, et c’est très tentant.
Lequel me conseillerais tu pour commencer Kena? Ce dernier m’ inspire beaucoup...
L’atmosphère, les lieux et ce qui les rattachent aux personnages paraissent avoir de l’importance, et c’est très tentant.
Lequel me conseillerais tu pour commencer Kena? Ce dernier m’ inspire beaucoup...
Aeriale- Messages : 10430
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Selva Almada
difficile de le dire, je les ai aimé tous les trois (avec une légère préférénce pour mon premier lu, mais c'est souvent ainsi), mais je verrais en effet le dernier très bien pour toi...Aeriale a écrit:Lequel me conseillerais tu pour commencer Kena? Ce dernier m’ inspire beaucoup...
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