Kiran Millwood Hargrave

Kiran Millwood Hargrave est née à Londres en 1990. Elle  est poétesse, dramaturge, écrivain et est  diplômée de l'Université de Cambridge en 2011 et de l'Université d'Oxford en 2014.

"La fille d’encre et d’étoiles" (The Girl Of Ink and Stars/The Cartographer's Daughter, 2016), son premier roman, pour enfants, a été récompensé à deux reprises en 2017.  Son deuxième roman, The Island at the End of Everything, publié en 2017, est également un roman pour enfants.
 
The Mercies (Les Grâciées) est son premier roman pour adultes. Il est publié aux éditions Picador en 2020 et parait en français en 2021.

Elle vit aujourd’hui à Oxford avec son mari, l’artiste Tom de Freston.

 

 
 
 
 

Je l'avais bien aimé, mais sans accroché autant que toi. 
Il m'a manqué quelque chose sans savoir quoi... Et pourtant, l'atmosphère, les personnages et l'histoire m'ont d'emblée intéressés.

Peut-être un côté "fable" auquel je ne m'attendais pas ?

Queenie a écrit:Je l'avais bien aimé, mais sans accroché autant que toi. 
Il m'a manqué quelque chose sans savoir quoi... Et pourtant, l'atmosphère, les personnages et l'histoire m'ont d'emblée intéressés.

Peut-être un côté "fable" auquel je ne m'attendais pas ?

Moi aussi il m'a manqué un petit quelque chose, mais je ne m'attendais pas à ce que l'histoire, l'atmosphère soient aussi bien amenés, alors je pense que la bonne surprise a un peu éclipsé les manques ou les défauts.

Les graciées

Paru en 2020 en anglais et dès la même année en France, c’est le premier roman de l’auteure écrit pour un public adulte, elle a fait paraître précédemment des livres pour enfants et adolescents, mais aussi de la poésie.

Nous sommes en 1619, dans une île norvégienne, très au nord du pays, Vardø. Une soudaine tempête engloutit les bateaux de pêche avec à leurs bords tous les hommes valides de l’île. Les femmes se retrouvent seules, et doivent survivre, en accomplissant des tâches qui ne leur sont d’habitudes pas permises, comme la pêche. Elles arrivent à s’organiser, sous la conduite de la plus entreprenante d’entre elles, Kirsten, et cela même si des résistances apparaissent parmi certaines, les plus liées à l’église. Mais le roi du Danemark, Christian vient de promulguer des lois contre la sorcellerie, et des envoyés sont en route, y compris pour les endroits les plus isolés, comme Vardø. Et ces femmes qui y arrivent toutes seules sont forcément suspectes, et de toutes les façons il s’agit de trouver des coupables, par n’importe quel moyen.

Je n’ai pas vraiment adhéré à ce roman, déjà à cause d’une écriture assez plate. L’intrigue est plutôt prévisible dans son déroulement, d’autant plus qu’elle prend le temps, les choses sont parfois répétées. Il n’y a pas eu de véritable surprise pour moi dans le récit, solidement construit mais d’une manière somme toute plus habile qu’inspirée. Bien évidemment, nous ne pouvons qu’être choqués par les manières de traiter les supposées sorcières à cette époque, le livre joue beaucoup là-dessus, mais sans vraiment renouveler une thématique qui a déjà fait couler beaucoup d’encre, nous sommes en quelque sorte en terrain connu, voire balisé. L’auteure se place du côté des femmes, aucune figure masculine n’est vraiment sympathique ou intéressante, c’est un peu dans l’air du temps. L’auteure précise d’ailleurs dans la partie remerciements, que son père et frère ne ressemblent pas aux hommes décrits dans le roman , j’avoue avoir trouvé cela amusant : nous sommes dans une sorte de stéréotype romanesque.

C’est somme toute un livre d’une certaine efficacité narrative, qui respecte un certain nombre de codes permettant au lecteur de s’y retrouver, mais sans grand-chose de vraiment original ni marquant, l’auteure a sans doute voulu innover de par le lieu où se passe l’action, cette île du bout du monde, mais cela est un peu maigre.