Kiran Millwood Hargrave

Kiran Millwood Hargrave

Pendant l’hiver de 1617, sur l’ïle de Vardo au nord de la Norvège, une tempête aussi violente que soudaine engloutit toutes les embarcations de pêche sur lesquelles se trouvent tous les hommes du village. Les femmes se retrouvent seules à gérer le quotidien. Une fois la stupeur passée, elles s’organisent pour survivre et chose impensable pour l’époque, elles défient toutes les conventions et les superstitions et mettent les bateaux qui restent à la mer pour pêcher. Le prêtre désapprouve et fait ses rapports à l’autorité supérieure, mais la vie continue cahin-caha, malgré les dissensions et les jalousies qui règnent entre la trentaine de femmes restantes. Il y a celles qui sont très religieuses et qui considèrent les femmes en mer comme un blasphème et les autres qui font ce qu’il faut pour que la communauté survive.

Bientôt, à cause des rapports zélés du prêtre, un personnage sombre débarque sur l’île, diligenté par la plus haute autorité du district pour remettre de l’ordre dans cette communauté et la purger des éléments les plus impies. Il est accompagné par sa toute nouvelle épouse, Ursa qui devient vite l’amie d’une des femmes les plus volontaires de la communauté, Maren. Ce sinistre et brutal personnage, nommé Absalom Cornet est réputé pour avoir mené une chasse aux sorcières couronnée de succès en Ecosse d’où il est originaire.

La machine à accumuler les ‘preuves’ de sorcellerie est alors lancée dans la communauté. Les petites tensions, les jalousies, le racisme sont exploités ; les trahisons et les délations du moindre geste abondent. L’auteur sait très bien analyser ces mécanismes qui mêlent ambition et cupidité, sans oublier une forme de cruauté innée  à l’égard des femmes chez le persécuteur.

C’est un livre à l’atmosphère à la fois glaçante et très prenante que l’on a du mal à lâcher. Inspiré de faits réels, ce roman est bien écrit et les événements y sont amenés intelligemment. Les trois personnages principaux, Maren, Ursa et Absalom sont convaincants et ont une certaine épaisseur. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant ce livre mais il s’est avéré être une bonne fiction historique. Il a quelques faiblesses qu’on oublie vite tant on est pris par la trame très romanesque du récit.