Magnus Florin
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Magnus Florin
Magnus Florin, écrivain et dramaturge, naît en 1955 en Suède.
Il se lance comme écrivain dès 1978 puis devient conseiller artistique au Théâtre dramatique royal de Stockholm de 1980 à 1990. Directeur du théâtre radiophonique de la Sveriges Radio entre 2000 et 2006, il revient en 2009 au Théâtre dramatique royal, dont il est depuis directeur artistique.
Après la parution de plusieurs recueils de nouvelles, c’est en 1995 qu’il publie son premier roman, Trädgården (Le Jardin, à paraître aux éditions Cambourakis), nommé l’année de sa sortie pour le prix Augustpriset, plus grande distinction littéraire en Suède pour laquelle fut également sélectionnée La Pharmacie trois ans plus tard.
Magnus Florin, personnalité culturelle prolifique dans son pays, reçoit en 2006 la prestigieux Aniarapriset, décerné par l’association suédoise des bibliothécaires, pour l’ensemble de son œuvre.
Source : Editeur
Dernière édition par Kenavo le Lun 23 Jan - 8:24, édité 1 fois
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George Gershwin
Re: Magnus Florin
La pharmacie
Tout au début du livre une chose me frappe : on ne mentionne pas moins que 15, oui, je les ai comptés à deux reprises, QUINZE traducteurs ! Pour un livre de 100 pages aux phrases courtes et sans complexité ?? Le suédois doit être une langue drôlement compliquée !Présentation de l’éditeur
Peu avant la mort de ses parents, l’aîné d’une fratrie de dix frères et sœurs formule le souhait d’apprendre le métier de son père.
Il se plonge alors dans l’étude minutieuse de l’aride Code pharmaceutique sous l’œil jaloux de ses cadets qui, incapables d’échapper à sa tendre emprise, ne semblent avoir d’autre destinée que de le suivre.
Dans ce récit d’une subtilité et d’une finesse déconcertantes, Magnus Florin déploie, parmi les effluves d’éther et de térébenthine, les alambics et les rangées de bocaux de l’officine, la cartographie d’un monde au charme suranné en même temps que celle d’une fratrie unie par des liens, entre fascination et destruction, qui se resserrent à mesure qu’ils s’étiolent.
C’est peut-être aussi là un secret de ce livre que je ne trouve pas dans les autres langues que je peux lire, ni en anglais, ni en allemand... nulle part cette Pharmacie... merci donc à Cambourakis d'avoir eu la bonne idée de faire traduire ce petit bijou.
Mais revenons à nos moutons. Faut que je vous montre une page du livre
je peux dire que toutes les autres pages de ce livre se présentent de la même façon.
Si vous êtes donc partante d’aller à la rencontre d’une histoire à part, se situant dans un passé pas défini, mais non sans le charme qu’émane d’anciennes photos couleur sépia et d’un style tout à fait extraordinaire – voilà le livre pour vous.
Moi je suis conquise !
Et puisque Cambourakis parle de la parution proche de The garden (Le jardin), je suis partante pour poursuivre avec cet auteur...
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Re: Magnus Florin
Le jardin
Après ma lecture de La pharmacie, trop contente de découvrir un autre livre de Magnus Florin.Présentation de l’éditeur
Rien ne se crée, rien ne disparaît.
Face à ses étudiants dubitatifs, l’illustre botaniste suédois, Carl Linnaeus, s’évertue à démontrer le bien-fondé de sa nomenclature des espèces en prenant pour exemple son magnifique jardin aux abords d’Uppsala. Mais son discours ne trouve pas l’écho attendu auprès de son jardinier, un homme simple, sensible à l’ordre chaotique qui régit la nature.
A court de mots pour illustrer sa pensée manichéenne, le grand Linnaeus se trouve bientôt pris au piège d’une rhétorique spirituelle et ingénieuse, et assiste à l’implosion d’un monde qu’il a tenté en vain de cloisonner.
Fantaisie lyrique inspirée de la vie de Carl von Linné, Le Jardin a rencontré un vif succès en Suède.
On voit bien que l’auteur est ancré dans le monde du théâtre. Il a un don pour l’oralité. Ce livre est constitué en quelques sortes de courtes phrases, monologues, de Carl Linnaeus. Surtout des réflexions de ce jardinier dont le monde autour est tellement différent du sien. Il se heurte avec ses théories contre la réalité du jardin.
Je pense que ce livre ne va pas tenter les amateurs de Linnaeus, ni des jardiniers… il s’agit d’une ‘fiction réelle – réalité fictionnelle’ autour de ce personnage et du talent de Magnus Florin qui lui a insufflé des mots.
Je rejoins Elena Balzamo qui a écrit dans Le Monde:
Dans ce récit minimaliste, parfois cryptique, Magnus Florin fait appel à l'imagination du lecteur. Comme les silences en musique, les lignes blanches entre les chapitres recèlent des événements non dits, des réactions non exprimées. Au lecteur de les découvrir...
Je ne saurais pas recommander ce livre, tellement à part, bien que j’ai passé un très bon moment avec ces quelques pages (96 en version anglaise).
Le jardin de Linné à Uppsala
Début du livre:
Ceci est arrivé. Une rencontre, le premier jour, la première heure. Petrus Arctaedius, de Nordmaling, et Carl Linnaeus, du Småland.
La première poignée de main fut suivie d'une conversation animée sur les pierres, les plantes et les animaux. Des observations furent échangées et ce que l'un ignorait, l'autre n'hésitait pas à le lui communiquer. Ils étaient comme deux frères. Arctaedius, l'aîné, et Linnaeus son cadet de deux ans.
Ils burent du vin de prunellier, mangèrent de la crème et inventèrent leurs propres chansons. «Deux amis étaient assis, et goûtaient un repos sans souciiiii...» Arctaedius chantait bien. À ses côtés, Linnaeus s'enhardit à l'accompagner.
Ils s'endormirent quelques fois, ivres et épuisés. Se réveillèrent aussi, et se remirent à chanter.
Ils se représentèrent le monde entier divisé en deux moitiés. Les choses dures dans l'une et les choses molles dans l'autre. L'immobile et le mobile. L'annuel et le pérenne. Ce qui avait une queue et ce qui n'en avait pas. Le vif et le lent. Le bipède et le quadrupède. Ce qui avait des poils et ce qui n'en avait pas.
Ils imaginèrent que chaque moitié se divisait à son tour en deux moitiés. Et ainsi de suite, à n'en plus finir.
Cela les ravit et les stupéfia.
L'amitié ne fit que croître entre Arctaedius, sérieux et hésitant, et Linnaeus, petit et vif. Arctaedius, élancé et maigre, Linnaeus, pressé et remuant. Linnaeus le fébrile et Arctaedius l'attentiste enclin à l'atermoiement, et pourtant le premier à atteindre son but grâce au soin mis dans chaque préparatif. L'entreprenant Linnaeus et le patient Arctaedius.
Une drôle de paire. Leurs dialectes différents. Néanmoins, l'un était le miroir de l'autre. Rivaux, leur rivalité était un jeu. Un jour, toutefois, la dissension pointa. «C'est moi qui...» «Toi... ?» «Oui, moi.» «Tu plaisantes, c'est bien moi qui...»
Ils décidèrent de se partager le champ d'étude. Ils s'accordèrent eux-mêmes sur la division. Arctaedius prit les amphibiens, les reptiles, les grenouilles et les poissons. Linnaeus prit les oiseaux et les insectes, les mammifères et les pierres. Ainsi que les plantes. Cependant, Arctaedius prit la famille des Umbelliferae, car il comptait lui consacrer une méthode nouvelle.
Linnaeus n'aimait pas les poissons, froids et insaisissables.
Linnaeus a les yeux marron. Ceux de son ami sont bleu clair.
Ils se promirent mutuellement que, à la mort de l'un, l'autre considérait comme étant son devoir le plus sacré de faire connaître au monde les observations laissées par le défunt.
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George Gershwin
Re: Magnus Florin
Que dire Kena....encore des tentations !!! Mais si peu de temps.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3618
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Magnus Florin
et oui... on ne s'en sort pasdomreader a écrit:Que dire Kena....encore des tentations !!! Mais si peu de temps.
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George Gershwin
Re: Magnus Florin
Les jardins de Linné
Né en 1707, le botaniste Carl von Linné a créé à Uppsala, en Suède, un jardin riche de quelque 1.600 espèces végétales. À l’instar de l’encyclopédiste Diderot, il répertorie les plantes, les nomme et les classe selon leurs organes sexuels. À sa mort, en 1778, le roi de Suède offre sa collection aux jardins du château d’Uppsala. Sur la côte Est de la Suède, la ville d’Uppsala est célèbre pour son université – la plus ancienne de Scandinavie – et pour celui qui y enseigna au XVIIIe siècle, Carl von Linné. Né en 1707, ce botaniste a créé au centre de la ville un jardin riche de quelque 1 600 espèces végétales. À l’instar de l’encyclopédiste Diderot, il répertorie les plantes, les nomme et les classe selon leurs organes sexuels. À sa mort, en 1778, le roi de Suède offre sa collection aux jardins du château d’Uppsala.
oh, quelle belle coïncidences d'avoir trouvé cet épisode de cette série... trop bon
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