Rachilde
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Re: Rachilde
commentaire de 2008
La tour d’amour
Et quelle belle découverte j’ai fait avec ce roman !
On ne voit la Bretagne que de loin – presque tout le roman prend place dans le phare Ar-Men – il y a ce monde reclus sur le phare et la tension entre les deux gardiens qui sont décrits avec une telle force qu’on se sent enfermé avec eux.
Les descriptions de la mer sont particulièrement fortes. On a soudainement peur de cette force en dehors de ces murs du phare.
Et si on lit dans la préface la symbolique que Rachilde a voulu exprimer, le roman gagne encore une fois en couleur et énergie.
(Comme toujours, je lis la préface APRÈS la lecture – et j’en ai bien fait cette-fois ci – elle m’a aidé à entrer encore plus dans ce roman – mais si je l’aurais lu avant – elle m’aurait détruit la lecture)
Ceci est certainement un des romans que je vais garder en mémoire.. pour longtemps… et avoir envie de le relire.
Extrait d'une critique que j'ai trouvé sur le net
Un roman violent et envoûtant, bouleversant, qui laisse longtemps gravées dans la chair ses images de mer, d’amour et de mort.
Extraits
En approchant l'Ar-Men
Je l’avais déjà vu dans le cabinet du patron de l’apprentissage, en joujou, haut comme le doigt et tout historié de petits échelons d’argent. On le posait sur les cartes, et il restait là, l’air pas plus fier que ses voisins. On allumait, semblait-il comme on allume un bout de pipe. Seulement, nature, il était moins drôle. Sa grue d’arrimage et son fil de va-et-vient lui voilaient la face, pareils à une immense toile d’araignée. Juché sur une roche où on ne devait pas pouvoir mettre le pied, jadis, il tenait par miracle, si gros, si long, qu’on se sentait de l’orgueil pour la force de l’homme qui l’avait conçu. Trente-six ans de travail et une ration de cadavres ! Il en était gras, le monstre, d’avoir dévoré des ouvriers. Sa croupe, hors de l’eau, luisait comme enduite d’une viscosité ; son esplanade, lisse comme du marbre, présentait l’aspect d’un perron de préfecture, tant elle était blanche et jolie, mais tout préfecture, tant elle était blanche et jolie, mais, tout autour, quand la vague se recroquevillait sur elle-même, on découvrait des trous, des vieux trous de dents gâtées, et cela sentait la marée, âprement, avec un surgoût de sang pourri.
Beaucoup de belles citations sur la mer, voici une...
Le ciel était lourd, vous tombant sur le crâne en capuchon. La nuit, plus épaisse, vous mettait ses griffes de velours dans les yeux. En bas, la mer se roulait, chantant son chant de mort, étendant, de places noires en places noires, ses linges blancs, tout préparés pour la dernière toilette des hommes d’équipage.
La tour d’amour
Un roman dont je ne savais rien d’autre que le fait “qu’il se passe en Bretagne” – argument suffisant pour moi de me précipiter sur une œuvre.Résumé
La Tour d'Amour, un des plus célèbres romans de Rachilde paru à la fin du XIXème siècle, met en scène deux gardiens bretons qui vivent dans un phare réputé pour son isolement.
Planté à la pointe extrême de la chaussée de Sein, le phare d'Armen se dresse sur un roc et affronte l'océan démonté. Rachilde, dans un style éblouissant qui témoigne d'une maîtrise absolue de son talent et de son univers de romancière, raconte comment Mathurin Barnabas et Jean Maleux luttent contre les vagues déchaînées, entretenant les feux pour guider les navires qui croisent au large d'Ouessant.
Mais un jour, alors qu'un navire vient de s'ouvrir sur un rocher, le jeune Jean Maleux découvre, au péril de sa vie, l'étrange passion que nourrit son maître. C'est à Jacques Gamblin, créateur du rôle de Jean Maleux au théâtre de l'Essaïon, en 1984, qu'a été confié le soin de maîtriser la violence du texte. Laissons-nous entraîner par sa voix profonde et grave qui nous guide au cœur de la tour infernale.
Edith Silve
Et quelle belle découverte j’ai fait avec ce roman !
On ne voit la Bretagne que de loin – presque tout le roman prend place dans le phare Ar-Men – il y a ce monde reclus sur le phare et la tension entre les deux gardiens qui sont décrits avec une telle force qu’on se sent enfermé avec eux.
Les descriptions de la mer sont particulièrement fortes. On a soudainement peur de cette force en dehors de ces murs du phare.
Et si on lit dans la préface la symbolique que Rachilde a voulu exprimer, le roman gagne encore une fois en couleur et énergie.
(Comme toujours, je lis la préface APRÈS la lecture – et j’en ai bien fait cette-fois ci – elle m’a aidé à entrer encore plus dans ce roman – mais si je l’aurais lu avant – elle m’aurait détruit la lecture)
Ceci est certainement un des romans que je vais garder en mémoire.. pour longtemps… et avoir envie de le relire.
Extrait d'une critique que j'ai trouvé sur le net
Un roman violent et envoûtant, bouleversant, qui laisse longtemps gravées dans la chair ses images de mer, d’amour et de mort.
Extraits
En approchant l'Ar-Men
Je l’avais déjà vu dans le cabinet du patron de l’apprentissage, en joujou, haut comme le doigt et tout historié de petits échelons d’argent. On le posait sur les cartes, et il restait là, l’air pas plus fier que ses voisins. On allumait, semblait-il comme on allume un bout de pipe. Seulement, nature, il était moins drôle. Sa grue d’arrimage et son fil de va-et-vient lui voilaient la face, pareils à une immense toile d’araignée. Juché sur une roche où on ne devait pas pouvoir mettre le pied, jadis, il tenait par miracle, si gros, si long, qu’on se sentait de l’orgueil pour la force de l’homme qui l’avait conçu. Trente-six ans de travail et une ration de cadavres ! Il en était gras, le monstre, d’avoir dévoré des ouvriers. Sa croupe, hors de l’eau, luisait comme enduite d’une viscosité ; son esplanade, lisse comme du marbre, présentait l’aspect d’un perron de préfecture, tant elle était blanche et jolie, mais tout préfecture, tant elle était blanche et jolie, mais, tout autour, quand la vague se recroquevillait sur elle-même, on découvrait des trous, des vieux trous de dents gâtées, et cela sentait la marée, âprement, avec un surgoût de sang pourri.
Beaucoup de belles citations sur la mer, voici une...
Le ciel était lourd, vous tombant sur le crâne en capuchon. La nuit, plus épaisse, vous mettait ses griffes de velours dans les yeux. En bas, la mer se roulait, chantant son chant de mort, étendant, de places noires en places noires, ses linges blancs, tout préparés pour la dernière toilette des hommes d’équipage.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Rachilde
Ça donne un peu envie.
Ta dernière citation me fait penser à Ramuz.
Je note...
Ta dernière citation me fait penser à Ramuz.
Je note...
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Lire nuit gravement à la bêtise !
Nightingale- Messages : 2830
Date d'inscription : 09/12/2017
Age : 56
Localisation : Sur le bord de la marge
Re: Rachilde
Je note !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Rachilde
je ne peux que vous encourager de découvrir... un si beau texte...
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Nightingale- Messages : 2830
Date d'inscription : 09/12/2017
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Re: Rachilde
Ah ben c'est très gentil, mais je ne voudrais pas te priver, déjà que tu n'as pas beaucoup de bouquins.
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Nightingale- Messages : 2830
Date d'inscription : 09/12/2017
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Re: Rachilde
Nightingale a écrit:Ah ben c'est très gentil, mais je ne voudrais pas te priver, déjà que tu n'as pas beaucoup de bouquins.
Pooov Kena!
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Rachilde
Ah super ! Merci pour l'info @kenavo.
Et je vois qu'il y a même plusieurs éditions qui paraissent en même temps.
Et je vois qu'il y a même plusieurs éditions qui paraissent en même temps.
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Nightingale- Messages : 2830
Date d'inscription : 09/12/2017
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