Jennie Erdal
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Jennie Erdal
Jennie Erdal
Source : site des Editions Métaillé
Jennie Erdal (1951-2020) était une romancière écossaise. Elle a également travaillé comme éditrice, ghostwriter et traductrice du russe pendant de nombreuses années. Son autobiographie, Ghosting, a remporté de nombreux prix et est devenu un best-seller international. Son premier roman, La mystérieuse nuance de bleu, a remporté le Prix du livre du Commonwealth 2013.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Jennie Erdal
La mystérieuse nuance de bleu
Jennie Erdal décédée en 2020 a surtout pratiqué la traduction et elle a prêté sa plume (collaboré comme l'ont dit) à un homme d'affaires éditeur. La mystérieuse nuance de bleu aura été son deuxième et dernier roman publié sous son nom.
Le personnage principal du roman est Edgar Logan, un Français dont le père était Écossais. Il vient à Édimbourg pour traduire les essais de David Hume, à partir de textes originaux. Introverti, ayant vécu un épisode psychiatrique pendant ses études de philosophie, il a peu de relations avec les autres, expérimentant la vie surtout grâce à la littérature. Il s'installe dans la maison d'un universitaire parti pendant ce temps à Paris, et fait très vite connaissance avec un professeur de philosophie : Harry Sanderson. Causeur infatigable, séducteur, extraverti, il paraît à l'opposé d'Edgar (ou Eddie). Mais étrangement, les deux hommes sympathisent, et passent beaucoup de temps ensemble. Sanderson initie même Eddie à sa grande passion, la pêche à la mouche. Mais Sanderson traverse une phase difficile : il souffre d'une maladie de peau, sa maîtresse le largue, sa carrière patine, il n'y voit plus grand sens d'ailleurs. Il se montre jaloux de sa femme, Carrie, et soupçonne même Eddie d'être devenu son amant. Il finit suspendu, suite à la plainte d'une étudiante pour comportement inapproprié. Paradoxalement, un livre de commande qu'il a écrit sur le thème du bonheur, est en train de devenir un succès, et il connaît une petite célébrité médiatique. Pendant ce temps, Eddie s'attache de plus en plus à Carrie et découvre des éléments de sa vie.
Ce roman est une petite merveille, d'intelligence, de finesse, de sensibilité. Les personnages sont très attachants, chacun dans un genre différent. Différentes thématiques sont explorées : la philosophie, en particulier celle de Hume, sans que cela soit pédant ni difficile à comprendre. Il s'agit plutôt de se demander comment vivre, comment se supporter et supporter le monde. Sanderson, philosophe de profession, est celui qui y arrive le moins bien. Il n'y a bien sûr pas de réponse définitive à une telle question, mais le livre essaie de montrer des personnages qui chacun à sa manière, à un moment de leur vie, tentent de trouver des pistes de réponses, provisoires, mais honnêtes.
Il y aussi la question de la traduction. Non seulement Jennie Erdal était traductrice, mais elle s'est inspiré un petit peu d'un personnage réel, un traducteur français venu traduire Hume à Édimbourg, où elle l'a rencontré. Et c'est ce traducteur qui a traduit le roman en français… Cela dit, l'auteure se serait bien plus inspiré du factuel (traduction de Hume, la maison que le traducteur a occupé etc) et pas vraiment de sa personnalité ni de son histoire personnel, qu'elle a imaginée. Mais c'est tout de même un vrai roman dans le roman, qui rajoute un charme supplémentaire au livre. Les discussions ce que doit être une traduction, ce qu'est la fidélité au texte, à quel point le traducteur est aussi un créateur, traversent le livre. C'est en discutant de ce qui rapproche la traduction de la peinture que Carrie et Eddie se rencontrent vraiment, ils trouvent bien plus de ressemblances que de différences, il s'agit à chaque fois de saisir une création, une réalité préexistante.
Le séjour à Édimbourg sera pour Eddie le moment de faire le bilan, de se réapproprier son histoire, de se voir lui et aussi le monde qui l'entoure d'une manière différente. de découvrir enfin cette mystérieuse nuance de bleue qu'il n'avait encore jamais rencontrée, et qu'il a reconnue sans la connaître au préalable. On peut l'appeler amour ou bonheur, peut-être.
Quel dommage que Jennie Erdal n'ait écrit que deux romans...
Jennie Erdal décédée en 2020 a surtout pratiqué la traduction et elle a prêté sa plume (collaboré comme l'ont dit) à un homme d'affaires éditeur. La mystérieuse nuance de bleu aura été son deuxième et dernier roman publié sous son nom.
Le personnage principal du roman est Edgar Logan, un Français dont le père était Écossais. Il vient à Édimbourg pour traduire les essais de David Hume, à partir de textes originaux. Introverti, ayant vécu un épisode psychiatrique pendant ses études de philosophie, il a peu de relations avec les autres, expérimentant la vie surtout grâce à la littérature. Il s'installe dans la maison d'un universitaire parti pendant ce temps à Paris, et fait très vite connaissance avec un professeur de philosophie : Harry Sanderson. Causeur infatigable, séducteur, extraverti, il paraît à l'opposé d'Edgar (ou Eddie). Mais étrangement, les deux hommes sympathisent, et passent beaucoup de temps ensemble. Sanderson initie même Eddie à sa grande passion, la pêche à la mouche. Mais Sanderson traverse une phase difficile : il souffre d'une maladie de peau, sa maîtresse le largue, sa carrière patine, il n'y voit plus grand sens d'ailleurs. Il se montre jaloux de sa femme, Carrie, et soupçonne même Eddie d'être devenu son amant. Il finit suspendu, suite à la plainte d'une étudiante pour comportement inapproprié. Paradoxalement, un livre de commande qu'il a écrit sur le thème du bonheur, est en train de devenir un succès, et il connaît une petite célébrité médiatique. Pendant ce temps, Eddie s'attache de plus en plus à Carrie et découvre des éléments de sa vie.
Ce roman est une petite merveille, d'intelligence, de finesse, de sensibilité. Les personnages sont très attachants, chacun dans un genre différent. Différentes thématiques sont explorées : la philosophie, en particulier celle de Hume, sans que cela soit pédant ni difficile à comprendre. Il s'agit plutôt de se demander comment vivre, comment se supporter et supporter le monde. Sanderson, philosophe de profession, est celui qui y arrive le moins bien. Il n'y a bien sûr pas de réponse définitive à une telle question, mais le livre essaie de montrer des personnages qui chacun à sa manière, à un moment de leur vie, tentent de trouver des pistes de réponses, provisoires, mais honnêtes.
Il y aussi la question de la traduction. Non seulement Jennie Erdal était traductrice, mais elle s'est inspiré un petit peu d'un personnage réel, un traducteur français venu traduire Hume à Édimbourg, où elle l'a rencontré. Et c'est ce traducteur qui a traduit le roman en français… Cela dit, l'auteure se serait bien plus inspiré du factuel (traduction de Hume, la maison que le traducteur a occupé etc) et pas vraiment de sa personnalité ni de son histoire personnel, qu'elle a imaginée. Mais c'est tout de même un vrai roman dans le roman, qui rajoute un charme supplémentaire au livre. Les discussions ce que doit être une traduction, ce qu'est la fidélité au texte, à quel point le traducteur est aussi un créateur, traversent le livre. C'est en discutant de ce qui rapproche la traduction de la peinture que Carrie et Eddie se rencontrent vraiment, ils trouvent bien plus de ressemblances que de différences, il s'agit à chaque fois de saisir une création, une réalité préexistante.
Le séjour à Édimbourg sera pour Eddie le moment de faire le bilan, de se réapproprier son histoire, de se voir lui et aussi le monde qui l'entoure d'une manière différente. de découvrir enfin cette mystérieuse nuance de bleue qu'il n'avait encore jamais rencontrée, et qu'il a reconnue sans la connaître au préalable. On peut l'appeler amour ou bonheur, peut-être.
Quel dommage que Jennie Erdal n'ait écrit que deux romans...
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Arabella- Messages : 4799
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Re: Jennie Erdal
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Arabella- Messages : 4799
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Re: Jennie Erdal
Pas dans la Kube, ce n'est pas encore sorti en poche. Je ne sais plus comment il s'est retrouvé sur mes listes, mais cela a été une chance. Pas un livre dont on ait beaucoup parlé, c'est dommage.
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Arabella- Messages : 4799
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Re: Jennie Erdal
Oui, je retiens en tout cas. Il fait partie d'une belle collection, c'est déjà une garantie!
Aeriale- Messages : 11633
Date d'inscription : 30/11/2016
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