Evan S. Connell
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Books en Stock :: Hey Billie Y'a quoi dans ta bibliothèque ? :: Littérature nord-américaine :: Auteurs nés avant 1941
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Evan S. Connell
Evan S. Connell est né le 17 août 1924 à Kansas City, dans le Missouri.
En 1943, il interrompt ses études de médecine pour s'engager dans la Navy et devenir pilote.
En 1959, il publie son premier roman, Mrs. Bridge, qu'il dédie à sa sœur et qui connaît un succès considérable.
Il s'attelle ensuite à l'écriture d'un roman partiellement autobiographique sur une jeune recrue dans la Navy et d'un recueil de poèmes.
En 1969, il marie Mrs. Bridge à Mr. Bridge, ce dernier connaissant lui aussi un très grand succès.
Les deux romans seront adaptés au cinéma en 1990 par James Ivory avec Paul Newman et Joanne Woodward dans le rôle des époux Bridge.
Malgré cette reconnaissance, Evan Connell mène une vie solitaire, quasi-recluse, et reste inconnu du grand public. Et s'il continue d'écrire, il assure son quotidien frugal en devenant tour à tour facteur, employé du gaz ou conseiller dans une agence pour l'emploi.
En 2009, il est nommé au Man Booker Prize pour l'ensemble de son œuvre et reçoit le Robert Kirsh Award décerné par le Los Angeles Times en 2010.
Evan Connell s'est éteint le 10 janvier 2013, à Santa Fe.
Source : Editeur
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Re: Evan S. Connell
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Mrs Bridge
Je viens de découvrir ces deux romans qui forment un tandem enchantant et je plussoie l’annonce de l’éditeur : chef(s)-d’œuvre.
Le livre (version anglaise) a 200 pages et il est divisé en 117 chapitres.
Chaque chapitre est comme une pièce d’un puzzle et à la fin on peut voir une image qui est faite de cette India Bridge au centre, entourée de sa famille et quelques ami(e)s.
Situé dans les années 30-40, appartement à la classe moyenne, India est la femme de son temps : femme au foyer qui s’occupe de son mari et des enfants. Surtout ne pas faire autrement que les autres, ne pas se ridiculiser en public, ne pas causer de scandales où agir autrement qu’il est ‘bon’ de faire.
Elle essaie de transmettre ces mœurs à ses enfants et ne réalise pas que les temps sont en train de changer et qu’elle perd peu à peu le contact avec eux.
Une très belle découverte, écriture et histoire épatantes.
Conquise !
Mrs Bridge
Lors de la sortie en 1990 du film Mr and Mrs Bridge, j’étais au cinéma. Fidèle de James Ivory, je ne pouvais pas le rater. Depuis, je l’ai revu plus d’une fois… mais je ne m’étais jamais mise à la recherche de la source.Présentation de l’éditeur
Attention, chef(s)-d'œuvre !
Tout allait bien, semblait-il. Les jours, les semaines, les mois passaient, plus rapidement que dans l'enfance, mais sans qu'elle ressentît la moindre nervosité. Parfois, cependant, au cœur de la nuit, tandis qu'ils dormaient enlacés comme pour se rassurer l'un l'autre dans l'attente de l'aube, puis d'un autre jour, puis d'une autre nuit qui peut-être leur donnerait l'immortalité, Mrs. Bridge s'éveillait. Alors elle contemplait le plafond, ou le visage de son mari auquel le sommeil enlevait de sa force, et son expression se faisait inquiète, comme si elle prévoyait, pressentait quelque chose des grandes années à venir.
Mrs. Bridge et son pendant, Mr. Bridge, forment une œuvre en diptyque fondatrice de la littérature américaine d'après-guerre, adulée par des générations entières de romanciers. Portée par une écriture d'une précision redoutable, un ton à l'élégance distanciée et une construction virtuose, une redécouverte à la hauteur de celle d'un Richard Yates avec La fenêtre panoramique ou d'un John Williams avec Stoner.
Je viens de découvrir ces deux romans qui forment un tandem enchantant et je plussoie l’annonce de l’éditeur : chef(s)-d’œuvre.
Le livre (version anglaise) a 200 pages et il est divisé en 117 chapitres.
Chaque chapitre est comme une pièce d’un puzzle et à la fin on peut voir une image qui est faite de cette India Bridge au centre, entourée de sa famille et quelques ami(e)s.
Situé dans les années 30-40, appartement à la classe moyenne, India est la femme de son temps : femme au foyer qui s’occupe de son mari et des enfants. Surtout ne pas faire autrement que les autres, ne pas se ridiculiser en public, ne pas causer de scandales où agir autrement qu’il est ‘bon’ de faire.
Elle essaie de transmettre ces mœurs à ses enfants et ne réalise pas que les temps sont en train de changer et qu’elle perd peu à peu le contact avec eux.
Une très belle découverte, écriture et histoire épatantes.
Conquise !
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Re: Evan S. Connell
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Mr Bridge
On retrouve la même famille, mais le point de vue change. En plus, Evan Connell n’a pas écrit la même histoire. Quelques faits reviennent naturellement, mais pour la plupart, les incidents qu’il a choisi de faire raconter par Mr Bridge sont nouveaux et ainsi on gagne une plus grande image de ce couple, de leurs enfants et de leur vie.
C’est fascinant ce qu’il arrive à faire. Ces petits chapitres (tout comme Mrs Bridge il y en a plein, 141 pour 300 pages) sont comme des polaroids qui donnent un aspect par image… et qui forment par la suite un ensemble qui est extraordinaire.
Après ma lecture de ces deux livres, j’ai aussi regardé une fois de plus le film. Et avec la connaissance des romans, je comprends mieux la façon de James Ivory qui a choisi aussi d’assembler plusieurs scènes, qui semblent sans rapport entre eux… mais qui finalement sont très proche de l’œuvre d’Evan Connell.
Joanne Woodward et Paul Newman sont s-u-b-l-i-m-e-s dans le film de James Ivory
Mr Bridge
Voilà donc le pendant.Présentation de l’éditeur
Attention, chef(s)-d'œuvre !
Souvent il pensait : " Ma vie a commencé le jour où je l'ai connue. " Elle aurait été ravie, sans aucun doute, de l'apprendre, mais il ne savait pas comment le lui dire. Et les années passaient ; ils eurent trois enfants et s'habituèrent à leur vie conjugale. Puis Mr. Bridge décida finalement que c'était là tout ce que sa femme devait attendre de lui. Après tout il n'était pas poète mais avocat. Jamais il ne pourrait prétendre être ce qu'il n'était pas.
On retrouve la même famille, mais le point de vue change. En plus, Evan Connell n’a pas écrit la même histoire. Quelques faits reviennent naturellement, mais pour la plupart, les incidents qu’il a choisi de faire raconter par Mr Bridge sont nouveaux et ainsi on gagne une plus grande image de ce couple, de leurs enfants et de leur vie.
C’est fascinant ce qu’il arrive à faire. Ces petits chapitres (tout comme Mrs Bridge il y en a plein, 141 pour 300 pages) sont comme des polaroids qui donnent un aspect par image… et qui forment par la suite un ensemble qui est extraordinaire.
Après ma lecture de ces deux livres, j’ai aussi regardé une fois de plus le film. Et avec la connaissance des romans, je comprends mieux la façon de James Ivory qui a choisi aussi d’assembler plusieurs scènes, qui semblent sans rapport entre eux… mais qui finalement sont très proche de l’œuvre d’Evan Connell.
Joanne Woodward et Paul Newman sont s-u-b-l-i-m-e-s dans le film de James Ivory
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Re: Evan S. Connell
Comment le beau Paul Newman pourrait-il ne pas être sublime ? En plus, jouer avec son épouse bien-aimée devant la caméra d'Ivory…
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Evan S. Connell
Pas vu le film, pas lu les 2 romans, mais ce que tu en dis me donne vraiment envie !!!
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3551
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Evan S. Connell
oh oui, si tu connais les romans, faut pas rater le film... extra...
ce n'est pas évident pour les adaptations, mais celle-là est vraiment réussie
ce n'est pas évident pour les adaptations, mais celle-là est vraiment réussie
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Re: Evan S. Connell
Kenavo a écrit:oh oui, si tu connais les romans, faut pas rater le film... extra...
ce n'est pas évident pour les adaptations, mais celle-là est vraiment réussie
Je ne connais ni le film ni les romans ce sera une vraie découverte !
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3551
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Evan S. Connell
oups, j'ai lu en effet trop vite, j'avais cru lire 'lu les 2 romans'... alors oui, d'abord les livres et puis le film... c'est du tout bon
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Re: Evan S. Connell
Mrs Bridge
Nous sommes au XXem siècle, entre les deux guerre. La Mrs Bridge du titre, est au début du roman une jeune fille, issue d'une classe moyenne aisée, qui se marie, parce qu'il faut bien se marier, c'est cela qu'est censée faire une jeune fille de son milieu à son âge. Elle devient donc Mrs Bridge, a trois enfants, deux filles et un garçons. Elle ne voit pas beaucoup son mari, qui consacre la plus grande partie de son temps à son travail d'avocat, pour que sa famille puisse jouir du confort qui doit leur offrir le bonheur : une grande et belle maison, et tout ce qui va avec. Au fur et à mesure que l'aisance de la famille devient plus importante et que que les enfants grandissent, Mrs Bridge a de moins en moins de choses à faire, et un certain sentiment de vide se fait de plus en plus fort.
Evan S. Connelle décrit une existence d'une parfaite vacuité, nous raconte la vie d'une femme qui a toujours essayé de se conformer à ce qu'elle pensait qu'on attendait d'elle, sans aucune envie véritable, aucun goût personnel, aucune aspiration réelle. Pour qui même son mari et ses enfants sont au final des parfaits étrangers, avec qui on cohabite, mais que l'on ne comprend pas, que l'on a même pas idée d'essayer de comprendre. Alors essayer de comprendre d'autres gens, la façon dont fonctionne le monde, il ne faut vraiment pas y penser. Aucune once d'esprit critique ni aucune amorce d'une idée. Difficile de se sentir en empathie, même si une existence aussi vaine et vide est forcément tragique. D'autant plus que ce type de thématique, la vacuité, l'égoïsme, le conformisme, la bonne conscience des classes moyennes, avec comme corollaire une insatisfaction, voire une souffrance, reviennent, me semblent-il, régulièrement chez les romanciers des USA. L'auteur a poussé son personnage aux extrêmes limites du non-être, ce qui en fait plus un archétype qu'un vrai personnage de chair et de sang.
L'originalité de Evan S. Connelle consiste peut être à apporter une sorte de détachement, d'humour au second degré, de dérision un peu triste tout de même. Quelque chose qui frôle par moments l'absurde, le surréaliste. Ce qui fait pour moi un peu l'intérêt de ce livre en tous les cas.
Ce roman a un pendant, Mr Bridge, censé donner le point de vue du mari, que l'on ne voit que passer d'assez loin au final, et qui demeure un mystère quasi total, comme il l'est pour son épouse. Je serais tenté de voir ce que l'auteur lui a réservé.
Nous sommes au XXem siècle, entre les deux guerre. La Mrs Bridge du titre, est au début du roman une jeune fille, issue d'une classe moyenne aisée, qui se marie, parce qu'il faut bien se marier, c'est cela qu'est censée faire une jeune fille de son milieu à son âge. Elle devient donc Mrs Bridge, a trois enfants, deux filles et un garçons. Elle ne voit pas beaucoup son mari, qui consacre la plus grande partie de son temps à son travail d'avocat, pour que sa famille puisse jouir du confort qui doit leur offrir le bonheur : une grande et belle maison, et tout ce qui va avec. Au fur et à mesure que l'aisance de la famille devient plus importante et que que les enfants grandissent, Mrs Bridge a de moins en moins de choses à faire, et un certain sentiment de vide se fait de plus en plus fort.
Evan S. Connelle décrit une existence d'une parfaite vacuité, nous raconte la vie d'une femme qui a toujours essayé de se conformer à ce qu'elle pensait qu'on attendait d'elle, sans aucune envie véritable, aucun goût personnel, aucune aspiration réelle. Pour qui même son mari et ses enfants sont au final des parfaits étrangers, avec qui on cohabite, mais que l'on ne comprend pas, que l'on a même pas idée d'essayer de comprendre. Alors essayer de comprendre d'autres gens, la façon dont fonctionne le monde, il ne faut vraiment pas y penser. Aucune once d'esprit critique ni aucune amorce d'une idée. Difficile de se sentir en empathie, même si une existence aussi vaine et vide est forcément tragique. D'autant plus que ce type de thématique, la vacuité, l'égoïsme, le conformisme, la bonne conscience des classes moyennes, avec comme corollaire une insatisfaction, voire une souffrance, reviennent, me semblent-il, régulièrement chez les romanciers des USA. L'auteur a poussé son personnage aux extrêmes limites du non-être, ce qui en fait plus un archétype qu'un vrai personnage de chair et de sang.
L'originalité de Evan S. Connelle consiste peut être à apporter une sorte de détachement, d'humour au second degré, de dérision un peu triste tout de même. Quelque chose qui frôle par moments l'absurde, le surréaliste. Ce qui fait pour moi un peu l'intérêt de ce livre en tous les cas.
Ce roman a un pendant, Mr Bridge, censé donner le point de vue du mari, que l'on ne voit que passer d'assez loin au final, et qui demeure un mystère quasi total, comme il l'est pour son épouse. Je serais tenté de voir ce que l'auteur lui a réservé.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Evan S. Connell
tiens, tiens... Arabella s'aventure dans la littérature américaine
un livre aussi bien que Mrs Bridge et les deux se complètent à merveilleArabella a écrit:Ce roman a un pendant, Mr Bridge, censé donner le point de vue du mari, que l'on ne voit que passer d'assez loin au final, et qui demeure un mystère quasi total, comme il l'est pour son épouse. Je serais tenté de voir ce que l'auteur lui a réservé.
oh oui, très bien... tu devrais adorerEpi a écrit:Je n'avais pas vu ce fil, ça a l'air bien !
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Re: Evan S. Connell
Ah oui, je n'avais pas vu non plus...
Pas mal l'idée des deux points de vue dans chaque roman. Je serais tentée d'y jeter un oeil ;-)
Pas mal l'idée des deux points de vue dans chaque roman. Je serais tentée d'y jeter un oeil ;-)
Aeriale- Messages : 11777
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Evan S. Connell
kenavo a écrit:tiens, tiens... Arabella s'aventure dans la littérature américaine
Mais je m'aventure absolument partout, y compris régulièrement dans la littérature américaine. Simplement pas plus que dans d'autres littératures.
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Arabella- Messages : 4799
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
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