Edna O'Brien
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Edna O'Brien
Sources diverses Wikipédia et Sabine Wespieser
Elle est née en 1930 dans un milieu rural isolé et conservateur, un endroit qu’elle devait décrire plus tard comme ‘fervent’ et ‘replié sur lui-même’. Edna O’Brien est la cadette d’une famille stricte et très religieuse. De 11 à 16 ans elle est pensionnaire chez les sœurs ‘The Sisters of Mercy’, ce qui contribua à lui faire vivre une enfance qu’elle qualifiera d’étouffante : « Je me suis rebellée contre cette religion coercitive et oppressante dans laquelle je suis née et j’ai été élevée. C’était pour moi à la fois terrifiant et complètement envahissant. Je suis contente que ce soit derrière moi. » Sa mère lui interdit la lecture, et va même jusqu’à brûler les livres qu’elle juge indécents (Sean O’Casey !).
Contre la volonté de ses parents, elle épouse en 1952 l’écrivain irlando-tchèque Ernst Gébler et le couple s’installe à Londres. Ils auront deux fils, Carlos et Sasha, avant de se séparer en 1964.
A Londres, le premier livre qu’elle a acheté est Introducing James Joyce de T. S. Eliot. Selon elle, c’est la lecture du récit de James Joyce Portrait de l'artiste en jeune homme qui lui a fait comprendre qu’elle voulait consacrer le reste de sa vie à la littérature.
Elle publie son premier livre, Les Filles de la campagne (The Country Girls) en 1960. Ce sera la première partie d’une trilogie romanesque comprenant aussi The Lonely Girl (1962) et Girls in Their Married Bliss (1964). Peu après leur publication, ces livres sont interdits en Irlande et, dans certains cas, brûlés, en raison de la description explicite de la vie sexuelle de leurs personnages.
Le roman A Pagan Place, publié en 1970, traitait de son enfance dans une ville irlandaise à l’environnement répressif. De fait, ses parents étaient violemment opposés à tout ce qui se rapportait à la littérature, et sa mère désapprouvait fortement sa carrière d’écrivain.
En 1981, elle écrit une pièce de théâtre, Virginia, consacrée à Virginia Woolf, La pièce est représentée d’abord au Canada, puis à Londres. Elle est également l’auteur de biographies de James Joyce et de Lord Byron.
Au fil de sa carrière d'écrivain, elle a reçu de nombreuses récompenses pour ses œuvres.
Les romans et nouvelles de cette grande dame des lettres irlandaises, considérée comme la Colette du monde anglophone, tournent autour des sentiments des femmes, prises dans le carcan de leur éducation stricte, et de leurs relations souvent frustrées avec les hommes ; la politique, l’histoire et l’amour y occupent une place prépondérante, et tous remettent en cause l'ordre moral de l'Irlande catholique et nationaliste.
Elle est née en 1930 dans un milieu rural isolé et conservateur, un endroit qu’elle devait décrire plus tard comme ‘fervent’ et ‘replié sur lui-même’. Edna O’Brien est la cadette d’une famille stricte et très religieuse. De 11 à 16 ans elle est pensionnaire chez les sœurs ‘The Sisters of Mercy’, ce qui contribua à lui faire vivre une enfance qu’elle qualifiera d’étouffante : « Je me suis rebellée contre cette religion coercitive et oppressante dans laquelle je suis née et j’ai été élevée. C’était pour moi à la fois terrifiant et complètement envahissant. Je suis contente que ce soit derrière moi. » Sa mère lui interdit la lecture, et va même jusqu’à brûler les livres qu’elle juge indécents (Sean O’Casey !).
Contre la volonté de ses parents, elle épouse en 1952 l’écrivain irlando-tchèque Ernst Gébler et le couple s’installe à Londres. Ils auront deux fils, Carlos et Sasha, avant de se séparer en 1964.
A Londres, le premier livre qu’elle a acheté est Introducing James Joyce de T. S. Eliot. Selon elle, c’est la lecture du récit de James Joyce Portrait de l'artiste en jeune homme qui lui a fait comprendre qu’elle voulait consacrer le reste de sa vie à la littérature.
Elle publie son premier livre, Les Filles de la campagne (The Country Girls) en 1960. Ce sera la première partie d’une trilogie romanesque comprenant aussi The Lonely Girl (1962) et Girls in Their Married Bliss (1964). Peu après leur publication, ces livres sont interdits en Irlande et, dans certains cas, brûlés, en raison de la description explicite de la vie sexuelle de leurs personnages.
Le roman A Pagan Place, publié en 1970, traitait de son enfance dans une ville irlandaise à l’environnement répressif. De fait, ses parents étaient violemment opposés à tout ce qui se rapportait à la littérature, et sa mère désapprouvait fortement sa carrière d’écrivain.
En 1981, elle écrit une pièce de théâtre, Virginia, consacrée à Virginia Woolf, La pièce est représentée d’abord au Canada, puis à Londres. Elle est également l’auteur de biographies de James Joyce et de Lord Byron.
Au fil de sa carrière d'écrivain, elle a reçu de nombreuses récompenses pour ses œuvres.
Dernière édition par domreader le Dim 8 Jan - 19:55, édité 2 fois
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3574
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Re: Edna O'Brien
Les Petites Chaises Rouges
The Little Red Chairs
Dans une petite ville irlandaise, un étranger arrive et s’installe comme guérisseur, il se fait appeler le docteur Vlad. Il est à la fois médecin, poète et un peu gourou. Il écoute, soigne les âmes et surtout traite l’une des sœurs de la communauté religieuse du coin. C’est ce qui asseoit sa réputation. Bientôt toutes les femmes de Clonooila n’ont plus que son nom à la bouche. En particulier Fidelma que la vie vide d’amour, d’aventure et d’enfants a laissé de côté. La rencontre de ces deux-là fera des ravages que Fidelma aura bien du mal à réparer.
Je n’en dis pas plus parce que l’histoire mérite d’être découverte au fur et à mesure. J’ai lu quelque part après coup (heureusement) la critique de Télérama, nulle car elle racontait tout le livre !!
Edna O’Brien prend bien le temps de camper le décor et surtout ses personnages avant de faire progresser son récit. En fait chque portrait pourrait constituer une nouvelle à part entière avant que les fils ne se nouent autour du drame. Elle sait bien jouer avec le temps, l’espace, les voix et les différents points de vue et nous balader tout doucement mais de main de maître dans une véritable descente aux enfers.
Un bon roman, c’est le deuxième d’elle que je lis et je me souviens avoir déjà eu une impression très positive du premier (lu en 2003 – Down By The River). C’est écrit dans un style direct, fluide, sans beaucoup de fioritures, qui touche par sa simplicité, la subtilité est bien plus présente dans la construction du roman et c’est ainsi qu’il nous touche.
The Little Red Chairs
Dans une petite ville irlandaise, un étranger arrive et s’installe comme guérisseur, il se fait appeler le docteur Vlad. Il est à la fois médecin, poète et un peu gourou. Il écoute, soigne les âmes et surtout traite l’une des sœurs de la communauté religieuse du coin. C’est ce qui asseoit sa réputation. Bientôt toutes les femmes de Clonooila n’ont plus que son nom à la bouche. En particulier Fidelma que la vie vide d’amour, d’aventure et d’enfants a laissé de côté. La rencontre de ces deux-là fera des ravages que Fidelma aura bien du mal à réparer.
Je n’en dis pas plus parce que l’histoire mérite d’être découverte au fur et à mesure. J’ai lu quelque part après coup (heureusement) la critique de Télérama, nulle car elle racontait tout le livre !!
Edna O’Brien prend bien le temps de camper le décor et surtout ses personnages avant de faire progresser son récit. En fait chque portrait pourrait constituer une nouvelle à part entière avant que les fils ne se nouent autour du drame. Elle sait bien jouer avec le temps, l’espace, les voix et les différents points de vue et nous balader tout doucement mais de main de maître dans une véritable descente aux enfers.
Un bon roman, c’est le deuxième d’elle que je lis et je me souviens avoir déjà eu une impression très positive du premier (lu en 2003 – Down By The River). C’est écrit dans un style direct, fluide, sans beaucoup de fioritures, qui touche par sa simplicité, la subtilité est bien plus présente dans la construction du roman et c’est ainsi qu’il nous touche.
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domreader- Messages : 3574
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Edna O'Brien
Il a dans ma PAL, acheté à sa sortie, et toujours pas lu, tu me donnes envie, Dom.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
Le joli mois d'août
Ellen vit séparée de son mari, qui amène leur fils en vacances. Elle erre un peu, puis décide de partir en vacances dans le Sud de la France. Elle y rencontre des gens, en particulier une bande d'Américains, et dérive suite au décès de son fils. Elle finit par rentrer chez elle à cours d'argent sans véritable envie.
Pas grand chose en apparence, mais dit avec infiniment de subtilité et de finesse. le portrait d'Ellen, à la dérive, même avant la mort de son enfant est très réussi. Edna O'Obrien sait rendre admirablement les sensations, hésitations, le manque intérieur de son personnage. Et elle a beaucoup de recul et d'auto-dérision Ellen, le tout dit avec une sorte d'humour au second degré. J'ai suivi ce périple avec intérêt et sympathie, parfois amusée, parfois touchée.
Ellen vit séparée de son mari, qui amène leur fils en vacances. Elle erre un peu, puis décide de partir en vacances dans le Sud de la France. Elle y rencontre des gens, en particulier une bande d'Américains, et dérive suite au décès de son fils. Elle finit par rentrer chez elle à cours d'argent sans véritable envie.
Pas grand chose en apparence, mais dit avec infiniment de subtilité et de finesse. le portrait d'Ellen, à la dérive, même avant la mort de son enfant est très réussi. Edna O'Obrien sait rendre admirablement les sensations, hésitations, le manque intérieur de son personnage. Et elle a beaucoup de recul et d'auto-dérision Ellen, le tout dit avec une sorte d'humour au second degré. J'ai suivi ce périple avec intérêt et sympathie, parfois amusée, parfois touchée.
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Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
Un coeur fanatique
Il s'agit d'un recueil de 29 nouvelles, même si ce sont des textes indépendants et pouvant être lus tout à fait séparément, ces textes forment un ensemble, ils se répondent, et lus à la suite donnent la sensation d'une unité. Déjà parce qu'au centre il y a toujours une femme, voire plusieurs femmes (sauf une exception), et que c'est bien du destin féminin dont il est question ici. Et la plupart des textes sont liés à l'Irlande, une Irlande archaïque et pauvre, qui marque de son empreinte ses habitants. Les hommes boivent et se préoccupent peu des autres, les femmes triment et doivent être dures pour survivre. Et à un certain moment une irrésistible attirance lie les filles et les garçons, mais toute véritable proximité est illusoire, et les filles d'une façon ou d'une autre pâtissent de ces liens. Même lorsque les femmes sont arrivées à s'échapper de cette univers, par des études, un métier, une indépendance apparente, un vide, un manque impossible à combler demeure, et une envie d'être ensemble qui est impossible à satisfaire.
Cela peut donner l'impression d'être triste ou sinistre, mais c'est tout simplement d'une justesse impressionnante, d'une grande sobriété, l'auteur refuse le pathos et l'apitoiement. Et un certain humour ou second degré sont toujours présents. L'impossibilité d'être vraiment proche de quelqu'un d'autre, en même temps que l'impossibilité de na pas chercher cette proximité, une mélancolie douloureuse, une auto-ironie juste mais non cruelle. Edna O'Brien ne raconte pas de jolies histoires, mais capte l'essence des êtres, et l'enferme dans les scènes significatives et fortes, même si elles portent sur le quotidien. Et cela avec une impressionnante maîtrise de son écriture, un sens de la formule juste et vraie, qui résume parfaitement les ressentis et vibrations intimes. Et les douleurs diffuses et permanentes, sans raison objective.
Une très belle lecture, forte et marquante, à laquelle j'aurais sans doute envie de revenir, à certaines nouvelles en tous les cas. Ma préférée est peut être Une rose au coeur de New York, dans laquelle nous suivons une relation mère-fille, de la naissance dans la douleur de la fille, de l'existence difficile dans une ferme isolée et pauvre d'Irlande, de l'amour immense que la petite fille porte à sa mère, son modèle et unique objet d'amour possible. Puis la séparation pour la pension, l'amour provoqué par une religieuse qui la détache de sa mère, qu'elle commence à percevoir d'une autre façon, par les yeux des autres. Et de l'impossibilité de reconstruire leur lien, malgré les efforts et l'envie, et le vide impossible à combler que l'absence de ce sentiment laisse à jamais.
Il s'agit d'un recueil de 29 nouvelles, même si ce sont des textes indépendants et pouvant être lus tout à fait séparément, ces textes forment un ensemble, ils se répondent, et lus à la suite donnent la sensation d'une unité. Déjà parce qu'au centre il y a toujours une femme, voire plusieurs femmes (sauf une exception), et que c'est bien du destin féminin dont il est question ici. Et la plupart des textes sont liés à l'Irlande, une Irlande archaïque et pauvre, qui marque de son empreinte ses habitants. Les hommes boivent et se préoccupent peu des autres, les femmes triment et doivent être dures pour survivre. Et à un certain moment une irrésistible attirance lie les filles et les garçons, mais toute véritable proximité est illusoire, et les filles d'une façon ou d'une autre pâtissent de ces liens. Même lorsque les femmes sont arrivées à s'échapper de cette univers, par des études, un métier, une indépendance apparente, un vide, un manque impossible à combler demeure, et une envie d'être ensemble qui est impossible à satisfaire.
Cela peut donner l'impression d'être triste ou sinistre, mais c'est tout simplement d'une justesse impressionnante, d'une grande sobriété, l'auteur refuse le pathos et l'apitoiement. Et un certain humour ou second degré sont toujours présents. L'impossibilité d'être vraiment proche de quelqu'un d'autre, en même temps que l'impossibilité de na pas chercher cette proximité, une mélancolie douloureuse, une auto-ironie juste mais non cruelle. Edna O'Brien ne raconte pas de jolies histoires, mais capte l'essence des êtres, et l'enferme dans les scènes significatives et fortes, même si elles portent sur le quotidien. Et cela avec une impressionnante maîtrise de son écriture, un sens de la formule juste et vraie, qui résume parfaitement les ressentis et vibrations intimes. Et les douleurs diffuses et permanentes, sans raison objective.
Une très belle lecture, forte et marquante, à laquelle j'aurais sans doute envie de revenir, à certaines nouvelles en tous les cas. Ma préférée est peut être Une rose au coeur de New York, dans laquelle nous suivons une relation mère-fille, de la naissance dans la douleur de la fille, de l'existence difficile dans une ferme isolée et pauvre d'Irlande, de l'amour immense que la petite fille porte à sa mère, son modèle et unique objet d'amour possible. Puis la séparation pour la pension, l'amour provoqué par une religieuse qui la détache de sa mère, qu'elle commence à percevoir d'une autre façon, par les yeux des autres. Et de l'impossibilité de reconstruire leur lien, malgré les efforts et l'envie, et le vide impossible à combler que l'absence de ce sentiment laisse à jamais.
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Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
Les petites chaises rouges
Un étranger en provenance des Balkans, Vlad, s'installe comme guérisseur (on dirait aujourd'hui spécialiste en médecines douces ou naturelles) dans un petit patelin d'Irlande. Très vite il provoque une fascination chez les habitants, d'autant que ses méthodes semblent porter leurs fruits sur ses patients. Il a une histoire d'amour avec Fidelma, une femme mariée dont le magasin de prêt à porter vient de fermer et qui n'arrive pas à avoir un enfant. Mais le passé de Vlad va resurgir et balayer la tranquillité des habitants.
Je suis un peu mitigée devant ce livre. J'aime beaucoup la façon dont Edna O'Brien pose l'ambiance de cette petite communauté, dresse des portraits, surtout celui de Fidelma. Dans une écriture fluide bien adaptée à son sujet. Je suis moins convaincue par le portrait de Drag, dont l'arrivée et le comportement semblent peu vraisemblables, et dont l'analyse au final, ne dépasse pas une certaine banalité, et cela jusqu'au bout. Rien de vraiment éclairant dans cette manière d'aborder le personnage.
Je crois qu'Edna O'Brien voulais montrer comment la violence et les malheurs du monde touchent des territoires à priori les plus tranquilles et les plus loin du tumulte. Que ce qui se passe ailleurs nous concerne tous, et que nous y avons une part. Mais je n'ai pas été vraiment convaincue par la manière dont toutes ces parties et ces histoires s'imbriquent. Je trouve que dès que des personnages "étrangers" sont évoqués, on tombe assez vite dans une forme de stéréotype, de cliché. Qu'ils n'ont pas l'évidence des personnages irlandais.
Mais malgré tout, une lecture pas désagréable, même si un peu frustrante au final avec des intentions pas tout à fait abouties à mon sens.
Un étranger en provenance des Balkans, Vlad, s'installe comme guérisseur (on dirait aujourd'hui spécialiste en médecines douces ou naturelles) dans un petit patelin d'Irlande. Très vite il provoque une fascination chez les habitants, d'autant que ses méthodes semblent porter leurs fruits sur ses patients. Il a une histoire d'amour avec Fidelma, une femme mariée dont le magasin de prêt à porter vient de fermer et qui n'arrive pas à avoir un enfant. Mais le passé de Vlad va resurgir et balayer la tranquillité des habitants.
Je suis un peu mitigée devant ce livre. J'aime beaucoup la façon dont Edna O'Brien pose l'ambiance de cette petite communauté, dresse des portraits, surtout celui de Fidelma. Dans une écriture fluide bien adaptée à son sujet. Je suis moins convaincue par le portrait de Drag, dont l'arrivée et le comportement semblent peu vraisemblables, et dont l'analyse au final, ne dépasse pas une certaine banalité, et cela jusqu'au bout. Rien de vraiment éclairant dans cette manière d'aborder le personnage.
Je crois qu'Edna O'Brien voulais montrer comment la violence et les malheurs du monde touchent des territoires à priori les plus tranquilles et les plus loin du tumulte. Que ce qui se passe ailleurs nous concerne tous, et que nous y avons une part. Mais je n'ai pas été vraiment convaincue par la manière dont toutes ces parties et ces histoires s'imbriquent. Je trouve que dès que des personnages "étrangers" sont évoqués, on tombe assez vite dans une forme de stéréotype, de cliché. Qu'ils n'ont pas l'évidence des personnages irlandais.
Mais malgré tout, une lecture pas désagréable, même si un peu frustrante au final avec des intentions pas tout à fait abouties à mon sens.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
J'ai vu que certains de vous en reparlaient sur le net. Je me suis souvenue plus tard que je l'avais lue à la sortie de Crépuscule Irlandais. J'ai retrouvé mes impressions de l'époque (2011)
Je n'ai pas réussi à me passionner pour cette histoire qui m'a pourtant pas mal embarquée dans sa première partie (toute celle concernant Dilly et son aventure à New York) mais qui ensuite m'a considérablement lassée, à tel point que j'ai bâclé les dernières pages. Une écriture aride, hachée, à la construction trop complexe, parsemée d'anecdotes pas toujours très claires ni indispensables, qui font que l'on finit par trouver le temps long et la chute bien tardive.
Dommage car le début était prometteur et l'atmosphère de cette fin d'époque bien rendue. J'ai surtout bien aimé Dilly et sa rage d'en sortir, sa volonté rattrapée par le poids des traditions, plus fort que le reste. Et son besoin de comprendre, ces lettres restées en suspens. C'est peut-être cela qui m'a le plus manqué, les non dits et cet échange qui ne vient jamais après près de 500 pages.
Une rencontre donc manquée pour moi avec Edna O'Brien, mais je tenterai un autre roman d'elle car il y a quelque chose qui m'a accrochée malgré tout dans son style. La prochaine fois peut-être?
Je n'ai pas réussi à me passionner pour cette histoire qui m'a pourtant pas mal embarquée dans sa première partie (toute celle concernant Dilly et son aventure à New York) mais qui ensuite m'a considérablement lassée, à tel point que j'ai bâclé les dernières pages. Une écriture aride, hachée, à la construction trop complexe, parsemée d'anecdotes pas toujours très claires ni indispensables, qui font que l'on finit par trouver le temps long et la chute bien tardive.
Dommage car le début était prometteur et l'atmosphère de cette fin d'époque bien rendue. J'ai surtout bien aimé Dilly et sa rage d'en sortir, sa volonté rattrapée par le poids des traditions, plus fort que le reste. Et son besoin de comprendre, ces lettres restées en suspens. C'est peut-être cela qui m'a le plus manqué, les non dits et cet échange qui ne vient jamais après près de 500 pages.
Une rencontre donc manquée pour moi avec Edna O'Brien, mais je tenterai un autre roman d'elle car il y a quelque chose qui m'a accrochée malgré tout dans son style. La prochaine fois peut-être?
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Edna O'Brien
Girl
Pour moi, un très beau roman, malgré un sujet difficile que l'auteur traite cependant avec beaucoup de finesse. Et Edna O'Brien campe surtout un magnifique et bouleversant personnage.
Dès le début, nous somme Maryam, cette jeune écolière nigériane de 14 ans, enlevée par des djihadistes. Nous sommes en fait toutes ces filles et toutes ces femmes violentées, bafouées et privées de leurs droits auxquelles Edna O'Brien prête sa voix et rend hommage avec beaucoup de courage.
C'est Maryam qui raconte, nous vivons donc de l'intérieur son enlèvement, les sévices endurés, son mariage forcé, sa fuite avec son bébé et les retrouvailles avec sa famille...
Par son rythme soutenu et grâce à une écriture tantôt rapide et hachée tantôt plus fluide et poétique, ce roman nous happe, nous révolte et nous émerveille. Révolte devant la noirceur humaine (et je ne parle pas que des djihadistes...), émerveillement devant le courage de cette jeune adolescente et sa volonté de s'en sortir.
Les premières pages sont difficiles comme on pouvait s'y attendre mais les faits évoqués le sont sans pathos et sans voyeurisme, le plus important n'est pas là mais dans ce qui va suivre et dans le parcours incroyable de cette jeune fille.
J'ai été sensible à la puissance de l'écriture d'Edna O'Brien, à son talent pour faire vivre son personnage et à en restituer si justement les émotions les plus profondes.
Une très belle découverte !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4265
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Edna O'Brien
Ton commentaire acccroche, Liseron, tu as l'air convaincue!
J'étais restée sur une demi impression la dernière fois, mais l'écriture d'Edna O' Brien a quelque chose de très particulier, c'est certain. Et le sujet me tente beaucoup!
Merci pour tes impressions.
J'étais restée sur une demi impression la dernière fois, mais l'écriture d'Edna O' Brien a quelque chose de très particulier, c'est certain. Et le sujet me tente beaucoup!
Merci pour tes impressions.
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Edna O'Brien
Oui merci pour ton commentaire, je n'ai pas encore décidé mais je suis dans un ressenti plus positif du coup.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3574
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Edna O'Brien
James et Nora
Un tout petit texte par le nombre de pages, à peine une cinquantaine, dans lequel Edna O'Brien évoque James Joyce, et plus précisément son couple avec celle qui deviendra sa femme, Nora Barnacle. Leur rencontre, leurs relations, la vie difficile qu'ils ont mené, James Joyce ayant du mal à gagner sa vie.
Ce n'est pas un récit structuré, détaillé de leur existence, plutôt des moments saisis au vol, dans une écriture flamboyante et inspirée, qui tente de comprendre de l'intérieur, de faire ressentir. Joyce a été à l'origine de la vocation d'Edna O'Brien, il est celui avec qui elle entretient une sorte de dialogue permanent. Elle le raconte comme si elle le connaissait, comme si elle avait été là, à côté, ou à l'intérieur même de lui. Elle ne parle pas d'un autre, d'un écrivain, mais d'une sorte de double. C'est à la fois très lyrique, et très précis, concret. Un très beau texte.
J'ai en revanche été moins séduite par le texte qui fait suite, de Pierre-Emmanuel Dauzat, traducteur de Joyce et d'Edna O'Brien, qui explique la difficulté de la traduction joycienne, d'une manière un peu bavarde à mon sens.
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Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
J'essaierai peut-être celui ci?
Mais s'il ne vaut que pour les premières 50 pages, j'hésite quand même...
Mais s'il ne vaut que pour les premières 50 pages, j'hésite quand même...
Aeriale- Messages : 11830
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Edna O'Brien
J'ai la trilogie des Country Girls qui m'attend. Il faut que je m'y mette.
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domreader- Messages : 3574
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Edna O'Brien
C'est un tout petit livre, le texte du traducteur c'est une trentaine de pages, que l'on peut sauter à mon avis.
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Arabella- Messages : 4799
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Edna O'Brien
The Country Girls
Les Filles De La Campagne
Edna O’Brien
Les Filles De La Campagne
Edna O’Brien
Nous voici dans les années 50 dans un petit village irlandais où les adolescentes Cait (Caithlinn) et Baba (Bridget) sont amies. Elles peuvent difficilement être plus différentes l’une de l’autre. Cait vient d’une famille ruinée avec un père est alcoolique, violent et l’exploitation agricole où elle vit est sur le point d’être saisie. Elle est plutôt intelligente et posée, bonne élève de surcroit.
Baba, elle, vient d’une famille aisée, avec un père à l’opposé de celui de Cait. Elle n’est pas très intelligente, gâtée et malmène souvent Cait qui semble incapable de se rebiffer ou de rompre leur amitié. En fait chacune envie les qualités de l’autre.
L’enfance de Cait se termine lorsque l’on retrouve sa mère noyée un matin alors qu’elle était allée passer la soirée avec un autre homme. Elle est recueillie par les parents de Baba avant qu’elles ne partent toutes les deux dans un internat privé catholique tenu par des sœurs. Le ton du roman, le style, changent alors imperceptiblement. Ce n’est plus le même vocabulaire, plus la même perception des choses, Cait a plus de recul, plus de maturité, une page est tournée.
Viennent ensuite les années couvent, ou pensionnat comme on veut, avec les sœurs, les brimades, la religion, mais il y a aussi les vacances chez Baba et le flirt secret initié avec Mr Gentleman, un homme d’âge mûr très attiré par Cait.
Le pensionnat terminé de drôle de façon, les deux jeunes femmes s’en vont à Dublin où elles seront en colocation dans une sorte de pension de famille, et voilà enfin ce à quoi elles aspiraient : la liberté. Cait la rêveuse voudrait le grand amour alors que Baba cherche les aventures.C’est le premier roman d’Edna O’Brien, sorti en 1960 qui fut l’objet d’un scandale retentissant dans la très catholique Irlande d’alors. Un livre qui fut catalogué comme ‘sexually explicit’ alors que les scènes amoureuses sont bien timides. Mais c’est la liberté de ton d’une jeune femme à cette époque qui a choqué, c'est aussi ce qui a aussi fait son succès international. Ensuite l’arrivée d’une femme sur la scène littéraire irlandaise de l’époque n’était pas non plus pour plaire surtout aux écrivains déjà renommés. D’autre part, les hommes n’ont pas vraiment le beau rôle dans le livre, entre les pères alcooliques violents, les maris indifférents et les hommes d’âge mûrs attirés par les très jeunes filles, on comprend que le roman ne pouvait que faire scandale dans tous les milieux. Quant à l’église et ses dictats, elle n’est pas vraiment mise en valeur. C’est le portrait d’un pays très rural, très pauvre et arriéré dont Edna O’Brien fait le portrait en creux, d’où un tel accueil. Ces deux jeunes femmes qui veulent profiter de la vie sans songer au mariage ni aux enfants et qui refusent une forme habituelle de domestication était inconcevable. Edna O'Brien sera ensuite cataloguée comme auteure féministe. Les critiques furent si violentes d’ailleurs qu’Edna O’Brien finira par quitter l’Irlande.
Un témoignage intéressant, qui a des relents autobiographiques et qui fait le portrait d’une époque dans l’Irlande étouffée par l’église. C’est le premier d’une trilogie que je vais continuer à lire pour voir l’évolution de nos Country Girls.
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domreader- Messages : 3574
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