Abe Kazushige
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Abe Kazushige
Abe Kazushige (1968-)
(Wikipedia)Quittant le lycée de Tateoka (Yamagata), il s'est installé à Tokyo. Diplômé de l'École de Cinéma du Japon, il travaillait comme assistant-metteur en scène. C'est à ce temps-là où il a commencé à écrire des romans, dont La nuit américaine, publié en 1994, a reçu le prix Gunzô.
En 1997, la publication du roman Projection privée a connu un succès. Par ce livre, il a été considéré comme pionnier de la « J-Bungaku », une tendance littéraire pendant des années 1990 qui peut être traduit comme « littérature pop japonais ».
Sin semillas, publié en 2004, a été unanimement salué par la presse, la critique et la lecteur. La longue chronique de la famille Tamiya le boulanger, développée sur une petite ville qui s'appelle Jinmachi (Higashine), a souvent été comparé avec des romans de William Faulkner qui se basent sur Yoknapatawpha ou à ceux de Gabriel García Márquez qui se développe à Macondo. Il a été aussi influencé par des écrivains japonais comme Kenzaburō Ōe ou Kenji Nakagami. Le nom de la ville Jinmachi (神町?) veut dire « ville (町?) de dieu (神?) ».
En 2004, il a obtenu le prix Akutagawa pour le roman Grande Finale.
Désormais, il publie non seulement des romans mais aussi des critiques cinématographiques.
Dernière édition par eXPie le Lun 9 Jan - 21:29, édité 1 fois
eXPie- Messages : 776
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Abe Kazushige
- Nipponia Nippon (Nipponia Nippon, ニッポニアニッポン , 2004). Roman traduit du japonais par Jacques Lévy en 2016. Editions Philippe Picquier. 143 pages.
Le roman commence de façon abrupte :
"Trois solutions : les élever, les libérer ou les abattre.
Mais le choix allait se restreindre s'il s'en tenait à ce qui était réalisable.
Parmi les trois, l'idée de les élever devait être écartée. Il ne serait pas facile de les transporter de l'île de Sado à Tokyo et en plus ces oiseaux étaient bien trop grands pour être gardés dans une pièce de six tatamis." (page 5)
Le narrateur parle des ibis japonais, dont le nom savant est Nipponia nippon (c'est donc le titre du roman). Voici quelques détails tirés de Wikipedia sur ces Ibis japonais à crête ou Toki :
"Les derniers ibis sauvages sont morts au Japon en octobre 2003, la population sauvage restante a été trouvée seulement dans la province de Shaanxi (Chine) jusqu'à la réintroduction d'oiseaux élevés en captivité au Japon en 2008. Ils étaient donc présumés éteints en Chine, jusqu'en 1981 où à nouveau sept ibis ont été vus dans le Shaanxi.
De vastes programmes de sélection captive ont été développés par le Japon et la Chine pour préserver les espèces de Toki."
Le roman va nous faire suivre, de façon ultra-précise, l'intérêt que Tôya Haruo, un jeune homme, a pour ces oiseaux. Haruo est quasiment un hikikomori. Il considère ses parents (son père est le patron d'un restaurant de soba) comme des moins que rien (de façon générale tout le monde le sous-estime, etc). Il est instable psychiquement, il a des problèmes d'attention, son imagination vagabonde.
Il a dû interrompre ses études au lycée.
Son intérêt pour les ibis a commencé le jour où il "avait apris en consultant le dictionnaire que le premier des deux caractères qui formaient son nom de famille se lisait aussi toki et signifiait ibis." (page 17).
Il cherche à se rendre intéressant :
Au Japon, on trouve des ibis sur l'île de Sado, dans un "Centre de sauvegarde". Mais ces ibis ont été ré-introduits depuis la Chine, du coup peut-on dire que ce sont des vrais ibis japonais ? Pourquoi les gens se réjouissent-ils en feignant de ne pas voir ça ? se demande Haruo..."Convaincu, sans le moindre fondement, que le caractère qui signifiait ibis était un signe de noblesse, il lui arrivait même de s'en vanter auprès de ses camarades." (page 17)
Quoi qu'il en soit, ces ibis sont contrôlés par les hommes, ils sont dans des cages à Sado. Ils font ce que les hommes veulent qu'ils fassent : se reproduire. Ils ne sont pas libres.
Haruo se sent investi d'une mission, c'est ce qu'il écrit :
"Ce qui m'importe vraiment à présent se résume à une seule chose : détruire le « scénario écrit par les hommes ». Je le dis tout net : le salut des ibis n'est qu'un prétexte. C'est pour moi que je vais le faire. Et, pour cela, j'ai commencé par me retrouver seul. C'est le destin qui l'a voulu. [...]
Ce n'est pas pour les ibis que je vais agir. Si cette créature représente pour moi une sorte de double, c'est en même temps un puissant détonateur qui servira à bouleverser ma vie.[...] Les ibis vont, par mon intermédiaire, pouvoir prendre pour la première fois leur revanche. Ils vont, avec mon aide, ruiner le dessein fomenté par ce Etat appelé Japon. [...]
En contrepartie de mon concours, les ibis vont conférer à ma vie un sens insigne et me conduire vers un salutaire changement. Il en sera ainsi, c'est sûr. Je vais leur faire regretter, à toute cette clique, de m'avoir réduit à la solitude... " (pages 56-57).
Haruo va donc, tout seul, monter une opération pour mettre fin au scénario écrit par les hommes.
Cette opération est décrite très, très minutieusement. On a droit à tout : les informations trouvées sur internet, les articles de loi indiquant quelle peine risque Haruo, comment il va cherche à se procurer du matériel, son entraînement... Et, au fur et à mesure, on a des éléments sur ce qui s'est passé lorsqu'il était au lycée.
Globalement, il ne faut pas s'attendre à un texte haletant : il y a tant de précisions (on connaîtra la minute exacte du départ du train, le numéro, le quai, et on saura même que Haruo s'installe sur le siège A de la rangée 29... à quoi bon ? faut-il vraiment en passer par là pour ajouter du réalisme ? ou bien cet excès de précision est-il destiné à créer un malaise ?) ... La description du jeune homme perturbé est probablement réussie, mais c'est l'inconvénient de la réussite : il n'est pas passionnant. Heureusement, le livre est court.
eXPie- Messages : 776
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Abe Kazushige
Cela ne donne pas beaucoup envie. Et ce que tu écrit, ne me fait pas beaucoup penser à Faulkner.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Abe Kazushige
Il a peut-être des styles différents... J'avais préféré Projection privée, sans être pour autant vraiment enthousiaste... Mais, là encore, la comparaison avec Faulkner, s'il est justifiée, doit concerner d'autres livres. de l'auteur.
Je pense attendre encore un peu avant de lire Sin semillas, qui fait plus de 800 pages, sauf si on m'en dit vraiment beaucoup de bien...
Je pense attendre encore un peu avant de lire Sin semillas, qui fait plus de 800 pages, sauf si on m'en dit vraiment beaucoup de bien...
eXPie- Messages : 776
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Abe Kazushige
eXPie a écrit:
Je pense attendre encore un peu avant de lire Sin semillas, qui fait plus de 800 pages, sauf si on m'en dit vraiment beaucoup de bien...
Tu sais qu'une lecture différée risque de l'être définitivement.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Abe Kazushige
Sur le moment j'ai cru que tu parlais des hôtels Ibis au JaponeXPie a écrit:Le narrateur parle des ibis japonais
(désolée )
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Abe Kazushige
C'est pas le cas ?
(oui je ne lis que les avis de moins de 5 lignes ce soir. Alors je comprends ce que je peux)
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Queenie- Messages : 6985
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Abe Kazushige
Epi a écrit:Sur le moment j'ai cru que tu parlais des hôtels Ibis au JaponeXPie a écrit:Le narrateur parle des ibis japonais
(désolée )
eXPie- Messages : 776
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Abe Kazushige
ah le voilà ce fameux livre... tout comme Arabella, je vais passer mon tour, mais merci pour ton commentaire
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Re: Abe Kazushige
Epi a écrit:Sur le moment j'ai cru que tu parlais des hôtels Ibis au JaponeXPie a écrit:Le narrateur parle des ibis japonais
(désolée )
Tu ne serais pas un peu conditionnée toi ?
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
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