Charles d'Orléans
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Charles d'Orléans
Charles d'Orléans
(1391 - 1463)
Charles d'Orléans est un prince français et un poète remarquable du XVe siècle, né à Paris le 26 mai 1391, mort à Amboise le 4 janvier 1463. Grand personnage, mêlé aux principaux événements de son temps, sa vie nous est connue presque dans les moindres détails. Il était fils de Louis d'Orléans, frère de Charles VI, ce brillant seigneur qui entre autres passions avait celle des beaux livres, des peintures, des tapisseries et des fins joyaux, et de la belle Valentine, fille de Jean-Galéas Visconti, duc de Milan.
A la bataille d'Azincourt, Charles d'Orléans qui, avec le duc de Bourbon, commandait en chef l'armée française, combattit vaillamment à l'avant-garde, fut fait prisonnier et emmené en Angleterre. Il y resta vingt-cinq ans.
En 1440, âgé de quarante-neuf ans, grâce aux démarches du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, avec lequel il s'était réconcilié, il recouvra la liberté pour la rançon énorme de plus de 200 000 écus d'or. Il épousa Marie de Clèves, nièce de Philippe le Bon, et se retira dans ses châteaux de Blois et de Tours. C'est là, au milieu d'une petite cour littéraire, qu'il termina sa vie, rimant ballades [ancienne orthographe : balades], chansons et rondeaux, protégeant les poètes et achetant des livres.
source
Dernière édition par Queenie le Dim 15 Jan - 20:05, édité 1 fois (Raison : lien propre)
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Charles d'Orléans
Petit poème de saison : source
Yver, vous n'estes qu'un villain
Yver, vous n'estes qu'un villain !
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main*.
Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livree de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.
Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent, pluye et grezil ;
On vous deust banir en essil**.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !
(*) matin
(**) exil
Yver, vous n'estes qu'un villain
Yver, vous n'estes qu'un villain !
Esté est plaisant et gentil,
En tesmoing de May et d'Avril
Qui l'acompaignent soir et main*.
Esté revest champs, bois et fleurs,
De sa livree de verdure
Et de maintes autres couleurs,
Par l'ordonnance de Nature.
Mais vous, Yver, trop estes plain
De nege, vent, pluye et grezil ;
On vous deust banir en essil**.
Sans point flater, je parle plain,
Yver, vous n'estes qu'un villain !
(*) matin
(**) exil
Dernière édition par Queenie le Dim 15 Jan - 20:04, édité 2 fois (Raison : lien propre)
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Charles d'Orléans
Le temps a laissié son manteau
Le temps a laissié son manteau
de vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissié son manteau!
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau:
Le temps a laissié son manteau
Le temps a laissié son manteau
de vent, de froidure et de pluye,
Et s'est vestu de brouderie
De soleil luyant, cler et beau.
Il n'y a beste, ne oyseau,
Qu'en son jargon ne chante ou crie :
Le temps a laissié son manteau!
Rivière, fontaine et ruisseau
Portent, en livrée jolie,
Gouttes d'argent, d'orfavrerie,
Chascun s'abille de nouveau:
Le temps a laissié son manteau
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Charles d'Orléans
Celle-là, je la gardais pour le début du printemps…
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Charles d'Orléans
Ahaha
Arabella coupe l'herbe sous le pied de Moune dans une joute poétique supervisée par ce bon vieux Charlie !
Arabella coupe l'herbe sous le pied de Moune dans une joute poétique supervisée par ce bon vieux Charlie !
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Charles d'Orléans
Pour me faire pardonner je laisse à Moune pour plus tard Ce premier jour du mois de may, et j'en mets un autre, que l'on peut rapprocher du livre de Hella S. Hasse.
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "
ENVOI
Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse
En la forest d'Ennuyeuse Tristesse,
Un jour m'avint qu'a par moy cheminoye,
Si rencontray l'Amoureuse Deesse
Qui m'appella, demandant ou j'aloye.
Je respondy que, par Fortune, estoye
Mis en exil en ce bois, long temps a,
Et qu'a bon droit appeller me povoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
En sousriant, par sa tresgrant humblesse,
Me respondy : " Amy, se je savoye
Pourquoy tu es mis en ceste destresse,
A mon povair voulentiers t'ayderoye ;
Car, ja pieça, je mis ton cueur en voye
De tout plaisir, ne sçay qui l'en osta ;
Or me desplaist qu'a present je te voye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
- Helas ! dis je, souverainne Princesse,
Mon fait savés, pourquoy le vous diroye ?
Cest par la Mort qui fait a tous rudesse,
Qui m'a tollu celle que tant amoye,
En qui estoit tout l'espoir que j'avoye,
Qui me guidoit, si bien m'acompaigna
En son vivant, que point ne me trouvoye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va. "
ENVOI
Aveugle suy, ne sçay ou aler doye ;
De mon baston, affin que ne fervoye,
Je vois tastant mon chemin ça et la ;
C'est grant pitié qu'il couvient que je soye
L'omme esgaré qui ne scet ou il va.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Charles d'Orléans
Ça me fait plutôt plaisir de voir s'étoffer un peu ce fil de poésie qui en avait bien besoin !
Moune- Messages : 611
Date d'inscription : 16/12/2016
Re: Charles d'Orléans
Oh ces poèmes.... Je les avais oubliés mais ils me reviennent instantanément pourtant.
C est toute mon enfance qui rejaillit d’un coup
C est toute mon enfance qui rejaillit d’un coup
Aeriale- Messages : 11922
Date d'inscription : 30/11/2016
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