Claudie Gallay
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Claudie Gallay
Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. Elle a publié aux éditions du Rouergue L’Office des vivants (2000), Mon amour, ma vie (2002), Les Années cerises (2004), Seule Venise (2004, prix Folies d’encre et prix du Salon d’Ambronay), Dans l’or du temps (2006) et Les Déferlantes (2008, Grand Prix des lectrices de Elle). Aux éditions Actes Sud : L’amour est une île (2010) et Une part de ciel (2013).
Source Actes Sud
Bibliographie
2001 L'Office des vivants
2008 Mon amour, ma vie
2004 Seule Venise
2004 Les Années cerises
2006 Dans l'or du temps
2008 Les Déferlantes
2010 L’amour est une île
2013 Une part de ciel
2014 Détails d’Opalka
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Re: Claudie Gallay
Seule Venise
Un petit bijou.
J'avais emporté ce livre lors de mon voyage à Venise mais ne l'avais pas ouvert, faute de temps. Tant mieux. Maintenant je sais que ça n'était pas le moment et que je ne l'aurais certainement pas apprécié comme aujourd'hui.
J'ai adoré ce style dépouillé, les phrases courtes qui en disent long. Ce n'est pas un roman bavard, il a de la retenue, il évoque mais ne décrit pas au sens strict. C'est un livre lent, qui va à l'essentiel sans brusquerie. L'héroïne, elle, fait son chemin tout doucement, elle oublie son chagrin de femme quittée ou plutôt elle s'y acclimate et elle fait de belles rencontres, humaines et livresques. Les autres personnages sont dépeints avec pudeur mais ne sont jamais superficiels. J'avais souvent les larmes aux yeux en lisant et je devais m'arrêter au bout de quelques minutes tant l'émotion était forte. Pour autant, je n'en retire pas une impression de tristesse, mais plutôt de mélancolie et surtout une très forte envie de revoir Venise.
Parce qu'il y a Venise. Loin des clichés, loin de l'agitation touristique. La Venise secrète qui se laisse volontiers découvrir mais qui reste à jamais mystérieuse. Et il y aussi Saint Petersbourg et la Neva gelée. Que de beaux souvenirs qui se mélangent un peu et sont désormais pour moi liés grâce à ce très beau livre !
Un petit bijou.
J'avais emporté ce livre lors de mon voyage à Venise mais ne l'avais pas ouvert, faute de temps. Tant mieux. Maintenant je sais que ça n'était pas le moment et que je ne l'aurais certainement pas apprécié comme aujourd'hui.
J'ai adoré ce style dépouillé, les phrases courtes qui en disent long. Ce n'est pas un roman bavard, il a de la retenue, il évoque mais ne décrit pas au sens strict. C'est un livre lent, qui va à l'essentiel sans brusquerie. L'héroïne, elle, fait son chemin tout doucement, elle oublie son chagrin de femme quittée ou plutôt elle s'y acclimate et elle fait de belles rencontres, humaines et livresques. Les autres personnages sont dépeints avec pudeur mais ne sont jamais superficiels. J'avais souvent les larmes aux yeux en lisant et je devais m'arrêter au bout de quelques minutes tant l'émotion était forte. Pour autant, je n'en retire pas une impression de tristesse, mais plutôt de mélancolie et surtout une très forte envie de revoir Venise.
Parce qu'il y a Venise. Loin des clichés, loin de l'agitation touristique. La Venise secrète qui se laisse volontiers découvrir mais qui reste à jamais mystérieuse. Et il y aussi Saint Petersbourg et la Neva gelée. Que de beaux souvenirs qui se mélangent un peu et sont désormais pour moi liés grâce à ce très beau livre !
Dernière édition par Epi le Dim 22 Jan - 20:21, édité 1 fois
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Epi- Messages : 1943
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Re: Claudie Gallay
Les déferlantes
Voilà un roman comme je les adore ! Une empathie et une tendresse certaine pour ses personnages qu'elle peint par petites touches percutantes, sans forcer le trait mais qui les rend si humains. Des personnages ordinaires qui ont souvent du mal à vivre, avec leurs secrets, leurs haines, leurs désirs inassouvis, leurs souvenirs si douloureux.
J'avais envie de me retrouver là-bas, avec eux, de sentir le vent et l'air humide me pénétrer, de contempler cette mer si dure et si attirante à la fois, cette mer qui prend et ne rend pas toujours. J'avais envie de m'asseoir dans ce café et écouter les histoires de ces âme souvent perdues et en peine. J'y étais et j'aurais voulu y rester. Un livre qui dès les premières pages m'a aspirée avec la promesse d'un bonheur qui va durer mais qui se termine quand même trop vite malgré ses 500 et quelques pages. J'aime ces gros pavés qui me racontent la vie toute simple de gens simples mais attachants et si complexes. Gallay est une vraie magicienne qui sait observer et raconter, dans un style sans affectation, proche de la langue parlée, qui dynamise un récit qui aurait pu être ennuyeux s'il n'y avait pas eu cette formidable justesse dans le ton, une observation de l'âme humaine minutieuse mais jamais pesante, un suspense tranquille mais efficace. Une belle histoire, banale, mais contée avec tant de cœur qu'elle en devient merveilleuse.
Après Seule Venise que j'avais adoré, j'hésitais à lire à nouveau Claudie Gallay de peur d'être déçue et j'ai attendu longtemps avant d'ouvrir ce livre. Je suis bien contente de l'avoir fait, ce livre est un vrai bonheur.
Voilà un roman comme je les adore ! Une empathie et une tendresse certaine pour ses personnages qu'elle peint par petites touches percutantes, sans forcer le trait mais qui les rend si humains. Des personnages ordinaires qui ont souvent du mal à vivre, avec leurs secrets, leurs haines, leurs désirs inassouvis, leurs souvenirs si douloureux.
J'avais envie de me retrouver là-bas, avec eux, de sentir le vent et l'air humide me pénétrer, de contempler cette mer si dure et si attirante à la fois, cette mer qui prend et ne rend pas toujours. J'avais envie de m'asseoir dans ce café et écouter les histoires de ces âme souvent perdues et en peine. J'y étais et j'aurais voulu y rester. Un livre qui dès les premières pages m'a aspirée avec la promesse d'un bonheur qui va durer mais qui se termine quand même trop vite malgré ses 500 et quelques pages. J'aime ces gros pavés qui me racontent la vie toute simple de gens simples mais attachants et si complexes. Gallay est une vraie magicienne qui sait observer et raconter, dans un style sans affectation, proche de la langue parlée, qui dynamise un récit qui aurait pu être ennuyeux s'il n'y avait pas eu cette formidable justesse dans le ton, une observation de l'âme humaine minutieuse mais jamais pesante, un suspense tranquille mais efficace. Une belle histoire, banale, mais contée avec tant de cœur qu'elle en devient merveilleuse.
Après Seule Venise que j'avais adoré, j'hésitais à lire à nouveau Claudie Gallay de peur d'être déçue et j'ai attendu longtemps avant d'ouvrir ce livre. Je suis bien contente de l'avoir fait, ce livre est un vrai bonheur.
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Epi- Messages : 1943
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Re: Claudie Gallay
ma première rencontre avec elle... j'ai lu d'autres livres que j'ai bien aimé, mais Seule Venise va rester mon grand coup de coeurEpi a écrit:Seule Venise
Un petit bijou
et pas seulement dans la bibliographie de Claudie Gallay, mais aussi parmi mes lectures de Venise...
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George Gershwin
Re: Claudie Gallay
Oui, j'avais adoré la façon dont elle parle de Venise, on n'y est pas en touriste, on sent cette ville très intimement. Si on la connaît déjà, on retrouve plein de sensations merveilleuses et si on n'y est jamais allé, on veut prendre le prochain vol pour la découvrir
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Epi- Messages : 1943
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Re: Claudie Gallay
malheureusement cela se produit avec chaque livre que je lis sur Venise... et je ne suis toujours pas alléeEpi a écrit:si on n'y est jamais allé, on veut prendre le prochain vol pour la découvrir
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Re: Claudie Gallay
Je te souhaite d'y aller un jour Kena, aucune peinture, aucune description ne rendra jamais vraiment sa beauté même si on s'en approche parfois, ce n'est jamais tout à fait ça. C'est vrai pour tous les endroits du monde mais tout particulièrement pour Venise je trouve.
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Re: Claudie Gallay
Les Déferlantes
Claudie Gallay
Claudie Gallay
Un endroit au bout du monde battu par les vents et la mer, une maison au bord des intempéries, malmenée par les éléments, voilà le refuge de la narratrice dont on ne saura jamais le nom. C'est l'endroit qu'elle a choisi pour retraite afin d'y vivre le deuil de son compagnon.
Cela se passe à la Hague où elle habite désormais dans une maison qu'elle partage avec un sculpteur habité par son art et sa sœur la belle Morgan. C'est là qu'elle a trouvé un travail, elle effectue le comptage des oiseaux sauvages pour le centre océanographique. Petit à petit, Claudie Gallay fait émerger toute une série de personnages rudes, et plus attachants les uns que les autres dans leur isolement : Max le rêveur, un jeune homme attardé au langage imagé et poétique, Anselme qui vit à jamais dans le souvenir de son idole Jacques prévert, Lili la propriétaire aux manières brusques du bistrot fâchée à mort avec son père….et bien d’autres. Surgit alors le mystérieux Lambert, venu pour vendre la maison de ses parents morts alors qu’il était enfant et qui ne laisse pas notre narratrice indifférente.
A son arrivée qu’elle cherchera à en savoir plus sur tous les gens qu’elle côtoie et que les secrets bien gardés sortent de leur gangue de mensonges et de non-dits. Tous ont perdu un être cher d’une façon ou d’une autre, et tous ont enfoui leurs sentiments sous diverses réactions comme la colère, la rancœur, la vengeance, le silence ou encore l’usurpation.
Un beau roman, très bien écrit, avec des phrases courtes sans affectation, une écriture très fluide qui met en valeur les personnages et nous les rend très familiers et très présents. On est avec eux au bistrot, on marche sur la côte avec le vent et les embruns, on admire les créations du sculpteur dans son atelier, on se sent aussi seul que la narratrice dans sa chambre du bout du monde. Un roman fort et doux à la fois, un ce ceux dont l’atmosphère nous habite pendant un moment.
Un beau roman, très bien écrit, avec des phrases courtes sans affectation, une écriture très fluide qui met en valeur les personnages et nous les rend très familiers et très présents. On est avec eux au bistrot, on marche sur la côte avec le vent et les embruns, on admire les créations du sculpteur dans son atelier, on se sent aussi seul que la narratrice dans sa chambre du bout du monde. Un roman fort et doux à la fois, un ce ceux dont l’atmosphère nous habite pendant un moment.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3571
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Claudie Gallay
Contente que tu l'aies aimé ! Un très bon souvenir de lecture pour ma part...
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4262
Date d'inscription : 02/01/2017
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Re: Claudie Gallay
Liseron a écrit:Contente que tu l'aies aimé ! Un très bon souvenir de lecture pour ma part...
J'ai très envie d'aller à la Hague maintenant.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3571
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Claudie Gallay
Oui, c'est vrai, on a envie d'être là-bas aussi. J'avais un peu oublié ce que j'en avais pensé mais ton commentaire me rafraîchit la mémoire. C'est vraiment un très beau roman.
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Epi- Messages : 1943
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Claudie Gallay
La Beauté des jours
Décidément, j'aime bien Claudie Gallay, une auteure que je retrouve toujours avec plaisir : son style, comme souvent fait de phrases courtes qui s’enchaînent, fait de ses romans une lecture fluide et très agréable.
Ici, il est question de Jeanne, mariée depuis longtemps et mère de 2 jumelles, d'une vingtaine d'années.
La vie de Jeanne et de son mari Rémy est faite de petites habitudes : son travail à la poste pour elle, les visites des filles le weekend, les vacances d'été à Dunkerque, les petits travaux dans la maison pour Rémy...Et du fond de son jardin, le soir, Jeanne regarde les trains passer, celui de 18h01 avec l'homme aux cheveux gris et le suivant avec la femme au chapeau bleu...Et si un train supprimé les faisait se rencontrer ? Jeanne adorerait !
Mais c'est dans sa vie à elle, qu'il va se produire un événement inattendu : en même temps que Jeanne se replonge dans la vie de l'artiste-performeuse Marina Abramovic, une rencontre va bouleverser son train-train quotidien...Et si, elle aussi, prenait des risques et faisait un pas de côté ?
Un roman très intéressant, tout en finesse, qui se lit d'une traite, une réflexion sur le couple et le temps qui passe, sur la famille, sur les choix qu'on peut être parfois amenés à faire. A côté du beau personnage de Jeanne, il y a toute une galerie de personnages secondaires que l'auteure décrit avec une grande sensibilité et parfois une pointe d'humour.
En bref, un roman qui m'a beaucoup touchée !
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Liseron- Messages : 4262
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Claudie Gallay
Je l'avais lue il y a longtemps, avec Seule Venise
(commentaire de 2008)
C'est un roman sur la renaissance du désir, avec une écriture parfois violente ou hachée, qui peut déranger mais qui suit le rythme de la pensée et les soubresauts du coeur.
Une femme de 40 ans, brisée par une rupture, se retrouve à Venise en hiver, dans une pension isolée du monde. Il y a là réunis quelques personnages un peu atypiques parce que déconnectés du reste et qui ressemblent à cette ville étrange: solitaires et mystérieux. Carla et Valentino, les amants passionnés, à peine croisés accrochés l’un à l’autre, peau à peau, et qui lui renvoient douloureusement sa blessure.
Luigi, le patron un peu taciturne et maniaque qui vit au milieu de ses chats en construisant des maquettes pour les offrir à sa fille qui ne viendra pas.
Un prince russe exilé, au passé romanesque et avec qui la narratrice va partager des moments privilégiés. Grâce à lui elle va s'ouvrir à ces petits plaisirs de la vie : la musique, le vin, la mesure du temps.
Et puis bien sûr, Manzoni le libraire. Avec lui, elle va de nouveau ressentir l'émoi des mains qui se frôlent et des peaux qui se cherchent, des regards croisés et des silences partagés. Il va aussi lui communiquer son savoir et ses émotions au travers de ces livres qui sont toute sa vie. Peu à peu donc, et guidée par le simple hasard, elle va réapprendre à vivre, se reconstruire et oublier son propre désarroi, "se laisser traverser".
Un style très épuré qui colle parfaitement au psychisme de la narratrice. Claudie Gallay nous parle des teintes de Venise, de la lagune, de ses eaux noires et troubles, de ses odeurs et de ses ruelles où il fait bon se perdre.
J'ai aimé la suivre dans cette ambiance un peu irréelle où il est question de désir, et où l'on se fond dans le décor d'un Florian mythique avec gourmandise et en y humant presque l'odeur d'un chocolat chaud.
Une échappée pleine de romantisme dans une ville qui survit, comme remède à la douleur. Un thème pas nouveau mais Claudie Gallay y ajoute ce petit quelque chose qui donne du charme à une simple balade, et de la vérité à des sensations fugitives. Un roman sur les sens, la vue, les odeurs, les regards, le goût aussi et même le toucher. Ces premiers symptômes du retour à la vie lorsqu'on est fermé de l'intérieur, bousillé par une déchirure.
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(commentaire de 2008)
C'est un roman sur la renaissance du désir, avec une écriture parfois violente ou hachée, qui peut déranger mais qui suit le rythme de la pensée et les soubresauts du coeur.
Une femme de 40 ans, brisée par une rupture, se retrouve à Venise en hiver, dans une pension isolée du monde. Il y a là réunis quelques personnages un peu atypiques parce que déconnectés du reste et qui ressemblent à cette ville étrange: solitaires et mystérieux. Carla et Valentino, les amants passionnés, à peine croisés accrochés l’un à l’autre, peau à peau, et qui lui renvoient douloureusement sa blessure.
Luigi, le patron un peu taciturne et maniaque qui vit au milieu de ses chats en construisant des maquettes pour les offrir à sa fille qui ne viendra pas.
Un prince russe exilé, au passé romanesque et avec qui la narratrice va partager des moments privilégiés. Grâce à lui elle va s'ouvrir à ces petits plaisirs de la vie : la musique, le vin, la mesure du temps.
Le Prince me regarde, attentif.
-Vous buvez trop vite, il dit, ce n'est pas un vin de soif.
Il se carre dans son fauteuil, le verre à la main
- Prenez le temps. Regardez cette couleur! C'est un vin de patience. Comme cette ville. Mon père disait que le savoir commence comme ça, en appréciant le bon vin.
-Je commence tard
-L'important c'est de commencer.
Il garde un peu de vin sur sa langue et il le laisse couler
-.Chaque vin que vous buvez doit vous rappeler un vin déjà bu, un parfum, une terre De même que chaque chose que vous apprenez doit se rattacher à quelque chose que vous savez déjà. C'est ainsi que le savoir se construit. Buvez maintenant.
Et puis bien sûr, Manzoni le libraire. Avec lui, elle va de nouveau ressentir l'émoi des mains qui se frôlent et des peaux qui se cherchent, des regards croisés et des silences partagés. Il va aussi lui communiquer son savoir et ses émotions au travers de ces livres qui sont toute sa vie. Peu à peu donc, et guidée par le simple hasard, elle va réapprendre à vivre, se reconstruire et oublier son propre désarroi, "se laisser traverser".
-J'aime votre compagnie. Par votre présence, vous me gardez dans l'attente. Dans l'envie.
Dans la chambre il fait presque nuit.
-Vous devriez bénir votre silence. Cette capacité que vous avez à ne rien dire.
-Mais quand je suis avec lui...
-Vous attendez trop de lui.
Il sort sa pipe de sa poche, avec une allumette, il enflamme le tabac.
-Il ne faut pas attendre. Laissez -vous traverser.
Un style très épuré qui colle parfaitement au psychisme de la narratrice. Claudie Gallay nous parle des teintes de Venise, de la lagune, de ses eaux noires et troubles, de ses odeurs et de ses ruelles où il fait bon se perdre.
J'ai aimé la suivre dans cette ambiance un peu irréelle où il est question de désir, et où l'on se fond dans le décor d'un Florian mythique avec gourmandise et en y humant presque l'odeur d'un chocolat chaud.
Une échappée pleine de romantisme dans une ville qui survit, comme remède à la douleur. Un thème pas nouveau mais Claudie Gallay y ajoute ce petit quelque chose qui donne du charme à une simple balade, et de la vérité à des sensations fugitives. Un roman sur les sens, la vue, les odeurs, les regards, le goût aussi et même le toucher. Ces premiers symptômes du retour à la vie lorsqu'on est fermé de l'intérieur, bousillé par une déchirure.
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Aeriale- Messages : 11827
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Claudie Gallay
Seule Venise
Présentation de l’éditeur
A quarante ans, quittée par son compagnon, elle vide son compte en banque et part à Venise, pour ne pas sombrer. C'est l'hiver, les touristes ont déserté la ville et seuls les locataires de la pension où elle loge l'arrachent à sa solitude. Il y a là un aristocrate russe en fauteuil roulant, une jeune danseuse et son amant. Il y a aussi, dans la ville, un libraire amoureux des mots et de sa cité qui, peu à peu, fera renaître en elle l'attente du désir et de l'autre.
Dans une langue ajustée aux émotions et à la détresse de son personnage, Claudie Gallay dépeint la transformation intérieure d'une femme à la recherche d'un nouveau souffle de vie. Et médite, dans le décor d'une Venise troublante et révélatrice, sur l'enjeu de la création et sur la force du sentiment amoureux.
Roman publié en 2004, c’est naturellement le mot « Venise » qui m’y a amené. Je ne connaissais pas Claudie Gallay jusqu’à cette lecture et j’étais trop contente de la rencontrer quelques années plus tard au Festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo.
Aujourd’hui, presque 20 ans après ma première lecture, j’avais envie de reprendre ce texte.
La saison n’est pas tout à fait au point. La narratrice se trouve en hiver à Venise. De cela, je me suis rappelée, mais j’avais oublié qu’on se retrouvait en décembre, quelques jours avant Noël.
Mais n’importe la saison, c’est une lecture qui m’a fait encore une fois le plus grand bien.
Je considère ce livre comme « zen ». On suit la narratrice lors de ses promenades, ses souvenirs, on est tout près d’elle.
Rien de « spectaculaire » qui va se faire, il s’agit d’un moment hors du temps.
Hors de la réalité ?
Je reviens de Venise toute revigorée et aussi enthousiaste qu’il y a vingt ans. Voici vraiment mon livre préféré de Claudie Gallay.
Rien que pour ce bijou, je l’adore.
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Re: Claudie Gallay
Les Jardins de Torcello
Il y a 20 ans que j’ai découvert Claudie Gallay avec un livre qui se passait aussi à Venise. Je trouvais que ce serait extra de « célébrer » cette date avec une autre visite de cette ville.Présentation de l’éditeur
Jess semble avoir un destin tout tracé. Sa mère voudrait qu’elle suive ses pas et reprenne l’hôtel familial dans le village qui l’a vue naître. Mais Jess veut emprunter des chemins de traverse, se laisser surprendre.
Ce sera à Venise où, logée dans un appartement prêté, vivotant des visites guidées qu’elle propose en ligne, elle se nourrit de beauté, de découvertes, du simple plaisir d’être là, déchiffrant les secrets de la ville. Mais l’appartement est bientôt mis en vente, il faut déménager, chercher d’autres ressources. C’est alors qu’elle trouve un travail d’appoint auprès de Maxence Darsène. Fameux avocat pénaliste, vivant en couple avec l’exubérant Colin, il occupe une propriété au charme suranné, sur l’île de Torcello, où, entre deux affaires criminelles et aidé par un gardien au passé ténébreux, il poursuit un projet magnifique : redessiner, reconstituer, sauver les jardins qui bordent sa maison, depuis toujours livrés aux ravages de la montée des eaux…
Baigné de lumière et de sentiments effleurés, d’espoirs indicibles, de révoltes minuscules et d’émerveillements soudains, le roman de Claudie Gallay nous tient captifs des miroitements de la lagune, et de cette première Venise où la mémoire, la mélancolie et la ténacité insulaires se déploient, pour une jeune femme pleine d’attentes, telle une vie à s’inventer sous un vaste ciel de liberté.
J’en ressors aussi enthousiaste qu’après Seule Venise dans le temps.
Mais il faut un « avertissement » : il s’agit d’une lecture très zen, on est dans le mode contemplatif, on entend le clapotement de l’eau des canaux, on vit au rythme de la nature et il n’y a vraiment pas, mais absolument pas d’action du tout!
Naturellement il se passe des choses, mais c’est très calme et très relax…
En ce qui me concerne j’ai fait une cure et me porte à merveille. J’ai envie de prendre le prochain vol pour aller sur l’île de Torcello et rejoindre tout ce beau monde.
Si vous avez envie de passer un moment calme et reposant – en voici le livre qu’il vous faut. Envie d’un peu plus de « mouvements », passez votre tour.
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