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Emilia Pardo Bazan

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Message par darkanny Dim 5 Fév - 17:55

Emilia Pardo Bazan Emilia10

Plus précisément Comtesse de Bazan Brun, elle est née à La Corogne en 1851 et meurt en 1921.
Elle est célèbre pour ses romans naturalistes, et se distingue des conventions en vigueur par la forme de littérature choisie, de part son sexe et son rang, car elle appartient à une des plus riches familles d'Espagne, établie en Galicie.
Très tôt elle se passionne pour la lecture et refuse tout autre occupation plus convenable, leçon de piano ou autre.
Elle lit très jeune Don Quichotte, La Bible et l'Iliade.
Elle voyage en Europe avec se parents et se marie à l'âge de 17 ans. A la naissance de sa première fille, elle publie son premier roman: Pascual Lopez, autobiographie d'un étudiant en médecine.
Dès 1882 elle publie une série d'articles sur Zola et le roman expérimental, c'est ainsi qu'elle devient l'un des promoteurs du naturalisme en Espagne, ce qui sera difficilement admis dans son entourage, notamment son époux qui la somme de cesser d'écrire.

Peu importe, elle publie de nombreux essais, La révolution et le Roman en Russie (1887), Polémiques et études littéraires (1892), La littérature française moderne (1910).

Los Pazos de Ulloa (Le château d'Ulloa) est son chef- d'oeuvre, peinture pathétique de la décadence du monde rural galicien et de l'aristocratie.

Source :Wikipedia
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Message par darkanny Dim 5 Fév - 18:23

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Un roman que l'on peut qualifier de classique, dans une veine naturaliste très marquée, l'histoire se déroule en Espagne, Galicie au milieu du 19ème siècle, période tourmentée pour l'Espagne où se confrontent les partisans des privilèges et les adeptes d'un esprit plus libéral et révolutionnaire et où le milieu rural se prépare à vivre une transformation qui conduira à un affaiblissement de la noblesse local à sa décadence progressive.
Julian, jeune chapelain, est envoyé dans la demeure du Marquis d'Ulloa pour y mettre un peu d'ordre et de bienséance, à la demande de l'oncle du Marquis.

Grossièreté, dépravation, chapardage sont la coutume dans cette demeure qui a perdu de sa superbe.
Julian se heurte à tout, c'est un jeune homme inexpérimenté, sensible, doux, que les manières rustres du Marquis d'Ulloa choquent profondément, celui-ci passant son temps à chasser la perdrix avec son redoutable régisseur Primitivo (comme il porte bien son nom), tout en entretenant son bâtard de fils Cherubo(fruit de sa liaison avec la gouvernante Sabel) à coups de godets de vin.

La tâche est immense, Julian parviendra à convaincre Don Pedro le Marquis, à se marier, ce qu'il va réussir.
Il épousera sa cousine Nucha dont il aura une fille, à son grand désespoir, et le peu de civilisation acquise se transformera  pour rester ce qu'elle était antérieurement, débauche, chasse, brutalités....

Une grande attention est portée aux êtres, tous admirablement décrits et analysés, l'auteur est une très fine observatrice et son écriture est brillante.
Les événements politiques côtoient les intrigues familiales, les tourments de Nucha et de Julian rythment les chapitres, ces deux êtres innocents sont démunis face à cette barbarie du quotidien.

Cherubo est un être terriblement attachant, malgré sa diablerie, conséquence de cette incurie ambiante.

C'est un très beau roman, attachant et très tendre par moments, et intéressant par sa plongée dans l'Espagne du 19ème siècle. Il décrit admirablement cette aristocratie en perte de vitesse, ne comprenant pas ce qui lui arrive, soucieuse de la préservation des ses biens, mais en même temps d'une grande incompétence pour les gérer.

Vraiment ravie d'avoir fait connaissance avec cet auteur.
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Message par kenavo Lun 6 Fév - 5:19

tout cela donne encore plus envie, merci pour cette belle présentation

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Message par darkanny Lun 6 Fév - 9:29

Merci, c'est bien de partager quelque chose de relativement peu connu.
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Message par kenavo Lun 6 Fév - 10:27

à 100% d'accord avec toi...

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Message par Moune Lun 6 Fév - 11:00

darkanny a écrit:Merci, c'est bien de partager quelque chose de relativement peu connu.
En effet ! et apparemment, auteur et livres mériteraient d'être davantage connus. Finalement, un peu partout en Europe à peu près à la même époque, on retrouve cette "décadence progressive" de l'aristocratie avant la chute. Et ça fait plaisir de lire qu'au 19e siècle, les femmes à forte personnalité parvenaient à faire à peu près ce qu'elles voulaient, malgré l'opposition des parents et maris : on devrait en parler plus souvent au lieu de dire qu'il n'y avait que des femmes soumises et qui ne savaient rien.
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Message par darkanny Lun 6 Fév - 11:33

Oui cette femme avait une forte personnalité certes, mais son éducation dans une famille aisée lui a permis un grand accès à la culture, ses parents lui ont fait découvrir l'Europe, elle a eu accès à la bibliothèque familiale bien remplie.
Mais il n'empêche qu'il faut un sacré caractère pour s'opposer aux canons en vigueur et être une femme de lettres à cette époque, c'est assez rare pour qu'on en parle, je suis bien d'accord.
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Message par Moune Lun 6 Fév - 11:43

J'ai bien aimé ce passage de sa bio : "notamment son époux qui la somme de cesser d'écrire." Et elle a continué apparemment comme si de rien n'était. Que s'est-il passé concrètement ? j'aimerais bien savoir ! Very Happy
Chez nous, on a quelques idées avec George Sand et Marie d'Agoult
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Message par domreader Sam 26 Mai - 16:42

Le Château d’Ulloa
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Un bon roman espagnol classique du 19ème siècle dans la grande tradition naturaliste pour cette auteure qui s’était nourrie de Zola. Il a aussi été qualifié de gothique mais, à mon avis, un soupçon alors, lorsqu’on connait les gothiques outranciers d’Horace Walpole et d’Ann Radcliffe. 

Un jeune chapelain, Julian, récemment sorti du séminaire est appelé au service du marquis d’Ulloa dans une province retirée de la Galice. C’est l’oncle du jeune marquis qui a fait appel à lui pour en être le conseiller spirituel mais aussi pour remettre de l’ordre dans la gestion de l’immense domaine qui semble être administré à la va-comme-je-te-pousse. 

Julian se montre d’abord effrayé par l’isolement et la rudesse des lieux et de son environnement, puis il se laisse charmer par cette nature si sauvage, si reculée. Très vite sa naïveté et sa candeur se heurtent au grand désordre dans lequel se trouvent le château et sa gestion. Un chaos savamment entretenu par Primitivo, le régisseur, qui s’en enrichit. Puis Julian découvre aussi le désordre moral qui y règne, car Sabel la fille du régisseur et la cuisinière vit en concubinage avec le marquis et qu’un fils, Perucho, est né ce cette union illicite. 

Julian s’acharnera à lutter contre cette corruption matérielle et morale avec ses faibles armes pour soustraire le jeune marquis à l’influence du très inquiétant Primitivo qui sait bien entretenir le jeune homme dans ses vices et son insouciance pendant qu’il le dépouille. 

Un bon roman du 19ème avec des personnages intéressants et très finement décrits comme le faisait remarquer @darkanny. L’esprit du mal, incarné par Primitivo, pervertit insidieusement tout le récit parce qu’il n’est jamais évoqué dans le détail, il n’apparait que par touches discrètes mais semble omniprésent et omniscient de tout ce qui se passe dans le domaine. C’est là un vrai talent littéraire, un beau récit qui donne vie à une époque et à une Galice rurale, archaïque et sauvage où s’affrontent candeur morale et perversité sourde. Je l’ai lu avec beaucoup de plaisir. Merci @darkanny pour la découverte.

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Message par Arabella Ven 2 Juil - 16:17

Nouvelles de Galice


Considérée comme l'écrivaine la plus importante du XIXe siècle en Espagne, importatrice du naturalisme dans son pays, auteure de très nombreuses oeuvres, Emilia Pardo Bazán reste peu connue et peu traduite en France. J'ai donc saisi avec beaucoup de curiosité l'occasion de lire un de ses livres, un petit volumes comprenant trois de ses nouvelles dans une édition bilingue.

Dans L'Héritière de Bouzas, la première nouvelle, nous suivons une jeune noble campagnarde, force de la nature, prête à défendre ce qu'elle pense lui appartenir, et à châtier ceux ou celles qui voudraient le lui disputer.

Dans La sainte de Karmar, une toute jeune fille malade est amenée chez une femme réputée sainte, pour une guérison éventuelle, comme dernier espoir.

Enfin, dans la dernière nouvelle, Un éventreur d'autrefois, un pharmacien très à la pointe de la science, mais solitaire et ayant des habitudes de vie très éloignées de celles de la société arriérée dans laquelle il vit, est perçu comme une sorte de dangereux et efficace magicien, utilisant des remèdes interdits, au point où certains sont prêts à lui offrir des ingrédients criminels pour gagner de l'argent.

C'est incontestablement très bien écrit et très prenant. Emilia Pardo Bazán a le don de camper des personnages, un milieu, narrer une histoire, maintenir l'incertitude, jusqu'à la chute, toujours très efficace. Nous sommes dans des descriptions très précises, cruelles, qui n'embellissent pas, qui vont chercher le moins présentable. En même temps, le réalisme affiché, est malgré tout mâtiné d'une sorte de surnaturel, de quelque chose qui échappe aux lois de la science. le XIXe siècle cohabite avec quelque chose d'ancestral, de primitif, qui n'a pas dit son dernier mot, et la rationalité est démentie, n'a pas chassé les instincts, l'imaginaire, la croyance, la magie. Cela donne des récits chatoyants, jouant sur plusieurs registres.

C'est incontestablement de la belle littérature, je serais curieuse de voir ce que cela donne sur la longueur, dans un roman. A condition d'arriver à trouver, car vraiment peu d'oeuvres sont disponibles.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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