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Germaine de Staël

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Message par Arabella Lun 20 Mar - 23:12

Germaine de Staël (1766 - 1817)





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Source Wikipédia

Anne-Louise Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël, née et morte à Paris (22 avril 1766 - 14 juillet 1817), est une écrivaine et philosophe française d'origine valdo-genevoise.

Elle popularise en France, avec la publication de De l'Allemagne (1813-14), les œuvres des auteurs de langue allemande, jusqu'alors relativement méconnues dans ce pays. Elle ouvre ainsi la voie au romantisme français, directement inspiré des premiers romantismes allemand et anglais. Ses œuvres fictionnelles majeures, dans lesquelles elle représente des femmes victimes des contraintes sociales qui les enchaînent, sont Delphine (1802) et Corinne ou l'Italie (1807).

Cependant, sa réputation littéraire et intellectuelle s'affirme surtout avec trois essais philosophiques :

Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau (1788) ;
De l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations (1796) ;
De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (1800).

Issue d'une famille de protestants genevois richissimes, Germaine est la fille du banquier Jacques Necker (plus tard ministre des finances du roi de France Louis XVI), et de Suzanne Curchod (originaire du canton de Vaud). Elle est élevée dans un milieu de gens de lettres, qui fréquentent assidûment le salon de sa mère (Buffon, Marmontel, Grimm, Edward Gibbon, l'abbé Raynal et Jean-François de La Harpe).

Elle épouse, en 1786, le baron Erik Magnus de Staël-Holstein, ambassadeur du roi Gustave III de Suède auprès de la cour de France à Versailles, son aîné de dix-sept ans. La fortune de son épouse permet au diplomate scandinave de mener un train de vie qui rehausse l'éclat de sa patrie aux yeux des Français. Le couple se séparera en 1800.

Devenue baronne de Staël, elle mène une vie sentimentale agitée et entretient en particulier une relation orageuse avec Benjamin Constant, écrivain et homme politique franco-vaudois rencontré en 1794.

Proche de François de Pange, elle est comme lui favorable à la Révolution française et aux idéaux de 1789. Cependant, en 1792, ses idées d'une monarchie constitutionnelle la font considérer comme une opposante redoutable par les maîtres de la révolution, et elle doit à plusieurs reprises, malgré le statut de diplomate de son mari, se réfugier en Suisse auprès de son père.

Interdite de séjour sur le sol français par Napoléon Bonaparte qui la considère comme un obstacle à sa politique, elle s'installe en Suisse dans le château familial de Coppet qui sert de lieu principal de rencontres au groupe du même nom, et d'où elle fait paraître Delphine (1802), Corinne ou l'Italie (1807) et De l'Allemagne (1810/1813).

Séparée de son mari en 1800, veuve en 1802, elle se remarie en 1811 avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca, et rouvre son salon parisien à la faveur de la Restauration de la maison de Bourbon.

Elle meurt en 1817, peu de temps après une attaque de paralysie qui la terrasse au cours d'un bal que donnait le duc Decazes, laissant inachevées ses Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, ouvrage posthume publié en 1818, ainsi que ses Dix années d'exil, parues à titre posthume en 1821.

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Message par Arabella Lun 20 Mar - 23:19

Delphine


Publié en 1802, c’est le premier roman de Mme de Staël. Il s’agit d’un roman épistolaire, même si certains passages échappent à cette convention (fragments de journal de Delphine). L’action du roman se déroule entre 1789 et 1792, c'est-à-dire en pleine tourmente révolutionnaire. Le roman a provoqué de fortes réactions, positives et négatives, de par les thèmes abordés, et a valu à Mme de Staël un bannissement à 40 lieues  de Paris prononcé par Napoléon, premier consul.

Le roman a pour personnage central Delphine, une jeune femme de la bonne société, jeune veuve de 21 ans au début du livre. Manipulée par une femme avide, Mme de Vernon, elle abandonne une partie de ses biens à la fille de cette dernière pour qu’elle puisse épouser un cousin, Léonce de Mondoville. Mais Léonce et Delphine tombent amoureux, avant le mariage projeté. Mme de Vernon, par d’habiles stratagèmes, profitant de la générosité de Delphine qui se met régulièrement dans des situations délicates pour aider des amis, fait croire à Léonce que son aimée est indigne de lui, et le pousse à épouser sa fille Matilde, qu’il n’aime pas. Il finit par apprendre la vérité après son mariage. Delphine fuit en apprenant que Matilde est enceinte, et encore une fois manipulée, entre au couvent. Matilde et son enfant meurent, mais Léonce refuse d’épouser Delphine, malgré la possibilité que la Révolution offre à Delphine pour révoquer ses vœux, par peur de l’opinion publique, ce qui va entraîner la mort tragique des deux amoureux.

Le roman a de nombreuses influences : Les liaisons dangereuses (en particulier par le personnage de Mme de Vernon) et d’autres romans « libertins », La nouvelle Héloïse, Goethe, Richardson….Il dépeint une société en voie de disparition, la noblesse d’avant la Révolution, qui vit ses dernières heures en l’état, avec ses valeurs, ses préjugés, ses façons de vivre. Inconsciente de sa disparition prochaine.  Un étrange mélange, de l’époque des Lumières, on raisonne, on pense la religion d’une façon posée, en rejetant les « superstitions » et les rites, en remettant en cause le rôle du clergé, on veut reposer les relations sociales, les relations de couple d’une autre façon. En même temps, les affres de la passion, l’attirance d’un aspect morbide qui pousse au suicide comme issue au mal de vivre sont déjà présents, annonçant le romantisme.

C’est incontestablement une étape dans la littérature et dans l’histoire des idées importante. Mme de Staël passe au crible un certain nombre d’idées, certes dans l’air du temps, mais elle le fait d’une façon audacieuse, d’autant plus qu’elle est une femme. Le divorce, l’honneur, le rôle de la femme dans la société, la religion, le poids des conventions sont abordés de façon directe.

Mais c’est long, vraiment long. Les affres de la passion entre Delphin et Léonce ont fini par me peser. Et le personnage de Delphine, si spontané et honnête finit par agacer par son imprévoyance. Elle est toujours prête à aider tout le monde, sans réfléchir aux conséquences pour elle, et se met dans les pires situations de façon si répétée, qu’on finit pas la trouver agaçante. Et on se demande ce qu’elle trouve à ce Léonce si imbu de lui-même, si incapable d’évoluer. Malgré le côté progressiste de Mme de Staël pour l’époque, la vision de la femme est quand même effroyable, lorsque par exemple Delphine qualifie la vie des femmes comme d’une « existence secondaire ». La principale source de satisfaction est la maternité, qui doit faire passer tout le reste. J’ai particulièrement peiné dans le deuxième volume, où les situations tragiques s’accumulent d’une façon que j’ai trouvé de moins en moins vraisemblable.

C’est donc plus un témoignage de l’époque, un jalon de l’histoire littéraire qu’une œuvre susceptible de passionner et d’entraîner un lecteur d’aujourd’hui.

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