Sarah Moss

par **Queenie** Dim 24 Mai - 10:17

Sarah Moss, est née à Glasgow, en 1975, est une autrice et universitaire anglaise. Trois de ses ouvrages ont été finalistes du prix Wellcome et sont traduits dans 15 langues. Son dernier roman, Ghost Wall (2018, traduit en français en 2020) est finaliste du prix littéraire féminin Baileys en 2019.

Elle a publié six romans et un récit de voyage. Elle a commencé dans le monde universitaire en tant que chercheuse sur le romantisme, où elle a écrit sur l'influence des voyages en Arctique sur la poésie romantique et en publiant un ouvrage (non traduit en français) sur la nourriture et le genre dans la fiction féminine de l'ère romantique : Cracher le morceau : Nourriture, Cuisine, Lecture et Écriture dans la fiction britannique féminine (en anglais : Spilling the Beans: Eating, Cooking, Reading and Writing in British Women's Fiction, 2009). Elle est également la coautrice avec Alexander Badenoch de Chocolate: A Global History.

Elle passe l'année universitaire 2009-2010 comme professeure invitée à l'université d'Islande et écrit un récit de voyage sur son expérience avec sa famille en Islande sous le titre de Names for the Sea: Strangers in Iceland, qui est finaliste pour le Prix RSL Ondaatje en 2013.

Ses centres d'intérêts académiques incluent la pratique de la fiction contemporaine, le nature writing, les représentations littéraires des peuples du Nord de l'Angleterre et les relations entre la recherche académique et l'écriture créative. Elle enseigne également l'écriture créative à l'université de Warwick dans le département de littérature anglaise et comparée.

Elle publie son premier roman inspiré de sa recherche doctorale, Cold Earth (2009).

Son deuxième roman Night Waking (2011) est sélectionné par le club de lecture de la chaîne de librairies Waterstones et est finaliste du Prix "Fiction Uncovered" en 2011.

Son troisième roman Bodies of Light (2014) est finaliste pour le Wellcome Prize, et sa suite, Signs for Lost Children, (2015) est inscrit dans la liste des 15 meilleurs ouvrages de 2015 dans les journaux The Times, The Independent et le Financial Times et est finaliste du Wellcome Prize et du Walter Scott Prize. Son roman The Tidal Zone (2016) est également finaliste du Wellcome Prize. Son dernier roman, Ghost Wall (2018) est finaliste du prix littéraire féminin Baileys en 20191.

Le roman The Tidal Zone est traduit en français, par Laure Manceau, et publié sous le titre Après la Fin, chez Actes Sud en mars 2018.
Ghost Wall, traduit en français par Laure Manceau, sous le titre Dans la lande immobile, Actes Sud, 2020.

par **Queenie** Dim 24 Mai - 10:30

traduit en français par Laure Manceau
Ed. Actes Sud (2020)

Le roman démarre sur une scène glaçante : une jeune fille dénudée, ligotée devant un groupe de personnes, une corde est passée autour de son cou. Une scène de punition, de sacrifice, qui s’efface, reste en fond lorsque le récit commence.

Silvie et ses parents, accompagné.e.s d’un professeur et de trois étudiant.e.s en archéologie, vont passer leurs vacances d’été à vivre comme les hommes et les femmes de l’âge de fer.
Très vite, on découvre les personnages, notamment le père, Bill. Un passionné, nationaliste, sexiste, rigide, réactionnaire, et violent. Il ordonne, sa femme et sa fille exécutent. La femme à la cuisine, la fille à la cueillette, l'homme à la chasse.
Professeur et étudiants prennent tout ça plus à la légère, comme une expérience, un moment instructif mais chaleureux. Ils se moulent dans le modèle imposé par Bill, sans trop se poser des questions. Sauf, évidemment, l'étudiante, la jeune femme sent bien que Silvie, a 17 ans est trop réservée, trop peureuse, et qu'elle a des marques sur le corps...

Dans une belle écriture, l'histoire se déroule précautionneusement, et chaque page est un pas dévoilant la toile tissée par le père, au coeur de laquelle sa fille et sa femme sont maintenues prisonnières. On découvre aussi des bouts de vie de l'âge de fer, des pratiques triviales, parfois libératrices, parfois destructrices.

Ce roman est court, un peu trop. La fin est légèrement précipitée, arrive trop vite, sans vraiment qu'on comprenne les étapes qui nous y a mené - je trouve qu'il manque des passages où l'on aurait vu-entendu le père et le professeur. Mais le choix, par l'autrice, de raconter uniquement par le prisme des femmes, celles qui obéissent, ne savent pas ce qui se trament derrière le dos, mais en sentent la menace constante, est très fort.
Ce roman est percutant, dans un huis clos au plus près de la nature, Sarah Moss dénonce la violence patriarcale et la force puisée dans l’espoir de liberté.

par Liseron Lun 25 Mai - 17:45

Pas très léger tout ça mais la couverture est magnifique !

par Aeriale Mar 26 Mai - 8:22

Oui, l'histoire a l'air assez rude, intéressant aussi par ce qui'il révèle sur les méthodes de vie ancestrales.

Sarah Moss a souvent été citée lors de prix, à retenir alors?

par **Queenie** Mar 26 Mai - 20:04

C'est vraiment très bien écrit, et comme c'est très court, même pas 200 pages, l'oppressant et le lourd ne s'incrustent pas chez le lecteur.

Mais l'ambiance, pour faire un parallèle, notamment, à la relation père-fille toxique, violente, étouffante : ça peut rappeler Absolute Darling.

Et tout le contexte Âge de Fer, avec les vieilles croyances, est très intéressant.

par Aeriale Mer 27 Mai - 8:51

Queenie a écrit:Mais l'ambiance, pour faire un parallèle, notamment, à la relation père-fille toxique, violente, étouffante : ça peut rappeler Absolute Darling.

J'y pensais, vu ta présentation.

S'il est court en plus, je vais peut-être le caser dans mes prochaines lectures..

A suivre, merci :-)

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