Marie Vingtras

(Pas trouvé de photo)

Marie Vingtras est née à Rennes en 1972. Blizzard est son premier roman.

Blizzard

Éditions de l'Olivier (août 2021)

Alaska. Un impressionnant blizzard a transformé le paysage en un désert blanc, venteux, glacial, où l'on ne voit pas à un mètre devant soi.
Bess, le temps de faire ses lacets, lâche la main de l'enfant. Lorsqu'elle se redresse, il a disparu.
Elle va alors tenter de le retrouver.
Au même moment, Benedict se rend compte de leur disparition et part à leur recherche, emmenant un Cole alcoolique et récalcitrant avec lui.
ourquoi Bess est-elle partie avec l'enfant dans ce blizzard ? Pourquoi surtout, a-t-elle suivi Benedict ici, elle est trop douce, trop fragile, trop urbaine, pour trouver sa place dans cet Alaska rude, solitaire et dangereux.
Et Benedict, quelle est son histoire ? Ainsi que celle de Cole, puis de Freeman, ce noir qui reste isolé, parle peu ?

Alaska, cette terre où viennent vivre des personnes fuyant des démons qu'ils pensent oublier, mais qui restent accrochés à leurs pensées.
Dans ce blizzard où les contours s'estompent, où la mort rôde, ces hommes et cette femme vont se remémorer leur passé, petit à petit dévoiler leurs secrets.
Marie Vingtras, dans ce roman court et à la tension constante, parvient à donner un souffle puissant à son histoire, faisant du blizzard un catalyseur glacial qui va révéler les personnalités sombres des personnages. Dans une polyphonie, chacun va se confronter aux fardeaux du passé.

Celui-ci me tente bien ! Merci  @Queenie pour tous tes commentaires !

Je l'ai réservé à la librairie suite à son passage à La grande librairie, hier!

Ca parait terrible

-Blizzard-

On est dans un coin perdu d' Alaska. En pleine tempête, une jeune femme, Bess, dont on ne sait rien au début, raconte comment le petit garçon dont elle avait la charge a lâché sa main le temps de refaire ses lacets et a disparu, emporté dans le blizzard. Parallèlement Benedict, le père présumé de l'enfant, part affolé à leur recherche, entraînant derrière lui d'autres voisins plus ou moins reliés entre eux, Cole et Freeman. On va donc suivre le fil de leur pensée, chaque paragraphe reprenant le mental des personnages qui se révèlent tour à tour, eux mêmes en lutte avec les éléments naturels, face à leur conscience.

Marie Vingtras nous immerge d'entrée dans la tourmente. J'ai un peu tâtonné au début, ne sachant qui était qui ni ce qu'il faisait là, perdue comme eux dans l'inconnu. C'est bien sûr voulu, le flou se désépaississant au fur et à mesure que l'on s'approche de la vérité, mais il faut tout de même être concentré.

Peu à peu au coeur de cet enfer se dévoilent donc des secrets, leur parcours, pourquoi ils en sont arrivés à se perdre dans un endroit pareil. Le fil se déroule ainsi comme une sorte de puzzle, chaque pièce reprenant sa place pour former un tout. Il y a du rythme, une tension, les chapitres courts permettent de maintenir l'ensemble cohérent. C'est indéniablement bien fichu et efficace, surtout pour un premier roman, mais quelque chose m'a tout de même gênée dans cette accumulation de lourds passés, de drames qu'on découvre, comme si l'auteure voulait caser le maximum pour emboiter l'ensemble et qu'il tienne, et cela en un minimum de temps. C'est malin mais honnêtement j'ai déjà oublié la moitié de leurs terribles maux, et surtout eu du mal à y croire. Un roman peut-être prometteur mais reste à confirmer l'essai?

Effectivement ça parait un peu difficile à croire et avec trop d'accumulations de gens aux lourds passés, mais le roman est court (plus long, peut-être qu'on aurait trouvé que ça devenait trop sombre, trop caricatural - là, il y a des tas de zones d'ombre où la nuance et la complexité des personnages se trouvent).

À un moment, voir peut-être même à plusieurs, Vingtras écrit quelque chose du genre : pourquoi, et quel genre de personnes, viennent vivre dans ce coin du monde si rude et solitaire ?

Partant de ce postulat, on ne peut penser qu'à des gens qui cherchent à se planquer ou à se punir, voir les deux.
Avec, forcément, celui, aussi, qui a toujours vécu là.

Je trouve que ça fait huis clos sartrien.
Avec son côté fatal, dont on ne peut réellement s'échapper, tout comme on ne peut échapper à son passé, à ses névroses.

Oui je trouve que l'accumulation de malheurs ou coïncidences enlève de la crédibilité à l'intrigue, en même temps le fait qu'elle soit tronçonnée en courts chapitres, forcément moins développés, apporte de l'intensité au suspense et du rythme, ce qui est bien. Mais vers la fin, même si elle retombe sur ses pattes, ça fait beaucoup.

Queenie a écrit:À un moment, voir peut-être même à plusieurs, Vingtras écrit quelque chose du genre : pourquoi, et quel genre de personnes, viennent vivre dans ce coin du monde si rude et solitaire ?

Partant de ce postulat, on ne peut penser qu'à des gens qui cherchent à se planquer ou à se punir, voir les deux.
Avec, forcément, celui, aussi, qui a toujours vécu là.

Je trouve que ça fait huis clos sartrien.

Tout à fait, ils cherchent tous à fuir quelque chose, à se punir comme tu dis (même s'ils ne sont pas toujours responsables) ils trainent une culpabilité enfouie, l'ensemble fait penser à un huis clos en pleine nature, ça c'est bien vu.

C'est pour ça, il y a de bonnes idées, il se lit vite et on est happé facilement, mais ce ne sera pas non plus un roman marquant pour moi, en fin de compte.  Pas l'ovni annoncé par Busnel lors de l'interview de l'auteure ou d'autres critiques lues ça et là.. Mais un bon livre, c'est certain.

Busnel n'est pas un dénicheur de talent, et il reste toujours bien tranquille sur ses rails.

S'il devait y avoir un ovni littéraire, de la rentrée, de ce que j'ai lu, ce serait Ultramarins de Mariette Navarro

Le Prix des libraires 2022 revient à Marie Vingtras pour son roman « Blizzard »

Bravo à elle!