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Leonardo Sciascia

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Message par domreader Mar 23 Mai - 19:31

Leonardo Sciascia Sciasc10

Source / LEPETITJOURNAL.COM

Aussi acide que les citrons de Sicile, aussi sulfureuse que l’Etna, le volcan qui regarde la Sicile d’un œil ironique, l’écriture de Leonardo Sciascia s’enracine dans l’ile italienne et la révèle.
 
Sciascia est né en 1921 à Agrigente, sur la côte sud de la Sicile. C’est là que s’étend la vallée des temples grecs, paysage inspirant. Leonardo est un jeune garçon du peuple, fils et petit-fils de mineurs de souffre.  Mais l’école est son refuge : devenu instituteur à l’âge de 20 ans, il se tourne vite vers la littérature et publie son premier roman, Les paroisses de Regalpetra, qui évoque la vie simple d’un petit village sicilien.
 
Son premier grand roman policier, dont le thème est la mafia, intitulé Le jour de la chouette, le révèle à l’Italie et au monde. D’autres œuvres suivent, sans se ressembler : des pièces de théâtre (Le député), des romans policiers ou historiques (à chacun son dû, Le conseil d’Egypte), ayant tous pour dénominateur commun cette Sicile ancienne et riche, ou moderne et sanglante : « Mais le fait est, mon cher, que l'Italie est un pays si heureux que si on commence à combattre les mafias provinciales, c'est qu'il s'en est déjà établi une au niveau national... » (à chacun son dû).
 
Parcours politique
 
C’est tout naturellement que Sciascia s’engage en politique : il est élu au conseil municipal de Palerme en 1975 puis député européen et député italien sous la bannière du Parti radical en 1979. Il fera partie de la commission d’enquête sur l’assassinat d’Aldo Moro, enlevé, séquestré puis tué par les membres des Brigades Rouges en 1978.
 
Toujours au cœur de son ile, de son pays et de sa vie fourmillante, Sciascia aime les récits fluides, le sarcasme, et donne une saveur d’orange amère à ses écrits. « Un de ces jours je ferai une exposition de toiles portant ma seule signature, à vendre à des prix plutôt élevés ; et au marchand, je suggérerai ce slogan : " Faites-le vous-même, un grand peintre les a déjà signées pour vous. " » (Todo modo) Les éditions Fayard ont notamment publié, entre 1985 et 2001, L'Affaire Moro (1978), Noir sur noir (1979), Le Théâtre de la mémoire (1981), Mots croisés (1983), Petites Chroniques (1985), La Sorcière et le Capitaine (1986), et des faits divers et récits posthumes, ainsi que ses œuvres complètes, dans lesquelles il fait bon se plonger.
 
Sciascia est mort à Palerme en 1989, sur l’ile qu’il aimait passionnément. Sur sa tombe, son épitaphe, citation de Villiers de l’île-Adam, résume son doux humour et son amour pour la vie : «Nous nous en souviendrons de cette planète».

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Message par domreader Mar 23 Mai - 19:33

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C’est le premier livre écrit par Leonardo Sciascia en 1956, j’ai hésité à employer le terme de ‘roman’ car ce n’en est pas vraiment un. Ici l’auteur nous raconte l’histoire d’une petite ville sicilienne au nom fictif qui pourrait être proche  de la ville où il est né près d’Agrigente et où il a été instituteur. Ce sont des chroniques à la fois historiques et contemporaines de la période où il y a exercé.
 
Il remonte jusqu’au 17ème siècle où le hobereau local régnait alors sur la région et se fit assassiner par un de ses valets. Ce noble avait en effet instauré des impôts qui se superposaient aux impôts féodaux déjà existants, en plus des droits de fermage et d’ensemencement de la terre ; ainsi les fermiers et les paysans de la bourgade se retrouvèrent dans une pauvreté noire. Plus tard rien ne s’améliora lors de la découverte de mines de sel et de soufre. De la même façon, les mineurs furent alors exploités avec des salaires si bas qu’ils ne pouvaient que subsister, et ce jusqu’à l’époque de Leonardo Sciascia.
 
C’est de cette bourgade ultra pauvre pendant des siècles que Leonardo Sciascia dresse une chronique où il n’épargne personne : ni les bourgeois qui passent leurs journées au cercle, ni les politiques dont les combines et les promesses ne servent qu’à faire avancer leurs carrières. Il ne cache pas non plus la collusion de ces derniers avec la mafia et la férule de l’église qui au mieux ferme les yeux et au pire est complice des manigances des uns ou des autres pour exploiter et soumettre le petit peuple des travailleurs, ces éternels floués.
 
Il décrit aussi les années passées à enseigner à ces enfants si misérables que l’école est bien la dernière de leurs préoccupations et qui y sont présents uniquement parce que sinon les carabinieri demandent des comptes à leurs parents. Ils étudient peu, tenaillés par la faim et grelottant de froid l’hiver. Sciascia raconte aussi les visites des inspecteurs complètement déconnectés de tous ces problèmes et prônant des méthodes si inadaptées qu’elles en sont cocasses.  Enseigner tient de la mission impossible et Sciascia essaie simplement de ne pas être un fardeau supplémentaire pour ses élèves quitte à passer pour un faible dans un monde ou la pauvreté extrême n’engendre que brutalité et violence.
 
Le système est perverti depuis des siècles et c’est bien ce que veut démontrer Sciascia, il est immuable malgré des révoltes vite réprimées. Leonardo Sciascia en démonte patiemment et savamment tous les mécanismes non sans un humour parfois grinçant. Un livre intéressant, qui bien que paru en 1956, reste probablement encore d’actualité en Sicile par certains aspects.

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Message par kenavo Mer 24 Mai - 2:12

oooh, merci pour ce fil
il y a quelques années déjà que j'ai fait la lecture de son La mer couleur de vin drunken
tu me donnes envie de relire...

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Message par Aeriale Mer 24 Mai - 9:54

Ah oui, intéressant pour mieux connaître les moeurs de la Sicile de cette époque, même si ça ne parait pas trop tenir du roman. 

Je ne connaissais pas du tout son nom, merci @Domreader
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Message par Arabella Mer 24 Mai - 13:31

C'est un auteur intéressant, je l'ai lu il y a un bon moment maintenant, pourquoi pas y revenir avec celui-ci. Merci Dom.

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Message par domreader Mer 24 Mai - 19:55

Je peux le passer à qui voudra. Attention ce n'est pas un roman.

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Message par Arabella Mer 24 Mai - 22:23

Cela m'intéresse.

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Message par domreader Jeu 25 Mai - 14:25

Arabella a écrit:Cela m'intéresse.
OK je le mets de côté.

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