Sôseki Natsume
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Sôseki Natsume
Source Wikipédia :
Kinnosuke Natsume est né le 9 février 1867 à Ushigome, Edo (aujourd'hui Tōkyō) dans l'arrondissement actuel de Shinjuku. Sa naissance coïncide avec le début de l'ère Meiji (1867-1912), une modernisation du Japon.
Il prendra comme nom de plume, en 1888 « Sōseki » (littéralement : « se rincer la bouche avec une pierre »). Il s'agit des deux premiers caractères d'une expression chinoise des Anecdotes contemporaines et nouveaux propos de Liu Yiqing : shù dàn zhěn liú (漱石枕流, en japonais : sōsekichinryū) signifiant littéralement : « Se rincer la bouche avec une pierre et faire de la rivière son oreiller. » Selon l'anecdote, il s'agissait d'une erreur de Sun Zijing, qui, en parlant avec Wang Wuzi, avait inversé deux caractères de la phrase « prendre une pierre pour oreiller et se rincer la bouche avec l'eau de la rivière » (枕石漱流). Wang Wuzi, voyant l'erreur, lui demanda comment on pouvait se rincer la bouche avec une pierre et faire de la rivière son oreiller, et Sun Zijing lui répondit « si quelqu'un veut faire de la rivière son oreiller, c'est qu'il veut se laver les oreilles, et s'il veut se rincer la bouche avec une pierre, c'est qu'il veut se brosser les dents ». Le sens de cette expression a donc évolué jusqu'à signifier quelqu'un d'obstiné, qui refuse de reconnaître ses erreurs, quitte à inventer des arguments tirés par les cheveux.
C'est un enfant non désiré, d'une mère âgée qui le rejette. Il est confié à un couple de serviteurs jusqu'à l'âge de neuf ans. De retour dans son foyer, il continue à être rejeté par son père et sa mère meurt en 1881, alors qu'il vient d'avoir 14 ans.
Au collège, il se passionne pour la littérature chinoise et se destine à l'écriture. Mais quand il entre à l'université de Tōkyō en septembre 1884, il est obligé de commencer des études d'architecture et étudie en même temps l'anglais.
En 1887, il rencontre Masaoka Shiki qui le pousse à écrire et l'initie à la composition des haïkus. En 1890, il entre au département d'anglais de l'université de Tōkyō et obtient son diplôme en 1893. Au cours de ses études, il écrit plusieurs articles, notamment sur les poètes anglais et sur le roman Tristram Shandy, de Laurence Sterne. Il commence à enseigner en 1893.
En 1895, il est nommé professeur à Matsuyama et son expérience donnera lieu dix ans plus tard à l'écriture de Botchan.
Le gouvernement japonais l'envoie étudier en Angleterre, d'octobre 1900 à janvier 1903. Mais il manque d'argent et passe beaucoup de temps enfermé et plongé dans des livres. De cette confrontation avec l'Occident, Sōseki laisse des textes très variés qui relatent son expérience londonienne ; certains sont empreints de rêveries historiques, d'autres particulièrement cocasses.
À son retour, il se voit confier la tâche de succéder au prestigieux Lafcadio Hearn comme lecteur de littérature anglaise à l'Université de Tōkyō, poste qu'il va abandonner pour se consacrer entièrement à l'écriture à partir de 1907, grâce à un contrat avec un grand journal de Tōkyō, Asahi Shimbun, pour lequel il rédige de nombreux ouvrages.
Son premier livre, Je suis un chat, paraît en 1905. C'est une vision ironique, à travers les yeux naïfs d'un chat vivant chez un professeur d'anglais désabusé, du Japon de son temps. Cette oeuvre devient vite un grand succès, de même que Botchan l'année suivante.
Le second voyage, d'agrément celui-là, le mène en Mandchourie, sous domination japonaise en ce temps, puis en Corée, de septembre à octobre 1909. Invité par l'un de ses meilleurs amis occupant un poste-clef dans l'administration coloniale, il parcourt le pays avec intérêt.
De 1909 et 1910, il écrit la trilogie Sanshirô, Sorekara (Et puis), Mon (La porte).
À partir de 45 ans, la santé de Sōseki se dégrade rapidement. Il sort avec difficulté de chez lui. Il se rapproche des pratiques religieuses, nommées sokutenkyoshi, de détachement de soi. Malgré sa maladie, il continue d'écrire romans et nouvelles ; sa souffrance se ressent dans ses écrits, à caractère souvent autobigraphique, à l'image de Choses dont je me souviens.
Il meurt d'un ulcère à l'estomac le 9 décembre 1916, laissant un dernier roman Meian (Clair-Obscur) d'une ampleur exceptionnelle, inachevé.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3624
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Sôseki Natsume
La Porte
SOSEKI Natsume
Le roman commence par nous raconter la vie bien tranquille d’un couple Sôsuke et Oyone, un couple si tranquille que chaque événement qui peut venir troubler leur quotidien est mis de côté, évité, nié. C’est ainsi, par immobilisme, qu’ils se laissent dépouiller d’un héritage qui aurait pu servir à payer les études du jeune frère de Sôsuke. On a tout d’abord l’impression d’une certaine lâcheté, d’une démission devant la vie mais les apparences sont sans doute trompeuses, et l’explication de cette attitude sera à demi dévoilée au fil des pages.
Premier contact avec Sôseki, et plutôt un bon contact dans ce récit à l’allure tranquille mais empreint de tristesse, d’une certaine nostalgie et aussi d’un sentiment de renonciation. On se demande bien quelle faute originelle ce couple a commis pour s’effacer ainsi devant la vie, mais on ne peut s’empêcher d’admirer ce lien quotidien fait d’habitudes et d’amour qui les unit.
Avec un peu de recul par rapport à cette lecture, je trouve que c’est un roman plutôt bon, qui ne dévoile pas tout de ses personnages, on se dit parfois qu’il n’en dit pas assez mais en revanche il nous laisse une certaine liberté pour les appréhender. Le sujet et l’écriture sont en tout cas très originaux.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3624
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Sôseki Natsume
Merci pour ce fil et tes impressions sur La Porte. Je ne crois pas l'avoir lu, il me semble que non.
C'est bien s'il reste des non-dits, j'en ai lu d'autres de lui où l'analyse psychologique est très minutieuse au contraire.
C'est bien s'il reste des non-dits, j'en ai lu d'autres de lui où l'analyse psychologique est très minutieuse au contraire.
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“With freedom, books, flowers, and the moon, who could not be happy?” Oscar Wilde
Merlette- Messages : 2334
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sôseki Natsume
Le pauvre coeur des hommes
Le roman est composé de trois partie, la première le maître et moi raconte la rencontre et la relation qui s'établit entre le narrateur et un homme d'âge mûr qu'il appelle le Maître. La deuxième, mes parents et moi, se centre sur le retour du narrateur auprès de ses parents, le père étant très malade, susceptible de mourir à chaque moment. Enfin la dernière raconte les événements dramatiques intervenus dans la jeunesse du Maître et qui l'ont façonnés de manière irréversible.
J'ai eu un peu de mal de rentrer dans ce livre, je l'ai trouvé plutôt décousu, avec ses trois parties liées de façon assez artificielle. Et à mon sens la première partie est de loin la moins intéressante, j'ai eu du mal à comprendre ce qu'attirait le narrateur chez le Maître, pourquoi il s'était attaché à lui de cette manière. La troisième partie est sans aucun doute la plus forte, l'histoire du Maître est très riche, d'une grande complexité, et la gradation dramatique est fort bien amenée. le personnage prend un aspect tragique que j'était loin de prévoir et qui est vraiment très touchant.
Une lecture intéressante, sans aucun doute plus convaincante que Je suis un chat, mais je suis restée une bonne partie du livre un peu en dehors, déjà à cause de l'aspect morcelé que j'ai évoqué, et ensuite parce que j'ai trouvé ce livre terriblement lié à la culture japonaise traditionnelle, par exemple en ce qui concerne les liens familiaux, et que certains comportements ou ressentis des personnages m'ont semblé fort étranges.
Le roman est composé de trois partie, la première le maître et moi raconte la rencontre et la relation qui s'établit entre le narrateur et un homme d'âge mûr qu'il appelle le Maître. La deuxième, mes parents et moi, se centre sur le retour du narrateur auprès de ses parents, le père étant très malade, susceptible de mourir à chaque moment. Enfin la dernière raconte les événements dramatiques intervenus dans la jeunesse du Maître et qui l'ont façonnés de manière irréversible.
J'ai eu un peu de mal de rentrer dans ce livre, je l'ai trouvé plutôt décousu, avec ses trois parties liées de façon assez artificielle. Et à mon sens la première partie est de loin la moins intéressante, j'ai eu du mal à comprendre ce qu'attirait le narrateur chez le Maître, pourquoi il s'était attaché à lui de cette manière. La troisième partie est sans aucun doute la plus forte, l'histoire du Maître est très riche, d'une grande complexité, et la gradation dramatique est fort bien amenée. le personnage prend un aspect tragique que j'était loin de prévoir et qui est vraiment très touchant.
Une lecture intéressante, sans aucun doute plus convaincante que Je suis un chat, mais je suis restée une bonne partie du livre un peu en dehors, déjà à cause de l'aspect morcelé que j'ai évoqué, et ensuite parce que j'ai trouvé ce livre terriblement lié à la culture japonaise traditionnelle, par exemple en ce qui concerne les liens familiaux, et que certains comportements ou ressentis des personnages m'ont semblé fort étranges.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Sôseki Natsume
Petits contes de printemps
Présentation de l’éditeur
Sôseki écrivit pour un journal le feuilleton de ses Petits contes de printemps en 1909. Au mois de mai de la même année paraissait Sanshirô. Sôseki est alors âgé de quarante-trois ans. Le titre même qu'il donne à ces très courts textes, fragments de journal intime entre un 1er janvier et un 12 mars, donne au lecteur une idée de l'ensemble du recueil même si la tonalité de chacun est différente, tantôt intime et familière, tantôt d'une drôlerie délicate, étrange, ou encore empreinte de nostalgie : Jour de l'an, Le brasero, L'odeur du passé, La tombe du chat, Brouillard... Il donne à voir le temps qui passe, la douceur d'un soir de neige ou la beauté des flammes. Une façon de lire l'impermanence des choses. Sôseki mettait en garde son lecteur dans un livre plus tardif, À travers la vitre : " Je vais aborder des sujets si ténus que je dois bien être le seul à m'y intéresser. "
Ce livre se trouvait depuis un bon moment sur mes étagères… et finalement c’est la version illustrée par Lan Qu qui m’a donné envie de franchir le pas.
Ainsi une lecture « printanière » en automne, mais puisque l’album vient de paraître, je voulais quand même faire la découverte.
J’étais surprise de lire ces textes. Il n’y a pratiquement rien qui indique une saison, surtout pas celle du printemps.
Au contraire, la maison d’édition l’indique : « entre un 1er janvier et un 12 mars » ce qui est en hiver, et j'ai vérifié, au Japon les saisons ne sont pas différentes que chez nous
Mais n’importe la saison, concernant les nouvelles/textes/entrées de journal, n’importe comment on veut classer ces courts moments, cela se lit avec beaucoup de plaisir.
Des petites anecdotes, la vie privée de Sôseki, ses voyages, des fantaisies, bref, tout plein pour passer le temps très agréablement.
J’ai aussi quelque part sur mes étagères Rafales d’automne, peut-être dans ce volume la saison du titre se trouve aussi dans ses récits.
Concernant l’album de Lan Qu, pas étonnant quand je dis que j’adore.
Des petites esquisses, des croquis en couleurs et des images d’une page, voire double-page. C’est tout bon et si elle va illustrer d’autres livres, je vais la suivre dans tous !
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
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