Une citation en passant

L'idée même d'un club de lecture lui rappelait d'horribles souvenirs de camarades de classe prétentieux de son cours de littérature anglo-saxonne. "Si un de tes invités utilise les mots "imagerie éblouissante" ou "arc narratif", donne-lui une gifle de ma part", avait-il dit.

Petits secrets, grands mensonges, Liane Moriarty

Dans un style différent mais qui m'a bien fait rire aussi :

J'avais rencontré à cette époque une Suédoise adorable, comme on en rêve dans tous les pays depuis que le monde a fait don de la Suède aux hommes.

La promesse de l'aube - Romain Gary

Epi a écrit:Dans un style différent mais qui m'a bien fait rire aussi :

J'avais rencontré à cette époque une Suédoise adorable, comme on en rêve dans tous les pays depuis que le monde a fait don de la Suède aux hommes.

La promesse de l'aube - Romain Gary

Y'a mon côté féministe qui grince. C'est aussi pour ce genre de phrases-pensées que j'avais peu apprécié les livres que j'ai lu de lui.
Oui, je suis une vieille grincheuse parfois !

Je ne suis pas allée chercher si loin, le fantasme des suédoises est une réalité et j'ai trouvé la façon dont il l'exprime très drôle, c'est surtout pour ça que je retiens cette phrase. Mais je suis d'accord avec toi, certaines de ses idées (et pas seulement sur les femmes) m'ont souvent fait grincer aussi.

Queenie a écrit:

Epi a écrit:Dans un style différent mais qui m'a bien fait rire aussi :

J'avais rencontré à cette époque une Suédoise adorable, comme on en rêve dans tous les pays depuis que le monde a fait don de la Suède aux hommes.

La promesse de l'aube - Romain Gary

Y'a mon côté féministe qui grince. C'est aussi pour ce genre de phrases-pensées que j'avais peu apprécié les livres que j'ai lu de lui.
Oui, je suis une vieille grincheuse parfois !

Ce genre de phrase m'agace aussi profondément ! De même, quand on dit admirativement d'un homme qu'il aime les femmes, je trouve cela très misogyne, c'est comme aimer un produit qu'on consomme, et hop on passe à la suivante. À l'inverse, si des femmes disent qu'elles "aiment les hommes", les mêmes se montrent rarement admiratifs et plutôt insultants…

Je comprends que ça puisse crisper, mais franchement je réserverais mon "profond agacement" pour des manifestations de sexisme ordinaire bien plus nauséabond et insidieux (dans le cadre professionnel notamment).

La phrase de Gary relève d'un sexisme pépère et vieillot, ça me rappelle assez les sketchs des french lovers ringards d'Eric et Quentin (pour ceux qui regardent l'émission satirique Quotidien sur C8). Et pour cette raison, comme @Epi, elle me fait sourire.

Enfin bref.

Pour changer totalement de sujet, ces lignes d'une étonnante modernité du roman d'éducation suisse Henri le vert (1853-1855).

Gottfried Keller a écrit:L'Etat ne doit pas se demander si l'enfant qu'il abandonne sera en mesure d'achever ses études par ses propres moyens , et si la vie, malgré cet abandon, ne le laissera pas aller à la dérive, mais en fera quand même encore, comme il arrive, un homme de valeur; il n'a qu'à se rappeler que son devoir est de surveiller et de poursuivre jusqu'au bout l'éducation de chacun de ses enfants.

Ça me surprend moins maintenant qu'en Suisse il existe tout un arsenal de divers organismes et d'enseignants spécialisés pour récupérer les jeunes en situation d'échec scolaire. Un système pas parfait bien sûr, mais la France devrait s'en inspirer, car bien en retard dans ce domaine.

Céline a écrit:Je comprends que ça puisse crisper, mais franchement je réserverais mon "profond agacement" pour des manifestations de sexisme ordinaire bien plus nauséabond et insidieux (dans le cadre professionnel notamment).

La phrase de Gary relève d'un sexisme pépère et vieillot, ça me rappelle assez les sketchs des french lovers ringards d'Eric et Quentin (pour ceux qui regardent l'émission satirique Quotidien sur C8). Et pour cette raison, comme @Epi, elle me fait sourire.

Est-ce que l'un ne découle pas de l'autre, malheureusement ? Je m'en tiens là. (je ne regarde pas les "french lovers ringards").

Céline a écrit:

L'idée même d'un club de lecture lui rappelait d'horribles souvenirs de camarades de classe prétentieux de son cours de littérature anglo-saxonne. "Si un de tes invités utilise les mots "imagerie éblouissante" ou "arc narratif", donne-lui une gifle de ma part", avait-il dit.

Petits secrets, grands mensonges, Liane Moriarty

Je retiens les expressions 'Imagerie éblouissante' et 'arc narratif' pour un prochain commentaire !

Pitié Dom. 

(lis plutôt ce livre, je suis sûre que tu aimerais)

Céline a écrit:Pitié Dom. 

(lis plutôt ce livre, je suis sûre que tu aimerais)

Tu veux dire Romain Gary ? Si c'est bien ce livre, je l'ai lu il y a une quinzaine d'années. Je ne sais plus trop ce que j'en avais pensé à l'époque, mi-figue mi-raisin je crois me souvenir.

domreader a écrit:Tu veux dire Romain Gary ? Si c'est bien ce livre, je l'ai lu il y a une quinzaine d'années. Je ne sais plus trop ce que j'en avais pensé à l'époque, mi-figue mi-raisin je crois me souvenir.

Non, Petits secrets, grands mensonges, de Liane Moriarty. C'est d'ailleurs toi qui m'a fait découvrir cette auteure, avec Le secret du mari.

Evelyn Waugh a écrit:I should like to bury something precious in every place where I've been happy and then, when I'm old and ugly and miserable, I could come back and dig it up and remember.

J'aimerais enterrer un objet précieux dans chaque lieu où j'ai connu un instant de bonheur ; et puis, devenu vieux, laid et misérable, je reviendrais déterrer l'objet et réveiller le souvenir.

Je ne suis qu'au début de Brideshead Revisited / Retour à Brideshead, mais j'ai l'impression que cette phrase résume bien le ton de ce roman, je me trompe ?

non, tu ne te trompes pas, c'est tout à fait cela rhooo, comme cela me donne envie de le relire...

J'aime beaucoup le concept.

Pour parler peuple, il faut cultiver la pauvreté.

De la bouche d'un politicien dans Gagner la Guerre de Jean-Philippe Jaworski. Ce livre regorge de petites pépites de cynisme drolatique.