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Leonard Michaels

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  Leonard Michaels  Empty Leonard Michaels

Message par Aeriale Mar 28 Fév - 10:08

  Leonard Michaels  Index_17


Michaels est né le 2 janvier 1933 à New York, de parents polonais. Il a étudié à l'Université de New York, puis à celle du Michigan où, après son master en littérature anglaise, il rédige une thèse sur la littérature romantique. De 1969 à 1994, il enseigne l'écriture, la critique littéraire ainsi que la poésie romantique à Berkeley. Il est l'auteur de deux romans dont l'un - The Men's Club - est considéré par certains, lors de sa sortie dans les années 80, comme un livre sur l'émergence d'une conscience masculine. Sylvia a été rédigé en 1992. Leonard Michaels a aussi écrit six recueils de nouvelles et essais. Il est considéré comme l'un des maîtres américains de la nouvelle. Parmi les écrivains qui l'ont influencé : Franz Kafka, Wallace Stevens ou encore Byron. Il a également écrit dans des journaux tels que Vanity Fair ou le New York Times Book Review et reçu les prix de la fondation Guggenheim, de l'Institut américain des Arts et des Lettres, le Pushcart Prize et le « National Endowment for the Arts ». Il meurt le 10 mai 2003 à Berkeley, après avoir passé les dernières années de sa vie en Italie avec sa femme.

Bibliographie



  • En lieux et places (Going Places) 1972
  • Conteurs, menteurs (The collected stories)
  • Sylvia
  • Le Club (The Men's Club)
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Message par Aeriale Mar 28 Fév - 10:17

-Sylvia-
  Leonard Michaels  48593210



C'est une histoire assez glaçante, terrible à vivre lorsqu'on s'y trouve confronté et que la paranoïa de l'autre enferme sa victime dans ce processus de culpabilisation. Leonard Michaels a eu besoin de trente années pour décrypter tout ça, il le fait ici avec beaucoup de pudeur et pourtant on ressent derrière ses mots précis, abrupts, une souffrance longtemps réprimée, et toute la puissance de cette passion très lente à s'éteindre.

Sylvia est une jeune femme exigeante (avec elle -même parfois aussi) précocement douée et marquée par son enfance, mais qui tombe rapidement dans des névroses . Excessivement susceptible, elle est convaincue que Leonard cherche à la rabaisser, qu'il la délaisse. Qu'il flatte un top model dans un magazine ou se retire dans sa chambre pour écrire et la voilà partie dans un délire. Les téléphones volent, les insultes pleuvent, elle le tyrannise et le persuade qu'il est la cause de son mal être. Lui s'excuse.

Comme un gamin qui ferait un caprice, elle se repaissait du son de ses propres hurlements. Elle hurlait parce qu'elle hurlait, toujours plus, toujours plus fort, comme pour construire une petite chambre de rage au milieu de laquelle elle se tiendrait. Cet espace n'appartenait qu'à elle. C'était elle qui commandait. Je n'y avais pas ma place

Il n'a pas de point de repère, se dit que si elle a des amis c'est qu'elle est 'aimable' et cherche la normalité dans les disputes des autres. Jusqu'au jour où un psy lui confirme qu'elle est scientifiquement dingue. Ensuite vient la honte, les voisins qui les évitent, le sentiment de se perdre mais l'impossibilité de se dérober. Il est pris au piège.

J'avais l'impression que cette rage n'était pas dirigée contre moi. Je me trouvais simplement sur la ligne de tir, la véritable cible était morte depuis longtemps. Je n'étais pas lui, il n'était pas moi. En quelque sorte j'étais devenu l'hallucination de Sylvia. Peut-être n'existais-je pas vraiment, ou du moins pas à la façon d'une table d'un chapeau ou d'une personne.

J'ai beaucoup aimé cette lecture, j'ai aimé l'ambiance de ces années new yorkaises, croiser Kerouac et Grinsberg, le jazz de Miles Davis, la douce folie de cette époque rebelle où les intellectuels refaisaient le monde. Mais surtout la sincérité de l'écriture, sa rugosité m'ont beaucoup touchée. Un témoignage que je vais garder longtemps en mémoire je crois!

 Merci à @Kenavo qui me l'a fait découvrir. J'y ai repensé à cause du fil sur New York ;-)
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Message par Aeriale Mar 28 Fév - 10:24

-Le club-


  Leonard Michaels  Index_18



kenavo a écrit:Leonard Michaels dit en 4e de couverture qu'on lui a reproché de la misogynie, je n'en vois pas pourquoi, il délivre beaucoup plus les hommes que de dévoiler les femmes.

Oh non, Il y a beaucoup de choses dans ce livre mais pas de misogynie! Ce groupe d'hommes, qui se retrouvent (certains malgré eux) le temps d'une soirée pour parler de leurs aventures féminines, va petit à petit, l'alcool et l'intimité aidant, se mettre à nu et révéler davantage de failles et de désarroi que de superbe!
Kena a raison de replacer le roman dans son contexte. Ainsi commence le récit...

Les femmes voulaient parler de colère, d’identité, de politique… Des affiches placardées sur les murs de Berkeley les incitaient à s’affilier à des groupes. Leurs présidentes passaient à la télévision. Des visages énergiques, directs. Aussi, quand Cavanaugh me téléphona pour me proposer de rejoindre un club où il n’y aurait que des hommes, j’éclatai de rire

L'idée de départ est plus ou moins évidente: établir un point d'ancrage, un besoin de se resituer peut-être, alors que l'époque est changeante et que les femmes revendiquent leurs droits. Le narrateur convié par un du groupe se retrouve parmi eux, témoin plus que véritable quémandeur. Chacun se présente, la complicité s'installe, tour à tour ils vont se raconter, souvent de façon graveleuse, quelquefois bizarre ou incongrue. Infidèles, pervers, amoureux ou égoïstes, ils se dévoilent, mais leurs confidences qui pourraient se voir comme une affirmation de leur toute puissance, virent paradoxalement à un constat d'échec dans lequel ils seraient plutôt les perdants. Les femmes restent un mystère et ce langage cru cache mal une insatisfaction et une inquiétude sous jacentes.

La scène finale est un morceau d'anthologie, l'unique femme de ce roman débarquant au beau milieu d'une scène quasi tribale est comme le boomerang révélateur de leur propre médiocrité. J'ai refermé ce roman le sourire en coin, définitivement conquise par l'écriture de Leonard Michaels, fine et caustique. Un style en tout cas, c'est certain!

Terry fronça les sourcils et sourit. Grosse tête; visage large, on aurait dit la carte d'un pays. Assez de place pour des émotions contradictoires. Les paupières papillonnaient, comme assaillies par des moucherons, laissant affleurer malaise et manque de confiance. La façon dont retombait sa lèvre inférieure était divertissante. Un relâchement-soumission au rire bruyant, licencieux de Berliner- réfréné par des petits muscles, tels des poings minuscules aux coins de sa bouche. Le haut du visage papillonnait, le bas réprimait. Comment appeler cette expression? Il n'y a peut-être pas de mot pour chaque combinaison de traits affichés sur un visage. Mais il allait la nommer lui-même. Il se préparait à parler, comme un homme sur le point de danser la rumba qui se laisse gagner par le rythme.
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Message par kenavo Mar 28 Fév - 11:24

Aeriale a écrit:Merci à @Kenavo qui me l'a fait découvrir. J'y ai repensé à cause du fil sur New York ;-)
ah oui, tu as bien fait de lui ouvrir son fil...

j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu de lui, tout comme toi Sylvia et Le club
avec cette belle couverture, image de John Register

j'ai par après encore lu Conteurs, menteurs, des nouvelles, dans une autre veine que les deux romans, mais pour ceux qui aiment les nouvelles, un auteur à noter Wink

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Message par Aeriale Mar 28 Fév - 11:50

Pas encore lu celui-ci qui fait partie de ma PAL, mais ce fil me fait penser à le ressortir...

J'aime beaucoup cet auteur à l'écriture parfois très cash mais authentique et vibrante!
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Message par kenavo Mar 28 Fév - 11:52

Aeriale a écrit:auteur à l'écriture parfois très cash mais authentique et vibrante!
voilà ce qui définit très bien ses nouvelles, tu devrais alors trouver ton compte Very Happy

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Message par kenavo Dim 14 Juil - 8:07

  Leonard Michaels  A549

Edward Hopper, New York Movie, 1939


The nothing that is not there / Le rien qui n’est pas là
Extrait
Hopper était un peintre érotico-métaphysique tel que décrit par Platon. Hopper a plaisanté en disant qu'il était philosophe, mais il a lu Platon. Comme l’ancien philosophe, Hopper était fasciné par ce qui n’est pas disponible pour nos sens. Dans ses peintures mystérieuses, il fait sentir ce qui n’est pas là, le rien, le rien qui n’est pas là.
Il était connu pour être solitaire et pensif, comme la femme blonde dans New York Movie. Dans les années quarante et cinquante, il était plus facile d’apprécier la solitude qu’aujourd’hui. Hopper a peint des lieux publics, des salles de réunion, mais généralement avec quelques personnes ou personne dans les salles. À cette époque, peu de gens fréquentaient les musées pendant la semaine et les galeries pouvaient être vacantes. Vous pourriez rester devant un tableau pendant de longues minutes sans entendre de voix. Il y avait le silence à cette époque. C'était associé à la solitude, au sacré, à la vie intérieure



Dans une émission sur France Culture où on parlait d’Edward Hopper, on a cité une partie de cette histoire de Leonard Michaels et je me suis rappelée que j’ai cet essai dans un recueil

  Leonard Michaels  A550

Edward Hopper and the American Imagination

Contrairement à la version française avec sept nouvelles, on y trouve dans la version anglaise treize.
Mais celle de Leonard Michaels y est dans les deux !

Dans les livres anglais de Leonard Michaels, ce texte se trouve parmi ses essais. Et c’est en effet de quoi il s’agit. Plus qu’une nouvelle.

Mais cela reste tout aussi fascinant.

Même si j’adore surtout la façon dont certains auteurs s’emparent des tableaux de Hopper et en écrivent des nouvelles fascinantes.

Le procédé de Michaels est un peu différent, mais on y entre quand même dans cette image. Le lecteur se retrouve à côté de cette jeune fille et on y vit une expérience extra.

J’adore ce genre de nouvelles/essais.

On peut retrouver ce texte dans ce livre

  Leonard Michaels  Aa377

Relire Hopper
Présentation de l’éditeur
Le peintre comme modèle : Paul Auster, Norman Mailer, Grace Palet, James Salter,Walter Mosley, Ann Beattie, Leonard Michaels, sept romanciers américains dont les écrits renvoient aux lumières et aux ombres des tableaux d'Edward Hopper. Sept nouvelles, certaines inédites, pour s'immerger dans la mélancolie radieuse ou désemparée d'une solitude, quand un monde ordinaire donne lieu à des récits insolites et inattendus.

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Message par Aeriale Dim 14 Juil - 11:55

kenavo a écrit:
J’adore ce genre de nouvelles/essais.

Idem! Surtout lorsqu'ils réunissent ces deux noms, Hopper et L Michaels!

Très envie d'y jeter un oeil... (Trop dures mes résolutions de finir mes PAL avant d'acheter quoi que ce soit silent )
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