Colson Whitehead

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(The) Nickel Boys

Présentation de l’éditeur
Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à cœur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l'université pour y faire de brillantes études, il voit s'évanouir ses rêves d'avenir lorsque, à la suite d'une erreur judiciaire, on l'envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s'engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ».

Sauf qu'il s'agit en réalité d'un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d'amitié. Mais l'idéalisme de l'un et le scepticisme de l'autre auront des conséquences déchirantes.

Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s'inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l'instar de William Faulkner et John Updike.

S'inspirant de faits réels, il continue d'explorer l'inguérissable blessure raciale de l'Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d'innocents, victimes de l'injustice du fait de leur couleur de peau.

 « Le roman de Colson Whitehead est une lecture nécessaire. Il détaille la façon dont les lois raciales ont anéanti des existences et montre que leurs effets se font sentir encore aujourd'hui. »
Barack Obama

Cela faisait longtemps que vous avez fait une lecture qui vous dresse les cheveux sur la tête ? Envie d’une histoire qui donne la chair de poule ?
En voilà le livre !
 
Bien que Colson Whitehead précise à la fin qu’il a lui-même écrit un roman, l’endroit existait et les faits sont aujourd’hui connus.
 
Une fois de plus en voilà l’exemple de quoi l’homme est capable !
 
Après ma lecture j’ai aussi parcouru la page Wikipédia de cette Florida School for Boys (pas de version française disponible) et on réalise que l’auteur a été encore « gentil » dans sa description de ce lieu d’horreur.
 
Mais il a naturellement raison, avec cette méthode il arrive à convaincre son lecteur plus facilement de le suivre dans les tréfonds de cette histoire.
 
Je suis Colson Whitehead depuis si longtemps (tiens, j’ai dû vérifier, cela date de 2001 avec son sublime John Henry Days), rien à dire de l’écriture de ce roman. Parfait comme toujours 
 
Contente pour ce (deuxième) Prix Pulitzer, largement mérité.
 

Et voilà encore une tentation !

Ah très bien! J’attendais les premiers avis sur celui ci. 

Il est dans ma liste à découvrir, merci Kena!

je ne peux que vous encourager de franchir le pas... un livre extraordinaire...

Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead Non je n'achèterai pas le dernier Colson Whitehead

-Nickel boys-


Le récit se situe en 1960, en Floride, quelques années après l'arrêté rendant la ségrégation raciale contraire à la constitution américaine. Elwood, brillant lycéen noir élevé dans la droiture par sa grand mère et à qui tout semble possible, voit son destin brisé lors d'une interpellation policière. De là, malgré une erreur judiciaire, il se retrouve dirigé en maison de redressement, la Nickel Academy. Il va y connaître l'enfer. Violences, humiliations et sévices corporels liés à la couleur de peau, allant parfois jusqu'à la mort, tel est le lot de ces pensionnaires oubliés du monde.

Colson Whitehead s'inspire de faits réels, la découverte d'un charnier il y a peu,  lors d'une promotion immobilière. Son récit est prenant, bien documenté, l'écriture est fluide et le pathos inexistant. A priori tout est réuni pour entraîner son lecteur et défendre sa cause. Les extraits du discours de Martin Luther King semblent au milieu si crédules et déconnectés du réel qu'ils ajoutent à la cruauté de l'ensemble. Mais quelque chose m'a manqué pour être transportée. 

@Liseron disait à propos de Underground Railroad...

Le livre est plus un récit, fort bien documenté et très intéressant, qu'un roman qui vous emporte et vous bouleverse. Bien qu'on suive avec beaucoup d'intérêt le parcours de Cora et qu'on ne lâche pas le livre avant la fin, on reste à distance du personnage, sans doute parce que l'auteur déroule son récit sans pathos...

C'est peut-être ce point qui m'a aussi tenue à distance. Et sans doute les nombreuses ellipses temporelles. Le twist final est pas mal, c'est vrai, mais je n'ai pas eu la sensation de tenir en main un chef d'oeuvre digne du Pulitzer, pour la seconde fois qui plus est. Un thème fort, certes, mais cela suffit il pour le qualifier d’avantage qu'un bon roman?

ah oui... je comprends ta réticence...
je l'aime trop pour me sentir tenue à distance

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The Colossus of New York / Le colosse de New York: Une ville en treize parties

Présentation de l’éditeur
" Si je suis ici, c'est parce que je suis né ici, à jamais perdu pour le reste du monde. "
New-Yorkais archétypal, le romancier Colson Whitehead évoque ici sa métropole, en treize textes qui sont autant de poèmes en prose.
Encadrés par une arrivée (à la gare routière de Port Authority) et un départ (de l'aéroport JFK), ces tableaux urbains s'attachent aussi bien à des lieux spécifiques (Central Park, Broadway, Coney Island, le pont de Brooklyn, Times Square ou... le métro) qu'à des moments privilégiés : le matin au réveil, un jour de pluie, la sortie des bureaux ou les soirées en ville du vendredi, lorsque dans les bars les citadins se réinventent une identité. Car malgré l'anonymat, ce livre grouille de personnages, natifs ou visiteurs, individualisés et universels. Tous ces destins se croisent dans un concert de voix, et pourtant chacun procède d'une expérience commune : l'apprentissage de la Ville.
Face à la cité la plus mythique du monde actuel, Whitehead parvient à dissiper les clichés, tantôt personnifiant les lieux, tantôt les traitant comme une abstraction picturale. Avec le souci, plus poignant encore depuis le 11 Septembre, de n'abandonner à l'oubli aucun objet, aucune vie. Multipliant les métaphores imprévisibles pour restituer le quotidien, il dessille notre regard et réinvente une ville fabuleuse, une Babel des temps modernes. Tout en sachant que ce projet héroïque est par nature interminable, et qu'on ne fait jamais le tour de New York.

L’auteur est né à New York.

Il a écrit un livre sur New York.

Je suis raide dingue de tout ce qui parle de New York.

Et il a fallut que Paolo Cognetti cite Colson Whitehead pour que je réalise que ce colosse existe ???

Parfois je ne sais pas comment ma tête fonctionne

Bon, n’importe, maintenant je l’ai trouvé, je l’ai lu… et j’en ressors

Les mots-clé importants pour trouver une entrée dans ces textes sont: poèmes en prose
(et il ne faut pas avoir peur de « poèmes »).

Même les lecteurs qui n’ont pas d’affinité pour la poésie devraient se retrouver facilement dans ces différents portraits de la ville.

Colson Whitehead donne une ampleur à ses textes, cela ne se limite pas à faire « voir » la ville, mais on la sent, on l’entend. Elle vibre parmi ses mots, il y a de la vie, ça grouille, bouge. Les mots remuent et ainsi le tout entre dans une danse sublime devant les yeux du lecteur… quel moment sublime de vivre la ville à ses côtés  

Je regrette que j’ai découvert ce joyau seulement maintenant, mais c’est déjà sûr que je vais relire les différents chapitres de temps en temps… trop bon pour ne déguster qu’une seule fois.

 
 
 

Tu rejoins les impressions que j’ai eues à la lecture d’ Underground Railroad, un bon roman mais pas un chef d’œuvre.

domreader a écrit:

Un bon roman, sans plus pour moi, écris avec habileté et pudeur, puisqu’il ne fait qu’évoquer les scènes les plus violentes de cet endroit abominable.  La chute est vraiment inattendue et bien trouvée et pourtant, ce roman basé sur des faits réels, ne m’a pas entièrement convaincue. Colson Whitehead ne parvient pas à en faire une belle œuvre littéraire et pourtant le sujet s’y prêtait. Tout le monde n’a pas le talent de Toni Morrison ou de J.M. Coetzee.

Je te rejoins tout à fait. A part pour la chute (que j'ai retrouvée plusieurs fois dans d'autres romans et qui ne m'a pas fait tant d'effet) Un bon roman mais peu d'émotion. Pour moi il a gardé trop de distance par rapport à ses personnages, un peu comme pour un documentaire.

Liseron a écrit:Tu rejoins les impressions que j’ai eues à la lecture d’ Underground Railroad, un bon roman mais pas un chef d’œuvre.

Voilà! Avec son double prix, j'imaginais autre chose de la part de cet auteur...

Apex

Nous suivons la route tourmentée d'un publicitaire, inventeur de noms de marques (consultant en nomenclature). Sa vie a déraillé à un moment, nous allons comprendre progressivement comment. Mais on a fait appel à lui pour un travail inhabituel, statuer sur le nom d'une ville. Certains veulent la débaptiser pour être plus dans l'air du temps et attirer de nouveaux habitants et de nouvelles entreprises, créer une dynamique. D'autres tiennent à l'ancien nom, qui évoque l'histoire des lieux. Notre consultant va se plonger dans l'histoire de la cité, pour essayer de comprendre ce qui est réellement en jeu, ce qui n'est pas énoncé d'emblée. Et quels sont les forces en présence, vers quoi tel ou tel nom va mener. Car les noms sont essentiels, ils transforment la réalité, donnent un sens dans différentes acceptations du mot, sont politiques, ils orientent une société vers un modèle. Et notre personnage se rend compte qu'il s'est déglingué à force de travestir, de donner des noms qui ne sont pas justes, mais qui travestissent et poussent vers une direction qui est un cul-de-sac.

La dénonciation du marketing, de la manière dont on manipule les consommateurs et au-delà les citoyens n'est pas renversante de nouveauté. de même que l'analyse de rapports blancs-noirs. Mais c'est incontestablement habile, bien construit, assez riche dans les thématiques diverses. le plus du roman est son humour, une sorte de second degré permanent.

Ce n'est pas le roman le plus connu de l'auteur ni celui qui a suscité les réactions les plus enthousiastes, cela laisse donc espérer quelque chose d'encore plus intéressant dans ses autres opus, car c'est plutôt un bon livre, même si pas un chef-d'oeuvre incontournable.

A vrai dire, je ne l’imagine pas trop pour toi cet auteur.

Lu qu’une fois j’avoue, mais son style m’avait paru assez banal, ses thèmes un peu trop vus en mieux ailleurs. Rien de renversant en tout cas. Il ne m’a pas donné envie de le relire…

Etrangement, c'est ce que tout le monde à peu près dit. Quand on voit les prix qu'il a eu et toutes ces critiques dithyrambiques... on se pose des questions.
Mais au moins c'est une lecture pas désagréable, même si vraiment pas mémorable.