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Pierre Du Ryer

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Message par Arabella Dim 16 Avr - 12:09

Pierre Du Ryer (1600 – 1658)



Pierre Du Ryer Ryer10



Auteur dramatique et traducteur français, né et mort à Paris (1600 – 1658).

Fils d'Isaac, introduit dans les milieux de la cour, et aussi auteur, entre autres de deux pastorales. Pierre a été avocat au parlement, secrétaire du roi et commence tôt une carrière dans les lettres. Il appartient à la génération des modernes, débute par des tragi-comédies alors en vogue, avant d'écrire après 1634 des tragédies régulières, dont certaines ont eu un grand retentissement.

Il a aussi poursuivi une carrière de traducteur de grands auteurs antiques, pour des raisons en partie alimentaires, et finit par se consacrer exclusivement à cette activité.


Il a été élu en 1646 à l'Académie française, au dépend de Corneille, au prétexte que ce dernier n'habitait pas Paris, puis nommé historiographe de France.

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Message par Arabella Dim 16 Avr - 12:15

Alcioné


Publiée en 1640, les dates des premières représentations au théâtre du Marais suivant les sources, auraient eu lieu entre 1637 et 1639. 

La source de la pièce se trouve dans le Roland Furieux de l'Arioste, même si du Ryer y a apporté quelques modification sensibles, en premier lieu en changeant le nom du personnage principal, Alceste, devenu Alcioné. Nom qui évoque Alcyonée, l'un des Géants qui luttèrent contre les dieux de l'Olympe.

Alcioné est un grand général, qui suite à des grandes victoires ose demander la main de la princesse, fille du roi, à ce dernier. Qui la lui refuse, puisqu'il n'est pas roi, mais sujet. Alcioné se révolte, et se trouve à deux doigts d'écraser le roi. Qui lui promet la main de sa fille, si Alcioné lui rend son pouvoir, et se tourne contre ses alliés. Ce qu'il fait avec succès. Nous somme à ce moment au début de la pièce, et Alcioné s'apprête à demande au roi le mariage promis, certain que la princesse l'aime. Mais même si c'est le cas, Lydie ne veut pas de ce mariage qui la ferait déchoir, et son père ne compte pas, de toutes les façons, tenir sa promesse, maintenant qu'Alcioné n'est plus à craindre. Alcioné n'aura plus qu'à mourir, dupé et renvoyé à sa condition. 

La pièce semble célébrer la toute puissance royale, la dignité de la charge royale, une nature qui distingue les souverains des autres hommes, une essence différente. Quelqu'un qui n'est pas né roi ne peut prétendre le devenir, ni par son mérite, ni par ses conquêtes. Au mieux, il deviendra un usurpateur, un homme à abattre. La pièce est écrite à un moment où la toute puissance royale, plus exactement exercée par le cardinal de Richelieu au nom du roi, est en train d'écraser les grands seigneurs, vouloir les faire rentrer dans le rang. Et même si la Fronde est à venir. La pièce du Ryer est donc d'actualité dans les débats de l'époque, et elle a eu un grand retentissement. 

C'est évidemment anachronique, mais actuellement, ce tableau d'un roi menteur, ne s'estimant aucune obligation vis-à-vis d'un sujet, un être inférieur, la furie de la princesse, qui bien qu'amoureuse, ne pense qu'à éviter le mariage avec celui qu'elle aime au nom de sa gloire, de sa noble race, qui a des attitudes méprisantes et destructrices vis-à- vis d'Alcioné, aboutissent presque à l'effet inverse. C'est à dire qu'elles semblent justifier toutes les révoltes et condamner ce type de vision, de régime politique. La hiérarchie sociale immuable, l'impossibilité de changer de position, quel que soit les mérites et les capacités de la personne, la primauté absolue du sang, de la naissance, sont tellement antinomiques avec la vision actuelle des choses, tout au moins déclarée, que la pièce semble presque pouvoir être être utilisée comme une dénonciation de la vision qu'elle présente. 

L'écriture est vraiment magnifique et la simplicité de l'action présentée lui donne une grandeur un peu statique, mais indéniable. Une sorte de déploration de son héros, qui comprend progressivement qu'il est condamné. Ses capacités lui donnerait le droit d'être le premier, mais les règles du monde dans lequel il vit, le rendent impossible. Et comme il écrase quelque part ceux qui sont censés être au-dessus de lui dans la hiérarchie sociale, il n'a pas sa place dans le monde tel qu'il fonctionne, et il doit disparaître.

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Message par Arabella Lun 26 Juin - 20:43

Les vendanges de Suresne


Cette comédie a été jouée en 1633 ou 1634, imprimée en 1635 ou 1636. Il s'agit de l'unique comédie de l'auteur, dont le genre de prédilection fut la tragi-comédie.

Les personnages principaux de la pièce appartiennent à une bourgeoisie aisée, ce qui sied au genre de la comédie, les intrigues principales sont liées aux amours contrariés de jeunes gens, ce qui est aussi dans la norme. Dorimène est aimée par Polidor, qu'elle aime, mais qui est pauvre ce qui l'empêche de se déclarer, et le rend indésirables aux parents de Dorimène. Mais elle a aussi allumée la flamme de Tircis, qui lui est fortuné, et qui en tant qu'ami de Polidor est censé faire la cour à sa place, mais qui en réalité sous couvert de défendre son ami, essaie de se faire aimer de Dorimène, qui toutefois le repousse. Florice, l'ancienne amoureuse de Tircis, délaissée au profit de Dorimène, se verrait bien séduire Polidor, mais devant le peu d'intérêt qu'elle éveille chez lui revient à ses premières amours. Les parents de Dorimène veulent l'obliger à épouser Tircis, elle doit voir Polidor en secret, pour ce faire il se déguise en vendangeur. Tout finit par s'arranger lorsque Polidor fait un héritage.

La trame paraît mince, les ressorts comiques légers. Même si certains éléments échappent à la lecture. Par exemple, l'un des personnages secondaires avait été écrit spécialement pour un acteur, Gros-Guillaume dit l'enfariné, car il avait le visage couvert de farine (il aurait été boulanger avant d'être acteur) et en parlant et en bougeant en couvrait ses partenaires, ce qui créait un effet comique. Je pense que ses dialogues étaient un canevas, sur lequel l'acteur, avec des jeux de mimiques, des gestes, ou autres savait provoquer le rire, avec ses techniques et une part d'improvisation.

Mais nous sommes à une époque où la comédie veut abandonner les ressorts du gros rires au profit de « l'enjouement », s'inspire de la chaîne amoureuse de la pastorale (que l'on peut deviner ici) transposée à la bourgeoisie. Corneille à ses débuts a écrivit des comédies allant dans ce sens, et du Ryer en est bien proche.

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