Ödön von Horváth
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Ödön von Horváth
Ödön von Horváth est un dramaturge de langue allemande né le 9 décembre 1901 à Sušak, un quartier de Fiume (ancien nom italien de la ville désormais croate de Rijeka) et mort à Paris le 1er juin 1938.
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George Gershwin
Re: Ödön von Horváth
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Geschichten aus dem Wienderwald / Légendes de la forêt viennoise
La première que j’ai tentée est Les Légendes de la forêt viennoise.
Au premier plan cela ressemble à un « carrousel d’amour ». Des couples se forment et se quittent… avec ou sans amour, souvent du calcul derrière.
Tout comme pour les romans, il n’y a pas de fioritures dans les scènes, c’est assez « cliniques », mais bien mené.
Tout au long de la pièce, cette valse est mentionnée plus d’une fois…
Geschichten aus dem Wienderwald / Légendes de la forêt viennoise
Lors de mes lectures autour de la Nouvelle Objectivité, j’ai vu que deux pièces de théâtre d’Ödön von Horvath sont considérées de faire partie de ce courant.Présentation de l‘éditeur
Quand ces sans-emploi, ces ouvriers, ces petits-bourgeois, ces employés et commerçants utilisent la phraséologie de classes supérieures cela provoque un effet tantôt comique tantôt effrayant. C’est ainsi que Horváth arrive à ce qu’il appelle le démasquage de la conscience : « Je n’ai que deux choses contre lesquelles j’écris, à savoir la bêtise et le mensonge. Et deux que je défends: la raison et la vérité. »
Les Légendes de la forêt viennoise ont été créées en 1931 au Deutsches Theater de Berlin. Même la critique bienveillante n’a pas vu ce que la pièce apportait de nouveau : oser le panachage à première vue impossible entre l’assassinat désespéré d’un enfant (qui dérange) et le monde de l’opérette (une assemblée de personnages les uns plus grotesques que les autres). Mais l’auteur n’anticipe-t-il pas là, avec une distanciation qui n’est pas celle de Brecht, le monde que nous présente la télévision d’aujourd’hui ?
La première que j’ai tentée est Les Légendes de la forêt viennoise.
Au premier plan cela ressemble à un « carrousel d’amour ». Des couples se forment et se quittent… avec ou sans amour, souvent du calcul derrière.
Tout comme pour les romans, il n’y a pas de fioritures dans les scènes, c’est assez « cliniques », mais bien mené.
Tout au long de la pièce, cette valse est mentionnée plus d’une fois…
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George Gershwin
Re: Ödön von Horváth
Pour Horvath, je te recommande le Divorce de Figaro qui parle entre autres du statut d'immigrés, d'exilés, à cause de la guerre. Un pièce qui a beaucoup de résonances avec notre actualité bien qu'écrite au début du XXème siècle...
Je trouve que ses pièces sont très fines, alternant humour et noirceur, philosophie et grotesque. Un talent indéniable que cet Horvath qui est mort bien trop jeune.
Je trouve que ses pièces sont très fines, alternant humour et noirceur, philosophie et grotesque. Un talent indéniable que cet Horvath qui est mort bien trop jeune.
ekivhoc- Messages : 106
Date d'inscription : 19/03/2017
Re: Ödön von Horváth
merci, je vais noter...
et je suis tout à fait d'accord avec toi en ce qui concerne l'appréciation de ses pièces
et je suis tout à fait d'accord avec toi en ce qui concerne l'appréciation de ses pièces
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Re: Ödön von Horváth
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Figaro lässt sich scheiden / Figaro divorce
Une lecture fascinante qui m’a montré qu’Ödön von Horvath est en train de devenir un de mes auteurs de pièces de théâtre préférés.
J’aime son regard sur le destin de personnes individuelles qui semblent se perdre lors d’affrontement idéologiques.
La transformation de Figaro est intéressante et tient en haleine tout au long de la pièce.
Partante pour découvrir d’autres pièces de lui !
Figaro lässt sich scheiden / Figaro divorce
Bonne idée d’@Ekivhoc pour me guider vers cette pièce.Présentation de l‘éditeur
Figaro divorce commence quelque temps après le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Je me suis autorisé néanmoins à situer l'action à notre époque, car les problèmes de la Révolution et de l'émigration sont primo : intemporels, et secundo : particulièrement actuels à notre époque. La révolution dont parle cette comédie n'est donc pas celle de 1789, la grande Révolution française, mais... simplement toute révolution, car tout bouleversement par la force trouve un dénominateur commun dans ce que nous respectons ou méprisons dans notre relation à la notion d'humanité. Dans le Mariage de Figaro, la Révolution toute proche jette ses éclairs précurseurs ; dans Figaro divorce, il n'y aura probablement pas d'éclairs, car l'humanité ne s'accompagne pas d'orages, elle n'est qu'une faible lumière dans les ténèbres. Espérons tout de même qu'aucune tempête, quelle que soit sa violence, ne pourra l'éteindre.
Une lecture fascinante qui m’a montré qu’Ödön von Horvath est en train de devenir un de mes auteurs de pièces de théâtre préférés.
J’aime son regard sur le destin de personnes individuelles qui semblent se perdre lors d’affrontement idéologiques.
La transformation de Figaro est intéressante et tient en haleine tout au long de la pièce.
Partante pour découvrir d’autres pièces de lui !
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Re: Ödön von Horváth
@Kenavo Je suis ravi que cette pièce t'ait plus !
Il est vraiment un auteur fascinant et je regrette que les metteurs en scène boudent ses textes parce qu'ils méritent d'être non seulement lus, mais vus et entendus.
Moi aussi j'ai trouvé la transformation de Figaro intéressante, surtout quand on lit la trilogie de Beaumarchais, c'est grandiose et fin !
Il est vraiment un auteur fascinant et je regrette que les metteurs en scène boudent ses textes parce qu'ils méritent d'être non seulement lus, mais vus et entendus.
Moi aussi j'ai trouvé la transformation de Figaro intéressante, surtout quand on lit la trilogie de Beaumarchais, c'est grandiose et fin !
ekivhoc- Messages : 106
Date d'inscription : 19/03/2017
Re: Ödön von Horváth
je ne connais pas non plus, je viens de l'héberger... on se retrouve sur le fil de l'auteur un de ces joursekivhoc a écrit:la trilogie de Beaumarchais, c'est grandiose et fin !
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Re: Ödön von Horváth
Tu connais un produit dérivé, @Kenavo, Les noces de Figaro de Mozart.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ödön von Horváth
ouiiii, j'adore cet opéra
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Re: Ödön von Horváth
Alors il ne te reste plus qu' à lire la pièce qui l'a inspirée.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ödön von Horváth
Allers-retours
Une pièce écrite en 1933 par un auteur d'origine hongroise, mais de langue allemande, sujet de l'empire austro-hongrois à la naissance avant que cet état ne disparaisse.
Havlicek, commerçant en faillite, est expulsé du pays où il réside et dans lequel il est arrivé presque à la naissance. Mais voilà que le pays où il est né a changé ses lois : pour garder sa nationalité, Havlicek aurait dû en faire la demande. A défaut, il se retrouve apatride. Et il ne lui reste plus qu'à faire des allers-retours sur le pont qui sépare les deux pays. Un certain nombre de personnages assistent à l'affaire, où vont jouer un rôle dans le destin de Havlicek : un couple en villégiature venu pêcher, les douaniers ou gendarmes préposés à la frontière, la fille de l'un d'entre eux amoureuse du préposé de l'autre côté, des trafiquants de drogue…
Une situation absurde, un personnage perdu, écrasé, mais aussi une incontestable drôlerie, un décalage permanent. C'est très fort, sans être pesant. L'indésirable permet de nouer des liens entre les deux rives et résoudre des problématiques avec lesquels les personnages ne se sortent pas. Les personnages qui ont un statut social qui paraît stable sont presque plus désarmés que l'homme sans place. von Horvath ne pousse pas l'aspect tragique jusqu'au bout de ce qu'il pourrait être, ce qui ne l'empêche pas d'être suggéré d'une façon marquée. La pièce est rythmée, savamment construite l'air de rien et avance petit à petit vers son dénouement, en machinerie d'une grande efficacité. C'est virtuose.
Une pièce écrite en 1933 par un auteur d'origine hongroise, mais de langue allemande, sujet de l'empire austro-hongrois à la naissance avant que cet état ne disparaisse.
Havlicek, commerçant en faillite, est expulsé du pays où il réside et dans lequel il est arrivé presque à la naissance. Mais voilà que le pays où il est né a changé ses lois : pour garder sa nationalité, Havlicek aurait dû en faire la demande. A défaut, il se retrouve apatride. Et il ne lui reste plus qu'à faire des allers-retours sur le pont qui sépare les deux pays. Un certain nombre de personnages assistent à l'affaire, où vont jouer un rôle dans le destin de Havlicek : un couple en villégiature venu pêcher, les douaniers ou gendarmes préposés à la frontière, la fille de l'un d'entre eux amoureuse du préposé de l'autre côté, des trafiquants de drogue…
Une situation absurde, un personnage perdu, écrasé, mais aussi une incontestable drôlerie, un décalage permanent. C'est très fort, sans être pesant. L'indésirable permet de nouer des liens entre les deux rives et résoudre des problématiques avec lesquels les personnages ne se sortent pas. Les personnages qui ont un statut social qui paraît stable sont presque plus désarmés que l'homme sans place. von Horvath ne pousse pas l'aspect tragique jusqu'au bout de ce qu'il pourrait être, ce qui ne l'empêche pas d'être suggéré d'une façon marquée. La pièce est rythmée, savamment construite l'air de rien et avance petit à petit vers son dénouement, en machinerie d'une grande efficacité. C'est virtuose.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ödön von Horváth
A découvrir, les thèmes me plaisent. Étonnant qu'un metteur en scène ne s'en soit pas emparé tant cela semble être un texte solide qui résiste au temps.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3624
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Ödön von Horváth
J'ai lu que c'était très joué dans les pays de langue allemande, et je viens d'assister à une représentation de cette pièce au Théâtre de l'Epée de bois, dans la mise en scène d'Alain Batis, et c'était remarquable.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ödön von Horváth
Un épilogue
Un très court texte, un dialogue, écrit sans doute en 1920, publié pour la première fois en 1971. Un jeune homme, une jeune fille, presque sans visages, en tous les cas sans noms. Il sont ou ont été amoureux, elle est enceinte. Quelque chose d'étouffant semble rôder autour d'eux, sans que la nature exacte du malaise soit explicitée ; juste une mention à l'hostilité de la mère de la jeune fille. Mais leur relations, leur avenir, sont d'une certaine manière impossibles.
C'est très court, un peu elliptique, c'est juste une sorte d'ébauche. Mais, indéniablement, dès cette première tentative, on sent le potentiel, une capacité à installer une atmosphère, une ambiance, quelque chose d'impalpable mais dense.
Un très court texte, un dialogue, écrit sans doute en 1920, publié pour la première fois en 1971. Un jeune homme, une jeune fille, presque sans visages, en tous les cas sans noms. Il sont ou ont été amoureux, elle est enceinte. Quelque chose d'étouffant semble rôder autour d'eux, sans que la nature exacte du malaise soit explicitée ; juste une mention à l'hostilité de la mère de la jeune fille. Mais leur relations, leur avenir, sont d'une certaine manière impossibles.
C'est très court, un peu elliptique, c'est juste une sorte d'ébauche. Mais, indéniablement, dès cette première tentative, on sent le potentiel, une capacité à installer une atmosphère, une ambiance, quelque chose d'impalpable mais dense.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Ödön von Horváth
Dósa
Il s'agit juste d'un fragment, datant de 1923-1924. Cela devait être un vaste « drame historique hongrois ». L'action se passe en 1495, et la figure principale, qui donne son titre à la pièce, est un personnage historique, le chef d'une révolte paysanne, mis à mort par le voïvode de Transylvanie en 1515. le texte n'a été publié qu'en 1970.
Même si nous somme en face d'un fragment, il laisse entrevoir une grande ambition, un grand souffle. Les personnages sont nombreux, très caractérisés, entre les nobles voulant à tout prix défendre leurs privilèges, et l'entourage de Dósa, prêt à en découdre avec les précédents. le personnage titre est dessiné de façon puissante : guerrier, indomptable, fier.
C'est frustrant de ne pas pouvoir en lire plus.
Il s'agit juste d'un fragment, datant de 1923-1924. Cela devait être un vaste « drame historique hongrois ». L'action se passe en 1495, et la figure principale, qui donne son titre à la pièce, est un personnage historique, le chef d'une révolte paysanne, mis à mort par le voïvode de Transylvanie en 1515. le texte n'a été publié qu'en 1970.
Même si nous somme en face d'un fragment, il laisse entrevoir une grande ambition, un grand souffle. Les personnages sont nombreux, très caractérisés, entre les nobles voulant à tout prix défendre leurs privilèges, et l'entourage de Dósa, prêt à en découdre avec les précédents. le personnage titre est dessiné de façon puissante : guerrier, indomptable, fier.
C'est frustrant de ne pas pouvoir en lire plus.
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Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
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