Colm Tóibín
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Colm Tóibín
WikipediaRomancier et journaliste irlandais né le 30 mai 1955 à Enniscorthy, Comté de Wexford. En tant qu'écrivain, il a reçu plusieurs prix littéraires.
-Diplômé de l’University College de Dublin en histoire et anglais, il part, puis vit à Barcelone, après la mort de Franco, une ville sur laquelle il a ensuite écrit Hommage à Barcelone (1990). Revenu en Irlande, il travaille comme journaliste et voyage en Amérique du Sud, particulièrement en Argentine. Il vit une partie de l'année dans un village de Catalogne et parle couramment le catalan. Enfin, Tóibín est ouvertement gay
Il est l'auteur de nombreux ouvrages de fiction et d'essais, et contribue à des journaux et des revues. Il a obtenu le prix E. M. Forster, en 1995, de l'American Academy of Arts and Letters. Il est membre d'Aosdána, une organisation irlandaise de promotions des arts. Il vit en Irlande
Désormais notre exil [« The South »]Flammarion, 1993
Histoire de la nuit [« The story of the night »] trad. Anna Gibson, Flammarion, 1997
Bad Blood. Pérégrination le long de la frontière irlandaise [« Walking along the Border »], Flammarion, 1998,
La Bruyère incendiée [« The heather blazing »]Flammarion, 1998,
Le Bateau phare de Blackwater [« The Blackwater Lightship »], trad. Anna Gibson, Denoël, 2001
Le Maître [« The Master »], trad. Anna Gibson, 10-18, 2008,
L'Épaisseur des âmes [« Mothers and sons »]trad. Anna Gibson, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 2008,
Brooklyn; trad. Anna Gibson, Robert Laffont, coll. « Pavillons », 2011,
La Couleur des ombres, trad. Anna Gibson, Robert Laffont, coll. Pavillons 2014,
Le Testament de Marie, trad. Anna Gibson, Robert Laffont, coll. Pavillons août 2015,
Aeriale- Messages : 11922
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Re: Colm Tóibín
Brooklyn
Un bien joli roman, tout en finesse, qui ne cherche pas à démontrer mais juste nous plonger dans cette Irlande d'après guerre aux mentalités encore bien fermées, figée dans ses conventions. Lorsque Eilis saisit (plus ou moins contre son gré) l'opportunité de s'échapper en Amérique tout peut encore changer. Quels seront ses choix? C'est un état d'esprit que Colm Toibin tente de nous décrire, avec pudeur et patience, en suivant exactement les circonvolutions et les doutes qui tenaillent Eilis mais sans s'appesantir, parce que son héroïne est tenue par cette notion de devoir et que l'époque ne le permettait pas. C'est donc pas à pas que l'on s'immisce dans ce psychisme si différent, d'une jeune fille d'alors.
On est forcément surpris par son attitude, une fille qui semble faire ce qu'on attend d'elle, consciencieuse et respectueuse des traditions, pour qui le seul sésame envisageable est l'obtention d'un diplôme, mais qui peine aussi à définir ses envies propres, ses désirs profonds. Aime t'elle Tony ou bien plutôt Jim? Elle ne sait pas, elle a du mal se définir, elle se contente de suivre son destin par peur de blesser, et aussi par faiblesse, parce qu'elle n'a pas appris à faire autrement et qu'on ne lui pas donné d'autres armes.
Brooklyn est donc simple en apparence, comme son héroïne l'auteur se contente d'exposer des faits mais jamais il ne perce ses pensées, on reste dans l'observation, et cette retenue colle incroyablement bien avec le mental de l'époque. Colm Toibin nous laisse la liberté de le ressentir, sans plus d'analyse, et il faut peut-être un peu de recul pour appréhender l'ensemble.
Un bien joli roman, tout en finesse, qui ne cherche pas à démontrer mais juste nous plonger dans cette Irlande d'après guerre aux mentalités encore bien fermées, figée dans ses conventions. Lorsque Eilis saisit (plus ou moins contre son gré) l'opportunité de s'échapper en Amérique tout peut encore changer. Quels seront ses choix? C'est un état d'esprit que Colm Toibin tente de nous décrire, avec pudeur et patience, en suivant exactement les circonvolutions et les doutes qui tenaillent Eilis mais sans s'appesantir, parce que son héroïne est tenue par cette notion de devoir et que l'époque ne le permettait pas. C'est donc pas à pas que l'on s'immisce dans ce psychisme si différent, d'une jeune fille d'alors.
On est forcément surpris par son attitude, une fille qui semble faire ce qu'on attend d'elle, consciencieuse et respectueuse des traditions, pour qui le seul sésame envisageable est l'obtention d'un diplôme, mais qui peine aussi à définir ses envies propres, ses désirs profonds. Aime t'elle Tony ou bien plutôt Jim? Elle ne sait pas, elle a du mal se définir, elle se contente de suivre son destin par peur de blesser, et aussi par faiblesse, parce qu'elle n'a pas appris à faire autrement et qu'on ne lui pas donné d'autres armes.
Brooklyn est donc simple en apparence, comme son héroïne l'auteur se contente d'exposer des faits mais jamais il ne perce ses pensées, on reste dans l'observation, et cette retenue colle incroyablement bien avec le mental de l'époque. Colm Toibin nous laisse la liberté de le ressentir, sans plus d'analyse, et il faut peut-être un peu de recul pour appréhender l'ensemble.
Aeriale- Messages : 11922
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Re: Colm Tóibín
Merci pour le fil !
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Liseron- Messages : 4303
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Re: Colm Tóibín
oui, merci pour ce fil, j'espère qu'il va trouver plein de lecteurs parmi les bookies
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Re: Colm Tóibín
Nora Webster
D'après ce que j'ai entendu ou lu, ici ou là, il semblerait que ce roman soit un peu à part dans la bibliographie de l'auteur et qu'il ait reçu un accueil mitigé...
Eh bien, n'ayant pour ma part aucun autre élément de comparaison, je ne regrette pas du tout cette première rencontre avec Colm Toibin, car j'ai passé un bon moment en compagnie de Nora.
L'auteur brosse un très beau portrait de cette femme, tout juste veuve, qui doit désormais élever seule ses 4 enfants. Un personnage qui peut d'abord paraître antipathique, Nora n'est pas commode, mais auquel on s'attache peu à peu. Car Nora est une femme forte, qui brisée par son deuil, va cependant arriver à se reconstruire peu à peu et même oser s'affirmer. Ce qui ne manque pas de faire jaser dans cette petite ville d'Irlande, à la fin des années 60...
Seule, elle va devoir prendre des décisions difficiles, vendre une maison, retrouver du travail, s'occuper des études de ses enfants tout en cachant sa profonde tristesse. Car Nora est dure et se livre peu. Mais au gré de rencontres, elle va peu à peu évoluer : le roman la suit dans ce parcours, le rythme est lent, l'auteur ne décrit pas autre chose que les petits instants du quotidien, les états d'âme de son personnage face à des situations de la vie de tous les jours, c'est très juste et d'une grande sensibilité. J'ai aimé voir comment Nora se transformait, s'ouvrait un peu plus aux autres et acceptait finalement cette nouvelle vie : elle s'autorise une nouvelle coupe de cheveux, l'achat d'une nouvelle robe, elle se met à prendre des cours de chant etc.
Un beau roman sur le deuil et la lente reconstruction après la perte d'un être cher : comment tenir debout sans l'autre à ses côtés ?
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Liseron- Messages : 4303
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Re: Colm Tóibín
contente de lire que cette première rencontre était réussie...
rien n'empêche alors de poursuivre avec un de ses autres romans, surtout Le maître
rien n'empêche alors de poursuivre avec un de ses autres romans, surtout Le maître
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Re: Colm Tóibín
Ok merci pour cette piste @kenavo, j"hésitais justement !
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Liseron- Messages : 4303
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Re: Colm Tóibín
Désormais Notre Exil
The South
Colm Toibin
Années cinquante, Katherine Proctor d’origine anglo-irlandaise vit dans la petite ville d’Enniscorthy. Elle semble dépérir, s’effacer peu à peu, dans sa grande maison, avec un mari aussi inconsistant que traditionnel. Ernest est un homme à l’ancienne qui ne l’écoute ou ne l’entend pas, on a l’impression qu’elle n’est qu’une commodité pour lui, une forme de convenance supplémentaire.
Katherine décide de fuir cette vie et laisse derrière elle son mari et son fils Richard alors âgé d’une dizaine d’années. C’est à Barcelone qu’elle s’installe avec l’aide financière de sa mère qui jadis avait fait la même chose, abandonnant mari et enfant derrière elle. Kate d’abord très isolée, fréquente les milieux artistiques de Barcelone et tombe amoureuse d’un artiste Miguel. C’est un anarchiste qui a participé à la guerre civile espagnole et semble habité, hanté par ses souvenirs de guerre qu’il cherche sans cesse à partager avec d’autres anciens combattants républicains. Le couple rencontre aussi Michael Graves, un autre émigré irlandais, artiste dilettante, avec lequel ils partagent peu à peu une grande amitié.
Se sentant de plus en plus repérés et menacés par la police de Franco, Kate et Miguel s’en vont vivre dans un village retiré des montagnes de Catalogne où ils mènent une vie isolée, fruste et relativement paisible. Mais le tumulte du monde viendra brutalement surgir dans leur vie, menant Kate à changer encore radicalement de parcours et à renouer avec le passé.
C’est le premier roman de Colm Toibin, il a mis plusieurs années à l’écrire, et déjà c’était un grand roman, une œuvre littéraire qui annonçait un écrivain talentueux. Plus je découvre Colm Toibin, plus j’apprécie son écriture économe et évocatrice. Les ellipses temporelles qui jalonnent son récit rendent encore plus prégnants les moments où l’héroïne se trouve confrontée à des événements particulièrement douloureux. On imagine alors plus intensément sa détresse, son errance ou son désarroi face à l’exil, ou à la perte d’êtres chers. Toibin sait aussi décrire à merveille l’environnment rural irlandais. C’est un roman à la fois délicat et d’une grande force. On dit que Toibin est le plus talentueux des écrivains irlandais vivants et je veux bien le croire.
PS : Par contre quel titre à la noix pour la traduction française ! On dirait un roman à l’eau de rose, un titre un peu ‘à la Anna Gavalda’.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3618
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Re: Colm Tóibín
Tu donnes très envie de le relire! Merci Dom
Aeriale- Messages : 11922
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Colm Tóibín
Pareil pour moi !Aeriale a écrit:Tu donnes très envie de le relire! Merci Dom
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4303
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Colm Tóibín
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The Magician / Le Magicien
Quel plaisir de retrouver la plume de Colm Tóibín. Pareil à son sujet de ce roman, je le considère aussi comme magicien. Et il excelle une fois de plus dans le genre qu’il semble avoir fait sien : le roman biographique.
Après Henry James, c’est au tour de Thomas Mann, le « rocher » de la littérature germanophone.
Quel tour de force ! Je suis admirative devant le talent de Colm, je ne saurais pas dire combien d’heures il lui a fallu pour lire tout de Thomas Mann, des biographies, …
En tout cas il est arrivé à donner au lecteur l’impression qu’il a fait partie de cette famille.
Il raconte avec aisance plein de petits détails de leur vie aussi bien que des grands événements historiques. On y voit tout, on vit le tout… le pouls est palpable.
Je ne saurais pas dire si la lecture se sent autrement si on ne s’intéresse pas à Thomas Mann, mais il est sûr que Colm Tóibín a écrit un vrai chef d’œuvre.
Tout au long de ma lecture (et en fait depuis que j’ai vu Thomas Mann et les siens), j’ai vu devant moi Armin Mueller-Stahl en tant que Thomas Mann… il était p-a-r-f-a-i-t dans ce rôle
The Magician / Le Magicien
Présentation de l’éditeur
Personne n’aurait pu prédire un avenir aussi extraordinaire à ce garçon né dans une famille provinciale, bourgeoise et aisée du nord de l’Allemagne. Mais le jeune homme s’appelle Thomas Mann, et il se forgera un destin hors du commun. Une œuvre littéraire couronnée par le prix Nobel, une vie familiale mouvementée et souvent dramatique, et la traversée de toutes les tragédies politiques de la première moitié du siècle – voilà comment on pourrait résumer la vie du grand écrivain. Colm Tóibín a choisi de nous la raconter de l’intérieur et dans toute sa dimension romanesque.
Cette existence est peuplée d’autres figures inoubliables. Au tout premier plan, son épouse, la fascinante Katia Pringsheim. Avec et grâce à elle, Thomas Mann construit patiemment une œuvre protéiforme en même temps qu’une apparence de vie confortable qui le protège de ses démons : son attirance pour les hommes.
Pour ses six enfants nés entre un voyage à Venise et un séjour au sanatorium – qui seront transposés dans La Mort à Venise et La Montagne magique – il restera à jamais ce chef distant d’une famille où l’on ne sait pas très bien comment s’aimer. Son frère Heinrich, ses enfants Klaus et Erika Mann, Christopher Isherwood, Bruno Walter, Alma Mahler et Franklin Delano Roosevelt – tous joueront un rôle dans la mue du grand bourgeois conservateur en intellectuel engagé face à la montée du nazisme, ou croiseront sa route dans l’épreuve de l’exil. Mais Colm Tóibín évoque avec autant de puissance les élans intimes et douloureux d’un homme secret en quête d’un bonheur impossible. Tous ces fils littéraires, sentimentaux, historiques et politiques s’entretissent dans une fresque qui se confond avec l’émouvant roman d’une vie : celle d’un génie littéraire et d’un homme seul qu’on appelait Le Magicien.
Quel plaisir de retrouver la plume de Colm Tóibín. Pareil à son sujet de ce roman, je le considère aussi comme magicien. Et il excelle une fois de plus dans le genre qu’il semble avoir fait sien : le roman biographique.
Après Henry James, c’est au tour de Thomas Mann, le « rocher » de la littérature germanophone.
Quel tour de force ! Je suis admirative devant le talent de Colm, je ne saurais pas dire combien d’heures il lui a fallu pour lire tout de Thomas Mann, des biographies, …
En tout cas il est arrivé à donner au lecteur l’impression qu’il a fait partie de cette famille.
Il raconte avec aisance plein de petits détails de leur vie aussi bien que des grands événements historiques. On y voit tout, on vit le tout… le pouls est palpable.
Je ne saurais pas dire si la lecture se sent autrement si on ne s’intéresse pas à Thomas Mann, mais il est sûr que Colm Tóibín a écrit un vrai chef d’œuvre.
Tout au long de ma lecture (et en fait depuis que j’ai vu Thomas Mann et les siens), j’ai vu devant moi Armin Mueller-Stahl en tant que Thomas Mann… il était p-a-r-f-a-i-t dans ce rôle
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George Gershwin
Re: Colm Tóibín
Tel que tu le présentes, il parait passionnant ce livre
Connaissant un peu la subtilité de l’auteur dans ses approches et ses descriptions et la personnalité très complexe de Thomas Mann, je crois que les deux doivent se conjuguer parfaitement..
Connaissant un peu la subtilité de l’auteur dans ses approches et ses descriptions et la personnalité très complexe de Thomas Mann, je crois que les deux doivent se conjuguer parfaitement..
Aeriale- Messages : 11922
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Colm Tóibín
les critiques germanophones n'étaient pas trop gentils avec Colm, quelqu'un a osé de s'approcher de "leur" star...Aeriale a écrit:Tel que tu le présentes, il parait passionnant ce livre
mais j'en suis fan et ainsi Colm Toibin ne peut pas faire de fautes
cela m'arrive de moins en moins que je lis un livre d'une traite, celui-ci en fait encore partie de ceux-là
tu le dis: parfaitementAeriale a écrit:Connaissant un peu la subtilité de l’auteur dans ses approches et ses descriptions et la personnalité très complexe de Thomas Mann, je crois que les deux doivent se conjuguer parfaitement..
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Re: Colm Tóibín
Ça me fait plaisir de voir que ce roman biographique de Colm Toibin sur Thomas Mann est bon ; déjà celui sur Henry James était magnifique (The Master). Je le mets sur ma LAL pour plus tard. Je veux tout lire de Colm Tóibín. Ça me fait penser que j'ai un post en retard sur lui avec Le Bateau-phare de Blackwater.
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domreader- Messages : 3618
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Colm Tóibín
Le Bateau Phare de Blackwater
The Blackwater Lightship
ColmToibin
Tout Commence avec Helen, une jeune femme irlandaise qui vit avec son mari et ses deux fils et semble toute préoccupée par sa vie domestique et les petits soucis liés à l’éducation de ces derniers. Soudain sa vie prend un nouveau tour avec l’arrivée d’un des meilleurs amis de son frère Declan ; il lui annonce que son frère, qu’elle n’a pas vue depuis des années, est à l’hôpital, malade du SIDA et dans un état grave. Son frère lui demande de le rejoindre.
A l’hôpital Declan demande à Helen de l’aider à partir se reposer dans la maison de leur grand-mère maternelle, non loin de Wexford, où ils ont passé du temps étant enfants et adolescents. Mais Helen qui adore pourtant son frère, redoute ce retour car elle doit annoncer à sa grand-mère et à sa mère la double nouvelle : Declan est homosexuel et malade du SIDA. Nous sommes dans les années 8o dans la très catholique et traditionnelle Irlande profonde. D’autre part, Helen n’a pas adressé la parole à sa mère depuis des années, et à peu près autant de temps et d’animosité la séparent de sa grand-mère.
Néanmoins, le premier choc des nouvelles passé, tous se retrouvent chez la grand-mère, rejonits par les deux meilleurs amis homosexuels de Declan qui l’ont beaucoup aidé pendant sa maladie et savent comment s’occuper de lui. Tous se retrouvent donc autour de Declan, obligés et enclins à faire des efforts pour s’entendre malgré un passé et un présent lourds à porter pour tous. Les confidences et les explications longtemps refoulées auront enfin une chance d’être dites et peut-être d’apaiser les tensions de cette famille aux relations cahotiques.
Un joli roman de Colm Toibin, autour de la famille réunie à l’occasion d’un événement tragique, des relations tendues par des drames familiaux, des non-dits, des chagrins, de la honte et d’un pardon peut-être impossible. L’écriture est très sobre comme si Toibin voulait laisser toute la place à ses personnages et à leurs émotions extrêmes dans un moment de tension aigue. C’est très bien fait et les histoires des uns et des autres se fondent bien dans l’histoire. J’ai bien aimé ce roman, même si j’ai été un peu déçue par la fin un brin conventionnelle.
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domreader- Messages : 3618
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