Ted Chiang
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Ted Chiang
Diplômé d'informatique de l'Université Brown de Providence (Rhode Island), il suit un stage à l'atelier d'écriture Clarion. Il vit aujourd'hui près de Seattle et travaille dans l'industrie informatique.
Ce jeune auteur a déjà remporté un très grand nombre de prix littéraires : La Tour de Babylone, la première nouvelle publiée par l'auteur, reçoit un prix Nebula ; L'histoire de ta vie est récompensée par un autre Nebula et le prix Theodore Sturgeon ; Soixante-douze lettres a les honneurs du prix Sidewise ; L'enfer, quand Dieu n'est pas présent reçoit les prix Hugo, Nebula et Locus ; Le Marchand et la porte de l'alchimiste remporte les prix Hugo et Nebula ; Exhalaison obtient les prix Hugo et Locus ; The Lifecycle of Software Objects reçoit les prix Hugo et Locus.
Auteur rare, il n'a publié entre 1990 et 2015 que quinze nouvelles, dont les huit premières sont au sommaire de Stories Of Your Life and Others, traduit en français sous le titre La Tour de Babylone.
(Wikipedia)
eXPie- Messages : 780
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Ted Chiang
- La Tour de Babylone (Stories of your life and others, 2002). Denoël Lunes d'encre, 342 pages.
Nouvelles traduites de l'américain par Pierre-Paul Durastanti et Jean-Pierre Pugi. Il s'agit d'un recueil de huit nouvelles.
1/ La Tour de Babylone (prix Nebula 1990, nominé au Hugo 1991) : contrairement à ce qui s'est passé dans notre réalité, le chantier de la Tour de Babylone ne s'est pas interrompu, et la tour a été construite... jusqu'en haut, jusqu'à toucher le ciel. Mais que faire ensuite ? Creuser le ciel, bien sûr ! Pour cela, on fait appel à des spécialistes : des mineurs d'Elam ainsi que des Egyptiens sont appelés pour intervenir dans cette étape délicate. Le lecteur monte avec eux et découvre l'incroyable édifice.
Des campements intermédiaires sont mis en place, des plantes poussent, des récoltes sont faites. L'ascension se poursuit.
2/ Comprends (nominé au Hugo 1992) : dans cette nouvelle, un homme accède à un niveau d'intelligence encore jamais atteint par personne.Les services secrets s'en mêlent, le personnage principal poursuit un but très personnel et pas très recommandable (un être super intelligent n'est pas forcément bon). Ted Chiang aborde également un autre thème de la SF : les limites du langage. Les mots du langage ne limitent-ils pas ou n'influencent-ils pas notre vision du monde ? On pense inévitablement à Borges. Intéressant, parfois abstrus.
La fin de la nouvelle peut laisser un peu perplexe.
3/ Division par zéro (1991) : ou comment les fondements mêmes sur lesquels est bâtie une vie de mathématicienne s'effondrent... et la vie de la mathématicienne part en morceaux en même temps. Cette fois-ci la fin ne laisse pas tant perplexe que dans l'expectative.
4/ L'Histoire de ta vie (prix Nebula 1999): l'héroïne de l'histoire est linguiste. Des extra-terrestres viennent nous voir sur notre bonne vieille Terre, mais les bougres ne parlent pas l'anglais (ni d'ailleurs aucune langue humaine) ! Notre héroïne, comme beaucoup d'autres linguistes, est donc sollicitée pour tenter un dialogue. On découvre progressivement la logique de leur langage et, comme dans Comprends, mais plus encore ici, on se rend compte que le langage modèle (ou reflète ?) la vision du monde, sa compréhension. Très bonne nouvelle.
Nouvelles traduites de l'américain par Pierre-Paul Durastanti et Jean-Pierre Pugi. Il s'agit d'un recueil de huit nouvelles.
1/ La Tour de Babylone (prix Nebula 1990, nominé au Hugo 1991) : contrairement à ce qui s'est passé dans notre réalité, le chantier de la Tour de Babylone ne s'est pas interrompu, et la tour a été construite... jusqu'en haut, jusqu'à toucher le ciel. Mais que faire ensuite ? Creuser le ciel, bien sûr ! Pour cela, on fait appel à des spécialistes : des mineurs d'Elam ainsi que des Egyptiens sont appelés pour intervenir dans cette étape délicate. Le lecteur monte avec eux et découvre l'incroyable édifice.
"Vint le jour, au fil de la montée, où la tour parut semblable qu'on regarde vers le haut ou vers le bas depuis le bord de la rampe. Au-dessous, la hampe de l'édifice devenait invisible bien avant sa base. Au-dessus, on n'en discernait toujours pas le sommet. Bref, on ne voyait qu'une longueur de tour. Lever ou baisser les yeux était pareillement terrifiant, car le réconfort qu'offrait la solution de continuité s'était évanoui ; on n'avait plus d'assise. L'édifice évoquait un fil en suspens dans les airs, séparé de la terre comme du ciel. (page 22).
Des campements intermédiaires sont mis en place, des plantes poussent, des récoltes sont faites. L'ascension se poursuit.
C'est une nouvelle assez vertigineuse ; l'organisation du chantier ainsi que la tour et les dangers à creuser le ciel sont très bien décrits."Bientôt, ils se trouvèrent au niveau de la lune dans sa trajectoire." (page 23).
2/ Comprends (nominé au Hugo 1992) : dans cette nouvelle, un homme accède à un niveau d'intelligence encore jamais atteint par personne.Les services secrets s'en mêlent, le personnage principal poursuit un but très personnel et pas très recommandable (un être super intelligent n'est pas forcément bon). Ted Chiang aborde également un autre thème de la SF : les limites du langage. Les mots du langage ne limitent-ils pas ou n'influencent-ils pas notre vision du monde ? On pense inévitablement à Borges. Intéressant, parfois abstrus.
La fin de la nouvelle peut laisser un peu perplexe.
3/ Division par zéro (1991) : ou comment les fondements mêmes sur lesquels est bâtie une vie de mathématicienne s'effondrent... et la vie de la mathématicienne part en morceaux en même temps. Cette fois-ci la fin ne laisse pas tant perplexe que dans l'expectative.
4/ L'Histoire de ta vie (prix Nebula 1999): l'héroïne de l'histoire est linguiste. Des extra-terrestres viennent nous voir sur notre bonne vieille Terre, mais les bougres ne parlent pas l'anglais (ni d'ailleurs aucune langue humaine) ! Notre héroïne, comme beaucoup d'autres linguistes, est donc sollicitée pour tenter un dialogue. On découvre progressivement la logique de leur langage et, comme dans Comprends, mais plus encore ici, on se rend compte que le langage modèle (ou reflète ?) la vision du monde, sa compréhension. Très bonne nouvelle.
eXPie- Messages : 780
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Ted Chiang
5/ Soixante-Douze lettres (Sidewise Award, 2000) : cette nouvelle très étonnante se déroule en Angleterre, dans une réalité où la Révolution Industrielle n'a pas vraiment eu lieu : les machines sont en fait des golems, ces créatures sculptées dans de l'argile, par exemple, et animées grâce à un mot écrit sur un morceau de papier glissé dans une fente. Mais ce n'est pas tout : une découverte stupéfiante est faite en France, qui demande aux scientifiques anglais de confirmer leur expérience (que je me garderai bien de dévoiler ici) dont la conclusion est que l'espèce humaine va rapidement disparaître pour cause de stérilité... Etonnant, excellent, le mélange de thèmes tirés de la kabbale et de sciences est très original.
6/ L'Evolution de la science humaine (2000) : petite nouvelle (publiée dans Nature), écrite sous forme d'un article de revue de vulgarisation scientifique qui traite du problème de la recherche dans un monde où coexistent les humains et les méta-humains, une version "améliorée" de l'homme, tellement intelligente et évoluée que la communication a le plus grand mal à se faire.
7/ L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent (Hell is the absence of God, Prix Hugo et Nebula 2002) : encore un monde alternatif. Il est pareil que le nôtre, sauf que lorsque les anges viennent faire une apparition, cela ne passe vraiment pas inaperçu : explosion, éclairs, etc. selon les anges. Lors de ces visites, des guérisons miraculeuses ont lieu... et des passants innocents périssent ou sont grièvement blessés. De plus, lorsque quelqu'un meurt, tous les témoins peuvent voir son âme monter au Ciel ou descendre en Enfer, un lieu qui ne semble pas si terrible que cela. Mais qu'en est-il vraiment ? Et comment avoir foi en Dieu et ses Anges, qui tuent aveuglément des innocents ? Encore une nouvelle très originale et réussie. L'auteur explique bien ses intentions dans la postface.
8/ Aimer ce que l'on voit : un documentaire (nominé au Hugo 2003) : Cette nouvelle est composée d'extraits d'interviews d'étudiants, de parents, ainsi que de discours et clip, qui tournent autour d'un vote organisé dans une école sur un sujet brûlant : faut-il rendre la calliagnosie obligatoire ? Et le lecteur découvre de quoi il s'agit.
La campagne précédant le vote est âpre et tous les coups sont permis.
Encore une excellente nouvelle.
Un excellent recueil de nouvelles de SF comme on l'aime : originale, intelligente, parfois désorientante. Il y a un peu de Borges chez Ted Chiang.
La nouvelle L'Histoire de ta vie a été adaptée par Denis Villeneuve sous le titre Premier contact (sortie française : le 7 décembre 2016).
6/ L'Evolution de la science humaine (2000) : petite nouvelle (publiée dans Nature), écrite sous forme d'un article de revue de vulgarisation scientifique qui traite du problème de la recherche dans un monde où coexistent les humains et les méta-humains, une version "améliorée" de l'homme, tellement intelligente et évoluée que la communication a le plus grand mal à se faire.
7/ L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent (Hell is the absence of God, Prix Hugo et Nebula 2002) : encore un monde alternatif. Il est pareil que le nôtre, sauf que lorsque les anges viennent faire une apparition, cela ne passe vraiment pas inaperçu : explosion, éclairs, etc. selon les anges. Lors de ces visites, des guérisons miraculeuses ont lieu... et des passants innocents périssent ou sont grièvement blessés. De plus, lorsque quelqu'un meurt, tous les témoins peuvent voir son âme monter au Ciel ou descendre en Enfer, un lieu qui ne semble pas si terrible que cela. Mais qu'en est-il vraiment ? Et comment avoir foi en Dieu et ses Anges, qui tuent aveuglément des innocents ? Encore une nouvelle très originale et réussie. L'auteur explique bien ses intentions dans la postface.
8/ Aimer ce que l'on voit : un documentaire (nominé au Hugo 2003) : Cette nouvelle est composée d'extraits d'interviews d'étudiants, de parents, ainsi que de discours et clip, qui tournent autour d'un vote organisé dans une école sur un sujet brûlant : faut-il rendre la calliagnosie obligatoire ? Et le lecteur découvre de quoi il s'agit.
La calliagnosie est la réponse adéquate : elle consiste en la désactivation du centre, dans le cerveau, qui permet d'apprécier la beauté corporelle. Du coup, une société dans laquelle l'aspect physique est quantité négligeable peut se développer, et ainsi les gens peuvent se recentrer sur des valeurs réellement importantes."Tous les ados réclamaient des interventions de chirurgie plastique pour ressembler aux idoles du moment. La plupart des parents faisaient leur possible pour limiter les dégâts, mais couper des jeunes gens du monde extérieur au sein d'une culture obsédée par l'image est irréalisable." (page 294).
La campagne précédant le vote est âpre et tous les coups sont permis.
Encore une excellente nouvelle.
Un excellent recueil de nouvelles de SF comme on l'aime : originale, intelligente, parfois désorientante. Il y a un peu de Borges chez Ted Chiang.
La nouvelle L'Histoire de ta vie a été adaptée par Denis Villeneuve sous le titre Premier contact (sortie française : le 7 décembre 2016).
eXPie- Messages : 780
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Ted Chiang
Oh ça parait excellent vu les thèmes!
De la SF comme je l'aime, qui tient la route, du moins intellectuellement! C'est pertinent et complètement barré en même temps. Pas surprenant que tu aimes Expie :-) Merci!
(Je le note pour mon grand)
De la SF comme je l'aime, qui tient la route, du moins intellectuellement! C'est pertinent et complètement barré en même temps. Pas surprenant que tu aimes Expie :-) Merci!
(Je le note pour mon grand)
Aeriale- Messages : 11934
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Ted Chiang
Ca a l'air pas mal du tout. Merci eXPie
Odrey- Messages : 43
Date d'inscription : 06/12/2016
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