Re: Alessandro Baricco

par Epi Dim 16 Sep - 13:37

Mr Gwyn

Il avait mis des années à admettre l’idée qu’écrire lui était devenu impossible et maintenant il se trouvait forcé de constater que sans ce métier il lui était très difficile d’aller de l’avant. Il finit donc par comprendre qu’il était dans une situation que partagent beaucoup d’êtres humains, mais pas moins douloureuse pour autant, à savoir : la seule chose qui nous fait sentir vivants est aussi ce qui, lentement, nous tue. Les enfants pour les parents, le succès pour les artistes, les sommets trop élevés pour les alpinistes. Ecrire des livres, pour Jasper Gwyn.

Jasper Gwyn est un écrivain qui a un certain succès mais il décide un jour de cesser d'écrire. Tom, son agent, essaie bien sûr de l'en dissuader sans y parvenir. L'envie, le besoin d'écrire pourtant est toujours là et se fait souvent pressante alors il imagine un nouveau métier pour lui : devenir copiste. Plus exactement, écrire des portraits. Il loue un atelier qu'il aménage selon des critères bien précis soignant particulièrement l’éclairage. Pour se faire la main avant de travailler sur son premier client, il fera le portrait de Rebecca la stagiaire de Tom qu'il lui emprunte pendant 30 jours. Se succèderont ensuite dans son atelier diverses personnes, des hommes, des femmes, qui tenteront cette aventure hors du commun.

Cette histoire au début m'a un peu énervée et pas très intéressée je dois dire. Pourtant au fil de ma lecture, j'ai été happée malgré moi par l'atmosphère qui s'en dégage, triste et mélancolique. Il y a des moments de grande beauté, simple, pure, qui ont fait surgir des émotions que je ne souhaitais pas ressentir. Je me suis sentie un peu piégée du coup mais positivement. Ce livre a un charme fou, un peu déstabilisant, un peu mystérieux, il fait monter les larmes aux yeux mais au final on en ressort comme requinqué, un peu ébloui et complétement séduit.

C’était ma première rencontre avec Baricco et je crois que je l’aime Very Happy

par **kenavo** Lun 17 Sep - 7:17

oh merci pour ce beau commentaire

Epi a écrit:C’était ma première rencontre avec Baricco et je crois que je l’aime

puisqu'il s'invente dans chaque livre comme neuf, il n'a encore jamais écrit deux fois "la même chose". à toi de voir si tu vas l'aimer aussi dans d'autres aventures... Soie, Novecento ou encore Océan mer sont de belles pistes pour voir si ta première impression a été la bonne Wink

par Epi Mer 19 Sep - 21:12

Envie plutôt de rester sur cette impression. Je ne crois pas que j'en lirai d'autres de lui. Mais qui sait, un jour peut-être.

par domreader Lun 10 Avr - 16:14

Novecento : Pianiste

Alessandro Barrico

Novocento est une pièce de théâtre sous forme de monologue où Barricco nous raconte la vie d’un pianiste extraordinaire nommé Novecento, un nom extraordinaire pour une vie et un homme hors du commun : Donny Boodmann T.D. Lemon Novecento.

Tout commence lorsque lors d’une escale à Boston du transatlantique Le Virginia, un marin nommé Danny Boodmann, trouve dans un carton posé sur le piano à queue de la salle de bal, un bébé d’une dizaine de jours. Il donne au nouveau-né son propre nom, Danny Boodmann, puis comme sur le carton ayant contenu des citrons, est portée l’inscription T.D. Limoni, il complète avec ce nom T.D. Lemon et enfin comme c’est la première année de ce nouveau siècle, il ajoute Novecento au patronyme du gamin !

C’est Tim Tooney le trompettiste de l’orchestre du Virginia qui nous raconte l’histoire incroyable de cet enfant trouvé d’abord adopté par le marin puis par le reste de l’équipage. Dès l’enfance Novecento devient un pianiste extraordinaire, sans jamais avoir appris à jouer. Il sera le plus grand pianiste de tous les temps et le plus souvent il invente sa propre musique, ses propres notes. C’est un personnage fascinant, ultra-doué qui ne descend jamais du bateau, mais cependant connait le monde entier. Il voyage dans sa tête à travers sa musique, après avoir entendu les histoires racontées par les passagers. Il est étrangement poétique dans sa douce folie et sa vie toute entière en osmose avec la mer et sa musique.

Novecento est un texte court, captivant parce qu’inventif et original, une sorte de conte théâtral qui évoque la vie étonnante de ce diable d’homme avec poésie et virtuosité. C’est le portrait d’un homme fort et fragile à la fois dont le paquebot est la coquille, le cocon, une sorte de bateau-monde où il partage l’espace d’un moment la vie de passagers venus de partout. La traductrice de la Pièce, Françoise Brun dit que son histoire a été en partie inspirée de celle de Glenn Gould, pianiste prodige.

par **kenavo** Mar 11 Avr - 4:04

quel beau souvenir de lecture

par Aeriale Mar 11 Avr - 10:07

Merci pour ce commentaire Dom! Voilà un moyen de réactiver l’envie de le relire.

J’avais été sous le charme de son écriture et bizarrement je ne l’ai lu qu’une seule fois. L’histoire que tu racontes doit aussi donner lieu à pas mal de poésie..

par Contenu sponsorisé