Gustave Flaubert
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Arabella
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Gustave Flaubert
Gustave Flaubert
(12.12.1821, Rouen - 08.05.1880, Croisset)
wiki a écrit:Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12 décembre 18211 et mort à Croisset, lieu-dit de la commune de Canteleu, le 8 mai 1880.
Prosateur de premier plan de la seconde moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature universelle par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô (1862), L'Éducation sentimentale (1869), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1877).
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
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Re: Gustave Flaubert
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
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Re: Gustave Flaubert
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Gustave Flaubert
Madame Bovary
Quelle splendeur. Quelle découverte.
Chaque été je m'astreint un classique auquel j'avais réussi à échapper jusqu'à présent.
Et cet été, j'ai jeté mon dévolu sur cette gourde d'Emma Bovary.
Je n'ai pas été déçue.
Milieu 19ème. Campagne française (au Nord). Emma est une petite paysanne qui rêve sa vie après avoir trop lu de romans cuculapraline où l'amour est un idéal impossible, où les passions sont infinies et les hommes beaux et riches.
Dure, la réalité en fait.
Parce que bien que jolie, on ne se bouscule pas vraiment au portillon de la ferme du Père Rouault pour épouser sa fille.
Le seul qui l'aimera d'un amour simple et infini, c'est Charles Bovary, petit médecin de campagne, pas vraiment brillant (il a failli tuer un pauvre estropié en pensant accomplir un acte chirurgical qu'il ne maîtrise absolument pas), pas vraiment dégourdi, mais gentil.
Il adore sa femme.
(Mais avant ça, il doit déjà se débarrasser de sa première femme, mais passons, elle ne sert pas à grand chose.)
Emma voit en Charles sa porte de sortie vers le Beau Monde ! Elle image de nouvelles robes à porter, des dîners avec des gens raffinés, des bals...
Il n'en sera évidemment rien.
Et c'est toute la violence et la tragédie de ce roman. Cette petite dinde écervelée d'Emma ne vit pas, elle rêve. Elle est d'une inconstance terrible, d'un adultère presque assumé (en gros, si elle trompe Charles, c'est parce qu'il ne lui insuffle pas assez de passion, donc c'est de sa faute à lui).
Elle se réfugie dans les bras d'amants qui, elle l'espère, la sauveront de sa triste vie.
Oh ça, elle espère.
Elle fabule.
Elle soupire.
Elle rêve.
(En fait, elle est gravement dépressive. Un bon psy, des médocs et des copines turbulentes l'auraient sans doute remis dans le droit chemin.)
Sa vie ne tourne qu'autour d'un souvenir de bal, des hommes et de la possession : les plus beaux rideaux, un nouveau meuble raffiné, une brosse en nacre hors de prix... Et Charles lui, n'a pas les moyens de lui offrir tout ça. En fait, il l'insupporte. Elle le trouve terriblement commun et nul dans son travail.
Alors, pour s'évader, elle s'endette derrière le dos de son mari. Elle pense qu'elle va s'en sortir.
Quelle superbe idiote !
On a autant envie de la gifler que de l'aider.
Elle ne s'intéresse pas à sa fille, ni à la vie de son village, à rien. Si ce n'est, ses fantasmes de vie chic et romantique.
Elle n'est pas travailleuse, ni gentille, ni vraiment aussi raffinée et maligne qu'elle se l'imagine. Elle n'a aucune amie et que des amants de piètre qualité.
Tous la décevront. Aucun ne l'aidera.
Et tous ces soupirs et déconvenues la conduiront à l'irréparable.
Mais c'est admirable !
Il faut lire Madame Bovary. La langue est superbe. Les tournures de phrases délicieuses. On se plonge dans ce 19ème siècle avec facilité. Et on en ressort triste pour Emma, et encore plus pour Charles. Le pauvre bougre de l'histoire qui n'aura rien compris de ce qu'il lui arrive.
C'est une tragédie ordinaire. Un roman de moeurs qui se lit comme un thriller.On devine le drame à chaque page, la tension monte petit à petit, les portes se referment derrière les protagonistes les unes après les autres.
C'est fin et intelligemment écrit.
Quelle splendeur. Quelle découverte.
Chaque été je m'astreint un classique auquel j'avais réussi à échapper jusqu'à présent.
Et cet été, j'ai jeté mon dévolu sur cette gourde d'Emma Bovary.
Je n'ai pas été déçue.
Milieu 19ème. Campagne française (au Nord). Emma est une petite paysanne qui rêve sa vie après avoir trop lu de romans cuculapraline où l'amour est un idéal impossible, où les passions sont infinies et les hommes beaux et riches.
Dure, la réalité en fait.
Parce que bien que jolie, on ne se bouscule pas vraiment au portillon de la ferme du Père Rouault pour épouser sa fille.
Le seul qui l'aimera d'un amour simple et infini, c'est Charles Bovary, petit médecin de campagne, pas vraiment brillant (il a failli tuer un pauvre estropié en pensant accomplir un acte chirurgical qu'il ne maîtrise absolument pas), pas vraiment dégourdi, mais gentil.
Il adore sa femme.
(Mais avant ça, il doit déjà se débarrasser de sa première femme, mais passons, elle ne sert pas à grand chose.)
Emma voit en Charles sa porte de sortie vers le Beau Monde ! Elle image de nouvelles robes à porter, des dîners avec des gens raffinés, des bals...
Il n'en sera évidemment rien.
Et c'est toute la violence et la tragédie de ce roman. Cette petite dinde écervelée d'Emma ne vit pas, elle rêve. Elle est d'une inconstance terrible, d'un adultère presque assumé (en gros, si elle trompe Charles, c'est parce qu'il ne lui insuffle pas assez de passion, donc c'est de sa faute à lui).
Elle se réfugie dans les bras d'amants qui, elle l'espère, la sauveront de sa triste vie.
Oh ça, elle espère.
Elle fabule.
Elle soupire.
Elle rêve.
(En fait, elle est gravement dépressive. Un bon psy, des médocs et des copines turbulentes l'auraient sans doute remis dans le droit chemin.)
Sa vie ne tourne qu'autour d'un souvenir de bal, des hommes et de la possession : les plus beaux rideaux, un nouveau meuble raffiné, une brosse en nacre hors de prix... Et Charles lui, n'a pas les moyens de lui offrir tout ça. En fait, il l'insupporte. Elle le trouve terriblement commun et nul dans son travail.
Alors, pour s'évader, elle s'endette derrière le dos de son mari. Elle pense qu'elle va s'en sortir.
Quelle superbe idiote !
On a autant envie de la gifler que de l'aider.
Elle ne s'intéresse pas à sa fille, ni à la vie de son village, à rien. Si ce n'est, ses fantasmes de vie chic et romantique.
Elle n'est pas travailleuse, ni gentille, ni vraiment aussi raffinée et maligne qu'elle se l'imagine. Elle n'a aucune amie et que des amants de piètre qualité.
Tous la décevront. Aucun ne l'aidera.
Et tous ces soupirs et déconvenues la conduiront à l'irréparable.
Mais c'est admirable !
Il faut lire Madame Bovary. La langue est superbe. Les tournures de phrases délicieuses. On se plonge dans ce 19ème siècle avec facilité. Et on en ressort triste pour Emma, et encore plus pour Charles. Le pauvre bougre de l'histoire qui n'aura rien compris de ce qu'il lui arrive.
C'est une tragédie ordinaire. Un roman de moeurs qui se lit comme un thriller.On devine le drame à chaque page, la tension monte petit à petit, les portes se referment derrière les protagonistes les unes après les autres.
C'est fin et intelligemment écrit.
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Misunderstood, yeah She's good I can tell
Though everyone tells me I'm under her spell
But I'll never leave her they don't know our deal
Mordicus- Messages : 403
Date d'inscription : 03/12/2016
Re: Gustave Flaubert
P.S : Merci Queenie
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Mordicus- Messages : 403
Date d'inscription : 03/12/2016
Re: Gustave Flaubert
Flaubert est génial,et ton commentaire très réussi Mordicus. Faudrait que je relise Madame Bovary.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Gustave Flaubert
Idem. Merci pour le rappel, ça donne envie.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Gustave Flaubert
Ah La Bovary !
Merveilleux commentaire qui donne envie de retrouver cette petite idiote emprisonnée dans ses fantasmes.
Merveilleux commentaire qui donne envie de retrouver cette petite idiote emprisonnée dans ses fantasmes.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Gustave Flaubert
Voilà, de quoi nous remotiver pour lire la version intégrale de "la petite dinde" d'Emma que tu as si bien décrite, @Mordicus :-)
Il faudrait...(tiens, on devrait se faire un fil rien que sur "Il faudrait que je lise") je ne l'ai lu qu'en 1ere, pour le bac français (hier, autant dire) Et ce sujet de ces jeunes femmes qui se perdent dans leur rêves et se fracassent sur le mur de la réalité reste tellement actuel que cela vaudrait le coup!
Merci de nous réactiver!
Il faudrait...(tiens, on devrait se faire un fil rien que sur "Il faudrait que je lise") je ne l'ai lu qu'en 1ere, pour le bac français (hier, autant dire) Et ce sujet de ces jeunes femmes qui se perdent dans leur rêves et se fracassent sur le mur de la réalité reste tellement actuel que cela vaudrait le coup!
Merci de nous réactiver!
Aeriale- Messages : 11934
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Gustave Flaubert
Un cœur simple
Trois contes
Présentation de l’éditeur
Après une enfance triste, Félicité, fille de campagne, entre au service de Mme Aubain. Travailleuse et économe, elle traverse un quotidien ordinaire et morne, émaillé de malheurs. Quand sa maîtresse se voit offrir un perroquet, Félicité est ravie et reporte son affection sur l’oiseau. Dans cette existence en demi-teinte, la dévote servante finit par voir le Saint-Esprit en l’animal.
Un cœur simple est suivi de La Légende de saint Julien l’Hospitalier et de Hérodias.
Le 8 novembre 2021, La Poste émet un timbre à l’effigie de Gustave Flaubert à l’occasion du bicentenaire de sa naissance.
Bonne occasion de faire une petite lecture de cet auteur… et en plus une si belle couverture, voilà des garants pour une bonne lecture !
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: Gustave Flaubert
Merci @Mordicus pour cette superbe critique. Je crois que la férocité de Flaubert et son pessimisme moqueur me déprimeraient. Cela dit quand je tombe sur des extraits pour mes recherches je suis toujours très admiratif de sa plume !
Invité- Invité
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