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Honoré de Balzac

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Message par kenavo Jeu 8 Déc - 10:08

Honoré de Balzac A107

Honoré de Balzac, né Honoré Balzac à Tours le 20 mai 1799, et mort à Paris le 18 août 1850, est un écrivain français.

Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d'art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l'une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine.

À cela s'ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.


Source : Wikipédia

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Message par kenavo Jeu 8 Déc - 10:09

Et puis il y a la comtesse Massimilla Guidoboni-Visconti, décédée tragiquement à l’âge de 25 ans. Ce nom est bien connu des amateurs de Balzac : ce fut celui d’une de ses nombreuses maîtresses. Il s’en inspira même dans une nouvelle inspirée de Venise, Massimilla Doni. Hélas, il ne s’agit que d’une troublante homonymie.

Thierry Clermont, San Michele

Honoré de Balzac A157
Massimilla Doni
Wikipédia a écrit:Emilio Memmi, récemment fait prince de Varèse, et héritier d’un palais, est désespérément amoureux de la délicieuse Massimila Doni, femme du duc de Caetano, vieillard débauché qui soutient une cantatrice : Clara Tinti. Il est aimé de la duchesse Massimilla, mais leur amour reste platonique et tout en délicatesse. Par un terrible malentendu, Emilio se retrouve en présence de la Tinti dans son palais. Et alors qui n’avait eu que des rapports chastes avec son grand amour Massimila, il tombe sous le charme de la volupté offerte par la Tinti, ce dont il a honte. Cependant, Massimilla Doni est en compagnie du médecin français qu’elle a initié aux mystères de la musique et qui, en retour, aidera Emilio à accepter l’idée qu’amour charnel et amour pur se mêlent admirablement.

Bien que dans l’anecdote de Thierry Clermont, il dit que la comtesse Massimilla Guidoboni-Visconti du cimetière San Michele n’était pas une des maitresses de Balzac, le fait que cette longue nouvelle se passe à Venise, était argument déterminant.

Massimilla Doni est un véritable hymne d’amour à la musique de Rossini, mais aussi à la ville de Venise, à l’art de vivre des Italiens, à l’élégante simplicité des aristocrates italiennes qui vont à l’opéra non pour se montrer, mais pour écouter et vibrer avec la musique. Dans chaque loge de la Fenice, les grandes dames reçoivent sans cérémonie, expriment leurs sentiments avec spontanéité, versent des larmes d’émotion. De leur côté, les hommes épris de musique vont au caffè Florian, décortiquer, après le spectacle et pendant toute la nuit s’il le faut, chaque moment du spectacle, chaque phrase musicale, chaque note. Un Français, qui se trouve dans la loge de Massimilla Doni, duchesse de Caetano, reçoit d’elle, sans aucune prétention et en toute amitié, un véritable cours d’art lyrique.

Source : Wikipédia

En effet, cela parle plus de musique que de Venise, mais d’un côté, j’ai beaucoup aimé tout ce qu’il dit sur la musique de Rossini et de l’autre côté il montre quand même un joli aspect de cette société italienne qui se retrouve le soir dans la Fenice.

Et cette petite histoire de cœur autour d’Emilio Memmi est délicieuse.

Un bel hasard qui m’a amené vers cette nouvelle de Balzac.

Honoré de Balzac A158

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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 19:50

Les ressources de Quinola


Pas complètement découragée par les mésaventures de Vautrin, Balzac continue à écrire pour le théâtre, et fait accepter dès 1842 Les ressources de Quinola à L'Odéon.
La critique est défavorable, les représentations houleuses, même si la pièce a quelques défenseurs (Victor Hugo, Lamartine). La pièce est donnée 19 fois. 

Au début de la pièce nous sommes en 1588 en Espagne. L'invincible Armada vient de sombrer. Un homme est en prison, menacé par l'Inquisition. Son valet, Quinola, tente de le sauver. Suite à l'agression d'un noble la nuit même, il se trouve en possession d'une lettre compromettante pour la favorite du roi. Il la menace et exige de pouvoir parler au roi. Qu'il arrive à convaincre de parler à son maître, Fontanares. Qui explique au roi qu'il a le moyen d'inverser grâce à une de ses inventions le désastre, en faisant marcher les bateaux d'une nouvelle façon. Il a en effet, inventé ……la machine à vapeur ! Et le roi accepte de lui faire confiance, de lui confier un bateau pour qu'il fasse la preuve de ce qu'il avance. 

Fontaneres part pour Barcelone. Là, l'histoire se complique, car il est amoureux de la fille d'un homme riche, qui veut lui faire épouser un notable. Qu'il défie. Et le père et le fiancé lui mettent des bâtons dans les roues. L'histoire se complique encore, car la maîtresse du vice roi s'éprend de Fontanares, et voudrait bien qu'il réussisse mais à condition qu'il abandonne sa bien aimée. Et donc pratique un double jeu. 

C'est totalement invraisemblable et les scènes où le personnage principal fabrique les machines sont presque comiques. Puis la pièce joue sur tous les registres, sans en approfondir aucun. La scène avec l'inquisiteur au prologue, fait très couleur local, mais c'est tout, cela aurait pu être un thème important, la science contre le fanatisme, le côté prométhéen. Mais cette scène unique, et puis plus rien. Les intrigues amoureuses sont compliquées, et pas très intéressantes. le tout donne un sentiment de confusion. Un étrange objet. Même si telle ou telle scène prise séparément peut faire bonne impression, c'est plutôt bien écrit, mais c'est l'ensemble qui est bizarre et pas convaincant.

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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 19:55

Vautrin


Malgré l'échec de L'école des ménages, Balzac n'abandonne pas l'idée d'être joué au théâtre. Dès 1840, Vautrin est en répétition au Théâtre de la Porte Saint-Martin. Avec Frédérick Lemaître, une grande star de l'époque, dans le rôle titre, pour assurer le succès de la pièce. 

Le canevas de pièce semble être un travail collectif (Gautier évoque cette création commune dans ses Portraits contemporains), des parties de la pièce furent écrites par d'autres que . Ce qui fait que pendant toute la durée des répétitions, Balzac n'a pas arrêté de réécrire la pièce, pour la rendre plus satisfaisante et plus cohérente. La première se passe mal, et Lemaître lors de son déguisement de l'acte IV, s'est fait la tête de Louis-Philippe, ce qui cause un scandale. Les représentations de la pièce sont suspendues, la pièce interdite. Ce qui assura à l'oeuvre une sorte de réputation sulfureuse. L'auteur lui-même la juge sévèrement (« une méchante pièce »). La pièce est reprise en 1850 avec un certain succès toutefois. 

Difficile de résumer l'intrigue, au combien embrouillée. le premier acte se passe chez le duc et la duchesse de Montsorel. La duchesse raconte son histoire à sa tante. Elle donna naissance sept mois après son mariage à un enfant, le duc fut convaincu qu'il était celui d'un premier amour de la duchesse. Et sous la menace de tuer le nourrisson, oblige sa femme à l'abandonner. Et l'oblige plus tard à donner pour sien un enfant qu'il eut avec une courtisane. La duchesse accepte tout, en espérant un jour retrouver son fils. Au début de la pièce elle revient d'une soirée mondaine où elle a vu un jeune homme, et son infaillible instinct maternel l'a informé qu'il s'agit du fils perdu. Comme par hasard, il fait la cour et semble agréé par la jeune princesse que souhaite épouser Albert le fils de son mari. Ses origines ne sont pas claires. La duchesse intrigue pour le faire reconnaître pour l'héritier de la famille, son mari a la puce à l'oreille et évidemment intrigue dans l'autre sens. 

Dans le deuxième acte ces intrigues s'intensifient, le duc donne des ordres à un espion qui doit prendre des informations sur le Raoul, le fils supposé. Ce dernier se présente chez le duc et la duchesse, évidemment en même temps qu'Inès (la jeune princesse qu'Albert et Raoul courtisent tous les deux) et sa mère. Une scène se produit entre Albert et Raoul, ce dernier refuse de s'expliquer sur ces origines. Cela jette un doute chez la mère d'Inès. Enfin, Vautrin n'a fait que peu d'apparitions, il semble s'intéresser à ce qui se passe chez le duc.

Dans le troisième acte, nous découvrons les raisons de l'intérêt de Vautrin. Il a pris sous son aile Raoul, depuis son enfance. Il veut lui faire épouser Inès, le rendre riche et prince. Tout l'acte est consacré à des intrigues pas très claires, entre Vautrin, ses complices et Raoul, qui lui est noble et désintéressé et ignore la plupart des manigances de son protecteur. 

Le quatrième acte se passe chez Inès. Vautrin déguisé en général mexicain, vient pour amener des lettres contrefaites, soit disant provenant du père d'Inès et lui enjoignant d'épouser Raoul (fils d'un de ses amis richissime se cachant sous un faux nom pour être aimé pour lui-même). Evidemment, surgit Albert, qui provoque Raoul en duel (je résume).

Le cinquième acte est chez les Montsorel. C'est l'explication finale, Raoul finit par être reconnu par le prince et la princesse, le prince reconnaît ses torts, le mariage est conclu. Et Vautrin arrêté, mais en laissant bien entendre qu'il ne restera pas longtemps en prison. 

Une intrigue invraisemblable au possible, pour le moins pas claire. Les personnages semblent des vraies caricatures. le seul moteur de Vautrin est son amour quasi maternel pour Raoul, il ne veut pas qu'il soit reconnu pour ce qu'il est, car il le perdrait. La pièce semble osciller entre plusieurs genres, et elle est très longue. A lire c'est terriblement ennuyeux, et à mon avis, cela doit être pire à suivre sur une scène. A moins d'en rire en y trouvant un second (ou un troisième degré) involontaire. 

On peut quand même y voir une sorte de préfiguration de Splendeurs et misères des courtisanes, le jeune protégé de Vautrin, les intrigues pour lui faire un beau mariage…Mais tout ce qui fait le prix du roman est absent de la pièce. Vautrin, le dynamiteur de l'ordre social, devient un gentil papa, intelligent et amoral, mais rempli de bons sentiments au final.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:00

L'école des ménages

Balzac a toujours semble-t-il souhaité faire carrière dans le théâtre, sa première oeuvre, écrite en 1819 (ou 1820) appartient à ce genre, il s'agissait d'un Cromwell. Mais le résultat n'a pas convaincu sa famille et ses amis. 

Suite à cet essai jugé non concluant, Balzac se lancera dans le roman populaire, écrit en collaboration avec d'autres et sous des pseudonymes. Cette expérience négative ne le fera pas renoncer à son envie d'écrire des pièces. Dès 1823, il écrivit « le Nègre » inspiré d'Othello, qui fut refusé par le théâtre de la Gaieté, mais ce refus est nuancé, et met en avant certaines qualités de la pièce. Balzac a laissé des traces de très nombreuses ébauches de pièces, mais aucune n'est aboutie à cette époque. Ses sources d'inspirations sont très classiques : Molière, Beaumarchais, Racine…Et il espère que le théâtre lui permettra de gagner d'avantage d'argent que les romans et pouvoir se libérer de ses dettes. Car malgré le succès des premières oeuvres de la Comédie Humaine, Balzac a de gros besoins d'argent.

Dès 1834, il songe à un drame bourgeois inspiré de Tartuffe, compose des ébauches, évoque cette pièce dans des lettres à Mme Hanska. Il revient à cette idée en 1838 et entre en pourparlers avec des directeurs de théâtres. Pendant 16 jours et nuits Balzac compose son oeuvre, « L'école des Ménages ». Mais la lecture au théâtre de la Renaissance est un échec et la pièce refusée. Balzac donnera des lectures de son oeuvre, qui vont provoquer des réactions plus positives, en particulier de Gérard de Nerval, qui écrivit un article à son sujet. Mais la pièce n'est pas jouée et rejoint Cromwell dans les cartons.

Donc il s'agit d'un drame bourgeois. M. Gérard un riche négociant s'est pris d'une violente passion pour une jeune fille qui travaille dans sa boutique comme première demoiselle. Il lui laisse diriger sa maison, ce qui provoque évidemment des réactions indignées de sa femme et de ses filles, d'autant plus qu'il souhaite faire épouser sa fille aînée au frère de sa dulcinée, un jeune avocat sans le sou. La famille, sous la direction d'Anna, la plus jeune fille dresse des intrigues pour chasser l'indigne jeune personne (Adrienne), en faisant intervenir différents protagonistes. Une violente crise se produit, Anna tente d'empoisonner Adrienne. le père se trouve sommé de choisir entre sa famille et sa passion. 

On retrouve dans cette pièce un peu l'ambiance de certaines intrigues de la Comédie Humaines. Certains personnages sont plutôt bien campés, et l'exposition de la situation bien amenée. Mais je trouve que cela pêche quelque peu du côté d'Adrienne, qui au final est une personne noble et désintéressée, ce qui ôte quand même de la vraisemblance, et le ressort de l'intrigue. Et la fin (dernier acte) est bien peu vraisemblable, un peu comme si Balzac ne savait pas trop comment se sortir de cette histoire, comment donner un dénouement satisfaisant à tout ça. Je pense à cause de la caractérisation d'Adrienne, si elle était vraiment l'équivalent de Tartuffe, cela aurait été plus facile. Mais les quatre premiers actes sont plutôt intéressants, et on les imagine sur une scène.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:05

Splendeurs et misères des courtisanes


Nous retrouvons dans ce roman Lucien de Rubempré, personnage principal de "Les illusions perdues". Sur le point de se suicider, Lucien a rencontré Jacques Collin alias Vautrin alias Carlos Herrera, personnage connu des lecteurs du "Père Goriot", et criminel diabolique, véritable génie du crime. Il prend Lucien sous sa terrible protection et se donne pour mission de le faire réussir. Tous les moyens lui sont bons dans son objectif de rendre Lucien riche et puissant grâce à un beau mariage, aidé par le charme que Lucien exerce plus que jamais sur les femmes, et par son désir de se venger de la société qui l'a rejetée.
 
Les suites sont souvent décevantes, et après la réussite éclatante de "Les illusions perdues" on pouvait se demander ce que Balzac pouvait encore tirer du personnage de Lucien. Et bien "Les splendeurs et misères des courtisanes" sont un véritable enchantement, et dépassent encore la grande réussite du premier tome. La richesse d'invention de Balzac est tout simplement incroyable. Lucien reste bien le même, beaucoup de personnages était déjà présents dans le premier volume, et il s'agit pourtant d'un livre très différent, sans qu'à aucun moment il n'y ait le moindre sentiment de répétition ou redite. En fait nous évoluons dans des mondes différents: le grand monde des puissants aristocrates que nous ne faisions qu'entrapercevoir dans les Illusions, le monde de la finance, celui de la justice et des criminels. 

Le type de récit, ou de récits devrais-je dire, car Balzac, comme dans tous ses livres ne se limite pas à un même genre littéraire; là il s'agit dans une grande partie d'un roman à suspens et il est réellement haletant, avec des péripéties, des renversements de situations, mené d'une main de maître par l'écrivain qui ne nous laisse pas un instant de répit. Ou plutôt si : il s'arrête en chemin pour démonter pour nous tel ou tel rouage de la société : le fonctionnement malhonnête du monde de la haute finance, le fonctionnement du système judiciaire et ses dérives, tout cela avec la lucidité acérée et l'ironie mordante qui sont une de ses marques de fabrique. Et il prend le temps de brosser au passage les portraits éblouissants et saisissants d'un certains nombre de personnages et de nous faire intéresser à eux ne serait que grâce à quelque lignes.
 
Roman touffu, où de nombreux personnages ou intrigues de "La comédie humaine" se rejoignent, il en est en quelque sorte la somme et un des aboutissements. Baroque et foisonnant il est à l'opposé d'une oeuvre classique, où la forme serait bien définie et bien pensée. Mais personnellement le classicime m'ennuie, Racine ou Sophocle me laissent de marbre, je préfère infiniment la démesure et même si on veut le mauvais goût De Balzac, qui est le contraire d'un écrivain de la juste mesure, c'est celui du trop permanent, il déborde de tous les côtés, il a tellement de choses à dire et à faire ressentir, qu'il nous amène toujours sur d'inattendus sentiers, il surprend à chaque instant, il est présent aussi d'une façon quasi palpable dans tout ce qu'il écrit, la distance et l'objectivité de l'écrivain lui sont inconnues, être de passion il nous la communique et de quelle magistrale manière.
 
Un des livres les plus passionnants jamais écrits.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:07

El Verdugo


Résumé: le personnage principal n'est rien moins que Don Juan, très réinventé par Balzac. Il est interrompu au cours d'une fête: son père est en train de mourir. le vieillard confie à son fils, à qui il n'a rien jamais rien refusé, son secret: il a mis au point un élixir qui lui permettra de revenir à la vie une fois mort. Mais il a besoin de l'aide de Dom Juan, qui devra  frictionner son cadavre avec l'élixir....
 
Commentaire: un texte prodigieux, dans lequel Balzac joue avec tous les registres: fantastique, merveilleux, mais aussi une ironie féroce et jouissive, une cruauté des rapports humains. Bref, un régal du début jusqu'à la fin. Il est vrai que je suis une inconditionnelle de Balzac et donc peut être pas complètement objective, mais il me semble que ce texte court est idéal pour s'initier à ce grand écrivain.
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Message par Arabella Jeu 8 Déc - 20:10

Les illusions perdues


Ils sont plusieurs à perdre leurs illusions dans ce livre, mais le principal, le héros, le personnage au centre du récit est Lucien Chardon ou de Rubempré (nom de sa mère). C'est le fils d'un pauvre apothicaire (ou pharmacien) ruiné et d'une maman née dans une maison noble mais pauvre. Lucien est écrivain poète, joli garçon. Tellement joli garçon qu'il tourne la tête de Madame de Bargeton, la reine d'Angoulême, plus âgée que lui et mariée à un homme beaucoup plus vieux et terriblement ennuyeux. Ils finissent par partir tous les deux à Paris, en laissant le mari encombrant en province, mais là Madame de Bargeton abandonne rapidement Lucien, qui doit se débrouiller pour essayer de survivre et si possible faire reconnaître son talent. Il cède à l'attrait d'une vie trop facile, devient journaliste, amant d'une comédienne en vogue, prend le goût d'une vie luxueuse, et évidemment tout cela se terminera mal pour lui.
 
C'est un roman d'une richesse inouïe qu'il me semble tout à fait dérisoire de vouloir résumer. Balzac a l'art de brosser des portraits de personnages en quelques lignes ou quelques pages, d'une immense justesse, d'une très grande complexité. Ses personnages ne sont que très rarement vraiment sympathiques, ce n'est pas qu'il ne voudrait pas croire à la bonté, à la générosité, à toutes ces vertus qui encombrent si abondamment la littérature du XIXem siècle (que le nom de Jean-Jacques soit définitivement maudit pour cela). le problème, c'est que Balzac ne peut s'empêcher de voir les être humains tels qu'ils sont dans la vraie vie: mesquins, envieux, soucieux de leur intérêt avant tout et impitoyables pour ceux qui voudraient contrarier cet intérêt. Et quand il dépeint des gens simples et gentils, il ne peut se retenir de montrer qu'ils se font avoir par les précédents. 
 
Et puis au-délà des histoires individuelles Balzac démonte d'une façon lumineuse et atroce à la fois tout les mécanismes sociaux, tous ces fonctionnements qui permettaient à son époque aux forts d'écraser les plus faibles, aux médiocres de triompher sur les talentueux, aux gens sans scrupules d'abuser les personnes honnêtes. le monde du journalisme, de l'édition, du théâtre sont passé au crible de son intelligence, de son ironie mordante, et de son impitoyable lucidité. Comment écraser quelqu'un de plus doué que soi même, en utilisant toutes les ressources d'une presse qui n'utilise son influence que pour servir les intérêts des gens aux mains desquelles elle se trouve. Les éditeurs qui ne considèrent les livres qu'en fonction de l'argent qu'ils peuvent rapporter. Comment démultiplier les dettes d'une personne en difficulté financière par des moyens parfaitement légaux et s'enrichir sur son dos.
 
Et le pire est que ce récit, qui par moment fait froid dans le dos, m'a fait pensé par bien des aspects à notre monde actuel. Les éditeurs actuels s'intéressent-ils vraiment plus à la littérature que ceux de Balzac ? La presse est-elle plus honnête et indépendante des pressions et des ambitions diverses ? Les banquiers ne s'enrichissent-ils pas en toute légalité sur la misère de leur clients en difficulté ?
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Message par domreader Sam 24 Fév - 19:00

La Femme Abandonnée
Honoré de Balzac 

Une nouvelle publiée dans les Scènes de la Vie de province en 1833 qui met en scène deux personnages principaux le Baron Gaston de Nueil et la vicomtesse de Beauséant. Le jeune baron parisien vient en convalescence à  Bayeux dans une branche locale de sa famille. Très vite il s’ennuie de la vie parisienne et se trouve à l’étroit dans les conversations et les activités de l’aristocratie provinciale. Il apprend que la vicomtesse de Beauséant s’est réfugiée non loin de là dans un château après une grande déception amoureuse et qu’elle vit en recluse dans son château en refusant de voir quiconque. De toute façon elle est peu invitée par les nobles de la région à cause de la réputation sulfureuse qui l’a précédée. Gaston s’arrange pour la rencontrer et tente de la conquérir malgré un accueil glacial. La vicomtesse s’enfuit à Genève pour ne pas céder aux avances du jeune homme qui la suit alors en Suisse. Malgré la différence d’âge –Mme de Beauséant a dix ans de plus que Gaston – ils vivront tous deux un amour passionné pendant 10 ans. Mais c’est compter sans la ténacité de Mme de Breuil mère qui veut marier son fils convenablement, le compte à rebours de la tragédie finale est alors entamé…. 

Une très jolie nouvelle de Balzac qui en quelques pages arrive à nous captiver avec une histoire d’amour impossible dont la chute est aussi brutale que surprenante. Il n’y épargne pas l’aristocratie de province et les mariages de convenance. Le personnage de la vicomtesse apparait aussi dans Le Père Goriot où elle évoluait en reine dans la vie parisienne, c’est dans ce récit qu’elle est abandonnée par son amant le marquis d’Ajuda-Pinto et donc se réfugie en province près de Bayeux (la boucle est bouclée).

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Message par Queenie Mer 20 Nov - 9:01

Pendant ma lecture de Honoré et moi, de Titiou Lecoq, j'avais terriblement envie de me replonger dans les œuvres de Balzac !

Un peu flemme, un peu plein de choses à lire d'actualité, et me demandant par quoi commencer... Et Bam je fouine sur mon émission préférée de France Culture et voilà que je peux écouter Le Père Goriot, en feuilleton

Absolument parfait.
J'adore ces feuilletons.
Et je n'ai jamais lu Le Père Goriot

Le principal de l'action se déroule dans une pension parisienne bourgeoise. Bourgeoise parce que les gens y sont de bonne fréquentation (a priori) mais ont pas mal de problèmes d'argent (Balzac quoi !), donc elle sent le bois qui craque, l'humidité, l'odeur de ragoût.
Et, évidemment, ça jacasse, ça observe du coin de l'œil, ça commère.
Surtout que ce vieux Père Goriot reçoit dans sa chambre de belles et raffinées jeunes filles sentant l'opulence. Ses filles ? Lui qui a l'air si modeste ? Mais si elles sont riches, pourquoi vit-il dans cette misère ?
Rastignac, jeune étudiant ambitieux, financé par a mère, doit réussir ses études et vivre assez chichement. Seulement, il rencontre les femmes de la haute, veut entrer dans ce monde, séduire, devenir l'amant d'une richissime femme. Alors il soutire de l'argent à sa mère - qui n'en a pas tant que ça. Bataille de "prouve moi ton amour en finançant mon prochain veston !"
Et puis il y a Vautrin, un pensionnaire rustre, qui aime la rigolade, le plaisir, mais dont le passé est bien mystérieux.

...

Un roman où les personnages sont tous attendrissants, stupides, manipulateurs, égoïstes, la plupart vénaux.
On suit cette histoire où tout va très vite, les situations et les rebondissements s'enchaînent. Les retournements sont jouissifs, drôles.
Fascinant de voir la personnalité du jeune Rastignac se modifier, ses traits de caractère se modeler. De prime abord, jeune homme sympathique et naïf, il devient petit à petit non pas amoureux mais attirer par le luxe, obnubilé par la réussite sociale, la conquête d'un cœur précieux.
Vu la fin, on n'a qu'une envie, découvrir ce qu'il va devenir !

Un vrai plaisir de lecture-écoute : roman social, puis comédie, cynique, puis thriller. Impossible de s'ennuyer !

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Message par domreader Mer 8 Jan - 15:48

La Grenadière
Etudes de Mœurs - 1834
Honoré de Balzac
 
Une très jolie nouvelle de Balzac, une écriture fine, précise, un petit bijou.
La Grenadière est une charmante demeure au bord de la Loire que Balzac prend presque tout un chapitre à camper avec un soin tout particulier. Mme Willemsens s’y est établie avec ses deux enfants, Louis-Gaston et Marie-Gaston. Elle élève ses deux fils avec douceur et rigueur et leur accorde tout son temps et toute son énergie, tout en leur cachant la gravité de son état de santé. Le passé de cette femme est mystérieux, on ne sait quel drame l’a laissée seule en charge de sa famille toutefois ses manières laissent à penser qu’elle vient de l’aristocratie.
La nouvelle prend fin à sa mort où elle laisse ses deux fils orphelins mais néanmoins pourvus d’une solide éducation et d’un petit pécule qui leur permettront de se construire une vie fidèle à leurs souhaits. Tout cela reste assez énigmatique puisqu’on ne connaitra la véritable identité de cette femme qu’à la fin de la nouvelle sans que cela ne nous éclaire plus sur son passé.
Un joli texte fort court qui met en avant les qualités d’abnégation et de courage de cette mère jusqu’à ses dernières forces de façon à laisser ses enfants les moins démunis possible. Mais on sent, entre les lignes, l’attachement de Balzac pour ce lieu et cette maison qu’il décrit si bien et où l’on a très envie de séjourner pour voir la Loire s’écouler, assis sous une tonnelle dans le jardin.


Dernière édition par domreader le Sam 14 Mai - 14:33, édité 2 fois

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Message par domreader Dim 5 Déc - 14:51

Gobseck - 1830
Honoré de Balzac

Une longue nouvelle de Balzac de 1830 tirée des Scène De La Vie Privée dans La Comédie Humaine. C’est tout l’art de Balzac qui en une poignée de pages nous fait un portrait de toute une classe sociale, avec des personnages vivants, fouillés, crédibles qu’on peut presque voir se déplacer devant nos yeux tant sa force d’évocation est grande.
 
Gobseck est un usurier célèbre sr la place de Paris, le bonhomme est connu, non seulement de par sa personnalité intraitable, mais aussi parce qu’il est l’un des seuls à pouvoir débloquer une somme d’argent importante au pied-levé. Cela permet de tirer d’embarras, juste pour un temps, certain beau monde parisien qui vit au-dessus de ses moyens où sur lequel le malheur s’est abattu.
Il a engagé le jeune avoué Derville pour s’occuper de la partie légale de ses affaires, un jeune avoué qui voit défiler le tout Paris dans le bureau de Gobseck. Gobseck est le portrait d’un grand avare, obsédé par l’argent et le gain. Il est roué et sans pitié, connais toutes les ruses que les billets à ordre, lettres de créances et autres moyens d’avancer de l’argent peuvent permettre en les échangeant, en les revendant, ou en les escomptant. Il est retors et ne recule devant aucun coup tordu pour gagner de l’argent.
Des années après sa mort, maître Derville, ami de la famille Grandlieu, raconte dans leur salon la ruine de la famille du Comte de Restaud, dont il fut le témoin. En effet, Camille, la fille des Grandlieu s’est éprise d’Ernest, l’aîné du défunt Comte de Restaud. Bien sûr les Grandlieu sont contre cette union avec une famille désargentée.

Gobseck est non seulement le portrait de l’avarice poussée jusqu’à l’absurde, c’est aussi une fable morale sur l’usure et ses dangers et plus largement, c’est une satire de cette société de nobles oisifs. Ces nobles de la restauration qui dépensent bien plus que leurs rentes ne leur rapportent et empruntent afin de continuer à vivre sur un grand pied. C’est aussi toute l’hypocrisie d’une classe épouvantée par les ‘mésalliances’ et qui est elle aussi obsédée par l’argent.
 
Une nouvelle tout à fait délectable.

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Message par Invité Jeu 6 Jan - 16:36

Pour avoir lu Le Père Goriot et Le Colonel Chabert, j'ai l'impression d'y avoir trouvé les mêmes défauts. Le roman devient un long développement linéaire, sans rebondissement, avec des ficelles un peu manichéennes, d'un côté les victimes angéliques et de l'autre les personnages pourris, et au milieu, le goût du malheur, la dénonciation d'un monde injuste.
Quand ça parle de la psychologie de Balzac, je le trouve pas si ouf que ça. C'est assez typique de ce que fera le réalisme et le naturalisme, en alignant des peintures de vices et d'intérêts. Sans compter que des théories comme le magnétisme ou la phrénologie dont use Balzac feraient un peu rire les médecins et psychologues d'aujourd'hui. 
Ce que j'en tire, c'est le plaisir du style, l'efficacité du tout, c'est très prenant. Après tout Balzac était un écrivain populaire qui écrivait pour l'argent, il a même commis de la littérature érotico-sentimentale à ses débuts, croyant parvenir à la richesse ainsi, mais à croire que n'est pas E.L. James qui veut ! clown Bref, c'était sympa, mais un peu déprimant.

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Message par domreader Sam 14 Mai - 14:31

La Femme de Trente Ans - 1842
Honoré De Balzac 
 
Ce roman fait partie des Scènes de la Vie Privée dans La Comédie Humaine de Balzac.
 
La très jeune Julie s’amourache du colonel Victor d’Aiglemont, un bel homme à prestance. L’esprit romantique et naïf de la jeune fille qu’elle est s’en empare et s’en fait la représentation d’un mari idéal. Le père de Julie ne s’y trompe pas et déconseille ce mariage à Julie qui passe outre. On comprend vite que le mariage pour la belle Julie n’est pas heureux et que le côté intime de la vie conjugale ne la comble pas et même finit par la dégoûter et la rendre dépressive. Elle s’aperçoit aussi qu’elle a épousé un homme creux, vaniteux et égoïste. Même ses deux premiers enfants ne la réconcilient pas avec la vie. Un amour platonique, hélas éphémère, lui redonne goût à la vie, avant qu’un double drame n’interrompe cet interlude heureux.
Elle aura au total quatre enfants, dont la dernière est le fruit d’une liaison avec un diplomate après que son mari l’a quittée ruiné pour partir vers le nouveau monde.
 
Le dernier tiers du récit est très romanesque entre le fuite de la fille aînée, un épisode avec des pirates, une paternité dissimulée et la vieillesse solitaire et amère de Julie d’Aiglemont que tenaillent désillusions, regrets et remords.
 
On dit que l’intention de Balzac était d’écrire un roman qui mette en garde les jeunes filles contre des mariages basés sur une représentation idéale et romantique de leur futur mari, sur une illusion crée par leur esprit et l’éducation qu’on leur donnait et qui ignorait les aspects physiques du couple. Il pensait ainsi éviter à certaines un mariage hâtif et mal avisé qui influencerait durablement tout le cours de leur existence. Dans la première partie du roman, il évoque avec grande finesse et pudeur, un sujet rarement évoqué à l’époque, celui du plaisir féminin. Ou plutôt, il évoque son absence avec un mari peu attentif, éventuellement brutal avec une jeune femme totalement ignorante ‘des choses de la vie’.
 
C’est un drôle de livre aux parties qui ont parfois un ton et un esprit disparates. On comprend mieux lorsqu’on lit la genèse du livre qui dit que Blazac a reécrit et réuni quatre nouvelles différentes pour n’en faire plus qu’une. Un petit fond historique qui évoque les remous et les changements de régime de l’époque influe fortement sur le destin des protagonistes. C’est un roman court qui se lit aisément avec des retournements de situations spectaculaires dans sa seconde moitié et une fin aussi romanesque qu’admirable.


Dernière édition par domreader le Dim 15 Mai - 10:59, édité 1 fois

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Message par Aeriale Dim 15 Mai - 10:57

Merci pote ce beau résumé @Domreader!

A chaque fois, surtout depuis que j’ai vu Les illusions perdues en film il y a quelques mois, je me dis qu’il faudrait me replonger dans les romans de Balzac 

Celui ci pourrait correspondre, pour une petite reprise!
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