Charles Ferdinand Ramuz

Vie de Samuel Belet



Voilà une chose qui n'est pas si courante : vouloir faire durer autant que possible une lecture, et se retrouver tout triste au moment de refermer un roman, tant on aurait voulu qu'il dure...

Cette vie, c'est celle que Samuel Belet lui-même nous raconte à la première personne, et qui embrasse plusieurs décennies entre les années 1855 et le tout début du XXème.
Une vie en apparence simple, faite de chagrins, de bonheurs, de renoncements, de drames. Mais finalement pas si simple que ça.
Dans un roman de Ramuz, on pourrait s'attendre à une certaine "immobilité". Mais pas du tout, ici c'est une vraie épopée. Bien qu'il y ait l'attachement à sa région d'origine et à la ruralité, on va aussi voyager avec Samuel. Je n'en dis pas plus car c'est vraiment surprenant.

Le roman est aussi un hommage à la lecture et à l'écriture. Le jeune Samuel va avoir l'opportunité de s'évader dans la lecture dans sa jeunesse, et on comprendra plus tard, bien plus tard, dans une dernière partie courte mais  magnifique, que c'est cela qui le poussera à coucher sur la papier sa vie.
C'est tellement fort, tout est tellement évoqué, ressenti, qu'on a l'impression de suivre une véritable existence, que ce Samuel Belet est bel et bien réel.

Très gros coup de cœur. Ma-gni-fi-que !!

Je vois que  @domreader l’a beaucoup aimé aussi, je le note, merci !

C’est vrai... Peut être commencer par celui ci? 

Je me méfie du côté contemplatif ou statique que j’imagine collé à l’univers de Ramuz, mais d après ce que tu en dis, ici ce n’est pas le cas du tout! Merci

Aeriale a écrit:C’est vrai... Peut être commencer par celui ci? 

Je me méfie du côté contemplatif ou statique que j’imagine collé à l’univers de Ramuz, mais d après ce que tu en dis, ici ce n’est pas le cas du tout! Merci

Même moi qui ne suis pas 'contemplative' ai beaucoup aimé ce que j'ai lu de cet auteur.

Aeriale a écrit:
Je me méfie du côté contemplatif ou statique que j’imagine collé à l’univers de Ramuz, mais d après ce que tu en dis, ici ce n’est pas le cas du tout! Merci

Absolument.
Beaucoup plus de mouvement ici. Rien à voir avec La grande peur dans la montagne ou avec Derborence, les deux autres ouvrages que j'ai lus.
On retrouve le style Ramuz évidemment, mais là encore bien plus nuancé il me semble.
Et j'ai même cru percevoir une évolution dans l'écriture entre le début du roman et la suite, ce qui encore une fois s'explique logiquement par ce que Samuel nous en dit dans la dernière partie.

Merci @Domreader et @Nightingale, ce que vous en dites me rassure. 

Je me souviens avoir vaguement tenté Derborance à l’époque, livre presque culte sur l’ancien forum, et avoir lâchement abandonné très vite. 

Je retiens celui ci!