Italo Calvino
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Re: Italo Calvino
Les villes invisibles
Présentation de l’éditeur
"Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses ; et toute chose en cache une autre. - Moi, je n'ai ni désirs, ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard. - Les villes aussi se croient l'ouvre de l'esprit ou du hasard, mais ni l'un ni l'autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d'une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept merveilles, mais de la réponse qu'elle apporte à l'une de tes questions." A travers un dialogue imaginaire entre Marco Polo et l'empereur Kublai Khan, Italo Calvino nous offre un "dernier poème d'amour aux villes" et une subtile réflexion sur le langage, l'utopie et notre monde moderne.
L'annonce une architecte illustre les 55 Villes invisibles d'Italo Calvino concernant le travail de Karina Puente m’a donné envie de voir de plus près son travail autour de ces villes invisibles… mais surtout de franchir aussi le pas et découvrir le texte d’Italo Calvino.
C’est un monde à part qu’on peut découvrir dans ce livre. Des villes imaginaires dont Marco Polo fait le bilan de ses visites à Kublai Khan.
Ainsi on visite avec lui tous ces endroits qui font rêver : Isaura, Despina, Fedora, Isidora ou encore Zaira.
Par moment c’est tellement réel, on a envie de sortir une mappe monde pour retrouver l’endroit de telle ou telle ville…
Mais finalement on ne va faire qu’un voyage dans l’imaginaire d’Italo Calvino… mais c’est réjouissant.
Les images de Karina Puento ajoutent un plus… si elle va terminer son projet avec toutes les villes on pourrait envisager de publier images et texte… ce serait un bijou.
interview avec l’artiste (en anglais)
Les villes effilées. 2.
Je dirais maintenant de la ville de Zénobie qu’elle a ceci d’admirable : bien que située sur un terrain sec, elle repose sur de très hauts pilotis, les maisons sont de bambou et de zinc, avec un grand nombre de galeries et balcons, elles sont placées à des hauteurs différentes, comme sur des échasses qui se défient entre elles, et reliées par des échelles et des passerelles, surmontées par des belvédères couverts de toits coniques, de tonneaux qui sont des réservoirs d’eau, de girouettes tournant au vent, et il dépasse des poulies, des cannes à pêche et des grues.
Quel besoin ou quel commandement ou quel désir a-t-il donc poussé les fondateurs de Zénobie à donner cette forme à leur ville, in n’en sait plus rien, et en conséquence on ne peut dire si ce besoin, commandement ou désir, se trouve satisfait par la ville comme nous la voyons aujourd’hui, qui peut-être a grandi par superpositions successives d’un premier dessein désormais indéchiffrable. Mais ce qui est sûr, c’est que si l’on demande à un quelconque habitant de Zénobie de nous dire comment il verrait le bonheur de vivre, c’est toujours une ville comme Zénobie qu’il imagine, avec ses pilotis et ses échelles, une Zénobie peut-être toute différente, déployant bannières et rubans, mais déduite toujours de la combinaison d’éléments de ce modèle premier.
Cela dit, il n’y a pas à établir si Zénobie est à classer parmi les viles heureuse ou malheureuses. Ce n’est pas entre ces deux catégories qu’il y a du sens à partager les villes, mais entre celles-ci : celles qui continuent au travers des années et des changements à donner leur forme aux désirs, et celles où les désirs viennent à effacer la ville, ou bien sont effacés par elle.
Les villes et les échanges. 1.
A quatre-vingts milles du côté du noroît, l’homme arrive à la ville d’Euphémie, où convergent à chaque équinoxe les marchands de sept nations. La barque qui y accoste avec un chargement de gingembre et de coton appareillera la cale pleine de pistache et de grains de pavots, et la caravane à peine déchargés ses sacs de noix de muscade et de raisin sec bourre déjà pour le retour ses bâts de rouleaux de mousseline dorée. Mais ce qui pousse à remonter les fleuves et traverser les déserts pour venir jusqu’ici, ce n’est pas seulement l’change de marchandises que tu retrouves partout dans tous les bazars de l’empire du Grand Khan et au-dehors, mises en vrac à tes pieds sur les mêmes nattes jaunes, à l’ombre des mêmes rideaux chasse-mouches, offertes avec les mêmes soi-disant rabais. Ce n’est pas seulement pour vendre et pour acheter qu’on vient à Euphémie, mais aussi parce que la nuit, auprès des feux allumés tout autour du marché, assis sur des sacs ou sur des tonneaux ou bien étendus sur des piles de tapis, à chaque mot que l’on prononce - comme « loup », « sœur », « trésor caché », « bataille », « gale », « amants » - chacun raconte sa propre histoire de loups, de sœurs, de trésors, de gale, d’amants, de batailles. Et tu sais que durant le long voyage qui t’attend, quand pour rester éveillé bercé par le chameau ou la jonque, tu te mets à faire défiler tes souvenirs personnels l’un après l’autre, ton loup sera devenu un autre loup, ta sœur une sœur différente, ta bataille d’autres batailles, en revenant d’Euphémie, la ville où s’échange la mémoire aux solstices et aux équinoxes.
Dernière édition par kenavo le Jeu 15 Nov - 4:36, édité 1 fois
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Re: Italo Calvino
Merci Kena ! Ah Les villes invisibles !!
silou- Messages : 205
Date d'inscription : 22/12/2016
Localisation : centre
Re: Italo Calvino
ça me donne envie ce livre, pour le côté imaginaire.
darkanny- Messages : 826
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Italo Calvino
je te comprends, c'est un très beau livresilou a écrit:Ah Les villes invisibles !!
je pense que tu devrais aimerdarkanny a écrit:ça me donne envie ce livre, pour le côté imaginaire.
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Re: Italo Calvino
Le baron perché
Cela vous arrive probablement aussi – il y a des histoires dont vous avez entendu depuis si longtemps, même sans les avoir lu, il y a des idées dans votre tête. Mais rien n’équivaut d’ouvrir le livre et de se mettre à découvrir les mots…Présentation de l’éditeur
«Pour bien voir la terre, il faut la regarder d’un peu loin.»
En 1767, suite à une dispute avec ses parents au sujet d’un plat d'escargots, le jeune Côme Laverse du Rondeau monte dans l’yeuse du jardin. Il ne descendra plus des arbres jusqu’à sa mort, s’y éveillant au savoir et à l’amour, à la solitude comme à la fraternité.
Conte philosophique en hommage au siècle des Lumières, autoportrait d’un excentrique épris de liberté, Le baron perché enchante par son humour généreux, ses constantes inventions, son humanisme intemporel.
Ainsi je peux dire que la magie qui se dégage du baron perché est exquise !
Depuis tant d’années que je connaissais le résumé et me suis toujours dit que ce n’était pas pour moi (qu’est-ce que j’ai à faire avec un bonhomme qui se balade dans les arbres ??). Quel bonheur de découvrir qu’il s’agit d’une histoire extraordinaire.
Vous connaissez ces livres qui produisent une sorte de remous dont vous ne pouvez plus vous retirer ? Ce baron perché en fait partie. En tout cas pour moi c’était une vraie belle découverte. Et une aventure.
Vous voyez les étincelles dans mes yeux ?
Quand une telle rencontre se fait, je sais pourquoi j’adore tellement lire… quel moment sublime j’ai vécu avec ce roman.
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Re: Italo Calvino
J'ai revu le fil de Su Blackwell il y a quelques jours et trouvé sa belle sculpture qu'elle a fait pour Le baron perché
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Re: Italo Calvino
Magnifique !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4309
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