Émile Cucherousset

Dans la famille Cucherousset-Jourdy, il y a Emile C. et ses cent métiers, de potier à aide-éducateur dans un foyer pour handicapés mentaux, en passant par salarié agricole et caviste dans une coopérative fromagère, et finalement bibliothécaire et auteur, mais sans restriction de genres et de goûts, avec un passage par la revue Biscoto et des aspirations théâtrales faisant sonner haut et fort le dialogue.

Parfois, il laisse dormir des histoires dans un placard, le monde du tiroir étant trop étroit pour lui, parfois il croise la route d’une sacrée bande de lapins qui l’oblige, sous la menace, à écrire.

Il y a aussi Camille J. qui, après des études aux beaux-arts d’Epinal et à l’Ecole des arts décoratifs de Strasbourg, a publié aux éditions Actes Sud sa célèbre et remarquée trilogie Rosalie Blum et a illustré également de nombreux albums (Albin Michel, Actes Sud, Sarbacane) habités par ses personnages, « petits acteurs en train de naître » répétant brillamment sur la scène du livre. Enfant, déjà, elle avait compris beaucoup de choses sur l’imaginaire et les échappées loin de l’ennui. Dans cette famille, on a l’œil hors cadre formaté, l’imaginaire champ libre, la divagation heureuse et tordue, les mots imagés extravagants. Leur placard, lui, n’a pas fini d’ouvrir ses portes.


Source : Editeur

Illustrations : Camille Jourdy


truffe et machin

Présentation de l’éditeur
Aujourd’hui, Truffe et Machin, les frères lapins, sont à court d’idées, en panne totale d’aventures. Pas une bêtise à l’horizon. Alors, le long de la voie ferrée, ils attendent patiemment qu’une idée folle, comme attraper son ombre au lasso ou toucher son nez avec sa langue, surgisse. Mais rien n’y fait.
La situation est très grave.
Surtout, que Machin vient de faire oublier à Truffe un début d’idée, à cause de son estomac qui crie, comme toujours, famine. Sauf à espérer un miracle, l’ennui les attend dans leur terrier grand comme une boîte à sardines.
Quand, soudain, Truffe aperçoit un truc phosphorescent tapi sous un roncier. Il en est certain, il a retrouvé son idée royalement lumineuse. Truffe et Machin n’ont plus qu’à l’attraper. Mais l’idée du siècle a des ailes et est bien décidée à faire l’andouille volante.

Quand ce petit livre est sorti, les réactions sur différents sites de la littérature pour la jeunesse n’en finissaient plus de s’enthousiasmer.

Vous pouvez l’imaginer – cela m’a intrigué !

Je connaissais déjà le travail de Camille Jourdy, mais du côté BD et pas dans le contexte des illustrations pour la jeunesse. Quant à Émile Cucherousset, c’était la découverte. Et quelle belle rencontre. J’adore son monde imaginaire.

Truffe et Machin sont de vrais petits héros et devraient réjouir plus d’un jeune lecteur. Ils ne sont jamais à court d’idée et les aventures qu’ils vont vivre sont vraiment tout à fait à part.

Très beau moment passé en leur compagnie et je comprends tous les bons commentaires que j’ai pu lire… je me joins à eux.










Camille Jourdy : « C’est tout d’abord Émile qui a commencé à travailler le texte. Il a écrit une première version de l’histoire de l’idée perdue. J’ai alors fait des recherches pour les deux personnages: Truffe et Machin. Je savais qu’il y avait un grand et un petit. Au début, je leur avais donné une allure trop grande, trop adulte… Je les ai dessinés plein de fois avant de les tenir à peu près. Et j’ai fait quelques recherches pour les décors et l’univers graphique. Émile a ensuite écrit d’autres histoires avec ces deux héros. Dans l’ensemble, nous travaillons chacun de notre côté, mais en demandant très régulièrement l’avis de l’autre. »

Émile Cucherousset : « Le réel ne suffit jamais, je pense. On associe tout le temps ce qu’on vit dans la réalité avec une dose de fantasmes et de projection. On pense à des choses qui n’auront jamais lieu ou qui ne pourraient même pas avoir lieu. On s’invente des histoires, on s’imagine en quelqu’un d’autre… Pour Truffe et Machin, c’est pareil. Ils s’autorisent juste à avoir une perception du monde différente et ils en jouent. C’est peut-être là leur rapport à la poésie… la combinaison du réel et de leur imagination fertile. Cela leur permet d’appréhender les choses d’une manière singulière. Et cette façon qu’ils ont d’aller sonder l’inconnu peut effectivement leur amener tout un lot de bricoles… Ils s’amusent à se faire peur, quitte à être dépassés par les événements. Mais en général, ils s’en sortent bien. »

Illustrations : Clémence Paldacci


Pombo Courage

Présentation de l’éditeur
Pombo n’aime rien de plus que passer ses journées à siroter un jus de fruit gorgé d’écume, les doigts de pieds bien au chaud dans ses chaussons. Parfois, la faim ou le sommeil l’obligent à tendre le bras pour attraper un quignon de pain ou à faire une petite sieste sur son rocking-chair, mais rien ne trouble ses rêvasseries, bien à l’abri du monde.
Alors quand son ami Java, si intrépide, lui demande de l’aider à construire une cabane en haut d’un chêne vertigineux, pour observer le lointain, Pombo Fainéant fait sa mauvaise tête. Sa tête d’ours qui va compter les mouches, les pieds sur terre. Chez lui, le lointain, c’est en esprit, les yeux fermés.
Mais Java, lui, a un autre plan. Un plan délicat à coups de tomahawk et d’escalades dangereuses. Un plan parfait pour Pombo Courage.

Avec seulement deux livres, Émile Cucherousset est devenu un de mes auteurs coup de cœur de la section jeunesse.

En compagnie d’une autre illustratrice, l’histoire est aussi bonne que celle de Truffe et Machin.

Belle preuve d’amitié et comment surmonter ses peurs… ce Pombo et son copain Java sont adorables.

J’attends d’autres romans de cet auteur !










Émile Cucherousset : « L’histoire de ces deux ours permet davantage de mettre en opposition deux tempéraments antinomiques (action versus inaction, peur versus inconscience…) et de parler de leur terrain d’entente. Ils ne peuvent se trouver qu’à force de concessions et d’efforts mêlés. C’est une histoire d’adaptation à l’autre. Il leur faut trouver le consensus entre le tranchant du tomahawk et le molletonné d’une charentaise, effectivement. »

Les illustrations me plaisent beaucoup !

et les histoires valent autant le détour