L. P. Hartley
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Re: L. P. Hartley
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The Go-Between / Le Messager
Être encore un enfant et quand même déjà avoir des idées pour compter parmi les « grands ». Surtout quand on est invité dans un lieu où il n’y a pratiquement que des adolescents.
Je ne connaissais ni cet auteur ni ce roman culte et je suis trop contente de l’avoir trouvé parmi les nouveautés…
Une vraie découverte et un grand coup de cœur.
Avec la distance de 50 ans, Léon Colston revit ses souvenirs d’un été… et ainsi ses raisonnements et surtout son langage sont adapté au personnage adulte, même s’il jette un regard sur le jeune Léon qui a réagi plus d’une fois comme un vrai petit garçon.
Quel délice, quelle beauté, je suis sous le charme… c’est comme si j’aurais partagé un été aux côtés de tous ces gens qui se sont retrouvés autour de Léon… fascinant.
The Go-Between / Le Messager
Oui, une fois de plus, un de ces romans autour des moments précieux lors de l’enfance/l’adolescence. Surtout lors de cette fine frontière entre les deux.Présentation de l’éditeur
" Le Messager de L. P. Hartley a changé ma vie. Je l'ai lu à 13 ans, et me suis vivement identifié au personnage principal, Léon. Expiation est aussi un hommage à ce roman. " Ian McEwan
" Le passé est un pays étranger... " Ainsi s'ouvre ce classique aussi troublant que profond sur ces instants de l'enfance qui façonnent toute une vie.
Publié en Angleterre en 1953 et en France deux ans plus tard, un roman tout en finesse porté par une langue précieuse, où Léon Colston, vieux monsieur, explore ses souvenirs et se replonge dans l'été 1900. Un été tragique et brûlant.
Être encore un enfant et quand même déjà avoir des idées pour compter parmi les « grands ». Surtout quand on est invité dans un lieu où il n’y a pratiquement que des adolescents.
Je ne connaissais ni cet auteur ni ce roman culte et je suis trop contente de l’avoir trouvé parmi les nouveautés…
Une vraie découverte et un grand coup de cœur.
Avec la distance de 50 ans, Léon Colston revit ses souvenirs d’un été… et ainsi ses raisonnements et surtout son langage sont adapté au personnage adulte, même s’il jette un regard sur le jeune Léon qui a réagi plus d’une fois comme un vrai petit garçon.
Quel délice, quelle beauté, je suis sous le charme… c’est comme si j’aurais partagé un été aux côtés de tous ces gens qui se sont retrouvés autour de Léon… fascinant.
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Life is a lot like Jazz
Best when you improvise
George Gershwin
Re: L. P. Hartley
Je ne connaissais pas le nom de l'auteur qui a inspiré Losey pour le film, merci Kena!
Assez curieuse d'y jeter un oeil, du coup!
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Aeriale- Messages : 11927
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: L. P. Hartley
La crevette et l’anémone
Eustache et Hilda vol. 1
Il n’y a personne qui s’est dévoué pour faire un petit commentaire
mais on a fait une lecture en commun autour de ce premier volume
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George Gershwin
Re: L. P. Hartley
Le sixième ciel
Ce roman est le deuxième de la trilogie d’Eustache et Hilda, il fait suite au premier volume, La crevette et l’anémone. Nous sommes une bonne dizaine d’années après les événement décrits dans le premier tome. Le frère et la sœur ont fait leur chemin. Eustache est en train de terminer ses études de lettres à Oxford, et sa sœur dirige une clinique pour enfants handicapés. La première guerre mondiale est passée entre temps, et elle a marquée les esprits et modifié les trajectoires : ainsi Eustache se trouve être un étudiant plus âgé que les autres, car il a essayé de participer avec ses moyens à l’effort de guerre, même si c’est dans un bureau, compte tenu de son état de santé. Et Hilda a découvert le milieu médical, et a pu laisser s’épanouir ses qualités d’organisatrice.
Mais les événements décrits dans le premier tome reste terriblement présents, nous découvrons progressivement à quel point ils pèsent sur nos deux personnages, enfermés en quelque sorte dans des schémas dont ils ont des difficultés à sortir : Eustache a du mal à prendre la moindre décision personnelle et à s’assumer, voulant plaire à tout prix, éternel enfant, et Hilda à l’opposée, se devant être celle qui sait, qui dirige, qui est dans l’action, au risque de laisser complètement de côté tout l’aspect affectif, mutilant sa personnalité.
Deux personnages vont intervenir et peut-être faire bouger les lignes : Stephen Hilliard, un condisciple d’Eustache, jeune homme censé et bienveillant, et surgi du passé, Dick Staveley, le jeune châtelain qui fascinait Eustache, devenu député. Dangereux, manipulateur, véritable prédateur, sans pitié pour la faiblesse, Dick sait se montrer brillant et fascinant. Les deux sont très sensibles à la beauté et à la personnalité de Hilda, et se servent quelque peu d’Eustache pour arriver à l’approcher.
Ce tome est à la fois très réussi et très frustrant. Réussi, car nous retrouvons la finesse de l’analyse de Hartley, l’humour toujours présent, et une manière de mener son intrigue, l’air de rien, en paraissant flâner, mais qui nous mène exactement là où l’auteur voulait arriver. Les descriptions presque sociologiques de la vie à Oxford, du milieu étudiant, des relations entre jeunes gens, de ce qui s’y joue, des hiérarchies de pouvoir qui se mettent en place, de la fabrique de la reproduction sociale, d’un conditionnement qui met en place les codes et les comportements permis, est très intéressante aussi. La violence des rapports sociaux sous des apparences très policées est aussi très bien suggérée, dans tous les lieux que traverse Eustache : l’université, la clinique de sa sœur, et le domaine des Staveley où il passera un week-end avec sa sœur.
Frustrant, car nous restons au milieu du chemin. Autant La crevette et l’anémone pouvait se suffire à lui-même, autant ce deuxième opus laisse les choses en suspens, et la lecture du troisième est incontestablement indispensable pour connaître le destin de nos personnages. Frustrant aussi, parce que nous ne voyons les choses que pas les yeux d’Eustache, alors que dans le premier tome, la fin du roman nous plaçait du point de vue d’Hilda, ce qui enrichissait considérablement la vision des personnages et de leurs relations. D’où encore plus l’envie de lire la suite, en espérant que l’auteur lui donne la parole.
J’espère que l’éditeur va rapidement sortir le troisième volume de la trilogie, pour aller jusqu’au bout de la route avec ces deux personnages attachants.
Ce roman est le deuxième de la trilogie d’Eustache et Hilda, il fait suite au premier volume, La crevette et l’anémone. Nous sommes une bonne dizaine d’années après les événement décrits dans le premier tome. Le frère et la sœur ont fait leur chemin. Eustache est en train de terminer ses études de lettres à Oxford, et sa sœur dirige une clinique pour enfants handicapés. La première guerre mondiale est passée entre temps, et elle a marquée les esprits et modifié les trajectoires : ainsi Eustache se trouve être un étudiant plus âgé que les autres, car il a essayé de participer avec ses moyens à l’effort de guerre, même si c’est dans un bureau, compte tenu de son état de santé. Et Hilda a découvert le milieu médical, et a pu laisser s’épanouir ses qualités d’organisatrice.
Mais les événements décrits dans le premier tome reste terriblement présents, nous découvrons progressivement à quel point ils pèsent sur nos deux personnages, enfermés en quelque sorte dans des schémas dont ils ont des difficultés à sortir : Eustache a du mal à prendre la moindre décision personnelle et à s’assumer, voulant plaire à tout prix, éternel enfant, et Hilda à l’opposée, se devant être celle qui sait, qui dirige, qui est dans l’action, au risque de laisser complètement de côté tout l’aspect affectif, mutilant sa personnalité.
Deux personnages vont intervenir et peut-être faire bouger les lignes : Stephen Hilliard, un condisciple d’Eustache, jeune homme censé et bienveillant, et surgi du passé, Dick Staveley, le jeune châtelain qui fascinait Eustache, devenu député. Dangereux, manipulateur, véritable prédateur, sans pitié pour la faiblesse, Dick sait se montrer brillant et fascinant. Les deux sont très sensibles à la beauté et à la personnalité de Hilda, et se servent quelque peu d’Eustache pour arriver à l’approcher.
Ce tome est à la fois très réussi et très frustrant. Réussi, car nous retrouvons la finesse de l’analyse de Hartley, l’humour toujours présent, et une manière de mener son intrigue, l’air de rien, en paraissant flâner, mais qui nous mène exactement là où l’auteur voulait arriver. Les descriptions presque sociologiques de la vie à Oxford, du milieu étudiant, des relations entre jeunes gens, de ce qui s’y joue, des hiérarchies de pouvoir qui se mettent en place, de la fabrique de la reproduction sociale, d’un conditionnement qui met en place les codes et les comportements permis, est très intéressante aussi. La violence des rapports sociaux sous des apparences très policées est aussi très bien suggérée, dans tous les lieux que traverse Eustache : l’université, la clinique de sa sœur, et le domaine des Staveley où il passera un week-end avec sa sœur.
Frustrant, car nous restons au milieu du chemin. Autant La crevette et l’anémone pouvait se suffire à lui-même, autant ce deuxième opus laisse les choses en suspens, et la lecture du troisième est incontestablement indispensable pour connaître le destin de nos personnages. Frustrant aussi, parce que nous ne voyons les choses que pas les yeux d’Eustache, alors que dans le premier tome, la fin du roman nous plaçait du point de vue d’Hilda, ce qui enrichissait considérablement la vision des personnages et de leurs relations. D’où encore plus l’envie de lire la suite, en espérant que l’auteur lui donne la parole.
J’espère que l’éditeur va rapidement sortir le troisième volume de la trilogie, pour aller jusqu’au bout de la route avec ces deux personnages attachants.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: L. P. Hartley
La crevette et l'anémone
Quai Voltaire continue à nous faire découvrir des auteurs anglais peu ou pas connus, tout au moins en dehors des frontières britanniques. Après Elizabeth Jane Howard, j'ai ainsi plongé dans le premier roman d'une trilogie d'un auteur plus que confidentiel jusqu'à présent, tout au moins en France, surtout cité pour avoir écrit le roman à l'origine du beau film de Joseph Losey, le messager, L. P. Hartley.
Comme dans le messager (je précise que j'ai juste vu le film), un jeune garçon est au centre du récit. Nous voyons les choses par les yeux d'Eustache, qui n'a pas encore tout à fait dix ans. Son langage, ses rêveries, son interprétation du monde qui l'entoure, des motivations et réactions des adultes, forment la trame du récit. Celui-ci semble fait des petites choses : les jeux sur la plage avec sa soeur Hilda, les leçons dispensées par sa tante, les échanges en famille, les cours de danse, la fascination pour Nancy, une voisine de son âge. Eustache est un enfant rêveur, soumis à la volonté de sa famille, et en premier lieu à celle d'Hilda, qui a quatre ans de plus que lui, et un caractère volontaire et bien trempé. Elle pense devoir l'éduquer, et le pousse à faire connaissance avec une vieille dame handicapée et laide, dont Eustache a très peur. Mais un étrange attachement va naître entre le petit garçon et Miss Forthergill qui va modifier la vie d'Eustache et par ricochets aussi celle des autres membres de sa famille.
Il y a une grande sensibilité et finesse dans ce roman, dans l'écriture et dans la manière de mener le récit, l'air de rien, en suivant le rythme du personnage principal. le monde vu par les yeux d'un enfant, une sorte d'innocent, prêt à écouter et à croire, sans juger. Mais cela n'empêche pas l'auteur de mettre en évidence toute la cruauté du monde. Les adultes, par exemple le père d'Eustache, peuvent se montrer égoïstes et imprévisibles, pas toujours fiables. Nancy et Hilda se livrent une sorte de guerre, dont Eustache est l'enjeu. L'adolescent dont il rêve de faire son ami, Dick, l'utilise pour essayer de se rapprocher de la jolie Hilda. Et l'argent entre à un moment donné en jeu et modifie situation et les rapports entre les personnages d'une manière impitoyable. Eustache va se retrouver devant un dilemme qui n'est pas de son âge, et que le monde lui impose. Va-t-il pouvoir prendre son envol, ou juste perdre son innocence et verser dans une forme de pragmatisme cynique ? Au-delà d'une analyse psychologique, c'est aussi un tableau social, les rapports de classe, une hiérarchie implicite, une façon d'être à l'autre, sont rendus avec justesse, et non sans une réelle férocité, malgré le charme apparent des beaux moments de l'enfance et des rêveries sans fin d'Eustache.
Un beau moment de lecture, une belle découverte, que je compte poursuivre avec le deuxième tome de la trilogie, en espérant une parution prochaine du troisième volume.
Quai Voltaire continue à nous faire découvrir des auteurs anglais peu ou pas connus, tout au moins en dehors des frontières britanniques. Après Elizabeth Jane Howard, j'ai ainsi plongé dans le premier roman d'une trilogie d'un auteur plus que confidentiel jusqu'à présent, tout au moins en France, surtout cité pour avoir écrit le roman à l'origine du beau film de Joseph Losey, le messager, L. P. Hartley.
Comme dans le messager (je précise que j'ai juste vu le film), un jeune garçon est au centre du récit. Nous voyons les choses par les yeux d'Eustache, qui n'a pas encore tout à fait dix ans. Son langage, ses rêveries, son interprétation du monde qui l'entoure, des motivations et réactions des adultes, forment la trame du récit. Celui-ci semble fait des petites choses : les jeux sur la plage avec sa soeur Hilda, les leçons dispensées par sa tante, les échanges en famille, les cours de danse, la fascination pour Nancy, une voisine de son âge. Eustache est un enfant rêveur, soumis à la volonté de sa famille, et en premier lieu à celle d'Hilda, qui a quatre ans de plus que lui, et un caractère volontaire et bien trempé. Elle pense devoir l'éduquer, et le pousse à faire connaissance avec une vieille dame handicapée et laide, dont Eustache a très peur. Mais un étrange attachement va naître entre le petit garçon et Miss Forthergill qui va modifier la vie d'Eustache et par ricochets aussi celle des autres membres de sa famille.
Il y a une grande sensibilité et finesse dans ce roman, dans l'écriture et dans la manière de mener le récit, l'air de rien, en suivant le rythme du personnage principal. le monde vu par les yeux d'un enfant, une sorte d'innocent, prêt à écouter et à croire, sans juger. Mais cela n'empêche pas l'auteur de mettre en évidence toute la cruauté du monde. Les adultes, par exemple le père d'Eustache, peuvent se montrer égoïstes et imprévisibles, pas toujours fiables. Nancy et Hilda se livrent une sorte de guerre, dont Eustache est l'enjeu. L'adolescent dont il rêve de faire son ami, Dick, l'utilise pour essayer de se rapprocher de la jolie Hilda. Et l'argent entre à un moment donné en jeu et modifie situation et les rapports entre les personnages d'une manière impitoyable. Eustache va se retrouver devant un dilemme qui n'est pas de son âge, et que le monde lui impose. Va-t-il pouvoir prendre son envol, ou juste perdre son innocence et verser dans une forme de pragmatisme cynique ? Au-delà d'une analyse psychologique, c'est aussi un tableau social, les rapports de classe, une hiérarchie implicite, une façon d'être à l'autre, sont rendus avec justesse, et non sans une réelle férocité, malgré le charme apparent des beaux moments de l'enfance et des rêveries sans fin d'Eustache.
Un beau moment de lecture, une belle découverte, que je compte poursuivre avec le deuxième tome de la trilogie, en espérant une parution prochaine du troisième volume.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4815
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