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Richard Russo

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Message par Epi Mer 30 Nov - 19:48

Richard Russo Russo11

Son enfance dans une petite ville ouvrière de l’Etat de New York a profondément marqué Richard Russo. Il puise dans cette réalité-là pour créer des ambiances particulières, transformant la vie des anonymes et des antihéros de ‘Main Street USA’ en légende, sans virer au ténébreux.
 
Après une maîtrise en histoire de l’art, il obtient son doctorat à l’université de l’Arizona en 1979. Fréquentant durant l’année l’univers intellectuel de l’université, il réintègre chaque été le monde des chantiers où il travaille avec son père, afin de payer ses études. Il enseigne la littérature américaine et anglaise à Colby College dans le Maine, avant de décider, à 47 ans, de se consacrer exclusivement à l’écriture. Son premier roman ‘Mohawk’ sort en 1986, suivi de ‘The Risk Pool’ (1988), ‘Nobody’s Fool’ (1993) et ‘Straight Man’ (1997), une satire sur le monde académique. ‘Empire Falls’ (2001), chronique d’une petite bourgade où les habitants se coltinent tant bien que mal avec la vie après la fermeture de l’usine, obtient le prix Pulitzer et est nommé Roman de l’année par Time Magazine. Russo adapte lui-même ‘Empire Falls’ pour la télévision, et écrit d’autres scénarios. Son recueil de nouvelles ‘The Whore’s Child’ sort en 2002. Pour Russo, les personnages sont indissociables de leur environnement - leçon apprise de son maître Charles Dickens : ce sont les décors qui façonnent leurs âmes. Il vit dans le Maine avec sa femme et ses deux filles.
 
Source : Evène



* * *
 
Bibliographie
 
1986 Mohawk (Mohawk)

1988 The Risk Pool (Quatre saisons à Mohawk)
1993 Nobody’s Fool (Un homme presque parfait)
1997 Straight Man (Un rôle qui me convient)
2001 Empire Falls (Le déclin de l'empire Whiting)
2002 The Whore’s Child (Le Phare de Monhegan)
2007 Bridge of Sighs (Le pont des soupirs)
2009 That Old Cape Magic (Les sortilèges du Cap Cod)
2012 Elsewhere (Ailleurs)

2012 Interventions (avec Kate Russo)
2013 Nate in Venice

2016 Everybody’s Fool
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Message par Epi Mer 30 Nov - 19:52

Un homme presque parfait (Nobody's Fool)


Richard Russo Un-hom10



Mon premier Russo et je suis tombée amoureuse instantanément  Very Happy 

C’est un livre assez difficile à résumer parce qu’il n'y a pas d'intrigue, pas de suspense, même pas vraiment une histoire avec un début, un milieu, une fin. Rien de tout ça. Juste la vie de Sully au fil des jours, ses (més)aventures, dans la petite ville de North Bath (N.Y.) où il ne se passe pas grand-chose. Des personnages fantastiques auxquels on s'attache immédiatement parce que l'auteur les traite avec respect, il les aime, c'est sûr et du coup, on les aime aussi, tous ! Le compagnon de travail, bête et gentil, le filou de patron, l’ex-femme au bord de la crise de nerfs, la maîtresse qui commence à se lasser, le fils qui en veut à son père de sa négligence, la logeuse bienveillante, l’avocat unijambiste et alcoolique qui ne sert pas à grand-chose... .Tous ces gens qui font partie de la vie de Sully de près ou de loin sont attachants, chacun à sa manière.

Sully, la soixantaine, est un esprit libre. Il a l'habitude de faire exactement le contraire de ce qui serait bien pour lui. Il le sait mais il n'y peut rien. Il est têtu et cela lui cause pas mal de problèmes.
 
Pourtant, il vit tout cela avec philosophie, c'est la vie. Il n'est pas fait pour la chance Sully, il n'aspire à rien vraiment, juste être tranquille, avoir un peu de travail et quelques distractions. Il est fait de contradictions. Il harcèle son patron pour être payé, mais lorsqu'il a la possibilité de toucher son argent, il remet ça à plus tard. Il pourrait vendre la vieille maison de son père, mais il ne veut plus rien avoir à faire avec lui, même mort, et la maison est laissée à l'abandon. Il charrie son copain à longueur de journée mais est d'une générosité incroyable avec lui. Avec tous en fait. Sully, c'est la générosité faite homme. Même quand il dit non, cela veut souvent dire oui. Il a beaucoup de défauts, il est bagarreur, moqueur, borné, inconséquent, irresponsable, il oublie les gens... Mais il est aussi honnête, généreux, fidèle, serviable, drôle et on ne peut s’empêcher d’avoir de la sympathie pour lui. 

Il faut noter l'humour à chaque page, à chaque dialogue. C'est un humour savoureux qui donne un sourire franc que l'on garde longtemps. Ce n’est pas un roman comique du tout mais on rit tout le temps quand même. Et ce sont autant de moments de grâce, qui font penser qu'on a entre les mains un de ces livres qui comptera et que l'on ne pourra pas oublier. On se sent tout simplement merveilleusement bien à le lire. Pourquoi ? Parce que l'auteur a un regard juste sur la vie de ceux qui sont coincés dans cette petite ville sinistrée, il a de l'esprit et en donne à la pelle à ses personnages. Pas de personnages hors normes qui font rêver, mais des gens ordinaires avec des problèmes et des joies ordinaires, la vie comme elle est pour la majorité d'entre nous.

Ce qui fait vraiment l'intérêt de ce roman, outre sa galerie de personnages bien campés, ce sont les dialogues plus vrais que nature (le point fort de Russo selon moi) et ce qui frappe, c'est l'affection qu’il a pour eux, on le ressent à chaque page. Ce livre est réjouissant. Il est beau. Il n'a qu'un seul défaut, celui d'être bien trop court !
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Message par Epi Sam 3 Déc - 20:35

Empire Falls
(Le déclin de l'empire Whiting)

Empire Falls, c'est une petite ville industrielle du Maine, dominée par la famille Whiting, propriétaire des trois quarts de la ville qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était autrefois, avant que les usines ferment et fassent fuir ceux qui pouvaient se permettre de partir.

Ceux qui sont restés essaient de s'en sortir au mieux et chacun de ces personnages, nombreux, aurait mérité d'être sur le devant de la scène, mais c'est Miles Roby qui est ici le héros. En fait, Miles est plutôt un anti-héros, à la Russo, un homme simple et convenable, attachant et sensible. Il vit à Empire Falls depuis toujours. Il a bien essayé de s'en échapper et de faire des études mais la maladie de sa mère l'a ramené dans sa ville natale qu'il ne quittera plus ensuite. Il tient le grill dont il espère hériter un jour, la propriétaire, Mrs Whiting, le lui a promis et comme c'est un homme sincère et entier, il le croit fermement et lui reste fidèle, même s'il se sent pris au piège dans cette vie qui ne lui ressemble pas.

Autour de Miles, il y a Tick, sa fille, adolescente un peu en marge, qui a beaucoup de difficultés à s'intégrer à l'école, à un groupe. Elle entretient avec son père une relation toute en tendresse retenue et tout en conflits avec sa mère, Janine, la future ex-épouse de Miles, si fière d'avoir perdu autant de poids et de connaître enfin l'orgasme entre les bras de son nouveau fiancé, le propriétaire du fitness club, vantard, menteur, qui vient crâner tous les jours au grill devant Miles.

Il y a aussi Max, le père de Miles, toujours à la limite de l'illégalité, à l'humour un peu spécial, un peu voleur, un peu menteur, mauvais mari, mauvais père, alcoolique, filou, résolument glandeur, dont la philosophie est de prendre la vie comme elle vient.

D'autres personnages entourent Miles, comme son ami, le nouveau curé, jeune, tolérant et sympathique, et l'ancien, devenu sénile qui insulte tout le monde et trahit le secret du confessionnal. On suit aussi l'histoire de John Voss, l'ado malmené, tragique, qui ne parle à personne et celle de David, le frère de Miles, un peu abîmé par la vie et qui tente de survivre avec un bras devenu inutile. 

Il faudrait aussi parler de Charlene, la belle, dont Miles est amoureux depuis toujours ou de l'ancien camarade d'école, devenu policier, qui harcèle Miles. Et puis bien sûr, Mme Whiting, propriétaire de quasiment toute la ville, à qui il ne faut pas dire non et qui sait se montrer tour à tour généreuse, cruelle ou vindicative.

Et, en parallèle, des chapitres en italiques où Miles se souvient de son enfance, de sa mère et découvre le secret familial, qui était là, sous ses yeux, mais qu'il n'avait pu voir jusqu'à présent.

C'est le quotidien de ces gens que nous raconte Russo sur un ton toujours très spirituel et humoristique, parfois sarcastique ou tragique, mais surtout très tendre et généreux. Tous les personnages sont très finement décrits et très réalistes, tellement qu'au bout d'un moment, on n'a plus l'impression de lire un livre mais d'être parmi ces gens, tour à tour, ou ensemble au bar du grill, au pub, ou encore à un match de football. On est parmi eux et on vit ce qu'ils vivent, comme eux, on fait partie du décor, de cette ville.

Et puis vient le moment où on doit partir, les quitter tous, il faut bien la tourner cette dernière page et refermer le livre. On est un peu triste, ému et déjà nostalgique. Mais ils restent dans notre cœur tous ces gens, et on sait qu'on ne pourra pas les oublier, comme de vieux amis avec qui on a partagé quelque chose de fort mais que la vie sépare.

Richard Russo, c'est ça, c'est la vie avec ses tout petits riens, son quotidien, ses espoirs, ses attentes. Essayer de vivre le moins mal possible dans une société qui est souvent très moche mais garder toute son humanité, écouter et comprendre l'autre ou du moins, essayer. Il a un don incroyable pour brosser des portraits sensibles et attachants, sans se répéter, même si on reconnaît dès la première page qu'on se trouve dans un livre de Russo.

Voilà, on ne ressort pas tout à fait le même d'une telle lecture. En fait, on n'en sort pas du tout, on s'aperçoit que, si on a pu vivre sans elle, on sait maintenant qu'elle était indispensable et qu'elle nous a changé. Au moins un tout petit peu, on l'espère en tout cas.

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Message par Epi Sam 3 Déc - 20:38

Bridge of sighs
(Le pont des soupirs)


Richard Russo Russo210

Présentation de l'éditeur
Louis C. Lynch, dit Lucy, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York. D'un père optimiste et d'une mère tyrannique, il a hérité un " empire " de petits commerces, qu'il s'apprête à léguer à son fils unique. Tandis que sa femme Sarah prépare leur premier vrai voyage, un séjour à Venise où ils espèrent retrouver leur plus vieil ami, Bobby Marconi, devenu un peintre de renom, Lucy met la dernière touche à l'histoire de sa vie. Une existence marquée par un drame d'enfance qui le hante encore. Poids des origines, violence des désirs inassouvis, frustrations du couple, turpitudes de la vie provinciale, tels sont les thèmes qu'explore Richard Russo dans cet ample roman, où se rejoignent l'intime et l'universel.


Comme avec les précédents livres de Russo, j'ai passé un moment formidable et, encore une fois, il a réussi à m'embarquer sans lassitude et avec bonheur pendant plus de 500 pages, dans cette belle histoire aux personnages sympathiques et profonds, parfois irritants mais attachants et toujours si tendrement dépeints. Décidément, et je me répète, je sais, Russo aime ses personnages, je me fais à chaque fois cette remarque et c'est sans doute ce que j'aime le plus chez lui, ainsi que ses dialogues vifs et justes et cette façon de raconter, passionnante et tellement, tellement chaleureuse.
Bon, en fait, j'aime tout chez Russo  I love you

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Message par Epi Sam 3 Déc - 20:41

That Old Cape Magic

Commencer un nouveau Russo pour moi est toujours une fête parce qu’il sait conter une histoire comme personne, parce qu’il a un talent certain pour brosser des personnages avec honnêteté, imparfaits mais auxquels on ne peut que s’attacher. Les « héros » de Russo sont juste des gens, comme vous et moi, qui ont parfois un peu de mal avec la vie. Mais surtout, il sait les présenter avec humour et empathie, dans un style sans emphase, terre à terre, simple mais toujours juste, il sait nous faire rire et pleurer en même temps parce que ses personnages sont comme la vie, comique et tragique à la fois.

Dans That Old Cape Magic, notre héro est Jack Griffin, ancien scénariste devenu professeur d’anglais dans une université du Connecticut, marié avec Joy depuis plus de trente ans, une fille Laura. Entre le mariage qui ouvre le roman et celui qui le clôt un an plus tard, Griffin va devoir gérer sa « mid-life crisis », l’effondrement de son mariage, réviser la perception qu’il a du passé et de son enfance et sa relation avec sa mère (toujours au téléphone) et son père, mort depuis des mois et dont les cendres se trouvent encore dans le coffre de sa voiture.

La recherche du bonheur. « One glorious month, each summer […] Sun. Sand. Water. Gin. Followed by eleven months of misery. »

That Old Black Magic, rebaptisée pour la circonstance That Old Cape Magic est la chanson que fredonnent les parents de Griffin, universitaires un peu snobs, chaque année lorsqu’ils traversent le Sagamore Bridge. Car pour eux, le bonheur est un lieu et il s’appelle Cape Cod, où ils passent tous les étés un mois de vacances, à la recherche du coin parfait. Chaque année, ils consultent frénétiquement les petites annonces de maisons à vendre, mais ne trouvent jamais ce qui leur convient… Trop cher ou pas assez bien et leur rêve de bonheur s’envole jusqu’à l’année suivante. Le reste de l’année, ils se contentent de survivre dans ce « Mid-fucking-west » qu’ils détestent. 
Les Griffin ne sont pas doués pour le bonheur qui se trouve toujours ailleurs, là où ils ne peuvent être et Jack n’échappe pas à la règle. C’est le principal reproche que lui fait Joy, 
“You’re unhappy every day, and it’s getting worse. You’re a congenitally unhappy man.”

Mêlant habilement passé et présent, Russo conduit son héro à se remettre en question et à réviser son jugement sur son enfance, à assumer son héritage génétique qu’il a essayé de nier toute sa vie, à comprendre qu’il doit trouver le bonheur en lui-même et nulle part ailleurs. Et comme nous nous trouvons dans un roman de Russo, c’est drôle et touchant et les dialogues sont excellents, surtout ceux avec la mère, personnage brillantissime.

Ce livre a cependant un défaut, il est trop court. Je le dis de chaque livre de Russo que je lis mais ici, il s’agit d’un véritable reproche que je fais à l’auteur qui a joué, il faut bien le reconnaître, au paresseux. Cela est d’autant plus dommage que beaucoup des personnages secondaires auraient vraiment mérités d’être plus développés. Je ne dis pas qu’ils sont traités superficiellement (impensable), mais Russo ne leur a pas donné la chance d’exister pleinement et c'est très regrettable car certains sont plein de promesses comme Marguerite qui tente douloureusement mais résolument d’attraper le bonheur comme elle peut ou Sunny Kim, l’ami d’enfance de Laura, un peu à part, mal à l’aise en société, et surtout, surtout, la mère de Griffin, un personnage en or.
Il est vrai que Russo avait commencé ce récit comme une nouvelle qui s’est ensuite transformée en roman mais il n’est pas allé jusqu’au bout de ce qu’il aurait pu. Déception donc de voir ce potentiel largement sous exploité. Manque de temps, d’envie, pression quelconque ? Je ne sais pas mais voilà, pour moi, ce livre me fait plus penser à une ébauche (excellente quand même) de ce qui aurait pu être un autre « Empire Falls ».

Malgré cette réserve, je me suis régalée et l’ai savouré avec un réel bonheur. Et, parce que c’est au cours de cette lecture que j’ai appris quelque chose de très important sur moi-même (il n’est jamais trop tard Richard Russo Icon_lol ), That Old Cape Magic aura toujours une place à part dans ma bibliothèque. Il fait désormais partie de ces livres que je considère comme importants parce qu’ils m’apportent quelque chose d’infiniment précieux. Ceci est bien sûr très personnel et ne sera pas forcément partagé par d’autres lecteurs.

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Message par Epi Sam 3 Déc - 20:43

Richard Russo Elsewh11

Elsewhere

Dans ce livre, que Russo appelle mémoires faute d’un terme plus approprié, il raconte surtout l’histoire de sa mère Jean, plus que la sienne propre. Pourquoi ? Simplement parce que jusqu’à la mort de celle-ci, leurs deux vies ont été très étroitement liées, sa mère ayant été très rarement absente de sa vie jusqu’à sa mort. C’est un livre qu’il a écrit parce que d’une certaine manière, il fallait qu’il se libère, autant que faire se peut, de ce sentiment de culpabilité, d’échec, qui l’accompagne depuis toujours.

Dans le prologue, Russo donne un aperçu de sa ville natale, sa « hometown » (j’adore trop ce mot  Laughing ) Gloversville, petite ville industrielle de l’état de New York, depuis la fin du 19e siècle alors qu’elle est à son apogée et réputée pour la fabrication du gant. Il raconte comment son grand-père paternel, venu d’Italie s’est établi là, pensant pouvoir vivre de son métier de fabricant de chaussures  mais a dû se contenter d’un travail de cordonnier ; comment son grand-père maternel lui a travaillé à la tannerie comme coupeur de cuir presque toute sa vie, un travail dur et dangereux, qui ne l’a jamais enrichi mais qui a tout juste permis à sa famille de vivre à peu près correctement. De prospère jusque dans les années 50, la ville est devenue pauvre, les gants n’étant plus un accessoire à la mode. Les tanneries et les boutiques ont fermé les unes après les autres et la grand rue, autrefois pleine de monde et d’activité s’est peu à peu vidée :

By the time I graduated from high school in 1967, you could have strafed Main Street with an automatic weapon without endangering a soul.

Alors que Russo est encore enfant, son père quitte le foyer et il vit seul avec sa mère, dans l’appartement situé au premier étage de la maison de ses grands-parents maternels. Très vite, on comprend que Jean n’est pas satisfaite de son sort et ne rêve que de quitter cet endroit, l’appartement, cette ville étriquée où elle a l’impression de ne pas vivre, d’étouffer. Elle a un bon travail chez GE et s’enorgueillit de son indépendance, de sa capacité à gagner sa vie, à une époque où la norme était encore pour la femme de rester au foyer, ou, si elles travaillaient à l’extérieur, occupaient des emplois mal payés, surtout dans ce coin perdu mais elle est méprisante et le restera d’ailleurs toute sa vie, vis-à-vis de ceux pour qui le monde se limite à Gloversville.

Alors, lorsque Richard atteint ses 18 ans et s’inscrit à l’université de l’Arizona, beaucoup moins chère qu’une université de NY, elle décide de partir avec lui, parce qu’elle veut rester proche géographiquement de son fils, parce que c’est l’occasion pour elle de quitter ce trou qu’elle ne supporte plus, parce qu’elle a un super travail qui l’attend à Phoenix, dans un bureau de GE. Après un épique voyage de plusieurs jours en voiture, conduite par Richard qui vient tout juste d’avoir son permis et qui frôle l’accident à chaque instant, ils arrivent enfin à destination pour s’apercevoir que ce fameux job en réalité n’existe pas. A partir de ce moment, et jusqu’à la mort de Jean quelques quarante années plus tard, Richard prendra soin d’elle, devra composer avec ses excentricités, son mal-être, ses revendications démentes, ses allers et retours à Gloversville, clamant détester l’endroit lorsqu’elle s’y trouve, et l’idéalisant lorsqu’elle en est loin.

Depuis sa petite enfance, Richard sait que sa mère a les nerfs fragiles, qu’elle est souvent au bord de la dépression. Dans la famille, on en parle à mots couverts, on ne prononce jamais le mot de maladie. Lorsque son père lui apprendra plus tard qu’il l’a quittée parce qu’il n’en pouvait plus de vivre avec cette « folle », il fut quelque peu choqué car même s’il a toujours su que ses nerfs pouvaient lui jouer des tours, jamais il ne lui était venu à l’esprit qu’on pouvait la qualifier de détraquée.

Installé en Arizona et malgré son jeune âge, il lui incombe naturellement de prendre soin d’elle. Elle le considère comme son double, tous les deux, ils sont pareils, comme les doigts de la main et ensemble ils peuvent accomplir n’importe quoi. C’est du moins ce que sa mère se plaît à répéter, mais ce à quoi Richard n’adhère pas totalement. Il essaie néanmoins d’être un bon fils et veille à ce qu’elle ne manque jamais de rien, qu’elle soit toujours logée correctement (chose carrément impossible, il le constatera toute sa vie), avec le peu de moyens dont il dispose à l’époque. En effet, après ses études, il choisi de ne pas prendre de poste de professeur fixe, préférant passer son temps à écrire autant qu’il le peut plutôt qu’enseigner à temps plein. Même après son mariage, elle est là, elle s’incruste, le suit dans tous ses déménagements, toujours exigeante, toujours insatisfaite, de plus en plus délirante. Richard culpabilise, elle lui répète assez qu’il est le seul à pouvoir lui rendre la vie un peu plus facile, qu’il est son roc et comme elle se plaint sans cesse et n’est jamais contente, forcément, il en vient à penser que c’est son incompétence qui la rend malheureuse. 

My own experience, however, had yielded a different truth --- that I could easily make things worse, but never better.

Ce n’est que quelque temps après sa mort qu’il comprendra enfin. Sa fille Kate, mariée et vivant à Londres, lui apprend qu’elle est atteinte de TOC. Ensemble, ils essaient de comprendre cette maladie, et c’est en se documentant sur le sujet qu’il comprendra que sa mère n’était pas seulement une râleuse dépressive mais qu’elle souffrait très probablement de la même maladie, et très sévèrement. Seulement, cela n’a jamais été diagnostiqué et du coup, jamais soigné. Il comprend alors la souffrance qu’elle a dû endurer toute sa vie, sa bonne foi lorsqu’elle se plaignait de tel ou tel maux, caprices aux yeux des autres mais bien réels pour elle. Bref, il culpabilise encore plus parce que, oui, il aurait pu améliorer sa vie, si seulement il avait su, si seulement si…

Dans la présentation de l’éditeur, on peut lire que c’est un livre « hilarant ». Je me demande bien qui a pu écrire cela… Certains passages sont drôles, oui, parce que c’est Russo et qu’il sait tourner une situation tragique en histoire comique. Mais c’est avant tout une histoire triste, celle d’une femme qui n’aura jamais eu la chance de s’accomplir malgré tous ses efforts ; celle d’un homme, un fils, qui a dû supporter une mère souvent abusive pendant des années et qui gardera au fond de lui le sentiment de n’avoir pas fait assez bien, d’avoir été incapable de la comprendre et de lui apporter, malgré tous ses efforts et sa bonne volonté, ce à quoi elle pouvait prétendre, un peu de bonheur, un peu de sérénité. Pas d’auto-apitoiement ou de pathos déplacé pourtant, l’humour (même si pas hilarant) dont il fait preuve évite cela mais on ne peut s’empêcher d’être touché et d’avoir le cœur gros.

Ce ne sont pas des mémoires classiques mais en parlant de sa mère, il nous parle évidemment de lui, indirectement. On n’aura certainement pas de détails croustillants sur sa vie privée (à supposer qu’il y en ait même, tellement il semble mener une vie tranquille et sans esbroufe) mais on a là tout ce qui fait ses romans, Gloversville, qui sert de modèle dans presque tous ses livres, son père, sa mère, lui-même, que l’on retrouve dans beaucoup de ses personnages, une façon de parler, de penser aussi. C’est émouvant d’avoir tout là, réuni dans ces quelques pages. Un de mes passages préférés est lorsqu’il réunit justement les principaux personnages de ses divers romans dans sa ville, son quartier, comme s’ils étaient réels et avaient tous vécus au même moment, au même endroit. J’en avais la larme à l’œil (mais bon, on sait que je pleure facilement  :rire: ) :

Rather than confront my own love-hate relationship with my hometown, I simply created other Gloversvilles in my imagination. Since they don't exist outside my head, I'm free to love Mohawk and Empire Falls and Thomastown without inviting the sense of betrayal I felt when my mother and I returned from Martha's Vineyard and I made the mistake of telling her I was glad to be home, an innocent remark that for all I know set in motion our foolhardy journey to Arizona years later, as well as everything else that was to follow. My fictional towns never trailed real-world consequences. Better yet, there's no question of going back because, like the "me" of the new Helwig Street dreams, I never left. I click the heels of my ruby slippers and there I am with Sully and Miss Beryl and Sam Hall and Mather Grouse.  Tessa and Big Lou Lynch are right around the corner, as are Miles Roby and his daughter, Tick. Ikey Lubin's corner store is nearby, and a few blocks farther along, on lower Main Street, there's Hattie's Lunch. They're not Mayberry, my stand-in Gloversvilles. Bad things happen there. Out behind the old Bijou, Three Mock, a black boy, gets beaten half to death for sitting next to a white girl in the theater; young, horrifically abused John Voss furnishes his wardrobe out of the Dumpster behind the Empire Grill and plots revenge; and on the outskirts of town another unfortunate boy hangs impaled atop a fence, an iron spike protruding from his open mouth like a black tongue. And the toxic stream, running blue one day, red the next, always meanders through town, touching everyone, linking everyone, poisoning everyone.

Un livre uniquement pour les fans de Russo ? Peut-être mais pas forcément. C’est en tout cas un livre sincère où Russo ne se met pas en avant, où il ne cherche pas à minimiser ses fautes ou ses manquements (ceux qu’il considère en tout cas comme tels) ni d’idéaliser sa vie ou son travail. C’est un livre qui est parfois terrible, parfois émouvant, parfois drôle et il m’a été difficile de m’en détacher une fois la dernière page tournée. Mais ce n’est pas un scoop, il me fait toujours cet effet là Russo

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Message par Epi Sam 3 Déc - 20:45

Nate in Venice

Russo pour moi, ce sont les pavés, les histoires avec des personnages fouillés, beaucoup de dialogues. Alors j’appréhendais un peu la lecture de cette novella d'à peine cent pages. Allais-je y retrouver tout ce que j’aime chez lui, ou serais-je très frustrée parce que, forcément, pour un livre d’ une poignée de pages, il y a des choix à faire ?
Soulagement ! Russo, même dans le format de la nouvelle, reste Russo.

Donc là, on a un professeur de littérature anglaise dont la spécialité est Jane Austen et qui a  vécu une expérience plutôt traumatisante avec une étudiante. Une fille un peu autiste qu’il a cru pouvoir « sauver », en qui il a cru mais qui l’a mis dans de sales draps. Dépressif, il se met en retraite et au bout d’une année passée à ressasser les faits, accepte, sur l’invitation de son frère Julian, de rejoindre un groupe de touristes à Venise pour la biennale. Julian est dominateur, un homme à femmes, charmeur, manipulateur, bien à l'opposé de Nate, plus réservé, un peu gauche et beaucoup moins à l'aise dans les contacts humains. Une sorte de rivalité s’installe et malgré les efforts de l’un et de l’autre pour se rapprocher, les incompréhensions persistent et les rancœurs refont surface.

Au centre de cette nouvelle, leur relation compliquée, suggérée plus que décrite, où Venise joue un rôle non négligeable, une ville où il est facile de se perdre, ce qui ne manquera pas d’arriver à Nate et créera quelques situations cocasses.

Parallèlement, on revient en arrière pour suivre l'histoire de Nate et de l'étudiante, qui permet d’approfondir la psychologie du personnage, de comprendre ce sentiment qu’il a de ne pas être à la hauteur, d'être perdu, à la dérive, complètement désorienté, cette impression d’être en train de sombrer, comme cette ville qui n'en finit pas de s'enfoncer dans les eaux.

On retrouve le même type de personnages chers à Russo, ordinaires, pas toujours très sûrs d'eux, un peu décalés, un peu victimes des autres. En quelques pages, il nous offre des personnages hauts en couleurs, complexes et quelques dialogues savoureux. Tout cela bien sûr avec humour et bienveillance. C'est évidemment frustrant de s'arrêter assez abruptement mais c'est tout de même une lecture très satisfaisante, comme un petit en-cas en attendant le prochain pavé (qui sera une suite à Nobody's Fool, même si le personnage de Sully ne sera pas au centre du roman).

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Message par Aeriale Jeu 8 Déc - 13:42

 -Mohawk-


Richard Russo 14060410




Parfois les gens deviennent fidèles à une erreur. Ils peuvent y consacrer toute leur vie " .



Son tout premier, et édité aux USA en 1986. Un roman dans lequel se profilent déjà, ais-je lu, tous les thèmes à venir de cet auteur si cher à Epi: Une peinture lucide et sans ambages de ces petites bourgades américaines oubliées du monde dans lesquelles l'auteur campe une série de personnages singuliers qu'il parvient à nous rendre très attachants par le soin qu'il met à sonder leurs failles et leurs attentes.

Ici le point de ralliement est un modeste bar, Le Mohawk grill, ses habitués y traînent leurs guêtres au sortir de la tannerie, et laissent s'épancher leur mélancolie après quelques verres de bière. Cette ville autrefois prospère est devenue moribonde, les eaux en sont polluées et les maladies pullulent. Sous l'oeil complaisant de Harry, le patron et confident,  ils se retrouvent, laissent deviner des rancunes, des regrets, parfois encore quelques rêves d'ailleurs. Il y a ici Dallas, ancien ouvrier qui ruine sa vie au poker, Anne son ex femme, toujours amoureuse de Dan, le mari de sa cousine, Randall leur fils un peu rebelle, Mather Grouse, le père de Anne, résigné et malade, et enfin Wild Bill, devenu simple d'esprit suite à un accident.  Tous ces gens sont liés par des secrets, par des histoires appartenant au passé dont ils peinent à se défaire.


Le regard de Russo n'est pas vraiment joyeux, ses héros n'en sont pas, et leurs destinées semblent tracées d'avance, empêtrées dans la monotonie gluante d'un quotidien qu'ils n'ont pas su (ou pu ) choisir. Le décor est morose, le cafard guette, mais derrières ces existences brinquebalantes et ces amours ratés, le coeur palpite encore et il suffit de peu pour embraser le tout. Ce sont ces petites décrochées intérieures qui intéressent l'auteur et c'est ce qui rend son roman particulièrement prenant. Rien de spectaculaire, rien de flamboyant, mais une intensité et une acuité incroyables pour refléter au travers de ces maux la superbe mélancolie de la vie. Touchée!

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Message par Queenie Jeu 8 Déc - 14:03

Depuis le temps... Il faudrait que je le lise...

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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
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Message par Charlie Jeu 8 Déc - 14:11

Epi a écrit:Bridge of sighs
(Le pont des soupirs)


Richard Russo Russo210

Présentation de l'éditeur
Louis C. Lynch, dit Lucy, a toujours vécu à Thomaston, une petite bourgade proche de New York. D'un père optimiste et d'une mère tyrannique, il a hérité un " empire " de petits commerces, qu'il s'apprête à léguer à son fils unique. Tandis que sa femme Sarah prépare leur premier vrai voyage, un séjour à Venise où ils espèrent retrouver leur plus vieil ami, Bobby Marconi, devenu un peintre de renom, Lucy met la dernière touche à l'histoire de sa vie. Une existence marquée par un drame d'enfance qui le hante encore. Poids des origines, violence des désirs inassouvis, frustrations du couple, turpitudes de la vie provinciale, tels sont les thèmes qu'explore Richard Russo dans cet ample roman, où se rejoignent l'intime et l'universel.


Comme avec les précédents livres de Russo, j'ai passé un moment formidable et, encore une fois, il a réussi à m'embarquer sans lassitude et avec bonheur pendant plus de 500 pages, dans cette belle histoire aux personnages sympathiques et profonds, parfois irritants mais attachants et toujours si tendrement dépeints. Décidément, et je me répète, je sais, Russo aime ses personnages, je me fais à chaque fois cette remarque et c'est sans doute ce que j'aime le plus chez lui, ainsi que ses dialogues vifs et justes et cette façon de raconter, passionnante et tellement, tellement chaleureuse.
Bon, en fait, j'aime tout chez Russo  I love you

C’est une histoire complexe, foisonnante d’évènements, de personnages, qu’on ne saurait pas résumer.
On va suivre l’histoire de plusieurs familles, des travailleurs américains, qui vont gravir les échelons de la société en travaillant dur et arriver à la « middle class », un des rêves américains.
C’est une véritable chronique de l’Amérique des années 60 aux années 80, tant du point de vue économique que social.
Les personnages mis en scène par Richard Russo sont des gens ordinaires, de milieux modestes, des gens qu’on pourrait penser sans histoire.
L’auteur nous fait pénétrer dans l’intimité de chaque personnage et on s’y attache tellement, qu’après les avoir accompagné pendant 700 pages, on a du mal à les quitter !
Les thèmes de ce roman ne laissent pas le lecteur indifférent : les rapports familiaux, le principe de l’histoire qui se répète d’une génération à l’autre, les rêves qui parfois se réalisent et les renoncements auxquels la vie oblige…

Le seul livre que j'ai lu de cet auteur jusqu'à présent, mais sûrement pas le dernier Wink
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Message par kenavo Ven 19 Oct - 5:46

Richard Russo A159 / Richard Russo Aa320
Trajectory / Trajectoire
Présentation de l’éditeur
Un professeur d'université s'aperçoit que son étudiant lui a rendu un devoir plagié. Un autre se chamaille avec son frère lors de vacances en Italie. Un agent immobilier peine à vendre la maison d'une entasseuse compulsive, qui possède entre autres une machine à expresso de la taille d'une motoneige. Un romancier se méfie de producteurs de cinéma qui lui demandent de remanier un scénario écrit des années auparavant. "Un homme intelligent en serait resté là, songe-t-il, mais cet homme-là n'est visiblement pas dans les parages".

Quatre histoires brèves mais puissantes et surprenantes, dont les héros, confrontés à des obstacles à première vue franchissables, s'empêtrent dans de véritables crises existentielles.
Avec son sens du détail et ses traits d'humour, Richard Russo a le chic non seulement pour trouver le point comique dans toutes ces situations, mais aussi pour faire s'entrechoquer le présent et le passé de ses personnages, et mener dans ces récits une étude approfondie des regrets qu'ils ont accumulés au fil des ans.
Il s’agit d’un recueil de quatre nouvelles dont la plus grande est Nate In Venice dont @Epi nous a déjà parlé. Avant, on l’avait publié seul en tant que ‘novella’.

Aussi bien dans la version anglaise que française, elle a changé de titre et se nomme maintenant Voice (Voix).

Vu le nombre de pages, Nate prend donc la part la plus importante dans ce livre et je peux comprendre pourquoi on l’avait sortie auparavant sans d’autres nouvelles. Il s’agit d’un personnage attachant et vu le format de la ‘novella’ il y a assez de place pour développer un joli scénario.

J’ai adoré mon séjour à Venise à ses côtés.

Mais aussi les autres récits de ce livre. Je ne connaissais pas Russo en tant qu’auteur de nouvelles… il m’a conquis !

Richard Russo Aaa247

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Message par Epi Ven 19 Oct - 14:06

Ah oui, j'avais beaucoup aimé Nate in Venice et j'ai Trajectory dans ma PAL mais je ne sais pas pourquoi, je le garde pour "plus tard", de même que ses autres nouvelles (The Whore's Child), un peu comme on garde une poire pour la soif. Mais là j'ai soudain très soif  Richard Russo 177985974

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Message par kenavo Sam 20 Oct - 6:06

Epi a écrit:un peu comme on garde une poire pour la soif. Mais là j'ai soudain très soif  Richard Russo 177985974
Laughing alors faut y remédier

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Message par kenavo Dim 7 Juin - 7:42

Richard Russo A2001
Et m… !
Présentation de l’éditeur
Au lendemain de l'élection de Donald Trump, David et sa femme Ellie reçoivent à dîner deux couples d'amis et anciens voisins partis vivre dans une banlieue plus cossue. Ils se sont tous connus à l'université où ils enseignaient et sont désormais à la retraite. La question que chacun se pose, c'est comment le pays a pu en arriver là.
Après le départ des Schuulman et des Miller, Ellie s'attarde à ranger les restes du dîner et, au moment d'éteindre les lumières et d'aller se coucher, détecte une drôle d'odeur dans l'air du jardin. David, depuis la fenêtre de leur chambre, la voit s'arrêter près du jaccuzzi et se figer en apercevant dans l'eau une offrande des moins ragoûtantes. Éternel optimiste, David n'en fait pas une affaire et cherche à rassurer sa femme. Quand l'incident se reproduit quelques jours plus tard, il propose à Ellie un voyage chez leur fille à Los Angeles pour se changer les idées, et à leur retour tout semble normal dans la maison. Jusqu'au jour où une grosse chaleur les pousse à allumer la clim. Quelques heures plus tard, la maison est envahie de mouches à m***. Ellie repart aussi sec à Los Angeles, laissant à David le soin d'élucider l'affaire et de vendre la maison.
Leur pancarte de soutien à Hillary Clinton avant les élections y serait-elle pour quelque chose ? Ou bien un ancien étudiant qui chercherait vengeance ?
L'humour noir imprègne cette fable politique qui explore les failles - aussi discrètes que profondes - qui peuvent fracturer l'amitié, la famille, la communauté.
Cette nouvelle fait partie de la collection la nonpareille

J’aime bien Richard Russo, mais j’adore ses nouvelles.

Et celle-ci est un vrai bijou.

J’admire son idée de traiter le sujet de la politique de cette façon.

On y passe un si bon moment en sa compagnie, je me suis beaucoup amusée pendant ma lecture. Extra !

Richard Russo A298

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Message par Aeriale Dim 12 Juil - 20:02

Et M...


Un couple d'universitaires tout juste retraités décident de convier d'anciens amis voisins à un repas. Trump venant d'être élu président, la consternation est grande des deux côtés, et ils tentent d'y voir clair. Mais une fois ses invités partis, Ellie l'épouse, découvre avec stupeur une merde flottant en surface de leur jacuzzi. Alors que David cherche à minimiser l'affaire, l'incident se reproduit quelques jours plus tard.

Ou comment une m...peut-elle ébranler un équilibre depuis longtemps acquis? En peu de pages (moins de 50) et beaucoup de finesse, Richard Russo dévoile les fragilités du couple et croque le portrait cinglant de cette Amérique un peu trop confiante qui n'a rien vu venir face à l’absurde.  

C'est plein d'humour, juste assez cynique et très habile. L'image dont il use pour pointer du doigt les failles d'un système est, il faut dire, percutante! Un petit délice, cette nouvelle, bien d'accord avec Kena :-)
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