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Emmanuel Bove

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Message par Arabella Mer 7 Aoû - 14:29

Emmanuel Bove (1898 - 1945)




Emmanuel Bove Bove10



Source : Wikipédia


Emmanuel Bove, né le 20 avril 1898 à Paris 14e où il est mort le 13 juillet 1945 dans le 17e, est un écrivain français, connu également sous les pseudonymes de Pierre Dugast et Emmanuel Valois.

De son vrai nom Emmanuel Bobovnikoff, il naît d'un père juif russe, sans profession fixe, et d'une mère luxembourgeoise employée de maison ; il a un frère, Léon. À l'âge de 14 ans, il décide de devenir romancier. Il fait sa scolarité à l'École alsacienne jusqu'en 1910, et poursuit ses études au lycée Calvin de Genève. À cette période, son père, sans avoir quitté sa mère, vit avec une Anglaise, Emily Overweg, dont la rencontre sera déterminante pour son écriture. En 1915, il est envoyé en pension en Angleterre, où il achève sa scolarité. Revenu à Paris en 1916, il vit, dans une situation précaire, de petits métiers. En 1917 il fait un mois de prison pour vagabondage.

En 1921, il épouse Suzanne Vallois et s'installe dans la banlieue de Vienne. C'est en Autriche qu'il se lance dans l'écriture en publiant de nombreux romans populaires sous le pseudonyme de Jean Vallois. En 1922, il revient à Paris, où il vit seul jusqu'à ce que sa femme le rejoigne en 1923. La même année, il fait ses débuts dans le journalisme, ainsi que dans la traduction, grâce à Georges d'Ostoya.

Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier. Il lui apporte alors Mes amis, dont la publication en 1924, est un succès. Emmanuel Bove publie, en 1927, Bécon-les-Bruyères, qui annonce le genre nouveau de la littérature documentaire.

En 1928, il rencontre Louise Ottensooser, qui l'introduit dans les milieux artistiques. La même année, il remporte le prix Eugène Figuière pour Mes amis et La Coalition.

Il continue à publier régulièrement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé comme travailleur en 1940, il souhaite rejoindre Londres et refuse toute publication durant l'Occupation. En 1942, il parvient à rejoindre Alger, où il écrit ses trois derniers romans : Le Piège, Départ dans la nuit et Non-lieu. Ces dernières œuvres décrivent le milieu trouble de la collaboration et les incertitudes de l'époque. Il en publie deux en 1945 : Le Piège et Départ dans la nuit.

De santé fragile, très affaibli par une pleurésie contractée durant son exil algérien (paludisme), Emmanuel Bove meurt, le 13 juillet 1945, à l'âge de 47 ans de cachexie et défaillance cardiaque.

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Message par Arabella Mer 7 Aoû - 14:30

Mes amis


Premier roman de l'auteur (si on excepte des romans populaires sortis sous pseudonyme), publié en1924 alors qu'il n'avait que 25 ans, il assure d'emblée la réputation d'Emmanuel Bove, grâce à des critiques très favorables. Ses écrits suivants ne seront pas aussi bien accueillis, et il vivra essentiellement d'un travail de journaliste, y compris dans des journaux très grand public, traitant par exemple des faits divers. Relativement oublié après sa mort, ses oeuvres connaissent depuis des vagues de rééditions ponctuelles, sans pour autant atteindre un statut de véritables classiques. « Mes amis » est en général présenté comme son meilleur livre.

Nous suivons Victor Bâton qui parle dans le texte à la première personne. Il a connu la première guerre mondiale, et il en est sorti mutilé à la main gauche, invalide à 50 %. Sa pension lui permet de survivre chichement. Il passe son temps à déambuler dans les rues, dans l'espoir de rencontrer enfin une âme soeur, un ami, ou peut-être même un amour. Il passe son temps à imaginer ces rencontres, dès qu'il croise quelqu'un, il élabore des possibles histoires communes. Mais à aucun moment il n'arrive à se mettre à la place de l'autre, qui n'est qu'une sorte de prétexte à l'imagination, à finalement un retour sur soi. C'est ainsi que les silhouettes qu'il évoque dans les différentes parties du roman (Blanche, Billard, Neveu etc) ne font qu'apparaître un instant, il n'y a en réalité aucun échange, et souvent Victor Bâton fuit, ou se comporte de manière à ce que l'autre le fuit. Aucune lueur d'espoir ne semble possible dans la vie du personnage.

C'est un texte étrange, que l'on peut lire à différents niveaux. C'est en apparence très réaliste, très descriptif, avec des phrases courtes, un vocabulaire simple. On peut avoir la sensation de quelque chose de presque journalistique, et Emmanuel Bove exerçait ce métier. Mais cette impression ne résiste pas à un examen plus poussé : le monologue de Victor est centré sur lui-même et ses sensations, et l'univers qu'il décrit, malgré une forme de descriptions triviales, semble se distordre, basculer sous ses allures familières dans une sorte d'univers parallèle. C'est subtile, peu marqué, mais incontestable, et cette distorsion du quotidien introduit une sorte de malaise, sans doute voulu par l'auteur. L'humour grinçant, qui semble involontaire ou inconscient chez Victor, mais sans aucun doute pas chez Emmanuel Bove, joue un rôle essentiel pour l'installation de cette ambiance.

La forme du livre est aussi particulière, la couverture parle de roman, mais après une introduction et avant une conclusion finale centrés sur le personnage principal, les autres parties sont des récits concernant à chaque fois la rencontre avec un ou une autre, vue entièrement du point de Victor. Chaque partie étant pour ainsi dire indépendante, ne semblant pas avoir de lien direct avec les autres, à part la voix du narrateur-protagoniste et pourrait à la limite se lire seule. Plutôt que de nouvelles agglomérées pour constituer un livre, il me semble que c'est une façon de concevoir la fiction qui efface quelque peu les frontières entre le roman et les nouvelles. L'expérience du récit court, article ou nouvelle pour la presse, que Bove a beaucoup pratiqué, peuvent expliquer cette approche particulière de la forme romanesque sans lui enlever son originalité.

Incontestablement un texte intéressant, qui provoque pas mal d'interrogations et une forme d'inconfort chez le lecteur, le personnage de Victor étant très ambiguë : incontestablement un pauvre homme que l'on ne peut que plaindre, aussi bien à cause de sa misère que de sa solitude, mais en même temps très égocentrique, ne voyant les autres que par rapports à ses attentes, ses fantasmes, voulant qu'ils deviennent des sortes de marionnettes qu'il pourrait manipuler, et qu'il rejette dès qu'ils commencent à ne pas correspondre à ce qu'il imagine. Il est presque inquiétant par moments, dans cette façon de mêler le réel et l'imaginaire.

A découvrir absolument.

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Message par Aeriale Mer 7 Aoû - 17:16

Merci Arabella. 

il fait partie des auteurs qu'il faut absolument que je découvre. Ton commentaire est très engagant :-)
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Message par Arabella Mer 7 Aoû - 19:43

En plus, il n'est pas très long.

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Message par kenavo Jeu 8 Aoû - 5:35

j'ai découvert cet auteur avec ce roman... mais en version allemande puisque dans le temps, Peter Handke avait fait la traduction (1981) et en fait elle reste toujours valable, aucun autre traducteur n'a refait sa version...
j'ai encore lu Armand, traduit aussi par lui... mais plus retourné vers Bove... ce serait le moment de tenter sa voix française Wink

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Message par Arabella Jeu 8 Aoû - 10:56

Quelques citations pour vous donner envie (enfin j'espère) :


J'aime qu'on me fasse des confidences, comme j'aime qu'on me dise du mal des gens. Cela donne de la vie aux conversations. 


Sans doute ce marinier avait décidé de se noyer. Il pensait que je le suivrais. J'aurais voulu qu'il continuât de le croire. On n'aime pas que les gens vous soupçonnent d'avoir peur de la mort.


C'est curieux comme, dans la mémoire, les endroits où l'on a été malheureux deviennent agréables.


Je lorgnai mon voisin. Il frisait sa moustache. Un bouton doré fermait le col de sa chemise. Maigre, nerveux, petit, il m'était sympathique à moi, grand, sentimental et indolent.


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Message par domreader Jeu 8 Aoû - 19:15

Encore un auteur à découvrir ! Merci @Arabella!

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