Peter Handke
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Re: Peter Handke
Oh quel kif!
Il vient de remporter le Prix Nobel de Littérature 2019 et on n’a pas de fil… non, non… impossible…
Je vais revenir avec des avis, mais pour l’instant j’ouvre la bouteille de champ et trinque avec lui…
yeah
Il vient de remporter le Prix Nobel de Littérature 2019 et on n’a pas de fil… non, non… impossible…
Je vais revenir avec des avis, mais pour l’instant j’ouvre la bouteille de champ et trinque avec lui…
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George Gershwin
Re: Peter Handke
Je me souviens avoir lu l'Angoisse du gardien de but au moment du penalty, il y a très longtemps : j'avais vu Les Ailes du Désir, sur Arte - c'était le début de la diffusion d'Arte, donc en 1992 - j'avais été impressionné, du coup ensuite j'avais lu un Handke un peu au hasard, et euh... j'avais eu du mal (pas le bon moment ? pas le meilleur de ses livres ?).
Mais bon, j'ai Histoire d'Enfant en stock, je vais le lire sous peu.
Enfin, le Nobel est reparti dans le bonne direction (celle de la bonne littérature), semble-t-il, il était temps !
Mais bon, j'ai Histoire d'Enfant en stock, je vais le lire sous peu.
Enfin, le Nobel est reparti dans le bonne direction (celle de la bonne littérature), semble-t-il, il était temps !
eXPie- Messages : 776
Date d'inscription : 04/12/2016
Re: Peter Handke
La courte lettre pour un long adieu / traduit par Georges-Arthur Goldsmith
Un homme fait un voyage aux USA. Nous ne saurons que très peu de choses de lui, il est Autrichien, en train de se séparer de sa femme. Une histoire visiblement passionnelle, entre amour et haine. Vient-il la rejoindre ? Veux-t-elle ou non le voir ? Ils s'évitent et se recherchent, de ville en ville, d'hôtel en hôtel, de souvenir en souvenir. Parviendront-ils à se rejoindre ? Quelle sera l'issu de cette rencontre ? Voilà comment est construit ce livre. Les souvenirs ou impressions de voyage du narrateur sont tous suspendus à ces interrogations, à cette historie de couple.
L'écriture de Handke, précise, au scalpel, au millimètre près, fait de ce récit un texte magnifique, d'un lyrisme qui vient paradoxalement d'une écriture qui semble descriptive et peu émotive au premeir abord. Le ressenti du narrateur se déroule devant nous comme les paysages américains à travers la vitre d'un bus, aride parfois, répétitif, ne prenant pas forcement sens à première vue. Un beau voyage que j'aurais envie de prolonger par la lecture d'autres textes de l'auteur.
Un homme fait un voyage aux USA. Nous ne saurons que très peu de choses de lui, il est Autrichien, en train de se séparer de sa femme. Une histoire visiblement passionnelle, entre amour et haine. Vient-il la rejoindre ? Veux-t-elle ou non le voir ? Ils s'évitent et se recherchent, de ville en ville, d'hôtel en hôtel, de souvenir en souvenir. Parviendront-ils à se rejoindre ? Quelle sera l'issu de cette rencontre ? Voilà comment est construit ce livre. Les souvenirs ou impressions de voyage du narrateur sont tous suspendus à ces interrogations, à cette historie de couple.
L'écriture de Handke, précise, au scalpel, au millimètre près, fait de ce récit un texte magnifique, d'un lyrisme qui vient paradoxalement d'une écriture qui semble descriptive et peu émotive au premeir abord. Le ressenti du narrateur se déroule devant nous comme les paysages américains à travers la vitre d'un bus, aride parfois, répétitif, ne prenant pas forcement sens à première vue. Un beau voyage que j'aurais envie de prolonger par la lecture d'autres textes de l'auteur.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Peter Handke
Décidément, il faut que je m'y remette.
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Je ne lis jamais un livre dont je dois écrire la critique ; on se laisse tellement influencer. (Oscar Wilde)
Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Peter Handke
il y a aussi chez lui du bon et du moins boneXPie a écrit:j'avais lu un Handke un peu au hasard, et euh... j'avais eu du mal (pas le bon moment ? pas le meilleur de ses livres ?).
yeseXPie a écrit:Enfin, le Nobel est reparti dans le bonne direction (celle de la bonne littérature), semble-t-il, il était temps !
une bonne idéeArabella a écrit:Décidément, il faut que je m'y remette.
Commentaire de 2012
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Die schönen Tage von Aranjuez: ein Sommerdialog /
Les beaux jours d'Aranjuez : Un dialogue d'été
Une de ses pièces de théâtrePrésentations de l’éditeur
Les Beaux Jours d’Aranjuez a été écrit par Handke directement en français, l’été dernier. C’est un très émouvant dialogue sur l’amour, dans une tradition que l’on pourrait faire remonter au Banquet de Platon. Une femme et un homme, dans la complicité que permet sans doute une longue intimité et la beauté d’un soir d’été, parlent de l’amour, de la première fois, échangent des souvenirs intimes heureux ou malheureux dans un jardin qui est comme le premier jardin. Ils en parlent comme s’ils cherchaient à se remémorer chaque fois ce qui, dans l’amour et jusque dans ce qu’il peut avoir de trivial, de dur parfois, exalte l’homme et la femme jusqu’à les hausser au rang de rois et de reines, les illumine d’une lumière qui en fait l’égal des dieux. Et à ces souvenirs se mêlent, comme toujours chez Handke, des descriptions qui témoignent d’une attention exceptionnelle au monde, à la nature, à ces signes presque imperceptibles qui sont indissociables des mystères de l’amour que l’homme et la femme cherchent à déchiffrer.
C’est marrant, j’ai naturellement lu ce livre en allemand, réalisant seulement après qu’il l’a écrit d’abord en français. Mais bon, puisqu’il peut se traduire lui-même à perfection, j’ai quand même retrouvé « mon » Handke en version allemande. Et à part l’auteur dramatique, je pense souvent auteur tout court.
On doit beaucoup chercher pour trouver quelqu’un de sa qualité dans la littérature germanophone, il est tout simplement trop sublime et extra.
Revenons à nos moutons et parlons un peu du livre : femme et homme, sans nom, sans description, voilà qui les garde universel, Adam et Eve se mettent en terrasse pour un petit dialogue, mais oui, l’idée n’est pas loin, puisqu’ils se retrouvent dans un jardin... le jardin du paradis?
Ce sont deux caractères typiquement Handke : énigmatique, vague, irréel. Même un peu pénible et kitsch. Mais ils sont surtout plus poésie que chair et du coup ils sont exempt d’erreur.
C’est surtout la femme qui parle, invité par l’homme de continuer toujours et toujours... et sa parole est fluide, poétique, plein de petites perles pour faire citation.
Entretemps. Wim Wenders en a fait une adaptation
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Re: Peter Handke
L'angoisse du gardien de but au moment du penalty
Un livre court mais d'une grande densité. le personnage principal, Joseph Bloch est un ancien footballer, gardien de but, qui a visiblement joué à un haut niveau et qui garde toujours de l'intérêt pour ce sport et des liens dans ce milieu. Il travaille actuellement en tant que monteur. Persuadé qu'on vient de le licencier, à partir d'un indice tenu, il erre ici ou là, sans but apparent. Il finit, sans l'avoir décidé, par commettre un meurtre : il étrangle une jeune femme avec qui il a passé la nuit. Il décide de fuir dans un village près de la frontière, où une de ses relation est gérante d'auberge. Là aussi il se ballade sans but, entre perceptions exacerbées, surinterprétations du moindre événement, impulsions incontrôlables, et une sorte d'inquiétude inexprimable. Un match de football termine le livre.
Le personnage principal du roman, Bloch ne renvoie que peu de choses au lecteur, il semble être une sorte de regard qui observe avec une espèce d'acuité pathologique les objets, les décors, en donnant la sensation d'être extérieur à ce qu'il voit, et qui n'a pas de véritable signification, où alors cette dernière s'est perdue en route pour le personnage, qui essaie désespéramment de la retrouver, par exemple en nommant les choses. Mais les noms peuvent devenir interchangeables et trompeurs. Il reste à la surface, comme si les choses et les êtres étaient sur des planètes différentes et inaccessibles, sans véritable réalité. Où alors, c'est la réalité de Bloch qui s'est dissoute en chemin, et le monde qu'il essaie de pénétrer lui renvoie cette défaillance. On pense à un moment à une entrée possible du personnage dans une forme de schizophrénie, on peut aussi évoquer l'idée d'un auteur qui essaie de pénétrer un monde à jamais hors d'atteinte, dans une tentative vouée d'avance à l'échec de l'enfermer dans des mots. Les deux peuvent coexister, comme d'ailleurs d'autres interprétations sans doute.
Une expérience étrange et dérangeante, pas forcément gratifiante de prime abord pour le lecteur, mais ce n'est probablement pas le but de l'auteur. A tenter pour les téméraires et curieux.
Un livre court mais d'une grande densité. le personnage principal, Joseph Bloch est un ancien footballer, gardien de but, qui a visiblement joué à un haut niveau et qui garde toujours de l'intérêt pour ce sport et des liens dans ce milieu. Il travaille actuellement en tant que monteur. Persuadé qu'on vient de le licencier, à partir d'un indice tenu, il erre ici ou là, sans but apparent. Il finit, sans l'avoir décidé, par commettre un meurtre : il étrangle une jeune femme avec qui il a passé la nuit. Il décide de fuir dans un village près de la frontière, où une de ses relation est gérante d'auberge. Là aussi il se ballade sans but, entre perceptions exacerbées, surinterprétations du moindre événement, impulsions incontrôlables, et une sorte d'inquiétude inexprimable. Un match de football termine le livre.
Le personnage principal du roman, Bloch ne renvoie que peu de choses au lecteur, il semble être une sorte de regard qui observe avec une espèce d'acuité pathologique les objets, les décors, en donnant la sensation d'être extérieur à ce qu'il voit, et qui n'a pas de véritable signification, où alors cette dernière s'est perdue en route pour le personnage, qui essaie désespéramment de la retrouver, par exemple en nommant les choses. Mais les noms peuvent devenir interchangeables et trompeurs. Il reste à la surface, comme si les choses et les êtres étaient sur des planètes différentes et inaccessibles, sans véritable réalité. Où alors, c'est la réalité de Bloch qui s'est dissoute en chemin, et le monde qu'il essaie de pénétrer lui renvoie cette défaillance. On pense à un moment à une entrée possible du personnage dans une forme de schizophrénie, on peut aussi évoquer l'idée d'un auteur qui essaie de pénétrer un monde à jamais hors d'atteinte, dans une tentative vouée d'avance à l'échec de l'enfermer dans des mots. Les deux peuvent coexister, comme d'ailleurs d'autres interprétations sans doute.
Une expérience étrange et dérangeante, pas forcément gratifiante de prime abord pour le lecteur, mais ce n'est probablement pas le but de l'auteur. A tenter pour les téméraires et curieux.
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Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Peter Handke
Merci pour vos commentaires, je vais plutôt commencer par l'autre Prix Nobel qu'@arabella nous a fortement recommandé
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Liseron- Messages : 4115
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Peter Handke
Je pense en effet, @Liseron que cela risque d'avantage te séduire.
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Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Peter Handke
en voilà un de ses romans les plus connus... mais aussi un qui date depuis tellement longtemps...
entretemps il a écrit aussi d'autres romans qui sont plus "faciles"... mais c'est certain qu'il garde toujours un côté "à part"Arabella a écrit:A tenter pour les téméraires et curieux.
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Re: Peter Handke
Je l'avais acheté il y a trèèèès longtemps en allemand et depuis il est toujours sur mes étagères mais pas encore lu. D'après ce que tu dis et mon niveau d'allemand actuel, je pense que je vais l'acheter ou l'emprunter en français. Ça n'a pas l'air d'être une lecture très facile.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Peter Handke
En même temps, le langage est très simple, presque basique, les phrases courtes et descriptives. Ce n'est pas le niveau de la langue qui fait la difficulté du livre.
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Arabella- Messages : 4791
Date d'inscription : 29/11/2016
Re: Peter Handke
Il faut que j'essaie de m'y mettre alors. Je pourrais toujours demander à @Kenavo si j'ai du mal avec une expression !Arabella a écrit:En même temps, le langage est très simple, presque basique, les phrases courtes et descriptives. Ce n'est pas le niveau de la langue qui fait la difficulté du livre.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Peter Handke
bien sûr… mais je suis du même avis qu'Arabella, chez Handke le langage reste simple, tu devrais t'y retrouver
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