Laurine Roux

Née en 1978, Laurine Roux vit dans les Hautes-Alpes où elle est professeur de lettres modernes.

Aux Éditions du Sonneur :
- Une immense sensation de calme - 2018
- Le sanctuaire - 2020
- L'autre moitié du monde - 2022
- Sur l'épaule des géants - 2022

L’École des Loisirs :
- Le souffle du puma - 2023

Une immense sensation de calme



Prix SGDL Révélation 2018.


Alors qu’elle vient d’enterrer sa grand-mère, une jeune fille rencontre Igor. Cet être sauvage et magnétique, presque animal, livre du poisson séché à de vieilles femmes isolées dans la montagne, ultimes témoins d’une guerre qui, cinquante ans plus tôt, ne laissa aucun homme debout, hormis les « Invisibles », parias d’un monde que traversent les plus curieuses légendes.
Au plus noir du conte, Laurine Roux dit dans ce premier roman le sublime d’une nature souveraine et le merveilleux d’une vie qu’illumine le côtoiement permanent de la mort et de l’amour.

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L'auteur de donne pas d'indication de lieu : on s'imagine aux confins de la Russie, du fait des noms des protagonistes, des paysages, du climat rude. Pas d'indication d'époque non plus : on sait qu'une guerre y a fait rage il y a longtemps « Les oiseaux de feu commencèrent à cracher leur venin ». Mais cette guerre doit être effacée des mémoires des générations suivantes, c'est le Grand-Oubli.
Nous allons suivre les pérégrinations d'une jeune femme à la suite de sa rencontre avec Igor. « Igor n'est pas un homme. Il répond à des instincts. De même qu'on ne demande pas à un renard pourquoi il creuse un terrier, on ne peut exiger d'Igor qu'il explique pourquoi courir dans cette direction plutôt qu'une autre. Il en est incapable. C'est un animal. J'aurais pu le deviner dès ce premier jour. Tout était déjà inscrit dans ce corps à corps avec la roche. J'aurais également pu me douter que beaucoup de questions resteraient sans réponse ». Un autre personnage fort est Grisha, cette vieille femme, qui va raconter sa propre jeunesse, sa rencontre avec le Dresseur, membre d'une famille de saltimbanques mise au ban de la société. Les deux histoires se font écho au travers d'une écriture magnifique et sensuelle, dans laquelle il est difficile de distinguer la réalité humaine, les légendes et le conte cruel.
Etonnant roman (très court). Une lecture qui laisse toutefois des images fortes.

Une immense sensation de calme

@Nightingale n'en dit pas grand chose, c'est dommage et en même temps ça se comprend. Mais ce petit bijou mérite que vous vous y attardiez.
En effet, Laurine Roux nous entraîne dans une univers dont on a du mal à palper la réalité. Cela sonne comme un conte, une légende - et plus on avance dans le livre, plus cela prend vraiment cette direction.
Mais, cela n'empêche pas une intensité émotionnel et sensorielle puissante. Avec des moments qui sont si bien décrits qu'on les voit se dessiner sous nos yeux avec un réalisme brutale.

On suit le parcours d'une jeune femme qui a tout perdu, puis a suivi les pas d'Igor, son amour fulgurant et massif. On découvre un monde froid, sauvage, pauvre, où il y a parfois de magnifiques gestes de solidarité, et parfois des comportements d'une bêtise crasse.

Le style de Laurine Roux fait tout : il nous plonge dans ses montagnes, dans cette neige ; il donne chair à des histoires d'un lointain passé, qui pèse sur les consciences malgré les tentatives d'oubli ; il secoue et rend très réel des instants qui démontrent la cruauté des humains, la violence des guerres et de l'ostracisation ; il émeut et trouble dans les silences, les rides des visages, les corps qui se trouvent, les naissances et les morts.
Avec la nature toujours présente, et ces gens qui essayent de s'y immerger, l'autrice offre un petit bijou tendre et cruel.

Queenie a écrit:
@Nightingale n'en dit pas grand chose....

Comment ça, je n'en dis pas grand chose ?

Nightingale a écrit:

Queenie a écrit:
@Nightingale n'en dit pas grand chose....

Comment ça, je n'en dis pas grand chose ?

Oui, je fais des remarques qualitatives maintenant. Bientôt vous aurez des notes et un bulletin. Et peut-être des bons points (mais pour toi, ça risque de demeurer de l'ordre du saint graal)

De mieux en mieux !!! 

L'autre moitié du monde

Présentation de l'éditeur :
Espagne, début des années 1930. Des paysans s'éreintent dans les rizières du delta de l'Èbre pour le compte de dona Serena, une marquise impitoyable, mère d'un jeune garçon cruel et lubrique. Sous son joug, les employés arrachent les rares joies qu'autorise la fraternité de la misère.
Parmi eux grandit Toya, gamine ensauvagée qui connaît les salines comme sa poche. Quand un instituteur s'installe dans le delta, apportant avec lui ses idéaux révolutionnaires et son amour de la musique, la jeune fille s'éveille aux sentiments en même temps qu'à l'esprit de la révolte. Si bien qu'en 1936, lorsque éclate la Guerre civile, c'est à corps perdu qu'elle se jette dans l'expérience libertaire, avec son lot d'espérances folles et de désenchantements féroces. Sans soupçonner à quel point son destin aura dorénavant partie liée avec l'histoire d'une Espagne que le franquisme s'apprête à faire basculer.

Quel plaisir de retrouver le grand talent de conteuse de Laurine Roux, qui nous entraine cette fois dans les prémices de la Guerre Civile espagnole des années 30.
Avec elle, et avec ses personnages, nous sommes totalement imprégnés de cette région du delta de l'Ebre, où la nature fait corps avec les individus, malmenés, soumis.
Tout en suivant la jeune Toya, ses parents, et d'autres personnages forts, le récit va s'articuler en deux temps, le présent et le passé.
Ce qui frappe, et qui touche au cœur, c'est comment Laurine Roux mêle magnifiquement la communauté des hommes qui se crée pour résister, à l'intimité de ce qui se joue pour Toya.
La dureté du propos, et sa violence, sont emportées dans une écriture encore une fois pleine de sensualité et de poésie.
Une auteur à suivre sans retenue.

Ce fil m’avait échappé…Noté !

Ah je me demandais ce qu'il en valait, faudrait que je m'y ponge

Je regarderai à la prochaine descente en librairie.

Tu le vends bien @Nightingale et en plus avec cette belle couverture ( dont Kena nous a montré l’original :-) je risque fort d’être tentée…

Une autrice qui m'avait échappé, je note.