August Strindberg
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August Strindberg
Richard Bergh
Johan August Strindberg, né le 22 janvier 1849 à Stockholm, mort le 14 mai 1912 à Stockholm, est un écrivain, dramaturge et peintre suédois.
Il fait partie des auteurs suédois les plus importants et est un des pères du théâtre moderne.
Ses œuvres se classent parmi deux courants littéraires majeurs, le naturalisme et l'expressionnisme.
source et suite
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George Gershwin
Re: August Strindberg
commentaire de 2012
Au bord de la vaste mer
Hélas il s’agit de vous donner mes impressions et j’ai bien peur qu’à nouveau ni mon vocabulaire ni mes moyens d’expressions vont arriver à donner une bonne idée de ce livre, mais je peux vous dire que « le travail » (et c’est vrai, cette lecture demande un peu de travail) est récompensé !
Tout d’abord une écriture « lourde » au point de vue qu’il aime parler et parler et parler encore pour ne point dire ‘grand-chose’, mais le plaisir est de se laisser emporter par ce qui ressemble par moment à un monologue. Une fois dépassé le premier chapitre je me sentais accrochée et me réjouissais de retrouver le héros Axel Borg (bien que je dois dire les premiers jours la lecture s’est faite à dose homéopathique : un chapitre par jour.. et la fascination est venue peu à peu, les dernières 80 pages, je les ai dévorées )
Reste toujours qu’on peut reprocher à l’auteur sa misogynie qui peut rebuter un lecteur (et surtout une lectrice !) du XXIe siècle, mais il faut prendre en considération le caractère de l’auteur et l’année de création (1890). Et à partir du moment qu’on fait connaissance du narrateur, qui devrait porter plus d’un trait de l’auteur, on peut s’imaginer que l’ennemi principal était pour lui certainement lui-même. Toutes ses introspections reflètent une image d’un personnage triste et seul et qui ne souhaite qu’une chose : trouver une autre personne avec laquelle il voudrait faire « un complet »
Je vais garder de cette lecture les maintes descriptions de la nature et de la mer, toutes fascinantes, un personnage complexe et malmené par son caractère solitaire qui ne réalise trop tard qu’en tant qu’être humain on n’est pas une île et on a besoin d’un minimum de contact social pour ne pas aboutir dans la folie.
… j’aimerais que le lecteur ait pris la mesure, en vérité, qu’il ait été surtout sensible à l’amour pudique, mais intense avec lequel Strindberg décrit « son » archipel. On oublie trop souvent que cet écrivain fut aussi un grand peintre – dans le goût expressionniste, que l’on ne sera pas surpris de retrouver sur ce registre aussi. Et maintes visions ou spectacles qu’il nous propose dans son roman sont exactement d’un coloriste de grand talent. Admirons particulièrement les fines descriptions du monde marin, puisqu’elles font partie intégrante de l’univers professionnel d’Axel Borg. Voyons la place, en soi étonnante, que la flore et la faune tiennent dans ce récit. Laissons un moment de côté toutes les théories explicatives de ce roman : il reste ce cœur d’homme qui saigne de ne pouvoir donner la mesure de son infini besoin d’amour, et ce œil de poète qui – toutes dernières lignes du livres nous le redisent – s’épuise à mesurer les séductions infinies de la Mer « source inépuisable de l’amour et de la fécondité, origine de la vie de Ennemie de la vie ».
Régis Boyer dans l’Introduction
Au bord de la vaste mer
Je voudrais vous copier l’introduction de Régis Boyer pour ce livre, tellement il connait bien la vie et l’œuvre de Strindberg, peut le mettre en contexte avec son temps, la politique et les courants.Présentation de l'éditeur
Le jeune inspecteur des Pêcheries, Axel Borg, vient exercer ses fonctions dans une des îles de l'archipel de Stockholm. Lui qui se sait et se veut un esprit supérieur, méprisant le vulgaire et l'ignorance, est incompris, combattu même par ceux qui l'emploient. Un jour, il rencontre la Femme: après l'avoir séduite par l'invincible magnétisme de sa personnalité, il se laisse peu à peu prendre à ses rets... Enchaîné, dissous, annihilé, cédera-t-il aux coups impitoyables que lui portent sa compagne et une société imbécile. "Au bord de la vaste mer", roman de Strindberg paru en Suède en 1890, est l'inlassable et transparente confession d'un poète dont le cœur saigne de ne pouvoir donner sa mesure, d'un peintre dont l'œil s'épuise à mesurer les séductions infinies de la mer.
Hélas il s’agit de vous donner mes impressions et j’ai bien peur qu’à nouveau ni mon vocabulaire ni mes moyens d’expressions vont arriver à donner une bonne idée de ce livre, mais je peux vous dire que « le travail » (et c’est vrai, cette lecture demande un peu de travail) est récompensé !
Tout d’abord une écriture « lourde » au point de vue qu’il aime parler et parler et parler encore pour ne point dire ‘grand-chose’, mais le plaisir est de se laisser emporter par ce qui ressemble par moment à un monologue. Une fois dépassé le premier chapitre je me sentais accrochée et me réjouissais de retrouver le héros Axel Borg (bien que je dois dire les premiers jours la lecture s’est faite à dose homéopathique : un chapitre par jour.. et la fascination est venue peu à peu, les dernières 80 pages, je les ai dévorées )
Reste toujours qu’on peut reprocher à l’auteur sa misogynie qui peut rebuter un lecteur (et surtout une lectrice !) du XXIe siècle, mais il faut prendre en considération le caractère de l’auteur et l’année de création (1890). Et à partir du moment qu’on fait connaissance du narrateur, qui devrait porter plus d’un trait de l’auteur, on peut s’imaginer que l’ennemi principal était pour lui certainement lui-même. Toutes ses introspections reflètent une image d’un personnage triste et seul et qui ne souhaite qu’une chose : trouver une autre personne avec laquelle il voudrait faire « un complet »
« Je couche ma tête sur tes genoux, continuait-il, mais ne coupe pas me cheveux pendant que je dors dans tes bras ! Laisse-moi t’exalter, mais ne m’abaisse pas. Sois meilleure que moi ! Tu pourras, puisque je te préserve tout contact avec la boue et la misère du monde auxquelles je dois toucher. Ennoblis-toi par les grandes qualités qui me font défaut, et nous formerons un tout complet. »
Je vais garder de cette lecture les maintes descriptions de la nature et de la mer, toutes fascinantes, un personnage complexe et malmené par son caractère solitaire qui ne réalise trop tard qu’en tant qu’être humain on n’est pas une île et on a besoin d’un minimum de contact social pour ne pas aboutir dans la folie.
… j’aimerais que le lecteur ait pris la mesure, en vérité, qu’il ait été surtout sensible à l’amour pudique, mais intense avec lequel Strindberg décrit « son » archipel. On oublie trop souvent que cet écrivain fut aussi un grand peintre – dans le goût expressionniste, que l’on ne sera pas surpris de retrouver sur ce registre aussi. Et maintes visions ou spectacles qu’il nous propose dans son roman sont exactement d’un coloriste de grand talent. Admirons particulièrement les fines descriptions du monde marin, puisqu’elles font partie intégrante de l’univers professionnel d’Axel Borg. Voyons la place, en soi étonnante, que la flore et la faune tiennent dans ce récit. Laissons un moment de côté toutes les théories explicatives de ce roman : il reste ce cœur d’homme qui saigne de ne pouvoir donner la mesure de son infini besoin d’amour, et ce œil de poète qui – toutes dernières lignes du livres nous le redisent – s’épuise à mesurer les séductions infinies de la Mer « source inépuisable de l’amour et de la fécondité, origine de la vie de Ennemie de la vie ».
Régis Boyer dans l’Introduction
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Re: August Strindberg
Mon jardin
et autres histoires naturelles
Non, pas de secret… le mot magique « jardin » m’a amené vers ce livre.Présentation de l’éditeur
A la réflexion éminemment philosophique, à l'observation perspicace des individus s'ajoute chez Strindberg une fascination pour le réel, jusque dans ses manifestations les plus prosaïques et les plus quotidiennes : écoute du chant d'un rossignol ou discussion à propos d'une technique de pêche.
Peints par Strindberg, les tableaux de la nature sont sobres - c'est le regard de l'initié, à la fois détaché et pénétrant. Naturaliste, il parle en spécialiste de tout ce qu'il voit : fleurs, arbres, insectes, oiseaux...
La description d'une plate-bande ("Du pessimisme dans le jardinage moderne") lui sert de tremplin pour se lancer dans des considérations sur la sélection, la perception artistique, la théorie horticole. "Les secrets des fleurs" et "L'intelligence des animaux et des plantes" contiennent des observations et des thèmes qui, quelques années plus tard, vont être repris et développés.
Le mystère de l'écriture strindberguienne est sa capacité à maintenir un niveau stylistique toujours égal - et inégalable. La drôlerie, la richesse du registre, cette langue à la fois souple et musclée dont il a le secret, tout cela se retrouve dans ces courts textes écrits à l'ombre d'une œuvre gigantesque.
Cela faisait un bout de temps que j’avais fait connaissance avec cet auteur et je trouvais que c’était le bon sujet pour le retrouver.
Après cette belle présentation de l’éditeur, difficile d’ajouter encore grand-chose. À part que je plussoie surtout
Peints par Strindberg, les tableaux de la nature sont sobres
ces différentes histoires sont en effet des tableaux dans lesquels on peut se glisser. Le plus souvent c’est dépassé, mais cela n’empêche pas que ces petits moments de nostalgie font du bien.
Surtout avec ces temps qui courent à l’instant.
J’ai en tout cas profité à fond de mon séjour dans ce jardin…
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