Ananda Devi
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Re: Ananda Devi
Fardo
L’approche d’Ananda Devi est toute autre que celle de Simonetta Greggio.Présentation de l’éditeur
Deuxième texte publié en coédition avec musée des Confluences.
Ananda Devi a été interpellée par une momie de femme péruvienne. Elle imagine la trajectoire de cette femme qui a beau avoir vécu à l'autre bout du monde il y a des siècles, elle lui semble extrêmement proche. À partir de cet "objet" troublant et terriblement humain, elle réfléchit à sa propre vie, aux impasses qu'elle peut rencontrer dans son écriture, à la condition des femmes en général et au pouvoir de l'art. Un texte bouleversant.
Ici on devient d’abord témoin du voyage que l’auteur fait pour aller au musée à Lyon. Elle va faire le choix d'un objet sur lequel elle va écrire.
Elle se pose des questions si elle va être à hauteur du défi d’une telle « commande »
Arrivée au musée, ce sont d’abords des descriptions du bâtiment, les premiers pas et finalement la trouvaille :
« Vous êtes celle que je venais chercher ici, entourée de mes angoisses, de mes regrets, celle que je devais rencontrer pour écrire ces pages, pour m’engager dans cette réflexion, pour mesurer pleinement à quel point l’art est ce qui nous porte, ce qui importe, ce qui nous permet de faire acte de présence au monde, ce qui nous protège de l’oubli. »
Avec un tel « objet » c’est clair qu’il y a aussi des réflexions sur la mort… ensuite beaucoup de va-et-vient entre cette femme et sa propre vie.
Un moment donné elle écrit même :
Mon propos m’a éloignée de la femme en attente.
Et c’est un peu cela… il s’agit d’un beau texte, rien à dire là-dessus… mais dans le contexte de cette série je me sentais pas aussi fascinée pour son choix et surtout ce qu’elle en a fait.
Mais c’est le caractère d’une telle série, chaque auteur en apporte sa propre vue, sa propre idée…
J’attends d’autres publications chez Cambourakis et pour attendre, j’ai passé commande pour quelques anciens textes de la maison d’édition Invenit.
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Re: Ananda Devi
La nuit s'ajoute à la nuit
Pas de secret, j’adore la collection Ma nuit au musée et j’étais toute contente de voir du nouveau.Présentation de l’éditeur
De quelle obscure impulsion ce texte, qui m’a hantée pendant de longs mois, s’est-il nourri ? Tout ce que je sais, c’est que j’ai été emportée, engloutie par le siècle d’histoire qui a traversé cette prison de Lyon, la prison de Montluc. Jean Moulin, Raymond Samuel, dit Aubrac, René Leynaud, André Devigny, les enfants d’Izieu y ont tous été emprisonnés. Puis de nombreux condamnés à mort algériens. Klaus Barbie, lui, y est incarcéré avant son procès en 1983. Ce n’est qu’en 2009 que l’aile des femmes, la dernière en activité, est définitivement fermée, en même temps que la prison.
Toute la complexité de l’histoire semble s’être concentrée en un seul point, mais ses tentacules s’étendent bien plus loin. J’ai essayé de les suivre, de les démêler. De les pénétrer au cours d’une nuit blanche où je pensais aller à la rencontre des esprits de tant de résistants, et où j’ai fini par me rendre compte que le fantôme, en ces lieux, c’était moi.
Ananda Devi s’est choisi un lieu qui sort du lot. Mais totalement.
Ici, pas d’art à admirer, pas de sensations du beau.
Un lourd passé qui pèse sur ces murs et on ne peut passer une nuit agréable dans ce musée.
Ananda Devi a opté pour ce challenge et elle réussi à 100 % de donner une voix à ces gens qui y étaient incarcéré.
Chapeau bas pour son exploit.
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