Douglas Stuart
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Douglas Stuart
Douglas Stuart
Douglas Stuart est un enfant de la classe ouvrière, né en 1976 à Sighthill, un quartier de Glasgow, « dans une maison sans livres ». Diplômé du Royal College of Art qu’il décrit comme un enchantement compte tenu du harcèlement dont il a été victime toute son enfance, il entreprend une carrière dans le design de mode à New York, où il est installé. Il a publié quelques nouvelles dans le New Yorker. Shuggie Bain, son premier roman, a obtenu le Booker Prize 2020 et sera traduit dans trente-sept pays.
Dernière édition par Queenie le Lun 9 Aoû - 8:52, édité 1 fois
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
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Shuggie Bain
Shuggie Bain
Éditions Globe (août 2021)
Glasgow, années 80, Agnès est une belle femme, toujours très apprêtée, qui ne baisse jamais les yeux, et ne se laisse jamais décontenancer. Après avoir fuit un mariage bien fait, mais trop ennuyeux pour elle, et trop petit bourgeois, elle espère vivre la grande vie, passionnée et passionnante avec le charismatique Shug Bain. Mais... voilà, elle a déjà deux enfants de son précédent mariage qu'elle ne parvient pas à abandonner, et elle se rend rapidement compte qu'elle est une conquête parmi tant d'autres pour le chauffeur de taxi aux yeux de braises.
Et voilà qu'un beau jour Shug, lui promettant un nouveau départ, la lâche elle et ses trois enfants (car le tout jeune Shuggie Bain est né de leur union entre temps) dans un quartier ouvrier (Sighthill) où le chômage est partout, où les maisons suintent l'humidité, où le paysage est sombre de la présence des terrils à l'abandon.
Agnès, le front toujours altier et la tenue impeccable détonne dans ce lieu, subissant les quolibets des commères alentours, et peinant à joindre les deux bouts, elle sombrera rapidement dans l'alcoolisme...
Douglas Stuart signe un roman magistral, une saga familiale intense, percutante. L'atmosphère est rude et en même temps pleine d'une véritable tendresse pour cette famille qui s'accroche coûte que coûte à l'existence.Le personnage du jeune Shuggie est lumineux et plein de délicatesse dans ce monde tout en grisaille et en délabrement ; une relation intense et très belle, dans le don complet de soi, le lie à sa mère. Une relation magnifique et dévorante, qui dévoile les mécanismes
Un prix Booker Prize amplement mérité pour ce premier roman, aux résonances autobiographiques.
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Queenie- Messages : 7151
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Re: Douglas Stuart
Même si cela ne semble pas très gai, tu donnes envie @Queenie !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4304
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Re: Douglas Stuart
Il est vraiment très bon !
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Queenie- Messages : 7151
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Re: Douglas Stuart
-Shuggie Bain
Le roman débute plutôt dans la légèreté, une partie de Bingo entre femmes se charriant autour de quelques bières et de catalogues de lingerie. Agnès, la plus jeune et la plus sexy, s'énivre un peu plus que les autres, laissant à sa fille ainée le soin de s'occuper de Shuggie, le petit dernier qu'elle a eu d'un second mariage avec un taximan, Shug, volage et hâbleur. Rapidement le ton va devenir plus âpre, Shuggie, fou de sa mère qui finit abandonnée avec les siens dans un ancien quartier houiller, est un enfant doux, délicat et peu conforme à la dureté des lieux. Perdu dans ce milieu hostile, moqué par ses camarades et délaissant l'école pour subvenir aux besoins d'Agnès, il va devoir lutter pour ne pas sombrer lui aussi.
L'écriture de Douglas Stuart est belle, forte, elle emporte par ses relents de vécu, sa sensibilité et une peinture peu commune d'une certaine misère sociale, celle des films de Ken Loach et des années Thatcher. Je n'ai eu aucun mal à rentrer dans le récit. Mais peu à peu un sentiment d'étouffement m'a envahie. Tout ce désespoir accumulé sans une once d'espoir et l'alcoolisme, toujours et encore. Vers le milieu j'ai failli lâcher l'affaire, l'ennui pointait et surtout la faiblesse d'Agnès m'agaçait. Il me restait 250 pages de noirceur et de beuveries, je ne pensais plus tenir.
Et là, bizarrement, le déclic s'est fait, la ténacité de Shuggie m'a rattrapée, sa fraîcheur et sa lumière aussi. Imaginer ce petit bonhomme si responsable lutter seul pour sauver les meubles et s'accrocher au milieu de la grisaille, forcément ça percute. Surtout quand on sait que l'auteur s'est inspiré de son histoire et qu'il a connu pareille détresse. Shuggie Bain est un beau livre, que l'on retient, c'est clair. Mais il faut être prévenu, il ne se lit pas sans souffrance. Il faut choisir son moment!
Le roman débute plutôt dans la légèreté, une partie de Bingo entre femmes se charriant autour de quelques bières et de catalogues de lingerie. Agnès, la plus jeune et la plus sexy, s'énivre un peu plus que les autres, laissant à sa fille ainée le soin de s'occuper de Shuggie, le petit dernier qu'elle a eu d'un second mariage avec un taximan, Shug, volage et hâbleur. Rapidement le ton va devenir plus âpre, Shuggie, fou de sa mère qui finit abandonnée avec les siens dans un ancien quartier houiller, est un enfant doux, délicat et peu conforme à la dureté des lieux. Perdu dans ce milieu hostile, moqué par ses camarades et délaissant l'école pour subvenir aux besoins d'Agnès, il va devoir lutter pour ne pas sombrer lui aussi.
L'écriture de Douglas Stuart est belle, forte, elle emporte par ses relents de vécu, sa sensibilité et une peinture peu commune d'une certaine misère sociale, celle des films de Ken Loach et des années Thatcher. Je n'ai eu aucun mal à rentrer dans le récit. Mais peu à peu un sentiment d'étouffement m'a envahie. Tout ce désespoir accumulé sans une once d'espoir et l'alcoolisme, toujours et encore. Vers le milieu j'ai failli lâcher l'affaire, l'ennui pointait et surtout la faiblesse d'Agnès m'agaçait. Il me restait 250 pages de noirceur et de beuveries, je ne pensais plus tenir.
Et là, bizarrement, le déclic s'est fait, la ténacité de Shuggie m'a rattrapée, sa fraîcheur et sa lumière aussi. Imaginer ce petit bonhomme si responsable lutter seul pour sauver les meubles et s'accrocher au milieu de la grisaille, forcément ça percute. Surtout quand on sait que l'auteur s'est inspiré de son histoire et qu'il a connu pareille détresse. Shuggie Bain est un beau livre, que l'on retient, c'est clair. Mais il faut être prévenu, il ne se lit pas sans souffrance. Il faut choisir son moment!
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Douglas Stuart
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Queenie- Messages : 7151
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Re: Douglas Stuart
Shuggie Bain
Mais quel premier roman magistral !
Comment ne pas aimer Shuggie Bain, ce jeune garçon qui a rejoint dans mon cœur la Betty de Tiffany Mc Daniel ou la Caitlin de David Vann (Aquarium) !?
Sans doute inspiré par sa propre enfance, l’auteur raconte avec une force incroyable et sans misérabilisme l’amour inconditionnel d’un enfant pour sa mère, en dépit de ce qu’elle devient, et les ravages de l’alcoolisme au sein d’une famille. C’est d’une beauté et d’une noirceur mélangées, incroyables…
Se greffe là-dessus, avec des descriptions extrêmement précises, la vie difficile des petites gens en Angleterre, dans les années 80, sous le règne de fer de Margaret Thatcher, chauffeurs de taxi ou mineurs au chômage. Ainsi que les difficultés que rencontre Shuggie pour entrer en relation avec les autres, tant il se sent différent et rejeté par tous.
Peinture poignante d’un être en devenir, à la recherche de lui-même…
Ce roman touche à l’universel, il m’a renvoyée à de nombreux autres romans et m’a fait vibrer d’une façon extraordinaire, tant nous sommes plongés avec Shuggie dans cet enfer sans nom mais portés par cette incroyable relation qui le lie à sa mère et touchés par la grâce de ce personnage.
Un de mes gros coups de cœur de 2023
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Liseron- Messages : 4304
Date d'inscription : 02/01/2017
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Re: Douglas Stuart
C’est d’une beauté et d’une noirceur mélangées, incroyables…
C'est ce qui me plait tant dans ce genre de récit. Idem pour Betty et Aquarium c'est vrai!
Trois coups de coeur de mon côté aussi, avec des personnages dépeints à vif, enfants ou ados en devenir, qui se battent pour exister au travers d'un présent qui ne les épargne pas.
Trop contente que tu aies partagé ces émotions @Liseron
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Douglas Stuart
Et il paraît que celui qui suit est tout aussi bon... mais je n'ai pas osé essayer
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Queenie- Messages : 7151
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