Pierric Bailly

C’est noté @Queenie!

Bizarrement je pensais avoir déjà lu cet auteur, mais je dois confondre..

Et tu as l’air tellement conquise, je t’écoute! Peut être celui ci va me rebooster niveau lecture!

Je l’ai noté aussi, un auteur qui m’avait déjà plu une fois…

Tout d'abord bonjour à vous tous puisque je reviens sur le forum après une longue absence, Domreader, Queenie et Aeriale y sont pour beaucoup.
J'ai beaucoup aimé L'homme des bois de Pierrick Bailly et je note le livre dont parle Queenie.
Je crois savoir que Polichinelle a déçu bien de ses lecteurs mais il ne faut pas s' arrêter là et plutôt tenter un peu tout ce qu'il a écrit, j'aime assez son regard sur la société actuelle et la transformation du patrimoine rural en un ensemble de ronds point et surfaces commerciales sans âme ni beauté.
Je le trouve assez percutant sur ce sujet, sans pour autant être trop démonstratif.

Trop contente de te revoir ici ! 

Justement je cherchais le nom de cet auteur dont on avait parlé ensemble et il me semble qu'on l'a évoqué avec Queenie l'autre soir.  Je vais sans doute me plonger dans son dernier roman, le thème me plaît bien.

kif du jour

quant à La Foudre... je note

Un pote qui a aussi lu les premiers livres de Bailly était resté très mitigé sur ceux-ci, il avait adoré Le roman de Jim

Il est fort possible que Bailly, avec cette Foudre touche un public encore plus large, et ce sera formidable. Un auteur comme ça mérite de toucher le plus grand nombre.

(Ravie de te voir passer par ici @darkanny)

darkanny a écrit:Tout d'abord bonjour à vous tous puisque je reviens sur le forum après une longue absence, Domreader, Queenie et Aeriale y sont pour beaucoup..

Ça c’est super! Trop contente de te relire Darkanny

Et j’espère bien pouvoir partager nos impressions déjà sur ce roman là!

-La foudre-





L'histoire de Julien/John, berger dans les montagnes Jurassiennes, qui tombe sur un article relatant un fait divers impliquant un ancien copain de lycée accusé de meurtre, et qui par simple curiosité reprend contact avec son épouse Nadia dont la rencontre va bouleverser sa vie, n'a à priori rien de spectaculaire. Et pourtant je suis rentrée dans ce récit comme si c'était celui d'un ami, comme si je lisais dans la tête de Julien, sans pouvoir m'en décrocher.

Les premiers chapitres nous expose le narrateur, un taiseux solitaire, plus à l'aise avec ses chiens et ses brebis qu'avec les quelques randonneurs égarés dans les parages. Un bourru au coeur tendre, amoureux de la nature, saisonnier l'hiver, dans ses alpages l'été, menant une vie presque pépère hormis la rudesse des conditions, et projetant de rejoindre sa compagne, avec laquelle il vit depuis 10 ans, à la Réunion. Une vie bien calme et réglée donc, brusquement chamboulée par cette nouvelle, le retour sur ces années lycée et les souvenirs passés avec ce fameux Alexandre tant admiré à l'époque pour sa brillance, son aisance, ce charisme qui lui manquait. Un rapport complexe en fait, entre fascination et jalousie, dont il se défait un jour sur un coup de tête mais qui restera sa ligne de penser, un modèle pour lui.
 
Au cours de ses échanges avec Nadia va se créer une intimité, une proximité, plus tard une passion dont il ne pourra se défaire. Peu à peu Julien va s'imbriquer dans ce parcours qui n'est pas le sien, prendre la place de son ancien mentor et se retrouver dans ses pas à l'insu d'Alexandre incarcéré. On va suivre avec lui le procès, son décryptage, une analyse très finement retranscrite. On est vraiment avec eux, dans le mental du narrateur, à tenter de comprendre. La suite est à découvrir, mais il ne faut pas s'attendre à des rebondissements ou quelque chose de renversant. Non, rien de tout ça. L'auteur nous entraîne surtout dans les pensées de Julien, dans son basculement et son coup de folie pour Nadia.
 
Un récit qui peut sembler banal mais qui grâce à l'écriture de Pierric Bailly, toute en douceur, finesse et authenticité, est d'une humanité qui touche directe. Elle coule d'elle même, sans esbrouffe ni fioritures, sans juger ni prendre en otage, souvent empreinte d'humour. Une très belle découverte que cet auteur dont j'ai maintenant hâte de découvrir son précédent, L'homme des bois, qui vous a convaincus tous ici jusqu'à présent. Merci @Queenie pour le conseil, bonne pioche, c'est un coup de coeur!

 
 
 

Je l'ai conseillé, maintenant faut que je le lise. Héhé.

Merci Dom, tu confirmes! Je me le suis procurée en poche. 

Suite au formidable coup de coeur de son dernier, j'ai très hâte de le commencer. D'autant qu'il sera aux Correspondances de Manosque ce week end et que je compte bien aller l'écouter.

Ce garçon a une sensibilité et une voix peu communes, un rapport très direct, sans fioritures mais très fort  avec son lecteur. Je suis sous le charme. Ecoutez le et vous en serez aussi peut être à convaincus  

Je pense aller à la rencontre organisée par le Divan le 10 octobre, si ça intéresse des gens

Je ne pourrai pas y être, mais c’est chouette si tu y vas!

Il devrait présenter aujourd’hui, aux Correspondances de Manosque,  son dernier roman La foudre. Je me suis arrangée pour être dans les temps et le voir. Mais partie trop vite sans mon exemplaire ( le 2eme puisque l’autre perdu) oublié chez moi.

Dommage, j’aurais pu lui faire signer et ainsi échanger quelques mots, lui dire combien son texte m’avait touchée!

Ça a l'air la course Les Correspondances de Manosque !

-L'homme des bois-

Ce que je voulais dire c'est que c'était un endroit qu'il aimait, que c'était une forêt où il se sentait bien, et précisément pour son côté sombre et rude et inhospitalier. Je voulais dire que c'était une forêt qui lui ressemblait, et qu'elle était à son image, de type solitaire, un peu sauvage. 

Dans ce court texte en hommage à son père disparu accidentellement et dont il cherche encore confusément les raisons, l'auteur nous livre, avec beaucoup de pudeur et de tendresse, les secrets d'un passé plus ou moins méconnu, les facettes d'une personnalité qu'il ne connaissait que mal, étant lui-même presque en visite lorsqu' enfant puis ado, il partageait ses week-ends entre sa mère et lui.

Refaisant ses derniers pas, triant ses documents, replongeant dans son parcours, on découvre avec lui un homme plutôt solitaire mais curieux de tout qui pouvait passer de la douceur à la colère sans raison, un type au quotidien relativement modeste, fou de nature, engagé, intègre, aspirant à quelque chose de plus grand mais n' arrivant pas forcément à déterminer ce plus. 

Dans ce travail de deuil, l'auteur laisse entrevoir l'admiration presque inconsciente qu'il portait à ce père disparu, peut-être le regret de ne pas l'avoir assez entouré ou aimé, même si cet amour se passait souvent de mots. On perçoit beaucoup d'émotion au travers de ces lignes, de respect aussi. Et passé le choc, l'incompréhension devant la soudaineté, le fils qu'il est resté montre sa détermination à perpétuer sa mémoire, transmettre ces mêmes valeurs. 

Encore cette fois j'ai aimé retrouver la belle sensibilité de Pierric Bailly, toujours directe, contenue, et dont il émane une grâce particulière. Un plaisir de le lire!