Mathieu Belezi
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Mathieu Belezi
Source : Wikipedia
Mathieu Belezi est né en 1953 à Limoges. Il a fait des études de géographie à l'université de Limoges, enseigné en Louisiane (États-Unis), et beaucoup voyagé. Il a vécu au Mexique, au Népal, en Inde, et dans les îles grecques et italiennes. En 1999, il décide de se consacrer à l'écriture, publiant plusieurs romans et nouvelles. En 2004, il quitte la France pour aller vivre dans le sud de l'Italie.
· Je suis tout seul et j’ai la fièvre, 1988
· La Fuite au désert, 1994
· Le Ravin, 1996
Sous le pseudonyme d'Anne-Marie S.
· La Crue, 1999
Sous le pseudonyme de Mathieu Belezi
· Le Petit Roi, éditions Phébus, 1998
· Aller simple, éditions Phébus, 2000
· Les Solitaires, éditions Phébus, 2000
· Je vole, 2002
· Moustiques de Châteaubriand, éditions du Rocher, 2002
· Requin marteau suivi de Labrador, éditions du Rocher, 2003
· Une sorte de dieu, éditions du Rocher, 2003
· La Mort, je veux dire, Le Serpent à plumes, 2005
· C'était notre terre, 2008
Prix des lecteurs du Livre de Poche / coup de cœur 20103
· Les Vieux Fous, Flammarion, 2011
· Un faux pas dans la vie d'Emma Picard, Flammarion, 20154
· Le pas suspendu de la révolte, Flammarion, 2017
· Attaquer la terre et le soleil , 2022
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mathieu Belezi
Attaquer La Terre Et Le Soleil
Mathieu Belezi
J’avais fait la connaissance de Mathieu Belezi il y a déjà longtemps avec son roman Le Petit Roi que j’avais beaucoup aimé et puis je l’ai un peu oublié et je le regrette bien. Car ce dernier roman est vraiment une réussite. Mathieu Belezi nous y raconte l’histoire des premiers colons d’Algérie en 1845.
La république française a besoin d’installer des colons en Algérie et cela s’inscrit en outre dans la campagne de ‘pacification‘ du pays. Il s’agit non seulement de soumettre les populations rebelles mais aussi d’implanter des français dans le paysage. La France leur alloue sept hectares de terre par famille qui devront servir plus tard au ravitaillement des troupes.
Les colons pionniers sont en fait des familles modestes qui rêvent d’une vie meilleure et à qui l’on promet de la terre fertile, des moyens et aussi une protection contre les populations locales hostiles. Mathieu Belezi choisit de nous raconter cette campagne de colonisation de peuplement forcé dans un récit à deux voix. L’une est celle de la femme d’un des colons, Séraphine et l’autre est celle d’un soldat qui fait partie d’une troupe de soixante hommes chargés de mater les villages ‘rebelles’.
A chacune des voix son leitmotiv, « Sainte Mère de Dieu ! » s’écrie Séraphine à chaque malheur qui s’abat sur les siens, c’est-à-dire le dénuement, la pluie et la boue, puis la chaleur, le sol dur à travailler, les pillages, les bêtes sauvages, les attaques des algériens et enfin le choléra qui « s’ouvre sur l’enfer »…
« On est pas des anges. », nous répète le soldat pour tenter de justifier les exactions de la troupe, les exécutions sommaires, les pillages, les viols systématiques dans chaque village, dans une frénésie de sang et de fureur qui ne semble plus faire sens.
C’est une narration rapide, aux phrases très longues, sans ponctuation et cependant avec un rythme, une narration dans un souffle halluciné qui nous entraîne dans un tourbillon de malheur et de violence. Une écriture qui nous empoigne, nous engouffre et ne nous lâche plus. Splendide tout simplement.
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mathieu Belezi
Eh bien… Ça c’est du commentaire! Tu es vraiment emballée, @Domreader!
Je ne sais pas si ces longues phrases sans ponctuation seraient pour moi, mais l’histoire de ces premiers colons est toujours très intéressante. Et au final pas explorée tant que ça..
Je ne sais pas si ces longues phrases sans ponctuation seraient pour moi, mais l’histoire de ces premiers colons est toujours très intéressante. Et au final pas explorée tant que ça..
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Belezi
Aeriale a écrit:Eh bien… Ça c’est du commentaire! Tu es vraiment emballée, @Domreader!
Je ne sais pas si ces longues phrases sans ponctuation seraient pour moi, mais l’histoire de ces premiers colons est toujours très intéressante. Et au final pas explorée tant que ça..
En fait les longues phrases sans ponctuation, plein de gens ne les remarquent même pas ! Il sont emportés par le souffle de cette lecture. C'est un très beau livre, un livre puissant. Tu devrais tenter.
Dernière édition par domreader le Jeu 10 Aoû - 17:31, édité 1 fois
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mathieu Belezi
J'ai trouvé sympa Le petit roi, c'était bien écrit, histoire qui aurait pu être touchante entre un petit garçon aux parents dysfonctionnels et violents, et son grand-père campagnard. Il y avait de vraies belles fulgurances dans le texte.
Mais un petit air de "Rien de neuf sous le soleil". L'impression d'avoir lu mille fois ce genre d'histoire. Il m'a manqué l'étincelle. Alors je ne suis pas du tout allée vers ce dernier, qui a rencontré bien des lecteurs et lectrices grâce au prix inter.
Mais un petit air de "Rien de neuf sous le soleil". L'impression d'avoir lu mille fois ce genre d'histoire. Il m'a manqué l'étincelle. Alors je ne suis pas du tout allée vers ce dernier, qui a rencontré bien des lecteurs et lectrices grâce au prix inter.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7162
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Mathieu Belezi
Queenie a écrit:J'ai trouvé sympa Le petit roi, c'était bien écrit, histoire qui aurait pu être touchante entre un petit garçon aux parents dysfonctionnels et violents, et son grand-père campagnard. Il y avait de vraies belles fulgurances dans le texte.
Mais un petit air de "Rien de neuf sous le soleil". L'impression d'avoir lu mille fois ce genre d'histoire. Il m'a manqué l'étincelle. Alors je ne suis pas du tout allée vers ce dernier, qui a rencontré bien des lecteurs et lectrices grâce au prix inter.
D'habitude je laisse de côté le prix Inter qui en général ne m'attire pas. Mais là, le thème et la façon de le traiter sont vraiment intéressants.
Dernière édition par domreader le Mar 29 Aoû - 8:01, édité 1 fois
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'La littérature est une maladie textuellement transmissible, que l'on contracte en général pendant l'enfance'. Jane Yolen.
domreader- Messages : 3637
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Ile de France
Re: Mathieu Belezi
Pas de problème avec la ponctuation, la "mise en ligne" et le rythme de son écriture la remplace avec efficacité ; d'abord gêné, 3 pages ont suffit pour oublier.
Je ne sais pas si ces longues phrases sans ponctuation seraient pour moi, mais l’histoire de ces premiers colons est toujours très intéressante. Et au final pas explorée tant que ça..
Ce roman/récit est passionnant.
Ovalire- Messages : 131
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 66
Localisation : IdF
Re: Mathieu Belezi
Je l’ai beaucoup aimé aussi, malgré le côté très sombre du récit.
L’écriture est magistrale, magnifique, rarement lu quelque chose d’aussi beau, on est emporté jusqu’à la fin, un livre qu’on ne peut pas lâcher.
On l’a retenu pour notre groupe, j’attends de voir les réactions !
L’écriture est magistrale, magnifique, rarement lu quelque chose d’aussi beau, on est emporté jusqu’à la fin, un livre qu’on ne peut pas lâcher.
On l’a retenu pour notre groupe, j’attends de voir les réactions !
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4314
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Mathieu Belezi
Ovalire a écrit:
Pas de problème avec la ponctuation, la "mise en ligne" et le rythme de son écriture la remplace avec efficacité ; d'abord gêné, 3 pages ont suffit pour oublier.
Ce roman/récit est passionnant.
Liseron a écrit:Je l’ai beaucoup aimé aussi, malgré le côté très sombre du récit.
L’écriture est magistrale, magnifique, rarement lu quelque chose d’aussi beau, on est emporté jusqu’à la fin, un livre qu’on ne peut pas lâcher.
On l’a retenu pour notre groupe, j’attends de voir les réactions !
Ok, merci pour vos avis Ovalire et Liseron!
Je vais le proposer de même à notre petit groupe pour la rentrée Au moins ce sont des avis à chaud et ça donne très envie…
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Belezi
-Attaquer la terre et le soleil-
Très beau texte, rempli de ferveur, de folie, écrit comme dans un souffle qui nous emporte avec lui, avec peu de ponctuation mais des paragraphes courts qui l’aèrent et permettent d’ingérer toute cette violence.
Le style est rythmé, dense, On est au coeur de leur effroi, de leur sauvagerie. La désillusion, la peur, l'incrédulité du côté des colons pris au piège de leur naïveté qui s'échinent à trimer sur ces terres incultes et meurent par centaines. De l'autre, ces soldats de l'enfer, mus par une sorte de frénésie dévastatrice dictée par cette folle idée de "faire régner l'ordre".
Ces deux voix se complètent et nous immergent complètement dans le ventre même de cette barbarie dont on se demande quels en sont les bienfaits. On en ressort secoué, ébranlé jusqu'à l'écoeurement, mesurant l'absurdité de cette colonisation qui n'apportera que chaos et vengeance. Un superbe récit d'une puissance et d'une beauté sombre qui dénonce et nous laisse seul juge de cet effroyable gâchis. Je vais en lire d'autres de lui, c'est sûr.
Très beau texte, rempli de ferveur, de folie, écrit comme dans un souffle qui nous emporte avec lui, avec peu de ponctuation mais des paragraphes courts qui l’aèrent et permettent d’ingérer toute cette violence.
Le style est rythmé, dense, On est au coeur de leur effroi, de leur sauvagerie. La désillusion, la peur, l'incrédulité du côté des colons pris au piège de leur naïveté qui s'échinent à trimer sur ces terres incultes et meurent par centaines. De l'autre, ces soldats de l'enfer, mus par une sorte de frénésie dévastatrice dictée par cette folle idée de "faire régner l'ordre".
Ces deux voix se complètent et nous immergent complètement dans le ventre même de cette barbarie dont on se demande quels en sont les bienfaits. On en ressort secoué, ébranlé jusqu'à l'écoeurement, mesurant l'absurdité de cette colonisation qui n'apportera que chaos et vengeance. Un superbe récit d'une puissance et d'une beauté sombre qui dénonce et nous laisse seul juge de cet effroyable gâchis. Je vais en lire d'autres de lui, c'est sûr.
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Belezi
Le petit roi
Un gamin, victime des violences parentales et laissé à son grand père, un paysan solitaire qui l'initie à la beauté de la nature, se retrouve prisonnier de son désespoir. Malgré l'amour que lui renvoie son aïeul, l'ado ne sait pas comment exorciser son mal être et le déverse sur plus faible. martyrisant les animaux qui l'entourent, insectes, serpents, chats, jusqu'à son camarade de classe à qui il inflige des actes sadiques.
C'est sombre, rude, d'une cruauté parfois difficile à suivre, et toujours sans concession. Seule la figure du grand père, être solaire et taiseux, et les rapports qu'ils entretiennent tous deux, faits de silences et de respect, illuminent ce texte d'allure bien rugueuse. Peu de mots qui disent l'essentiel: La détresse d'un enfant en manque de repères et nourri de rancoeur qui tente désespérément de se construire.
J'ai encore été sous le charme de cette écriture, âpre, aux contours quelquefois dérangeants, je regrette peut-être sa concision.. 170 pages. Pour le coup, c'est trop peu! Mais c'était son premier roman, je crois. On lui pardonne!
Un gamin, victime des violences parentales et laissé à son grand père, un paysan solitaire qui l'initie à la beauté de la nature, se retrouve prisonnier de son désespoir. Malgré l'amour que lui renvoie son aïeul, l'ado ne sait pas comment exorciser son mal être et le déverse sur plus faible. martyrisant les animaux qui l'entourent, insectes, serpents, chats, jusqu'à son camarade de classe à qui il inflige des actes sadiques.
C'est sombre, rude, d'une cruauté parfois difficile à suivre, et toujours sans concession. Seule la figure du grand père, être solaire et taiseux, et les rapports qu'ils entretiennent tous deux, faits de silences et de respect, illuminent ce texte d'allure bien rugueuse. Peu de mots qui disent l'essentiel: La détresse d'un enfant en manque de repères et nourri de rancoeur qui tente désespérément de se construire.
J'ai encore été sous le charme de cette écriture, âpre, aux contours quelquefois dérangeants, je regrette peut-être sa concision.. 170 pages. Pour le coup, c'est trop peu! Mais c'était son premier roman, je crois. On lui pardonne!
Aeriale- Messages : 11965
Date d'inscription : 30/11/2016
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