Mathieu Palain
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Mathieu Palain
Mathieu Palain
Je dirais qu'il est dans le sillon de Nicolas Mathieu, il n'a pas tout à fait sa force d'écriture, mais pour le côté social, engagé, humain. Un bon gars quoi, qui sait bien écrire.
Remarqué pour ses talents de portraitiste dans la revue XXI, Mathieu Palain est lauréat du prestigieux prix Françoise-Giroud. Il a publié son premier roman, Sale Gosse, à L’Iconoclaste en 2019, qui a été un succès critique et public.
Avec Ne t’arrête pas de courir, 2021, il remporte plus de quinze prix dont le prix Interallié, le Grand Prix des lectrices de Elle document 2022, le prix France Culture des étudiants.
Je dirais qu'il est dans le sillon de Nicolas Mathieu, il n'a pas tout à fait sa force d'écriture, mais pour le côté social, engagé, humain. Un bon gars quoi, qui sait bien écrire.
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Et, du monde indistinct des rêves, là où se terrent les secrets mystiques, une réponse surgit.
Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Les hommes manquent de courage
Les hommes manquent de courage
Éditions Iconoclaste (22 août 2024)
Jessie a d’énormes problèmes de communication avec son fils de 15 ans, Marco. Démissionnaire, grand consommateur de marijuana, il ne supporte plus aucun cadre. Après quelques jours où il a « disparu » chez un ami, Marco appelle sa mère en pleine nuit pour qu’elle vienne les chercher, lui et sa petite amie. Dans la voiture, une fois tous les deux, Marco fait une terrible confidence qui va réveiller des souvenirs en Jessie. Mère et fils vont passer la nuit à rouler, à communiquer à nouveau…
Tiré d’un témoignage qu’on lui a fait, Mathieu Palain a écrit un roman très émouvant, au réalisme socio-familiale fort, où l’on se retrouve au plus près des personnages, dans la voiture avec cette mère et ce fils qui sont en lutte, en besoin de reconnaissance, en désir d’amour, en nécessité de se comprendre, de se retrouver.
C’est le roman du parcours d’une femme ordinaire, qui a du survivre face au pire, qui s’est perdue, a dû se battre contre les autres, contre elle-même, dans une société qui a rapidement anéanti ses rêves, et où elle n’avait pas d’autres choix que se taire et affronter.
C’est aussi un roman qui parle de ce que l’on transmet aux enfants, des secrets que l’on pense protecteurs mais qui peuvent se révéler destructeurs. Des remparts que l’on construit, à chercher la maîtrise de son existence et s’éviter les souffrances, mais qui nous coupent finalement des autres et un peu de soi.
L’écriture de Mathieu Palain est faite d’empathie, avec un réelle tendresse pour ses personnages plein de failles qui peinent à se trouver et se retrouver.
On peut difficilement lâcher ce livre, qui du parcours singulier d’une femme résonne fortement avec ce que doivent subir tant de femmes. Cette parole libérée au cœur de la nuit est presque comme un chant du cygne. On aimerait que ce soit celui de cette société patriarcale et aliénante.
Éditions Iconoclaste (22 août 2024)
Jessie a d’énormes problèmes de communication avec son fils de 15 ans, Marco. Démissionnaire, grand consommateur de marijuana, il ne supporte plus aucun cadre. Après quelques jours où il a « disparu » chez un ami, Marco appelle sa mère en pleine nuit pour qu’elle vienne les chercher, lui et sa petite amie. Dans la voiture, une fois tous les deux, Marco fait une terrible confidence qui va réveiller des souvenirs en Jessie. Mère et fils vont passer la nuit à rouler, à communiquer à nouveau…
Tiré d’un témoignage qu’on lui a fait, Mathieu Palain a écrit un roman très émouvant, au réalisme socio-familiale fort, où l’on se retrouve au plus près des personnages, dans la voiture avec cette mère et ce fils qui sont en lutte, en besoin de reconnaissance, en désir d’amour, en nécessité de se comprendre, de se retrouver.
C’est le roman du parcours d’une femme ordinaire, qui a du survivre face au pire, qui s’est perdue, a dû se battre contre les autres, contre elle-même, dans une société qui a rapidement anéanti ses rêves, et où elle n’avait pas d’autres choix que se taire et affronter.
C’est aussi un roman qui parle de ce que l’on transmet aux enfants, des secrets que l’on pense protecteurs mais qui peuvent se révéler destructeurs. Des remparts que l’on construit, à chercher la maîtrise de son existence et s’éviter les souffrances, mais qui nous coupent finalement des autres et un peu de soi.
L’écriture de Mathieu Palain est faite d’empathie, avec un réelle tendresse pour ses personnages plein de failles qui peinent à se trouver et se retrouver.
On peut difficilement lâcher ce livre, qui du parcours singulier d’une femme résonne fortement avec ce que doivent subir tant de femmes. Cette parole libérée au cœur de la nuit est presque comme un chant du cygne. On aimerait que ce soit celui de cette société patriarcale et aliénante.
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Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Mathieu Palain
C’est parti, avec la rentrée littéraire, on ne va plus savoir où tourner la tête
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"Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux" Jules Renard
Liseron- Messages : 4304
Date d'inscription : 02/01/2017
Localisation : Toulouse
Re: Mathieu Palain
Ca c'est clair!Liseron a écrit:C’est parti, avec la rentrée littéraire, on ne va plus savoir où tourner la tête
Mais celui ci, avec la référence à Nicolas Mathieu...Je retiens!
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Palain
Les homes manquent de courage
Jessie, la quarantaine, est remariée avec Jalil. Mère d'une petite fille, elle élève tant bien que mal son fils Marco né de sa première union. Le garçon est rebelle, en perte de repères. Un soir après avoir fugué depuis trois jours, il l'appelle en urgence pour qu'elle vienne le chercher alors qu'il se trouve à une fête..
À partir d’une histoire vraie, l’auteur interroge les relations parentales, le fossé qui peut se creuser entre une mère dépassée et un ado en révolte lorsque le langage ne passe plus. Ici dans ce huis clos forcé, Jessie tente de trouver le fil qui la mènera à atteindre Marco. Et par le biais de son passé, en vient à lui révéler ses propres traumatismes. Ses errances, ses faux pas et surtout la violence subie qui déterminera son parcours en tant que femme.
C’est brut de décoffrage, tendu, très habité par les mots de Mathieu Palain qui nous immerge dans le mental de cette femme sans que l’on doute une seule fois de son authenticité. C’est très fort à ce niveau là, incisif, ultra direct, sidérant de vérité. L’empathie en est immédiate.
J’avoue, j’ai quand même été surprise par les confidences maternelles face à un ado déjà fragilisé et ce déballage chaotique m’a parfois lassée. Mais il reste que l’auteur dénonce avec force les ravages d’un viol lorsqu’il est tu et resté impuni. L’importance des non dits qui conditionnent une vie et celle de ceux qui nous suivent, le schisme qui peut en découler avec ses propres enfants quand on n’a pas pu soi même se reconstruire.
Un roman qui marque, c’est certain. Bourré d’empathie, sans concession aucune et qui sonne profondément juste. Mathieu Palain sait capter l’air du temps, son écriture est foncièrement ancrée dans le réel, c'était un plaisir de le lire. Curieuse de découvrir autre chose de lui, maintenant. Et merci à @Queenie pour le conseil :-)
Jessie, la quarantaine, est remariée avec Jalil. Mère d'une petite fille, elle élève tant bien que mal son fils Marco né de sa première union. Le garçon est rebelle, en perte de repères. Un soir après avoir fugué depuis trois jours, il l'appelle en urgence pour qu'elle vienne le chercher alors qu'il se trouve à une fête..
À partir d’une histoire vraie, l’auteur interroge les relations parentales, le fossé qui peut se creuser entre une mère dépassée et un ado en révolte lorsque le langage ne passe plus. Ici dans ce huis clos forcé, Jessie tente de trouver le fil qui la mènera à atteindre Marco. Et par le biais de son passé, en vient à lui révéler ses propres traumatismes. Ses errances, ses faux pas et surtout la violence subie qui déterminera son parcours en tant que femme.
C’est brut de décoffrage, tendu, très habité par les mots de Mathieu Palain qui nous immerge dans le mental de cette femme sans que l’on doute une seule fois de son authenticité. C’est très fort à ce niveau là, incisif, ultra direct, sidérant de vérité. L’empathie en est immédiate.
J’avoue, j’ai quand même été surprise par les confidences maternelles face à un ado déjà fragilisé et ce déballage chaotique m’a parfois lassée. Mais il reste que l’auteur dénonce avec force les ravages d’un viol lorsqu’il est tu et resté impuni. L’importance des non dits qui conditionnent une vie et celle de ceux qui nous suivent, le schisme qui peut en découler avec ses propres enfants quand on n’a pas pu soi même se reconstruire.
Un roman qui marque, c’est certain. Bourré d’empathie, sans concession aucune et qui sonne profondément juste. Mathieu Palain sait capter l’air du temps, son écriture est foncièrement ancrée dans le réel, c'était un plaisir de le lire. Curieuse de découvrir autre chose de lui, maintenant. Et merci à @Queenie pour le conseil :-)
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Palain
Je parlais justement, récemment, avec une personne qui était en train de le lire, et qui trouvait carrément malvenu les confidences de la mère à son fils...
Seulement, justement, je trouve que c'est intéressant : dans ce truc de toujours vouloir protéger l'enfant, en lui cachant ses propres failles, les parents pensent préserver, mais parfois créent la distance, l'incompréhension, l'impossibilité de dialoguer.
Les enfants, surtout, là, il a 17 ans, il vient de faire un truc hyper grave, traumatisant, et qui va construire tout ce qu'il sera plus tard d'une façon ou d'une autre... Il peut entendre ce genre de choses, il peut comprendre où il se place dans le monde par rapport à la femme, à la mère, à son histoire.
Contente de lire que le livre t'a plu, moi aussi, ça m'a donné envie d'en lire d'autres !
Seulement, justement, je trouve que c'est intéressant : dans ce truc de toujours vouloir protéger l'enfant, en lui cachant ses propres failles, les parents pensent préserver, mais parfois créent la distance, l'incompréhension, l'impossibilité de dialoguer.
Les enfants, surtout, là, il a 17 ans, il vient de faire un truc hyper grave, traumatisant, et qui va construire tout ce qu'il sera plus tard d'une façon ou d'une autre... Il peut entendre ce genre de choses, il peut comprendre où il se place dans le monde par rapport à la femme, à la mère, à son histoire.
Contente de lire que le livre t'a plu, moi aussi, ça m'a donné envie d'en lire d'autres !
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Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Mathieu Palain
Queenie a écrit:
Les enfants, surtout, là, il a 17 ans, il vient de faire un truc hyper grave, traumatisant, et qui va construire tout ce qu'il sera plus tard d'une façon ou d'une autre... Il peut entendre ce genre de choses, il peut comprendre où il se place dans le monde par rapport à la femme, à la mère, à son histoire.
Oui s’il était peut être plus âgé, déjà construit, en partie. Mais dans le roman il a juste 15 ans, un âge où on a besoin de repères assez solides. C’est jeune, je trouve, pour entendre par le menu détail les aventures et expériences sexuelles de sa mère, même si elle ne lui dit pas tout. Elle ne lui épargne que peu, et nous avec. J’ai trouvé un peu long ces passages ( Le bondage, les soirées scatos, masos et j’en passe)
Après, bien sûr, tout l’intérêt du livre est là. Laisser la parole se libérer, lâcher les non dits. Mais il faut juste trouver un équilibre, une mesure
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Palain
Hum.
Je pense qu'on a trop bâti l'éducation sur la non capacité d'un enfant à entendre et comprendre certaines choses.
Rappelons tout de même : il est trop en manque de repères pour entendre ce que la violence des hommes fait aux femmes, mais pas trop pour agir exactement dans cette lignée ?
Je pense que le roman souligne justement cela : garder les secrets, les non dits, protéger, peut mener à ça. Fuir devant sa responsabilité peut mener à ça.
c'est là où "les hommes manquent de courage" je pense : souvent du côté du pouvoir, de la violence, ils ne regardent pas en face la conséquence de leurs actes, et leurs responsabilités.
Peut-être que si le dialogue avait été ouvert plus tôt entre cette mère et son fils, cela n'aurait pas eu besoin d'être fait ainsi, dans une bagnole, comme en fuite, dans une transparence cru et brutale, parce que le fils n'aurait pas commis l'irréparable.
Ce livre soulève beaucoup ce rapport, la communication, le principe d'innocence et de fragilité.
Je pense qu'on a trop bâti l'éducation sur la non capacité d'un enfant à entendre et comprendre certaines choses.
Rappelons tout de même : il est trop en manque de repères pour entendre ce que la violence des hommes fait aux femmes, mais pas trop pour agir exactement dans cette lignée ?
Je pense que le roman souligne justement cela : garder les secrets, les non dits, protéger, peut mener à ça. Fuir devant sa responsabilité peut mener à ça.
c'est là où "les hommes manquent de courage" je pense : souvent du côté du pouvoir, de la violence, ils ne regardent pas en face la conséquence de leurs actes, et leurs responsabilités.
Peut-être que si le dialogue avait été ouvert plus tôt entre cette mère et son fils, cela n'aurait pas eu besoin d'être fait ainsi, dans une bagnole, comme en fuite, dans une transparence cru et brutale, parce que le fils n'aurait pas commis l'irréparable.
Ce livre soulève beaucoup ce rapport, la communication, le principe d'innocence et de fragilité.
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Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Mathieu Palain
Queenie a écrit:
Je pense que le roman souligne justement cela : garder les secrets, les non dits, protéger, peut mener à ça. Fuir devant sa responsabilité peut mener à ça.
c'est là où "les hommes manquent de courage" je pense : souvent du côté du pouvoir, de la violence, ils ne regardent pas en face la conséquence de leurs actes, et leurs responsabilités.
Peut-être que si le dialogue avait été ouvert plus tôt entre cette mère et son fils, cela n'aurait pas eu besoin d'être fait ainsi, dans une bagnole, comme en fuite, dans une transparence cru et brutale, parce que le fils n'aurait pas commis l'irréparable.
Mais bien sûr. Je ne dis pas le contraire, je dis justement qu’il faut éviter les non dits. Le tout est de le faire dans une certaine mesure.
Apprendre à 15 ans que sa mère a subi un viol, oui sans doute. Mais je parlais du reste. De l’étalage de sa vie sexuelle. Ça, ce n’était pas indispensable. À mon sens.
Après chacun élève ses enfants comme il le ressent. Je ne suis pas juge, mais à sa place j’aurais évité et limité à l’essentiel, et c’est deja lourd à entendre.
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Palain
Bon, ça reste du roman, je ne suis pas certaine que beaucoup racontent ainsi toute leur intimité à leurs enfants.
Dans ce livre, ce que je trouve intéressant, c'est qu'en gros, ça met en lumière qu'un acte peut avoir des conséquences sur toute sa construction sexuelle, sociale, et psychologique.
Rien n'est anodin.
Il faut prendre la mesure de ses actions.
Dans ce livre, ce que je trouve intéressant, c'est qu'en gros, ça met en lumière qu'un acte peut avoir des conséquences sur toute sa construction sexuelle, sociale, et psychologique.
Rien n'est anodin.
Il faut prendre la mesure de ses actions.
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Queenie- Messages : 7151
Date d'inscription : 29/11/2016
Localisation : Stable.
Re: Mathieu Palain
Tu
Clairement! C’est pour ça que toute la partie des frasques sexuelles maternelles ne sont pas vraiment indispensables.
Je ne vois pas ce que cela apporte au roman, cela lui enlève plutôt de la crédibilité. On en parlait avec des amies et on était bien d’accord sur ça.
Queenie a écrit:Bon, ça reste du roman, je ne suis pas certaine que beaucoup racontent ainsi toute leur intimité à leurs enfants.
Clairement! C’est pour ça que toute la partie des frasques sexuelles maternelles ne sont pas vraiment indispensables.
Je ne vois pas ce que cela apporte au roman, cela lui enlève plutôt de la crédibilité. On en parlait avec des amies et on était bien d’accord sur ça.
Aeriale- Messages : 11925
Date d'inscription : 30/11/2016
Re: Mathieu Palain
Moi je trouve que ça apporte à la construction du personnage. Je n'ai pas du tout été perturbée. J'ai compris chaque partie, qui l'on menait là où elle est arrivée.
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Queenie- Messages : 7151
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