Michelle Good

Née en 1956 à Kitimat, en Colombie Britannique, Michelle Good est une auteure d’origine crie.
Son père était d’origine franco-anglaise, sa mère indienne crie, de la réserve de Red Pheasant, dans la province de Saskatchewan.
Avocate auprès des survivants des pensionnats autochtones pendant plus de vingt ans, elle a publié également de la poésie, des essais et des nouvelles.
Cinq petits indiens, son premier roman, a obtenu plusieurs prix au Canada.
Source Babelio

Cinq petits indiens

J’avoue, j’ai craqué pour la couverture…mais je ne l’ai pas regretté ! 
Ils sont cinq : Maisie, Lucy, Clara, Kenny et Howie, tous arrachés à leurs parents à l’âge de six ans et emmenés de force dans un pensionnat religieux, où ils vont passer de nombreuses années à subir les brimades, coups et abus de leurs éducateurs…
Tous les cinq vont survivre, contrairement à de nombreux autres enfants, deux parce qu’ils ont pu s’échapper et trois, parce qu’à l’âge de seize ans, on les a jetés dehors. 
Michelle Good dont la mère est une survivante raconte leurs retrouvailles dans le quartier d’East Vancouver , celui des prostitués, des drogués et des alcooliques. Pas de misérabilisme ici mais une grande bienveillance envers ces jeunes, des cabossés de la vie, qui vont essayer tant bien que mal de reprendre leur vie en main. 
L’auteure sait de quoi elle parle, en tant qu’avocate elle a accompagné de nombreux survivants et elle se fait ici leur porte parole ; de tous les témoignages qu’elle a recueillis nait ce récit choral où s’entremêlent les histoires de ces cinq petits indiens. 
Sans trop s’appesantir sur les années d’enfermement, Michelle Good s’attache plutôt à évoquer la vie d’après, les retrouvailles parfois difficiles avec la famille, la difficulté à s’accepter et la difficulté à se réinsérer dans la société. J’ai bien aimé cet angle de vue, différent des autres livres que j’avais déjà pu lire sur ce même sujet. 
C’est un roman engagé et militant, qui oscille avec délicatesse entre noirceur et lumière. 
Il trouve toute sa place dans cette nouvelle collection Voix autochtones, aux Éditions du Seuil.

cela risque d'ébranler ma bonne opinion des Canadiens... en principe je vois plutôt leurs voisins américains faire de telles atrocités...

Il m'intéressait beaucoup ce livre, encore un que je reste à regarder de loin...

Quant aux canadiens, ça fait quelques temps que leur image est bien ternie (en tout cas pour moi).
Déjà, dans la littérature, en lisant Jeu blanc, de Wagamese et Les mangeurs de nuit, de Marie Charrel

Et puis, dans l'actu, quand tu tombes sur des nouvelles comme ça
des tombes enfouies autour d'un pensionnat catholique
Le génocide indien, au Canada-reconnu en janvier 2023

Bref.
Tous les gouvernements ont des cadavres sous le tapis...

Tentant ! Il m'a fait de l'œil dans une librairie hier.

Queenie a écrit:Quant aux canadiens, ça fait quelques temps que leur image est bien ternie (en tout cas pour moi).
Déjà, dans la littérature, en lisant Jeu blanc, de Wagamese et Les mangeurs de nuit, de Marie Charrel

Et puis, dans l'actu, quand tu tombes sur des nouvelles comme ça
des tombes enfouies autour d'un pensionnat catholique
Le génocide indien, au Canada-reconnu en janvier 2023

Tout à fait. 
Depuis quelques années, le sujet est très documenté.
Voir ce reportage intitulé "Tuer l'indien dans le cœur de l'enfant". Je suppose qu'on peut encore le trouver quelquepart.
Et même la série "Anne with an E" avait consacré un ou deux épisodes à ce sujet (alors que j'ai cru comprendre que ça ne figure pas dans les romans).

Queenie a écrit:Tous les gouvernements ont des cadavres sous le tapis...

en effet, mais il y a des nations qui semblent plus "sympa"
ce que Julie Otsuka raconte dans son livre Quand l’empereur était un dieu, concernant les Japonais en Amérique après Pearl Harbor, eh ben, les Canadiens n'ont pas fait des étincelles: Au Canada, l’histoire douloureuse des Japonais, à voir ici

kenavo a écrit:

Queenie a écrit:Tous les gouvernements ont des cadavres sous le tapis...

en effet, mais il y a des nations qui semblent plus "sympa"
ce que Julie Otsuka raconte dans son livre Quand l’empereur était un dieu, concernant les Japonais en Amérique après Pearl Harbor, eh ben, les Canadiens n'ont pas fait des étincelles: Au Canada, l’histoire douloureuse des Japonais, à voir ici

Suis d’accord avec  @Queenie ! Sans oublier les différentes confessions religieuses…
Je deviens de plus en plus pessimiste sur l’homme, qui dès qu’il a un semblant de pouvoir ne se contrôle plus et peut incarner le Mal absolu…
Quant aux Japonais, ils ne sont pas en reste non plus, il n’y a qu’à lire le très beau Chant du héron au crépuscule !