Henry Handel Richardson

par domreader Sam 14 Oct - 18:46

Henry Handel Richardson (1870-1946) est le nom de plume de l'écrivaine australienne Ethel Florence Lindesay Richardson née à Melbourne.

Elle nait dans une famille aisée qui connaîtra plus tard des temps difficiles. La famille vit dans plusieurs villes de l’état de Victoria en Australie où la mère est employée des postes. Son père meurt alors qu’elle a neuf ans. La jeune fille devient pensionnaire au Presbyterian Ladies College de Melbourne en 1883, jusqu’à ses dix-sept ans. Son vécu dans cette institution sera la base de son roman "Les chemins de la raison" ("The Getting of Wisdom", 1910). C’est dans ce collège qu’elle commencera à écrire en mêlant de façon crédible faits et fiction, une aptitude qu’elle utilisera avec succès dans ses romans.

En 1888, la famille quitte l’Australie pour Leipzig en Allemagne pour permettre à la jeune femme de continuer ses études musicales dans lesquelles elle excellait. Elle suit alors des cours au conservatoire de Leipzig, c’est cette ville qui deviendra le cadre de son premier roman "Maurice Guest" (1908).

En 1894 elle épouse l’écossais John George Robertson (1867-1933) qu’elle avait rencontré à Leipzig. En 1903 le couple part s’installer à Londres où George Robertson sera maître de conférence en allemand à University College London. En 1912 Henry Handel Richardson retourne en Australie pour y faire des recherches sur l’histoire de sa famille en vue de son roman "The Fortunes of Richard Mahony", mais ensuite elle retourne en Angleterre et y reste jusqu’à la fin de ses jours. Elle soutiendra avec force le mouvement des sufragettes avec sa sœur Lilian et participera à des expériences de spiritisme qui étaient alors encore en vogue.

Tout au long de sa vie Henry Handel Richardson éprouva des sentiments pour d’autres femmes et cela très tôt puisqu’elle tomba amoureuse d’une pensionnaire plus âgée qu’elle, alors qu’elle était adolescente, au Presbyterian Ladies College. Elle évoquera d’ailleurs l’éveil à la sexualité des jeunes filles dans son second roman "Les chemins de la raison".

Elle est surtout connue pour son chef-d'œuvre, la trilogie "The Fortunes of Richard Mahony : Australia Felix" (1917), "The Way Home" (1925) et "Ultima Thule" (1929). Le dernier volume de la trilogie, lui apporte la célébrité. Mêlant la description de la vie et du travail des émigrés australiens dans les régions aurifères à une puissante étude de caractères, cette œuvre est considérée comme le plus bel exemple de fiction alors produite dans cette contrée.

par domreader Sam 14 Oct - 18:48

The Fortunes Of Richard Mahony

Henry Handel Richardson

Un classique de la littérature australienne, ce pavé de presque mille pages a d’abord été publié en trois volumes : Australia Felix (1917), The Way Home (1929) et Ultima Thule (1929).

Cette trilogie suit la vie d’un émigré irlandais en Australie au moment de la ruée vers l’or vers 1850. Richard Mahony, médecin de formation, décide de s’installer à Ballarat, une bourgade peuplée de chercheurs d’or. Bizarrement, il n’y pratique pas la médecine mais décide de monter un magasin général, un bazar à l’usage des chercheurs d’or. Toutefois sa gestion erratique fait péricliter sa boutique. Alors sur un autre coup de tête, Mahony décide d’aller s’installer à Melbourne avec sa toute jeune épouse et de revenir à son métier de médecin.

Cette fois, il réussit après quelques déboires, et fait fortune grâce à son savoir-faire médical et à des placements judicieux. Mais alors qu’il est devenu un des membres très en vue de la société locale, il décide brusquement de quitter l’Australie pour revenir en Angleterre, en déclarant ne plus pouvoir supporter la bonne société de Melbourne. Un retour sur le vieux continent, qui bien sûr, ne se passera pas comme il le rêvait. Et ainsi de suite, va la vie de Richard Mahony, de revirement en revirement, de déménagement en déménagement, sans jamais que les raisons qu’il avance ne soit rationnelles. Et d’ailleurs plus le récit avance plus ses lubies le font plonger dans un état mental fragile et l’entraîne ainsi que son épouse dans une précarité de plus en plus profonde.

On pourrait intituler ce roman ‘Grandeur et Décadence de Richard Mahony’, mais il est bien plus que cela, il décrit un homme qui sombre petit à petit dans une maladie mentale grave, sans que cela soit perceptible au premier abord, ni à nos yeux ni à ceux de sa famille. C’est d’ailleurs très bien amené, sur un fond historique qui est celui de l’Australie en construction. Les deux personnages principaux qui sont Mahony et sa femme Mary, sont vraiment incarnés, crédibles, lui en homme déséquilibré, elle en épouse aimante, pleine de ressources et de courage, qui essaie en vain d’apporter un peu de rationalité dans les décisions de son mari pour protéger sa famille. Ce roman est aussi une fresque sociale de l’époque, que ce soit de cette nouvelle société australienne un peu libérée des dictats sociaux du vieux continent ou de la société anglaise repliée sur elle-même avec ses séparations strictes de classes.

C’est un livre riche, magnifique, qui mérite bien sa place au sein des classiques littéraires. On se laisse porter par ses qualités romanesques tout au long des trois volumes, sans jamais se lasser, au gré des hauts et des bas fantaisistes, parfois tragiques, de la famille Mahony.

par Liseron Dim 15 Oct - 13:47

Mais on ne t’arrête plus @domreader read

Je le note pour quand je serai en retraite de ma retraite…

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