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Lav Diaz

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 14:56

Lav Diaz ( 1958 - )


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Lav Diaz (né le 30 décembre 1958 à Cotabato, Mindanao, Philippines) est un réalisateur de cinéma philippin. Reconnu comme le « père idéologique du nouveau cinéma philippin », Lav Diaz a été régulièrement donné en exemple par de jeunes cinéastes dont les œuvres ont marqué l’émergence d’une « nouvelle vague » philippine dans les années 2000.

Né aux Philippines le 30 décembre 1958, Lavrente Indico Diaz grandit à Cotabato, Minadanao, sous le règne de Ferdinand Marcos et dans les années sanglantes de la loi martiale. Après des études d’économie et de droit, il signe des scénarios et réalise ses premiers court-métrages au milieu des années 1980. Il est également musicien et auteur de BD. Achevé dix ans plus tard alors qu’il partage sa vie entre New York et les Philippines, Evolution of a Filipino Family (2004) lui vaudra, avec West Side Kid (2001) et Heremias, Book One: The Legend of the Lizard Princess (2006), une reconnaissance internationale. Death in the Land of Encantos (2007) et Melancholia (2008) sont tous deux récompensés à la Mostra de Venise. En 2009, il est sélectionné pour réaliser un segment du Jeonju Digital Project, Butterflies Have No Memories. Suivent Century of Birthing (2010), Florentina Hubaldo, CTE (2012), et Norte, the End of History (2013) qui figure dans la sélection « Un certain regard » du Festival de Cannes. En 2014, il remporte le Léopard d’or au Festival international du film de Locarno pour From What is Before. Il travaille aujourd’hui notamment à The Great Desaparecido, sur la disparition en 1897 d’Andres Bonifacio, fondateur de la Révolution philippine assassiné par ses rivaux.

Filmographie
1998 : The Criminal of Barrio Concepcion (Serafin Geronimo: Ang kriminal ng Baryo Concepcion)
1999 : Naked Under the Moon (Hubad sa ilalim ng buwan)
1999 : Burger Boys
2002 : Batang West Side
2002 : Hesus the Revolutionary (Hesus rebolusyonaryo)
2004 : Evolution of a Filipino Family (Ebolusyon ng isang pamilyang pilipino)
2006 : Heremias:Unang aklat - Ang alamat ng prinsesang bayawak
2006 : Imahe nasyon - segment Nang Matapos Ang Ulan
2007 : Death in the Land of Encantos (Kagadanan sa banwaan ning mga Engkanto)
2008 : Melancholia
2012 Florentina Hubaldo, CTE
2013 : Norte, the End of History (Norte, Hangganan Ng Kasaysayan)
2014 : From What is Before (Mula sa Kung Ano ang Noon) Léopard d'or du meilleur film à Locarno
2014 : Storm Children: Book One (Mga anak ng unos)
2015 : A Lullaby to the Sorrowful Mystery (Hele Sa Hiwagang) Ours d'argent à Berlin
2016 : The Woman Who Left (Ang Babaeng Humayo) Lion d'or du meilleur film à Venise

Source : Wikipédia

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 14:57

Norte, la fin de l'histoire


4h10 de cinéma, une immersion dans un univers à nul autre pareil. Nous sommes aux Philippines, à une époque indéterminée, qui pourrait d'ailleurs être plusieurs époques à la fois. Une usurière est assassinée, par un jeune étudiant brillant, qui professe et met en pratique une certaine vision du monde. Un ouvrier et père de famille est condamné pour le meurtre et incarcéré. Nous suivons en parallèle l'étudiant et la famille.

Difficile de parler de ce film, tant il y aurait de choses à dire, et que les sensations et réflexions qu'ils suscite sont tellement riches et nombreuses que faire un tri et une synthèse paraît presque impossible. Il y a là une façon de filmer, on parle de lenteur, mais je ne suis pas sûre que cela soit vraiment adéquat. C'est plutôt une immersion, je n'ai jamais eu à ce point le sentiment non pas de suivre un film, mais d'être physiquement présente dans l'image, dans l'univers filmé. De bouger avec les personnages, de voir les paysages avec mes yeux, ressentir les textures, sentir le vent, le soleil, la pluie, sentir les odeurs. Une expérience sensitive et sensuelle, tout le long du film. Je suis incapable de dire comme Lav Diaz arrive à créer cela, et pour l'avoir un peu lu, il doit y avoir beaucoup réfléchi et construit, mais il y a là quelque chose d'une folle originalité et créativité, dans une dimension qui est l'essence même du cinéma, comme le style de l'écriture est l'essence de la littérature. J'ai eu l'impression d'être en face d'un style cinématographique novateur, fabuleusement riche et inventif. Et complètement abouti et cohérent.

Mais le film est aussi très intense dans le contenu, dans son propos, au-delà du style. C'est très complexe, des tas de registres et thématiques interviennent. Des tas de références aussi, dont une bonne partie ont du m'échapper, tellement il y a de choses. Je tiens à insister sur le fait que nous sommes en face d'un vrai récit très construit, avec une narration forte. Même si Diaz déroule cette narration avec subtilité, sans insistance, en considérant son spectateur comme un être intelligent, qui n'a pas besoin de s'entendre dire des évidences. Une grand émotion est présente aussi, Diaz assume même une dimension de mélodrame. Mais là aussi, son approche fait que nous ne sommes jamais dans le trop, mais toujours dans le juste. Il y a presque quelque chose de grands récits XIXe siècle dans cette histoire, comme chez Hugo par exemple. Mais avec beaucoup moins d'emphase et de spectaculaire. Le début rappelle évidemment Crime et châtiment, même s'il s'en détache complètement par la suite.

Une dimension politique est importante, essentielle même apparemment pour Diaz d'après ce qu'il dit du film. Fabian, l'étudiant étant une sorte de figure rappelant Marcos, le sanglant dictateur. Norte (et Marcos était originaire de cette région du pays) raconte la façon dont une personnalité se structure, et devient capable de mettre en place, au nom d'une idéologie, un régime monstrueux et inhumain. Mais là encore, rien d'appuyé dans le film, les choses sont suggérés, et n'est pas obligé d'être surtout sensible à cette dimension.

Le film est beaucoup structuré par l'opposition entre la figure de Fabian et Joaquin, progressivement elles s'éloignent de plus en plus l'une de l'autre, pour devenir complètement antinomiques. Au mal qui prend conscience de lui-même et s'affirme, s'affirme son antithèse qui elle aussi devient de plus plus tranchée. Comme si l'un engendrait l'autre, par nécessité. C'est aussi de cette façon que le film est très loin d'une noirceur absolue et désespérée, au contraire, une partie est très lumineuse et belle. Une sorte d'équilibre, comme une évidence.

Je vais m'arrêter là, c'est déjà bien trop long, je m'en excuse, d'autant plus que ce film, comme les autres de Lav Diaz sont quasiment impossibles à voir. Une rétrospective est en cours jusqu'au début décembre au Jeu de Paume, je pense essayer d'y aller la semaine prochaine. Il faut dire que ce film a provoqué chez moi un choc immense, il va rentrer dans mon panthéon personnel des grands films.

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 14:57

Batang West Side

Un des premiers opus du réalisateur, avant le numérique et en couleur. Jersey City, toute proche de New York. Un flic d'origine philippine enquête sur la mort d'un jeune philippin, qu'il lui arrivait de croiser. La vie de Johnny (le flic) et celle du jeune Hanzel s'entremêlent dans un récit, qui au-delà de la vie des personnages, évoque l'histoire récente des Philippines, dans une narration polyphonique.

Certes un peu moins parfait que Norte, les deux histoires de vie se mêlent un peu moins naturellement, et la fin est un peu explicite, sans parler du personnage du cinéaste, un peu trop appuyée. Mais c'est vraiment question d'être objective, même face de quelque chose qui m'émeut et me touche au delà de ce qui est possible d'exprimer.

Norte a été un choc invraisemblable, mais j'attendais de voir d'autres films pour exprimer mon enthousiasme complètement. Et Batang West Side me conforte dans mon ressenti. Lav Diaz est un cinéaste à nul autre pareil, ce n'est presque plus du cinéma, mais une autre dimension de l'art. Un style cinématographique, une image, qui plonge le spectateur dans son univers, sans artifices, ni recherches sophistiquées, mais une façon de cadrer, de saisir l'essentiel, le signifiant, un beau sans esbroufe. Et un art de la narration, en petites touches. Malgré les 5h15 je ne dirais pas que ce film est lent, il se passe toujours quelque chose, on n'est pas réellement dans le contemplatif, même si on prend le temps de s'installer, de voir, de suivre les personnages, leurs vies, de les accompagner dans leurs émotions. Il y a derrière une incroyable réflexion et culture, mais rien d'ostentatoire, le film est surtout marqué par des émotions pudiques, une empathie avec ses personnages, par une humanité immense. Associer l'intelligent et le sensible, l'art et l'authenticité, tel est le pari au combien réussi de Lav Diaz.

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 14:58

Florentina Hubaldo, CTE



Très différent des deux de ces films que j'ai vu précédemment, et dont j'ai parlé sur ce fil. Le film est en noir et blanc, comme presque tous les films de Lav Diaz, ce qui change déjà la donne. Et la façon de traiter l'image en devient plus esthétisante, nous sommes presque en face de tableaux, plus que d'images de cinéma par moments. Le film est fait de longs plans fixes, et dans certains cas, rien ne bouge. Ou les gestes sont répétitifs. Il n'y a pas non plus de narration, de trame forte, ce qui donne le sentiment qu'il ne s'y passe pas grand chose et que c'est très lent. Les six heures du film m'ont paru parfois un peu étirées, et je n'aurais pas trouvé dommage qu'il y en ait une ou deux de moins.

Au premier plan du film se trouve le personnage titre, Florentina Hubaldo. Victime absolue, le film est une sorte de déploration, de poème en images de son martyr. Après la mort de sa mère, alors qu'elle est encore adolescente, son père la maltraite, au point de provoquer une encéphalopathie traumatique chronique, maladie neurodégénérative, suite aux coups qu'elle prend sur la tête, et la prostitue de force. Le spectateur approche progressivement ce vécu, par de longues scènes, souvent muettes, assez symboliques et elliptiques, avant de devenir de plus en plus explicites. Les images sont d'une beauté fulgurante, et certaines scènes des merveilles absolues, avec une émotion d'une grande intensité, sans aucun voyeurisme, ni pathos gratuit. Mais il faut entrer dans ce rythme très lent, avec des répétitions et un côté statique. Si c'est le cas, c'est hypnotique, une sorte d'expérience de transe. Même s'il y a un sens derrière, et que ce n'est pas gratuit.

J'ai été moins convaincue par le deuxième motif du film, deux hommes venus chercher un trésor, et c'est surtout ces scènes qui m'ont parues longues.

Un film complètement hors normes, envoûtant et d'une grande beauté et émotion, mais très exigeant, bien plus que les deux précédemment commentés. Je ne conseillerais pas de commencer la découverte de Lav Diaz par celui-ci, car il demande beaucoup au spectateur.

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 15:00

From What Is Before


Le film est en noir et blanc, il dure 5h28 et a obtenu le Léopard d'Or au festival de Locarno. Et je ne sais vraiment pas comment en parler, tant ce film m'a bouleversée. La durée, qui paraît-il fait peur, n'a rien de gratuit, mais le projet et l'ambition du film, nécessitent tout ce temps pour pouvoir se déployer. Pour pouvoir contenir toute la splendeur et toute la cruauté du monde.

Nous sommes dans un village philippin dans les années 70. Nous suivons la communauté villageoise, puis l'arrivée de l'armée, jusqu'à l'instauration de la loi martiale. Le film joue sur des registres nombreux. La beauté formelle, la splendeur du noir et blanc, une façon de filmer, en font une sorte de poèmes en images, surtout dans la première partie, et tout particulièrement dans les scènes de rituels animistes, qui sont fabuleusement planants. Il y a aussi des aspects plus psychologiques, de voir vivre et agir certains villageois, qui grâce au temps passé en leur compagnie, deviennent des personnes, que l'on découvre petit à petit, que l'on voit évoluer aussi. Avec également les rapports complexes à l'intérieur d'une communauté. Tout cela décrit avec une très grande finesse, et une grande humanité, sans idéaliser, mais sans porter de jugement, avec un regard fraternel. Il y a évidemment une dimension politique et historique, plus explicites encore que dans d'autres films de Lav Diaz (le discours de Marcos à la radio), avec l'aperçu de la violence, de la machine à détruire qui se met en marche, comme une mécanique emballée. Même si elle est prévisible, et annoncée.. Et une dimension philosophique, métaphysique qui transcende une réalité locale à un moment donnée pour en faire un thème universel.

Une oeuvre difficile à oublier, d'un très grand artiste.

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Message par Arabella Dim 8 Jan 2017 - 15:20

Death in the land of Encantos

Je sors des 9 heures (en deux jours et trois parties quand même) de Death in the land of Encantos bouleversée. Un film très fort, très marquant. Le réel (reportage sur les ravage du typhon Durian) se mêle à une fiction, un poète exilé qui revient dans son pays à ce moment, et retrouve ses amis d'enfance. Il revient sur sa vie, et sur l'histoire de son pays.

Compte tenu de l'urgence dans lequel le film a été tourné, les images n'ont pas la beauté formelle des autres films de Lav Diaz, et même sont techniquement imparfaites. Le film est aussi très noir, et le propos plus direct, en particulier sur le plan politique que les oeuvres qui j'ai vues jusqu'à maintenant. Cela ne m'a pas empêchée d'être scotchée par le résultat.

C'est un film très fort, et qui pourrait être difficile pour certains, cela évoque la destruction, la mort, la folie, la torture...Mais aussi l'art, la poésie, l'amour, l'amitié...Et Lav Diaz est un poète et un conteur, et dans ce film, encore plus explicitement, il veut faire sens. L'ambition du film nécessite la durée pour pouvoir être tenue, et rien n'est de trop.

Vivement la prochain...

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Message par Invité Ven 13 Jan 2017 - 21:58

Il n'a rien fait d'un peu moins long ce garçon ?  Laughing
J'ai bien envie de le découvrir mais les films à rallonge ont tendance à m'assommer, je crois que 2h30 c'est mon point de rupture (souvenir de Barry Lyndon)

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Message par Moune Ven 13 Jan 2017 - 22:34

Arturo a écrit:Il n'a rien fait d'un peu moins long ce garçon ?  Laughing
J'ai bien envie de le découvrir mais les films à rallonge ont tendance à m'assommer, je crois que 2h30 c'est mon point de rupture (souvenir de Barry Lyndon)
Les films longs me rebutent de plus en plus. C'est curieux comme les réalisateurs actuels semblent ne pas savoir faire de films courts. Il faut qu'ils montrent tout, en détails, avec des ralentis, des bavardages, ça n'en finit plus. Et finalement, c'est moins fort et on les oublie vite.
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Message par Arabella Sam 14 Jan 2017 - 8:40

Là c'est tout un projet, esthétique déjà. Entrer dans ce cinéma nécessite une véritable immersion, qui prend du temps. Ce qui d'ailleurs est plus facile dans une salle de cinéma que dans son salon. Sans la durée, ce cinéma ne serait pas ce qu'il est. Le 1 février, sort La femme qui est partie, sans doute son plus court 3h46, Lion d'or à Venise. Il sera un petit peu distribué, ce qui peut être une occasion assez unique de voir un film de Lav Diaz.

Personnellement ce que je trouve surtout gênant dans l'histoire de durée d'un film, c'est qu'elle soit très standardisée, imposée par la distribution. Alors qu'en fonction du sujet, des parties pris de la réalisation, un film de moins d'une heure ou de plusieurs heures est peut être la durée juste. Des films qui auraient été bons en 50 minutes sont délayés en 1h20 par exemple et on s'y ennuie. C'est aussi un frein à la créativité, à l'originalité d'un cinéaste.

J'avais beaucoup hésité à aller voir les films de Lav Diaz effrayée par ces durées atypiques, j'ai commencé par le plus "court" visible à l'époque (4h10) et après j'ai regretté parce que du coup je n'en ai pas vu autant que j'aurais pu, et que c'est très difficile d'avoir une autre occasion en salle (il y avait une rétrospective quasi intégrale au musée du Jeu de Paume en 2015).

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Message par Invité Sam 14 Jan 2017 - 9:12

Moune a écrit:
Arturo a écrit:Il n'a rien fait d'un peu moins long ce garçon ?  Laughing
J'ai bien envie de le découvrir mais les films à rallonge ont tendance à m'assommer, je crois que 2h30 c'est mon point de rupture (souvenir de Barry Lyndon)
Les films longs me rebutent de plus en plus. C'est curieux comme les réalisateurs actuels semblent ne pas savoir faire de films courts. Il faut qu'ils montrent tout, en détails, avec des ralentis, des bavardages, ça n'en finit plus. Et finalement, c'est moins fort et on les oublie vite.

Oui, j'ai remarqué que depuis quelques années c'est la mode de faire des films d'au moins 2h, et surtout vers les 3h. Mode qui a plus tendance à me rebuter qu'autre chose. 
Et comme le dit Arabella, c'est certainement imposé par la distribution et contre-productif en fonction de l'histoire. 

Je verrai alors pour le nouveau film, déjà s'il passe par chez moi, et si je tente le coup (un jour de grande forme ?  Very Happy), c'est sûr qu'au cinéma c'est déjà un peu plus facile de tenir, quoique le dernier vu que j'ai vu (Manchester by the sea) qui ne faisait "que" 2h15 je crois, j'ai quand même eu des moments à me dire : bon, c'est pour bientôt la fin ?  Laughing

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Message par Moune Sam 14 Jan 2017 - 10:39

La plupart des films de l'époque "classique" faisaient environ 1H30, sauf les grandes fresques (Autant en emporte le vent, Guerre et Paix, Les Misérables etc). C'était justifié. Maintenant, n'importe quel petit film dépasse facilement les 2 heures, comme si le réalisateur se refusait à couper lors du montage. Woody Allen continue généralement à faire des films courts.
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Message par Arabella Sam 14 Jan 2017 - 11:11

Il y a des films de 3h qui ne me paraissent pas longs, comme des films de 1h30 qui me paraisse interminables. C'est vraiment une question du travail de metteur en scène, de son talent. Comme la longueur de phrase chez un écrivain, il y a des metteurs en scène qui ont un rythme "lent". Si c'est justifié, pas de problème pour moi, si le contenu est suffisamment riche et qu'il ne s'agit pas de remplir pour remplir. Je crois que chaque metteur en scène qui est un vrai artiste, a son rythme, sa façon de construire un film, et que l'essentiel est qu'il puisse le respecter.
Le cinéma, plus que la littérature par exemple, est tributaire du l'aspect économique, du financement, des diktats commerciaux. La durée souvent paraît plus décidée par ces aspects commerciaux, par les financeurs que par les créateurs.
Lav Diaz a toujours choisi d'échapper à cela, en produisant lui-même ses films avec trois fois rien, dans une entière liberté. Ce qui donne des films complètement hors normes, et le visionnage de ces films est vraiment une expérience très intense et vraiment à part. Après, on peut ne pas adhérer, car cela demande aussi pas mal au spectateur. Mais si on y entre, cela devient incomparable. Le seul film que j'ai vu et qui peut être un peu dans ce même état d'esprit de film total, est "Les rapaces" de von Stroheim, même si évidemment il y a pas de différences.
Après quand des gens me disent que c'est si long, je rigole quand même un peu, parce que nous connaissons tous des gens qui en 2-3 jours s'ingurgitent une saison d'une série, ce qui est bien plus long. Il y a sans doute des conditions qui permettent à ce que l'expérience se passe de façon plus agréable, Death in the land of Encantos (9h) a été divisé en trois partie. Dans le cinéma à côté de chez moi ils ont en plus trop bien fait les choses, la première partie en soirée, et le dimanche deux jours après, les deux parties suivantes, avec un buffet philippin, une pause goûter entre les deux parties aussi. Ce qui fait que le cinéma devient aussi un espace de convivialité et d'échanges.

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Message par Invité Sam 14 Jan 2017 - 11:30

Non mais je te rejoins aussi dans le sens où si on accroche totalement peu importe la longueur. Le hic c'est que si on n'accroche pas vraiment, et qu'on n'aime pas abandonner un film en court, là c'est la torture !  helpsos

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Message par Moune Sam 14 Jan 2017 - 11:49

Arabella a écrit:Il y a des films de 3h qui ne me paraissent pas longs, comme des films de 1h30 qui me paraisse interminables. C'est vraiment une question du travail de metteur en scène, de son talent. Comme la longueur de phrase chez un écrivain, il y a des metteurs en scène qui ont un rythme "lent". Si c'est justifié, pas de problème pour moi, si le contenu est suffisamment riche et qu'il ne s'agit pas de remplir pour remplir. Je crois que chaque metteur en scène qui est un vrai artiste, a son rythme, sa façon de construire un film, et que l'essentiel est qu'il puisse le respecter.
Tout à fait d'accord ! Le problème est que ça devient automatique, sans que ce soit justifié. Comme chantait Brassens pour autre chose : "Le temps ne fait rien à l'affaire." Laughing
Je ne vais plus au cinéma depuis longtemps, j'en avais assez de subir un son trop fort et de devoir me mettre du coton dans les oreilles pour les protéger. Avec l'abonnement aux chaînes cinéma du câble, je peux regarder les films confortablement chez moi, les revoir si je veux (j'enregistre et c'est très commode). Je sais bien que certains films ont besoin d'être vus sur grand écran mais ce sont rarement ceux qui me plaisent. J'aime surtout les films aux dialogues riches et intelligents, ou avec des non-dit, des gros plans sur les visages des comédiens ("Casablanca" par exemple, les Ozu etc), et ceux-là peuvent se déguster devant un écran de télé.
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Message par Moune Sam 14 Jan 2017 - 11:56

Arturo a écrit:Non mais je te rejoins aussi dans le sens où si on accroche totalement peu importe la longueur. Le hic c'est que si on n'accroche pas vraiment, et qu'on n'aime pas abandonner un film en court, là c'est la torture !  helpsos
Voir un film (comme lire un livre) doit être un plaisir : si on n'accroche pas, il vaut mieux passer son chemin — à moins d'être un peu maso… Laughing
Je n'hésite pas à enregistrer même des films qui ne m'inspirent qu'à moitié (après avoir vu la BA) : s'ils ne me conviennent pas, je les supprime assez vite et je passe à un autre ; et il m'arrive aussi d'avoir de très heureuses surprises.
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